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ENCYCLOPÉDIE
METHODIQUE,
OU
PAR ORDRE DE MATIERES;
PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES,
DE SAVANS ET D'ARTISTES;
Précédée d'un Vocabulaire univerfel , fervant de Table pour tout
l'Ouvrage, ornée des Portraits de MM. Diderot êC d'Alembert,
premiers Editeurs de /'Encyclopédie.
ENCYCLOPÉDIE
MÉTHODIQUE.
HISTOIRE NATURELLE
DES VERS,
Par BRUGUIÈRE et DE LAMARCR,
CONTINLIÉE
Par M' G. P. DESHAYE S,
MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SWANXES.
TOME SECOND.
^ A PARIS,
Chez M'" veuve Agasse, Imprimeur- Libraire, rue des Poitevins, n'^ 6.
M. DCCCXXX.
!
-^
AVERTISSEMENT.
1^ ORS QUE Bruguière, il y a à peu près quarante ans, commença
V Histoire naturelle des Vers , pour l'immense entreprise de l'Ency»
clopédie, la science sortoit à peine des mains de l'immortel Linné.
L'impulsion donnée par un si grand génie avoit inspiré pour ses
travaux une telle vénération , qu'elle étoit devenue une sorte de
culte de la part de toutes les personnes qui s'occupoient alors de
sciences naturelles. On auroit regardé comme sacrilège la main hardie
qui am-oit voulu toucher à l'édifice construit par le grand homme:
il n'y avoit qu'un esprit juste , un bon observateur qui osât , en res-
pectant l'ouvrage de son maître 5 y apporter les améliorations
devenues nécessaires ; et ce fut Bruguière le premier qui donna cet
utile exemple pour la partie dont il avoit à traiter. S'il ^attira
d'abord le blâme des imitateurs serviles , il acquit la gloire d'avoir
montré la route dos améliorations que réclamoit la science , et si
une mort prématurée l'empêcha de mettre à exécution le plan qu'il
s'étoit tracé , du moins il trouva des hommes j^rêts à l'imiter 5 car
le génie a toujours eu de nombreux échos en France. Lamai'ck ,
dont le nom ne peut se prononcer qu'avec une profonde vénération ,
Lamarck , qui vient de terminer sa longue et glorieuse carrière , avoit
hérité de ce génie linnéen , étoit doué de cette sagacité profonde qui
se retrouve dans tous ses ouvrages méthodiques : comme Linné ,
observateur infatigable, tout ce qu'il fit fut le résîiltat de ses recher-
ches. Après s'être acquis une réputation impérissable par ses travaux
en botanique , dont il a laissé un beau monument dans cette Entre-
prise encyclopédique , il s'est livré pendant vingt ans à l'étude minu-
tieuse de la partie la plus difficile de la zoologie : l'histoire natu-
relle des animaux sans vertèbres lui est redevable de travaux d'une
vj AVERTISSEMENT.
telle importance , que noua n'iK^eltonc pas k les placer , pour notre
époque, à la même hauteur que le furent ceux de Linné pendant
la sienne.
C'étoit un tel homme qu'il falloit pour continuer et pour terminer
VHistoire naturelle des Vers de l'Encyclopédie : lui seul étoit ca-
pable , par l'étendue de son savoir , d'embrasser comme Bruguière
l'universalité de la science , quoiqu'on un petit nombre d'années elle
fût devenue immensément plus vaste. Interrompu dans ses travaux
par une fatale cécité , il ne put rien faire pour cette partie de l'En-
cyclopédie , quoiqu'il se fut promis de l'achever , et qu'il eût sur-
veillé la confection des dernières planches.
Si nous avons continué une petite partie des travaux auxquels
un Bruguière, un Lamarck s'étoient consacrés, nous ne l'avons fait,
pour ainsi dire , qu'en tremblant , en nous défiant toujours de notre
foiblesse devant la tâche que nous nous étions imposée , cherchant
autant que nous avons pu , à nous rapprocher de ces maîtres de la
science. Nous sommes loin d'eux , nous le savons , et on aura plus
d'une occasion de s'en convaincre : du moins poarra-t-on reconnoître
aussi les efforts que nous avons faits pour être utile à la science j
et cela seul nous en dédommagera.
Pour reprendre le travail de Bruguière , abandonné depuis si long-
temps , il étoit indispensable de donner un Supplément qui le mît
à la hauteur des connoissances actuelles : par suite des progrès im-
menses que la science a faits depuis le commencement de ce siècle ,
le Supplément s'est trouvé , lorsqu'il fut achevé , plus considérable
que ce que Bruguière avoit laissé sur la Conchyliologie proprement
dite. Les démembremens nombreux qui se firent successivement aux
dépens du plus grand nombre des genres traités par Bruguière , en
les disloquant pour ainsi dire , en détruisant leur ensemble , exigè-
rent des développemens sur chacun d'eux , qui furent assez con-
sidérables pour que nous dussions regarder les articles du premier
volume comme le complément des nôtres : nous allons nous faire
comprendre par un exemple. Bruguière comprenoit dans son genre
Bui^iME des coquilles avec lesquelles Lajnaick et d'autres auteurs
firent six ou huit bons genres : ces genres , comme les Agathines , les
AVERTISSEMENT. vij
Ampullaires, les Clausilies , etc. , devinrent pour nous le sujet d'ar-
ticles spéciaux qui furent traités à leur place. Mais pour rendre utiles
les excellentes descriptions spécifiques données par Bruguière , nous
y avons constamment renvoyé , en indiquant les numéros du genre
BuLiME qui correspondent aux espèces des genres Agatiiine , Ampul-
LAiRE , etc. etc. Cet exemple indique ce que nous avons fait pour
tous les autres genres de Bruguière, parmi lesquels il n'y en a que
deux ou trois qui n'aient pas éprouvé de inodifications. Ces motifs
nous ont déterminé à placer notre Supplément au commencement
et non à la fin du Dictionnaire ; nous l'avons fait aussi pour rendre
les renvois plus exacts , puisqu'ils se font des premières lettres sur
les suivantes j et enfin parce qu'il nous a semblé que les recherches
seroient plus faciles dans une seule série alphabétique.
HISTOIRE NATURELLE
DES VERS.
ACAME. Acamas.
Genre proposé par Denis Montfort dans sa
Conchyliologie systématique (tom. I, pag- ^74)
pour une espèce de Bt'leuiuite dont le sommet
tronqud oflre dans le milieu un pore étoile , en-
touré de petits tubercules. Quand même ce ca-
ractère seroit constant , il ne sufllroit pas pour
séparer ce corps des autres Bélemulles, puisque
du reste il en présente la forme et la structure :
aussi M. de Blainville pense-t-il que cette dispo-
sition particulière pourroit bien être le résultat
de l'usure. Nous n'avons jamais vu la coquille dont
il s'aj^itj nous ne pouvons donc point appuyer ou
désapprouver l'opinion de JNL de Blainville , mais
iious sommes d'accord avec lui sur ce point , qu il
doit faire partie du genre Bélemnite. f^oyez ce
mot.
ACARDE. Acardo.
Bruguière , confiant dans les observations du
célèbre voyat^eur Commerson , proposa sous le
no.u à'Acarde un nou\ eau genre de coquilles bi-
valves j mais trompé par ces observations, il prit
pour des Conchifères, des corps que l'on a recon-
nus depuis pour des épipbyses de Cétacés. Lç
genre Acarde auroit donc du être rayé de la liste :
il n'en a point été ainsi, parce que Bruguière
lui-même, dans les planclies de ce Dictionnaire
{^pl. lya et 173 ), rapporta à ses Acardes les Or-
thocéralites de La Peyrouse , et un corps dont
M. Lamarck a fait depuis le genre S|)bérulite ; de
sorte que quelques personnes ayant rejeté les épi-
pbyses des Mollusques , conservent le nom A'A-
carde pour les seules Oribocératiles de lia Peu-
reuse ; quelques autres , et M. Lamarck lui-
même , appliquèrent le nom de ce genre à un
corps qui en est entièrement did'érent , et dont il
a fait depuis un genre séparé , auquel il a donné
le nom d'0//>/>relle. Voyex te mot , ainsi que celui
Acarde, dans le premier volume de ce Diction-
naire.
Histoire Naturelle dfs Vers. Tome II.
ACASTE. Acasta.
On doit à M. le docteur Leach l'établissement
de ce genre ; il le démembra des Balanes de Linné.
Adopté et bien caractérisé par M. Lamarck ,
il fut consacré par la plupart des zoologistes, qui
le conservèrent dans la famille des Balanides qui
correspond aux Cirrbipèdes sessiles de M. La-
marck. (^Voyez CiBRHipÈDES et Balanides.) Ce
savant a placé ce genre dans la première division
des Cirrbipèdes sessiles, ceux qui ont un opercule
quadrivalve , immédiatement après les Balanes,
avec lesquelles il a en ellet beaucoup de rapports.
M. de Ferussac , dans ses Tableaux des Mollus-
ques , a adopté sans aucun cliangemeut les rap-
ports indiqués par M. Lamarck; mais M. de Blain-
ville ne les admit pas entièrement dans son Traité
de Malacologie : les Acastes pour lui ne sont
qu'une division très-secondaire des Balanes, dans
lesquelles elles forment la troisième sons-division.
Les Familles naturelles du règne animal prouvent
que M. Latreille a adopté comme M. Ferussac l'o-
pinion de M. Lamarck; seulement il établit en
familles les divisions fondées sur le nombre des
valves de l'opercule. Il nomme quadrijores la pre-
mière, dans laquelle se trouve le genre Acasie.
CARACTÈRES GÉnÉrIQUES.
Animal inconnu. Coquille sessile , ovale, sub-
tonique , composée de pièces séparables et symé-
triques. Cône formé de six valves, deux impaires
symétriques sur la ligne médiane, et des quatre
autres, deux de cbaque côté absolument sembla-
bles , ayant pour fond une lame orbicalaire con-
cave au i ôié interne , et ressemblant à une patelle
ou à un gobelet. Quatre valves operculaires. Lamk.
Anini. s. vert.
Les Balanes se fixent aux corps solides, y ad-
hèrent par la totalité ou une partie de leur base.
Lis Acasies ont d'autres habitudes; elles s'implan-
tent dans les éponges , s'y enfoncent par leur base
•2.
A C A
qui prend une forme conique palelloïde , sur la
(jiicllc Ips vnh.'cs
viennent s'arliiuler. Ces valves
ont une organisation semblable à relie des Babi-
nes , et 01) ne trouve que peu de dillérence dans
leur mode d'adlii'sion ; elles sont au nombre de
six , quatre latérales parfailemenl paires et symé-
triques , et deux médianes qui sont éj^alement sy-
méiriques. Il résulte de cette disposition que les
AcaslBs peuvent être divisée» en deux parties par-
failenient éf;;ales ei semblables. La base palel-
loïde qui supporte les valves a dû èire soumise à
la loi de symétrie qui a présidé à l'arrano|ement
régulier des valves : aussi c'est ce que l'obser-
vation couHrme. L'opercule se compose de deux
paires de valves qui ont beaucoup de ressemblance
avec celles des Balanes.
Les deux premières espèces qui furent connues
ont été confondues dans le o;enre Balane : l'une,
sous le nom de Bulajius sporigiosus , a été décrue
par ftLuilaffu dans le Supplément aux lestacés
britanniques , el la seconde a été découverte par
Poli qui la figura dans son maj^nifique ouvrage ,
ïous la dénomination de Lepas spongites.
1. AcASTE de Montagu. Acasta Montagui.
Leach.
A. testa a!hâ ; vah'is acutis , iransversè slria-
iis f eartus spinulis ascendentibus iiiuricatis.
IiAifls:. Arum. s. vert. toni. 5. p. SgS. n". I.
Balanus spongiosus. Mont. Test- brit. sup. 2.
îab. ij.jig. 4- 5. 6.
Cette coquille est blanche ; sa base est lisse ,
très-conique ou patellifonne ; les valves sont ai-
guës à leur sommet, de sorte que l'<iuveriuie
supérieure semble déchirée; ses valves sont sliiéps
transversalement et hérissées de petites épines.
On la trouve à VVe_yrnouih en Anglclcrre , daus
les éponges.
2. AcASTE gland. Acasta glans. Lamk.
A. testa otHili , nihescente , siipernè spmulosâ ,
iranspcrsim sirialâ , ra/fû bascos cyathijormi ,
niarginc se.identatâ.
Lamk. Anini. s. vert. loc. cit. n°. 2.
L'Acaste gland prend quelquefois d'assez gran-
des dimensions comparativement aux autres es-
pèces. 11 y a dans la collection du iMiiséura des
valves inférieures qui servent de base à la co-
qiiille, qui ont dix-sept millimèlrcs de longueur
sur quinze de large. (Jelie espèce se distingue par
sa forme ovalaire assez élargie supéiicureiuent ,
par sa couleur d'un rouge obscur; la parlie supé-
rieure des pièces est chargée d'épines loit courles;
c'est auisi vers celle parue que se voienl des stries
transverses qui diiniiuieiit insensiblemenl vers la
base. Le sommet des pièces est pouilu, Inangu-
iaire et finement séparé de son voisin , de sorie
que l'ouverture supérieure est découpée eu six
A C A
parties bien dislincles et syméiriques. La base est
patelliforme, un peu plus longue que large, épaisse
au centre, assez mime vers les bords, où l'on
voit six petiles apophyses saillantes qui corres-
pondent à l'endroit de la jonction des pièces ; ex-
térieurement elle est ornée de stries conceniriques
très-tines. Les valves operculaircs , au nombre de
quatre, présentent eulr'elles des diUérences : les
nnléneurcs sont plus épaisses, chargées de stries
lamelleuses très-serrées, crépues, tra- sverses. Lis
valves postérieures sont beaucoup plus minces,
subsiriées; les stries sont beaucoup plus distante»
et à peine sensibles.
Hab. L'île de Kiug.
3. Acaste spinuleuse. Acasta spinulosa. Non.
A. testa nvato-conicâ , supernè roseâ , in ferrie
albâ , spinosâ y spinis rniniinis ad bdsitn obli-
çuis ,• vali>â baseos patelliformi de pressa.
Cette espère a des rapports avec l'Acasle glane! ,
mais elle eu diflère par plusieurs caractères prin-
cipaux : elle est de couleur rose au sommet seu-
lement , car la base est lout-à-fait blanche; les
pièces, surtout celles qui sont médianes, et prr
conséquent syméiriques, sont beaucoup plus
triangulaires; toute la coquille , et surlout supé-
rieurement , est couverle de petiles épines cour-
les , obliipies , dirigées vers la base de cotjiiille :
elles sont beaucoup plus nombreuses que dars
l'Acasle gland. La valve de la base est palelb-
forme , a ses stries conceniriques irès-lines exté-
rieurement, et elle est très - déprimée plus quii
dans aucune antre espèce. Elle a douze millimè-
tres de diamètre à la base , et quinze de hauteur.
llah. ]>a Nouvelle-Hollande. Coll. du Muséum.
4. AcASTE sillonnée. Acasta sulcata. Ti.^MK.
A. testa oblongâ , longitudinaliter sukatà ,
all'idâ , supernè roseo tinclâ ; su/cis scat>riiiscii-
lis j valvâ baseos pncdlatâ , margine crenulatâ.
Laidk. Aniin. s. vert. loc. cit. n". 7).
La forme singulière de celte espèce l'éloigiie
un peu des précédentes pour les rapports; elle est
en efl'et subtubiileuse. Outre que les valves de la
coijiuile sont abmgées , la valve de la base elle-
même l'esl aussi noiablemeni , el ressemble à une
c;i|'ule très-profonde, de sorle que dans son en-
semble la coquille est comme lubuleuse. Lesslrie^
qui sillonnent la coquille longiludinalement à l'ex-
lérieur sont assez larges, peu serrées et rudes sur-
tout vers fexliéinilé supérieure des pièces , oi\
elles sont légèrement éjiineuses. Celle même par-
lie de la coquille esl d'un rose [lâle. La valve de 1.»
base est (orl profonde , siriée lougi'.ndiualemeiit
comme le reste de la coquille ; mais ce qui la dis-
tingue des auires espèces , c'est que son bord est
crénelé assez profondément : ces crénelures s'ar-
ticulent avec la base des pièces du cône, qui .'i
A C A
riuk'rieiir ofTient des créneliires n'ciproques et
conespoiniantes. Loof^ueui-, dix nulliuH4rus. La
valve de la base a qualre millimèlres. liargeiii- ù
la partie moyenne, à la suture de la base et du
cône , quatre millimètres.
IIol). La baie des Cliiens-marins. Rapportée
par Pérou. Coll. du Mus.
5. AcASTE tabuleuse. Acasta tuhulosa. Nob.
A. testa elongatà, tubulosâ , parte superiore
roseâ y val fis tiansversè striaiis j valvâ haseos
prnfundissimâ , longitudinaliter laxè strialà y
iiiargine intégra.
Celle-ci a beaucoup d'analooie avec la préct^-
dcnle , quoiqu'elle en soit partaitemeut distincte j
elle est beaucoup pins tubuleuse, les pièces sont
alongées , striées lougitudiiialeraeut à l'intérieur
et transversalement à 1 extérieur; kur sommet est
lisse et teinté de rose briqueté. Les stries exté-
rieures sont très-fines, assez réj^ulières , et plus
apparentes à la base des pièces qu'au sommet. La
valve de la base est beaucoup plus prolonJe que
dans l'autre espèce; elle est toute blanche, mime,
cassante, striée légèrenieul en longueur. Le bord
est entier et sans crénelures.
Les grands individus de celte espèce ont pu
avoir vingt millimètres de longueur. La moitié
de cette dmiension étant occupée par la valve de
la base , à l'endroit le plus laige de la coquille ,
qui est celui de la suture des pièces supérieures et
de la base, on trouve six imllimcires de diamètre.
On doit cette espèce aux naturalistes de 1 expé-
dition du capitaine l'reycinet; elle est dans la cul-
leclion du Muséum , sans ioduatioii de l'iiabilai.
6. AcASTE naine. Acasta nana. Nos.
A. testa ovatâ albidâj vali>is inœqualibus sub-
stridtis j aperturâ obliqua, iejrdentatâ j ralfâ
bascos pateilj/ormi , slriis concejitricis ejciguis
ornatâ.
Jolie petite espèce que nous avons découverte
dans une éponge rameuse de notre colieciion :
elle est petite, blanche, ovalaire ; les valves du
cône sont inégales; la valve auléneure esi la plus
grande , la postérieure ja plus cuurle , et les deux
moyennes diminuent lUieusibleœent, ce qui donue
à l'ouverture beaucoup d'obliquité d'avant en ar-
rière. Cette ouverture est découpée en six pointes
bien séparées, une pour chaque valve : celles-ci
«ont a peine striées eu travers, si ce n'est dans les
aires latérales, où les stries sont bien régulières
et bien sensibles. Le cône supérieur est sé'|>aré de
la valve de la base par une vive arête; celte valve
est patellitorme, chargée de stries coucentriquts
très-tiues. Les deux valves operculaires antérieu-
res sont épaisses, solides , (.rnées lie s:ries lauiul-
leuses transveises, et eu dehors les deux posté-
rieures, niiuces et i'iagiles , ont des stries peu
A C A 3
sensibles ; elles sont pourvues latéralement d'une
petite apophyse. Longueur, cinq millimètres.
Largeur à la base, quatre millimètres.
7. AcASTE spongiie. Acasta spongites. Lamk.
A. testa oi>atâ , riolaceâ , irregulariter sub-
striatâ y valvâ baseos patellifortni , profundâ ,
quatuor rddits porurn instructâ.
Lamk. Artim. s. vert. loc. cit.
Balanus spongites. Poi,y, Test, des Deux-Sic.
pag. 25. tab. 6. /ig. 3. 4. 5. 6.
Cette espèce se dislingue très-bien de toutes
celles du même genre par une particularité fort
reniarquable. La valve de la base qui est coni-
que , palellit'orme et assez profonde, ollre quatre
rangées rayonnantes du sommet à la base de pores
disposés régulièrement sur trois lignes. Ce carac-
tère , à défaut de tout autre, est bien suffisant
pour faire distinguer cette espèce, qui est , nous
le croyons, la seule qui le présente. Le cône se
compose de six valves faciles à séparer ; elles sont
irrégulièrement striées , violâlres, sans épines ni
tubercules au sommet : ce sommet est pointu , de
sorte que l'ouverture de la coquille est assez pro-
fondément découpée. L'opercule est strié trans-
versalement , rugueux , surtout sur les valves an-
térieures. Longueur, dix à douze millimètres.
Hah. La Méditerranée , dans les éponges com-
muues, où elle annonce sa présence pur des tu-
bercules en forme de pustule perforée au centre ,
où l'on aperçoit l'opercule.
8. AcASTE glandiole. Acasta glandiola. Nob.
A. testa ovato-acutâ , alhà , injtaià , lœvi-
gaiâ ; valais basi plicatis j valvâ baseos patclli-
J'onni , conico-acutà , lœi'igatâ , margine valvis
separatâ.
11 existe quelques rapports entre cette espèce
et celle que nous avons nommée Acasta nana :
elle est beaucoup plus grande, la valve de la base
beaucoup plus profonde et plus point ne.
L'Acaste glandiole est toute blanche, ovale,
poinuie , lisse, si ce n'est a la base du cône où
on voit deux ou trois stries ou plis transversaux :
elle n'est point aplatie latéralement; elle semble
au (.outraire comme soufîlée , tant elle est arron-
die. Les trois valves antérieures sont beaucoup
plus larges que les trois postérieures , qui occu-
pent à peine le tiers de la circonférence. Ij'ouver-
tiire est ii régulièrement ovale ou subcarrée; sou
bord est profondément partagé en six lobes for-
més par l'extrémité supérieme des six valves. La
valve inférieure est débordée par les valves du
cône, de sorte que celui-ci e.st conime posé sur
les iiords de cette valve qui est patelMorme , toute
lisse, profonde, pointue au sommet. Les valves
operculaires sont striées Iransversalenu rit ; elles
A 2
4 ACE
sont blanches comme le reste de la coquille. Lon-
gueur, douze millimètres. Largeur à la base du
côue , huit millimètres.
Hah. Inconnue.
Brno^uière, à l'article BitAKE de ce Diction-
naire , a décrit une espèce d'Acaste que nous i\c
reproduisons pas ici; il l'a nommée Balane des
gorgones, Balanus galeatus , tom. I, pag. 170,
n". 16. Nous y renvoyons.
ACCOUPLEMENT.
L'accouplement dans les ^loUusques est une
fonction encore peu connue; elle n'a été observr'e
que dans un petit nombre d'enir'eux , et surtout
parmi ceux qui sont terrestres ou fluvialiles. Nous
ienvo3ons à l'article Mollusque, oii nous traite-
rons de cette question.
ACCROISSEMENT.
L'accroissement dans les coquilles a été le su-
jet parmi les naturalistes du siècle dernier, de
discussions assez vives qui ont été terminées par
les expériences concluantes de Réauraur. Bru-
«^uière a présenté celle question dans tout son jour
à l'article Coqcille de ce Dictionnaire. ( T^oyez
ce mot. ) Ce savant adopte l'opinion de Réaumur ;
elle avoit été admise du temps de l'illustre aca-
démicien, et elle l'est encore aujourd'hui, parce
qu'elle repose sur des faits incontestables, que
les plus simples observations peuvent mettre en
évidence à chaque moment.
ACÉPHALES.
Dans son Tableau élémentaire d'histoire natu-
relle, publié en 1798 , M. Cuvier se servit de ce
mot Acéphale pour désigner un ordre particulier
dans les Mollusques, ordre que Linné et Bruguière
nommoient Coquilles bwalves , à l'exemple de
presque tous les auleurs anciens. Le mot choisi
pour celte partie des Mollusques est parfaitement
convenable , puisqu'il est vrai que tous ceux qui
y furent compris sont dépourvus de lête. D'après
ce caractère bien saillant, M. Cuvier rangea dans
la nouvelle classe des êtres qui, après un examen
ultérieur, durent eu être exclus. Les Acéphales
«ont divisés en six sections d'égale valeur : 1°. les
Acéphales nus (les Ascidies); 2°. les Acéphales
leslacés , sans pied et à coquille inéquivalve;
3». les Acéphales tesiacés, munis l'uu pied, à val-
ves égales, à manteau ouvert par-devaut; 4"- 'es
Acéphales testaccs , pourvus d'un pied; à valves
égales, à coquille ouverte par les deux bouts; à
manteau fermé par-devant; 5°. les Acéphales
tesiacés, sans pied, niuuis de deux tentacules
charnus. Ciliés, roulés en spirale; 6". les Acé-
phales teslucés, munis d'une multiliide de tenta-
cules articulés et ciliés , rangés par paires ( les
Balancs et les Anatifes). Il résulte nécessaire-
ACE
ment, d'après cela, la destraction de la division
tiès-anciennement établie et perfectionnée par
Linné, de mullivalves, bivalves et univalves ,
système qui ne ponvoit souflrir un examen appro-
fondi sans être renversé. Quelques années après,
M. Laaiarck employa le même mot pour dési-
frner les mê.-nes êtres. Sans adopter touies les di-
visions de M. Cuvier, il partage les Acéphales
eu deux grandes divisions principales, les Acé-
phales nus et les Acéphales conchifères : ces der-
niers sont ensuite partagés eu ceux dont la co-
quille est équivalve et en ceux qui l'ont inéqui-
valve; c'est dans celles-ci que se trouvant, dans
la dernière section , les Anatifes et les Balanes.
Ainsi , à part la méthode de disiribution , les Acé-
phales des deux auteurs que nous venons de citer
contiennent les mêmes animaux. Les divisions
principales avoient éié senties et indiquées.
M. Duméril le premier, dans son Trailé élé-
mentaire d'histoire naturelle , sépara d'abord en
classe particulière les deux dernières divisions de
M. Cuvier, et leur imposa le nom fort bien appro-
prié de Brachiopodes (^poyez ce mol ), qui réu-
nissent avec les Lingules, Or!)icules , eic. , les
Anatifes et les Balanes. De Roissy {^Bujfon de
Sonnmi) a conservé les Acéphales de M. Cuvier
dans leur intégrité. M. Lamarck lui-même, dans
sa Philosophie zoologique , ne conserva plus les
premières divisions du système. En établissant des
familles parmi les Acéphales , qui forment dans
cet ouvrage le premier ordre des Mollusques , il
en sépara en classe particulière les Cirrliipèdes
pour les Anatifes et les Balanes, qu'il relira des
Brachiopodei de M. Duméril. Celte classe ne fit
plus pariie des Mollusques acéphales; elle fut éle-
vée dès-lors à un degré égal aux Mollusques. Les
Mollusques acéphales furent parlagés alors en
treize familles. Les Brachiopodes forment la pre-
mière , ei les Acéphales nus des auteurs, sous le
nom à^ Ascidiens , constituent la dernière de cet
ordre. Ces familles se présentent dans l'ordre qui
suit : 1". les Brachipodes; 1°. les Osiracées ; 5°.
les Byssifères; 4°- les Camacées; 5''. les Naïades;
6°. les Arcàcées; 7°. les Cardiacées ; 8°. les Con-
ques ; 9". les Mactracées; 10". les Myaires; 11".
les Solenacées; 12°. les Pholadaires; lo". les As-
cidicu». {^Vuyez tous ces mois.) Ce savant con-
serva la même dislnbulion des- Acéphales dans
l'extrait de son cours; seulement il revint à nue
division établie dans le système de séparer en
deux sections les Acéphales , la première pour
ceux qui sont lestacés , la seconde pour ceux qui
sont nus. Dans son dernier ouvrage il sépara la
famille des Ascidiens en ordre particulier , qu'il
éloigna considérablemeni des Mollusques acépha-
les; il substitua à ce nom celui de Mollusques con-
chifères, et on ne trouve plus en ellet dans celte
classe élevée au même degré t[ue les Mollusques ,
d'animaux dépourvus de coquille.
M. Cuvier a suivi une marche uapeudificrente:
l
ACE
il sc^paie des Acëpliales et les BracLiopocIes de
Duiiu'iil el les Cii'rhopodes de Lamaick j il divise
toujours les preraieis en tesiact's et en nus, de
mauièie (jue les Biachiopodes par exemjile , qui
ont beaucoup plus d'analogie avec les autres Acé-
phales cjue les Ascidies , se trouvent plus torle-
ment séparés, puisqu'ils sont au même de^ré que
Ids Mûllus(pies cépbalopodes , acéphales , etc. , de
la méthode. Nous traiterons à l'article Mollusque,
de l'importance que l'on doit attacher au degré
des divisions principales.
M. de Ferussuc , dans ses Tableaux systéma-
tiques des aniniaux-tnolliisques , divise les Acé-
liales en quatre grandis classes, les Cirrhipodes,
es Brachiopodes , les Lamellibranches et les Tu-
niciers. Il y a une amélioration d'avoir l'ait une
classe à pari de ces derniers , mais ce changement
est dû à M. Lamarck. Cette grande classe des
Acéphales se retrouve composée des mêmes élé-
niens , à peu près dans les mêmes rapports que
dans le premier ouvrage de Cuvier, Tableau élé-
mentaire d'histoire naturelle , dont nous avons
parlé au coinmeucenient de cet article, (^e qu'il
y a de singulier dans l'arrangement proposé par
il. de Ferussac , c'est la place qu'occupent les
Cirrhopodes , qui n'ont point de rapports avec les
Mollusques céphalés qui précèdent , et guère plus
avec les Mollustpies acéphales qui suivent. D'ail-
leurs l'anatomie bien connue de ces animaux con-
duit à les mettre beaucoup plus naturellemeut à
la lin des Mollusques acéphales , pour les rappro-
cher des animaux articulés , avec lesquels ils ont
un assez grand nombre de points de ressemblance:
ils sortent même tellement du plan d'organisaiion
des autres Mollusques , que M. de Blainville , dans
•ou Traité de Malacologie , en a lait un sous-lype
ik part des autres Mollusques. Chez cet auteur, les
Acéphales ont reçu le nom à^ Acéphalophores . Ils
sont divisés en quatre ordres : le premier renferme
les Brachiopodes, sous la dénomination de Pal-
liobranches ; le second comprend les Rudisies j le
troisième, les Lamellibranches, contient la pres-
que totalité des Mollusques acéphales j le qua-
trième enfin rassemble les Hétérobranches ou As-
cidiecs de M . Lamarck. Ainsi la méthode de M. de
Blainville dillcre de celle de M. Cuvier, qui ad-
met les Cirrhopodes parmi les Mollusques j de
celle de M. de Ferussac par la place qu'il leur fait
occuper, et de l'un et de l'autre par la création
d'un ordre nouveau, celui des Rudisies.
M. Latreille (^Familles naturelles du régne
animal) comprend avec les Conchilères de M.
Lamarck, dans sa seconde section des Mollusques,
les Agames, tous les animaux qui n'ont point U'ac-
coupiement. Il est obligé de faire dans cette sec-
tion deux divisions principales : la première, les
Exocéphales , renferme les Haliotides et tous les
Teclibi anches de M. Cuvier, ainsi que les Cyclo-
branches du mêuie savant. Cette division qui seit
d'taiermédjiiiite pour ainsi due entre les MoUus-
ACE 5
qiies céphalés et les Acéphales, ayant, par les
anuiKuix qu'elle contient , beaucoup plus de rap-
ports avec les Mollusques céphalés qu'avec les
Acéphales , auroit dû être placée en dehors du ca-
dre de ceux-ci.
Les iMollusques acéphales des auteurs ont reçu
le nom à'Endoccphales , et iU forment dans le
système de M. Laiieille la seconde division des
Agames j ils sont divisés en deux classes , les Bra-
chiopodes et les Conchif(:ies : ces derniers ren-
ferment quatre grands ordres, fondés, à la ma-
nière de Poly , sur la forme du manteau. Le pre-
mier contient les Acéphales a manteau ouvert; le
second, ceux à manteau biforé; le troisième,
ceux à manteau iriforé ; le quatrième enfin, ceux
à manteau tubuleux. (^Voyez ces mots.) Dans ces
divisions ne sont point compris les Cii rhipèdes et
lesTuniciers. M. Latreille considère les premier»
comme intermédiaires entre les Acéphales et les
animaux articulés, et les seconds comme plus
voisins des Aciinozoaires que des Mollusques,
suivant en cela l'opinion de M. Lamarck. A l'ar-
ticle Mollusque nous reviendrons sur la classili-
calion des Acéphales, sur l'ensemble de leur or-
ganisation, et nous discuterons la question im-
portante de leurs rapports naturels avec les êtres
environnans. Voyez Mollusque.
ACÉFIIALOPIIORES. Acephalophora.
Dénomination employée par M. de Blainville
pour la grande classe des Mollusques, auxquels
M. Lamarck a donné le nom de Cotichiferes , et
tous les auteurs modernes celui \XAcéphales.
Voyez ce mot et Mollusque.
ACERE. Akera.
C'est à Muiler que l'on est redevable de celle
dénomination qu'il employa peur une espèce du
genre Bulle, dont il faisoit son Akera bullata.
(^et animal enira dans le genre Bulle de Linné et
des conchyliologues modernes. D'après ce chan-
gement , le mot Akera auroit dû disparoitre ;
mais par une substitution qui n'est pas sans
exemple, il fut appliqué d'abord par M. Cuvier
à un genre dans lequel l'Akera bullata n'esl
pas compris, et ensuite par ]M. Feiussac à une
famille tout entière, à lacjuelle M. Lamarck a
donné le nom de Bulléens. {Voyez ce mot.)
M. Ferussac partage celle famille en cinq «renres
qui sont : Donde , Bullée , Bulle, BuUineet Sor-
met : ces deux derniers genres sont nouveaux.
Les Bullines sont bien voisines des Bulles pour
la coquille; elles ont aussi beaucoup de rapports
avec plusieurs espèces de Tornalelles; l'auima]
dill'cre de celui des Bulles p„r les tentacules : nouj
croyons qu'il a liesoin d'êlre mieux connu. Quant
au genre Sormet , il est pris d'Adanson. M. Cuvier
n'a pas cru nécessaire de le séparer des B.illées,
Nous pensons que ce genre, comme beaucoup
y
6 A C T
d autres, a besoin d'élre examiné avec soin pour
que Ton puisse lui assigner des rapports naturels.
P'ojez BuLLÉENS.
ACÉRÉS. Acera.
Nom que M. Lalreille a donné à la famille que
W. Ferussac a nommée les Acères et M. Lamarck
les BuUéeus. y\. Lalreille divise la famille en deux
sections, les Acérés qui ont une coquille, l.s
genres Bullée , Bulle et Sorraet , et ceux qui sont
sans coquille, le genre Donde {Dntidiuni) de
ftleckel. On ne trouve pas ici le genre BuUine de
M. Ferussac. l'osez Acèue et Bulléens.
ACHELOÏTE. Achetais.
Genre proposé par Moiiifort {Conchyl. sjst.
iom. 1. pag. 558) pour une coquille cloisonnée
pétrifiée , qui doit faire partie du genre Orlho-
ctre deSow. {l^oyez ce mot.) M. de Blainville ,
qui place ce genre dans les Conililes, pense que
ce pourrait luen cire une alvéole de Béiemnite
opinion q le nous ne partageons pas.
ACOCHLTDES. AcnchLdcs.
M. Latrellle a divisé les Céphalopodes octo-
podes en deux familles {Fam. nat. du règ. aniin.
pag. i68) , les AcocLlides et les Cyinbicochlides.
Cette première famille est caractérisée par un ani-
mal qui n'a point de coquille et qui, dans son in-
téiieur, renferme deux petites pièces cartilagi-
neuses. Les genres Poulpe, Elédone et Leacbic
sont les seuls qui y soient placés. D'Orbigny, dans
son travail sur les Cé^)!ialopodes . n'a point adopté
cette division qui nous semble peu nécessaire.
J^OjeZ CÉPHALOPODES et OCTOÎ&DES.
ACT/EON. Actœon.
Quelques Aplysies encore imparfaitement con-
nues sous plusieurs rapports, qui ont seulement
deux tentacules , les yeux placés en arrière , et
qui ont autoui du pied des appendices fort larges,
ont servi à M. Ocken pour établir ce nouveau
{^enre sur la supposition aussi que ces animaux
sont pulmonés , ce qui les rappi ocberoit des On-
chidies. Mais comme il manque des observations
précises à l'égard du mode de respiration , on doit
toujours, à l'exemple de M. de BLiinville, con-
server les espèces de ce genre incertain parmi
les Aplysies , en en formant une petite section à
part. T^'oyez Aplysie.
ACTÉON. Acieon.
Genre non adopté de Montfort {^Conch. syst.
iom. 2), parce que M. Lamarck l'avoit déjà fait
sous le nom de Tornatelle pour le Voluta torna-
iiiis de Linné qui lui sert de type. Voyejs Tor-
liAIELtE.
A D E
ACTINOBOLE. Actinobolus.
Klein , dans son Noi^a method. Oitrac. , a pro-
posé de réunir dans un seul genre toutes les co-
quilles bivalves qui ont dts stries ou des côtes
rayonnantes. On doit penser qu'un caractère ex-
térieur de si peu d'importance ne pouvoit faire un
bon genre : aussi celui-ci , comme la plupart de
ceux du même auteur, n'a point été adopté.
ACYONÉE. Acyonœa.
Leach a proposé ce nom pour les espèces de
Scalaires dont les tours de spire ne se touclient
pas , comme dans le Scalaria pretiosa. On seul
combien un tel genre est inutile. Voyez Scalaire.
AUÉLOBRANCHES.
M. Duméril , le créateur de ce mot et de la
classe de Mollusques auxquels il l'a appliqué, lui
avoit donné une extension considérable et il faut
dire mal fondée , puisque sous ce caractère si gé-
néral d'avoir les organes respiratoires non visibles
au dehors, ce savant professeur rassembla un
grand nombre de Mollusques de dillérente nature,
pensant, à ce qu'il paroît , que tous res -iroient
l'air immédiatement. Ainsi dans celle classe on
trouve avec les Hélices et les Limaces , les Aply-
sies, les Sabots, les Nérites, etc. , la plus grande
partie en un mot des Mollu-,ques qui ont entière
l'ouverture de la coquille. Il a été impossible ,
lorsque l'observation est venue détruire ces rap-
procliemens, de conserver les Adélobranches ,
qui furent successivement déoieaibrés et enfin
entièrement rejetés.
ADÉLOPNEUMONÉS. Adelopneumona.
Aucun des auteurs qui , dans ces derniers temps,
ont proposé pour les Mollusques de nouvelles clas-
sifications, n'a manqué de former avec les ani-
maux de cette classe qui respirent l'air en natuie,
nue famille ou un groupe dauS lesquels ils ont été
mis en rapports plus tm moins nalurellemeni.
M. Gray dans sa classification des Mollusques ,
d'aprt-s la structure interne (^Bulletin des scien-
ces naturelles, lévrier 1824 J, eu fait une sous-
classe sous le uom de Pneuniobranchiu (payez
ce mot), et il la divise eu deux oniies : le pre-
mier est celui qui nous occupej le second porte
le nom de P haiw rop ncuiiiotia.
Les Ailéiopueumoués représentent assez bien
les Pulmonés de M. Cuvierj ils renfermeul les
genres suivans :
(i. Tentacules rétractiles. Terreflres.
Liniax ou Liinacidece , Onchidiutn , Plectro-
plionis , Testacella , P'^itrina , Achatina , Cluu-
silia.
h. Tentacules cylindriques, contractiles. Am-
philjii.s,
A D E
Auricula , Carychiuni , Phytia.
c. Tenlat-ules comprimes , coniracliles. Aqua-
tiques.
Limnœa , Planorbis , Ancyliis.
Voyez tous ces mois, Polmokés et Mollds-
QUES.
ADÉLOSINE. Adelosina.
Genre proposé par !\I. d'Orliigny dans son or-
dre des Ci'plialopodes forarainifcres , famille des
Aj;alliis(èf;iiPS {^voyez ce mol), pour plusieurs
Coquilles microsco()iques qui ont toutes été fi;^u-
i-(5es par SoKlani. Quand elles sont adultes, il pa-
reil qu'elles ont beaucoup d'analof;ie avec les
Qioqueloculines , et on sera bien forcé d'en con-
venir, lorsque l'on aura comparé les caractères
suivans , donnés à ce f^enre par W. dOrbij;ny,
avec ceux du ^enre Quinqueloculine : coquille
commençant par nue i;rande ioi;e arrondie, ayant
un pn)loni;empnl au bout duquel est une ouver-
ture munie d'un appendice; sur cette pre.nière
loge viennent se placer des loges en pelotonne-
ment , de u anière à former avec l'à^e un enrou-
lement sur cinq faces , comme dans les Qianque-
loculines. W. d'Orl>ii;ny ne dit pas si , dans ce
genre , les cinq loji,es sont apparentes comme dans
les Quinqueloculines ; il est à présumer que cela
n'est pas ainsi , car alors il ne resteriul plus la
moimlrc diUV'rence entre ces deux genres. Si nous
en jugeons d'après les ligures de S'idani , nous
sommes obligés de convenir, ou qu'elles soûl mal
fiiiles , ce qui est peu probable, ou que les carac-
tères donii; s par M. d'Orbigny ne sont point suifi-
sans , ou bit n que les figures dont il est question
ne représentent que de jeunes individus. C'eite
dernière conjecture nous semble la plus prubaliie.
Pourceux qui n'ont point vu en nature ces petites
coquilles, il est fort diHîoile de résoudre la ques-
tion et de faire accorder enlr'elles les objections
que nous venons de proposer.
ADESMACÉS. Adesmacca.
La dernière famille du troisième ordre des Mol-
lusques, dans la méthode de W. de Blainville
( Trait, de Malac. pag. 677) , a reçu ce ntim; elle
renferme presque tous les génies que iVI. Lamarck
avoil placés dans -sa famille des Tubicolée!-. 11 est
cerlaiu qu'elle rassemble des animaux qui ont
enir'eux beaucoup d analogie , à l'exception du
genre Fislulane, qui, d'après noire manière de
voir, ne sauroity rester. Voici les caractères que
M. de Blainville donne à cette famille : « C(u-ps
ovule, alougé, subcylindrique ou vermiforme;
le manteau compléieruent fermé et tubuleux ,
ouvert en avant pour le passage d'un petit pied
court, très-peu saillant à la surface de la masse
abdominale, et terminé ea arrière par deux
siphons quelqiietois fort couris , mais toujours
réunis en un seul tube ; bouche médiocre , à '
A G A 7
lèvres simples, et appendices labiaux peu con-
sidi'rables; branchies lamelleuses , longues, ai-
guës , se prolongeant dans le tube , et libres à leur
extrémité. Cocpiille ordinairement ovale-oblon-
gue , quelquefois comme tronquée , constamment
blanche, non ou très-rarement épidermée , équi-
valve , inéquilalérale, ne pouvant jamais recou-
VI ir tout le corps de l'an 1 mal , tant el I e es t b.li liante
à ses extrémités; charnière sans engrenage ni
véritable ligament corné; une impression muscu-
laire unique, cpielquefois avec une impression
palléale fortement sinueuse en arrière. »
Quelques parties calcaires accessoires servant
à augmenter l'élendiie de la coquille ou prenant
la fi>rme d'un tube qui la conlieni.
(]etle famille contient les quatre genres Plio-
lade , Térédine , Fislulane et Cloisonnaire. Voyez
ces mois ainsi que Tubicolées.
J£.G\JŒ. Eglœa. 'Voyez Eglée.
AGAMES. Agarna.
Seconde branche des Mollusques dans le .sj's-
lènie de M. Latrcille qui leur a imposé ce nom,
parce que dépourvus d'organe copulaleur mâle ,
chaque individu se féconde lui-même. Ces Mol-
lusques sont d'ailleurs tous aquatiques et ne res"-
pirenl qoe par des branchies.
Les Aganies sont divisés en deux sections : la
première porte le nom A'E.rocéphales , et la se-
conde celui d'Endocc'p/ia/es {Voyez ces mots.)
La première section se partage en deux ordres,
les Scutibranches et les Cyclobranches , qui eux-
mêmes sont divisés en plusieurs familles. La se-
oonde section renferme tous les Conclufères de
M. Lamarck, les Acéphales des auteurs; de sorte
que dans le même embrancheiaent des Mollus-
c[ues on trouve de véritables Céphalés à coquille
encore tournée en spirale, et des Acéphales a co-
quille composée de deux parties. Ces animaux
cependant n'ont de ressemblance que d'une ma-
nière fort éloignée, et sous le rapport seulement
des fonctions de la génération. Les premiers sont
intimement liés avec les Mollusques céphalés, dont
il est impossible de les séparer; ils ne le sont
point autant avec les Conchifères. Cette question
de classification ne pourra êire discutée dans son
eu.semble, et comparativement avec les auli.es
systèmes, qu'à l'article Mollosque, auquel nous
renvoyons.
AGANIDE. AganiJes.
Genre établi par Monlfort pour les Nautiles dont
b's cloisons sont plus ou moins sinueuses. A l'ar-
ticle Nautile nous avons tait dans ce genre une
petite section , dans laquelle ces espèces viennent
se ranger. Voyez Nactilk.
AGANON.
Ruadelet, dans Is premier livre des Poissons
8
A G A
couverts de test dur, page X2 , dit que les Grers ,
de son temps, nommoient ainsi vul°;aiiement le
grand Concha iinbricata que les cëoobiles d'Ara-
bie désignent par le nom de Tridacria. Ce der-
nier mot a été conservé par les concliyliologiies
modernes, qui ont fait le genre Tridacne avec le
Chama gigas de Linné. Ployez Tridacne.
AGARON.
Adanson , dans son Traité des coquillages du
Sénégal ( pafi;. 64, pi- 4> fig- 7)5 nomme ainsi
une espèce d'olive qui est une variété de \'Olii>a
hiatula de BI. Lamarck, que l'on trouve fossile
aux environs de Bordeaux. Elle a été nommée
dans cet état Oliva plicaria. Vo_yez Olive.
AGATHINE. Achatina.
Les apieurs anciens qui ont connu les coquilles
de ce f^enre , ne les ont meutionnées dans leurs
écrits que pour en faire counoître le volume , qui
leur parut extraordinaire pour des coquilles ter-
restres. Pline et Varron rapporleut que quelques-
unes peuvent contenir quatre-vingts quadraiis.
Onsupposoil, et c'étoit le senliaient de presque
tous les coinmeulaleurs, que le qujdran éloit une
mesure de capacité, d'où il résultoit des suppo-
sitions nombreuses par rapport aux coquilles dont
il est question. Ainsi il auroit fallu qu'elles lussent
autrefois d'un volume triple de ce qu'elles sont
aujourd'hui. Il fuudroit croire que nous n'avons
pas encore retrouvé cette énorme espèce, quoi-
que nous connussions beaucoup mieux l'Alrique
sa patrie que les Aucieus, ou il faudroit partager
le sentiment de queltiues personnes qui pensent
que depuis l'époque de Pline et de \arron , l't-s-
pèce a dégéuérrt au point de ne s'oOrir à nos ve-
gards que dans des proportions beaucoup moin-
dres. Ces diverses hypothèses ne sont point ad-
missibles, car des oliservaiious nombreuses prou-
veroient que la seule graiule espèce auroit dégé-
néré, tandis que les autres du même pays seroitut
lestées dans les dimensions où nous les voyous
maintenant. Eu admettant l'explication de i\i. de
Ferussac on aplanit toutes les difficultés, et les
observations d«s Anciens rentrent dans l'ordre
naturel des choses. Cet auteur prétend que le
quadran étoit une pièce de monnoie de la gran-
deur de nos sous, et il n'est pas difl'icile de trou-
ver dans nos colle, tions de grands individus de
l'Agathine d'Afrique qui puisseut contenir quatre-
vingts de ces pièces.
' I,ts auteurs qui avant Linné connurent les co-
quilles de ce genre , les placèrent parmi les Buc-
cins et le.» conunKlirent même avec les coquilles
marines. Il faut cependant excepter Lister, cjui ,
en conservant le nom de Buccins pour des co-
quilles tenesties, l'appliqua aux Agaihlnes, qu'il
sépara tiès-bien des coquilles marines. Linné,
ecubarrassd sans doute de placer couveuablemcnt
A G A
CCS coquilles , ne voulant point créer un trop
grand nombre de genres , les jeta pour ainsi dire
au hasard dans le genre Bulle , d'où Bruguière les
prit pour les placer dans sou genre Bulime, où
elles sont beaucoup mieux placées, quoique ce
genre lui-même ne soit guère meilleur que celui
de Linné. {Voyez Bulime.; Bruguière , dans son
article Bulime de ce Dictionnaire, eut soin de
faire une section particulière pour les Agalhines,
qu'il caractérisa par la troncature de la columelle,
de sorte que M. Lamarck trouva déjà rassemblés
et bien groupés les élémens du genre Agathine,
qu'il proposa dans le Système des aiiiniaur sans
vertèbres, 1801. M. de Roissy adopta ce genre
{^Biiffon de Sonnini , tom. V. des MoU. , pag. 553 )j
il le place entre les Ambrettes et les Maillots,
s'écarlant en cela de M. Lamarck, qui le mettoit
à la suite des Bulimes. Lorsque ce savant créa la
famille des Colym.icées dans la Philosophie zoo-
logique , le genre Agathine dut en faire partie , et
on le trouve dans les rapports indiqués par M. de
Roissy , c'est-à-dire entre les Amphibulimes , qui
est le même genre que le Succinea de Draparnaud
et les Maillots ; il laissa subsister ces rapports sans
presque 3' rien changer dans ses autres ouvrages,
['Extrait du Cours et ['Histoire des aniiuaujc sans
fertètfres. Montfort s'empara de ce genre pour le
démembrer à sa mauière , comme il le fit pour
presque tous ceux qui furent proposés avant lui ;
il en sépara les Polyphèmes et les Rubans, tous
deux mutiles, qui peuvent tout au plus former
des sous-divisions ou des groupes dans le genre :
aussi nous ne connoissous point d'auteur qui les
ait adoptés.
11 est assez difficile de deviner pour quel motif
les genres Bulime et Agathine ayant été très-bien
circonscrits par M. Lamarck, M. Oken les réunit
et donne à cet ensemble le nom de Pythia. On
ne peut penser autre chose , que M. Oken ayant
aperçu un passage entre les deux genres, il aura
cru pouvoir les réunir. Ce passage existe sans con-
triîGU , mais point encore aussi fortement que dans
quelques autres , où it est impossible raisonnable-
ment de fixer la place de certaines espèces plutôt
dans l'un que dans l'autre.
M. Cuvicr ( Règ7ie animal , tom. Il , pag. 409 )
a conservé le genre A^athiue dans son intégrité ,
et à titre de genre il fait parue-tles Pulnionés ter-
restres avec les Limaces , les Escargots et lesClau-
silips. Ce savant professeur considérant la tronca-
ture de la base de la columelle comme un com-
mencement ou un rudimeut de l'échancrure de
beaucoup de coquilles marines, place ce genre a
la fin de cette famille pour le rapprocher autant
(|ue possible de ces coquilles à véritable échau-
ciure; cur il est à remarquer que les Agathines ,
malgré cette troncature remarquable, ne laissent
pus ipie d'avoir l'ouverture entière. Cette maniera
de voir étoil en quelque sorte admissible alors
que l'on ne connoissùit poiut 1 animal des Aga-
thinei ,
A G A
tliines. Aujourd'hui que l'on sait que cet animal
n'a lieu de plus que les autres llûlices, qu'aucun
organe particuliei' ne passe par celle sorie d'e'-
cliancrure, il en icsulle qu on ne peut plus consi-
dérer les Af^alliines connue un passage à d'autres
geures. M. de L'crussac , dans son nouvel arran-
gement du j;enre n(^lice , n'a point du tout admis
le genre de M. Lamarckj il l'a fondu, comme
Leautoup daulres, dans le {çenre Hélice : il en
fait deux sous-gcnres , aii-\((uels il donne les noms
de Cochlilome et de Coch/icope j il les place dans
la section des Cocliloules. Il divise le premier eu
deux groupes, le premier pour les espèces dont
ftlontlort a fait le {',eiue Liguiis , et le second pour
le reste des Agatliiiies de M. Lamarck. Les Cocli-
licopes sont également divisées en deux sections ;
la première pour les espèces dont Wontfort a fait
son genre Pol^pbème , et la seconde porte le nom
de Stiloïdes , à cause de leur forme alongée. Ces
changemens proposés par M. de Ferussac n'ont
point été adoptés et ne pouvoient l'être , parce
qu il n'étoit pas nécessaire de créer de nouveaux
noms génériques pour les substituer à ceux qui
exisioient déjà , et ensuite parce que les Agatlii-
iies forment une série conlinue, dans laipielle les
passages d'un groupe à l'autre se f.iisaut d'une
manière insensible , il est fort diHlcile de poser
des limites , et les motifs qui ont déterminé les
ciinchyliologucs à ne point adopter les dénienibre-
nicns de Monlforl , subsistent pour rejeter les divi-
sions de M. de Ferussac.
A l'exemple de MM. Cuvier et T.amarck, M. de
Blainville a adopté le genre Agathine , et il le
place entre les Bulimes et les Clausilies , ce qui le
remet dans les rapports indiqués par M. de Roissj'.
M. Latreille {Fani. nat. du Règ. ani?n. p. 180),
en adoptant le genre , en a fait une section à part
dans sa famille des Géococlilides. M. Graj, dont
la classification est antérieure aux deux que nous
venons de mentionner, a réuni dans la première
section de l'ordre qu'il nomme Ad'ilopneumona ,
les genres Limace, OncLidie, Plcctropliore,Tes-
larelle, Vitrine, Hélice, Agathine et Clausilie ,
ce qui conserve au genre qui nous occupe , les
mémos rapports à peu près que ceux établis par
W. Lamarck.
Les Agailiines se trouvent surtout dans les con-
trées chaudes des deux continens. Les espèces qui
habitent les régions tempérées sont Irès-peiites ,
et nous pourrions citer à l'appui les deux qui sont
propres à l'Europe. L'animal ne dillère ])as d'une
manière très-sensible, à ce qu'il paroît , des autres
Hélices 5 cependant M. de Blainville, qui en a
examiné une grande espèce rapportée par MM.
Quoy et Gayraard , fait remarquer qu'il y a une
sorte d'interruption du collier à l'endroit de la
troncature columcUaire , et que celte troncature
elle-mcii;e doit son existence à une saillie jKirti-
culière du muscle columellalre. U'un autre coié,
M. Say , qui a donné la description de l'animal de
Histoire Naturelle des Vers. Tome II.
A G A 9
W'hhatina glans , indique dans les lealaculcs une
inilexiou particulière, ce qui détermine nécessai-
rement une forme différente de celle des tenta-
cules des Hélices : il paroît aussi que les appen-
dices labiaux sont très-grands. 11 pourroit arriver
qu'en faisant l'analoraie complète de cet animal ,
on trouvât des motifs suRlsaiis pour en faire un
bon genre.
CARACTÈRES GENERIQUES.
Coquille ovale, obloogue , quelquefois lurri-
culée. Ouverture entière, plus longue que large ,
à bord droit tranchant, jamais réiléchi. Columeile
lisse, assez fortement excavée , tronquée el: ou-
verte à sa base.
Bruguière , dans la troisième section du genre
Bulime de ce Dictionnaire, a décrit quatorze es-
pèces qui doivent faire partie du genre Agathine.
Nous renvoyons à ces descriptions, parce qu'elles
sont bonnes et bien faites.
M. Lamarck a ajouté cinq espèces nouvelles à
celles de Bruguière , ce qui fait dix-neuf. M. de
Ferussac, dans son Prodrome , e;i indique seize
dans le sous-genre Cochlltome et vingt dans le
sous-genre Cochlicope, ce qui porte .i Irenie-six
le nombre des espèces connues. 11 faut y ajouter
le Bulla helicoides de Brocchi , qui se rencontre
fossile en Italie, et dont l'analogue vivant est
connu, et notre Achatina pellucida fossile des
environs de Pans.
Nous allons indiquer les espèces les plus remar-
quables qui ont été répandues dans les collections
depuis Bruguière.
I. Agatuine immaculée. Achatina imma~
culata.
A. testa maximâ , ovato-oblongâ , ventricnsâ ,
loiigiludmahter sukuto-rugosâ ,Julfâ , apice al-
bidâ ; aperturâ spi/â longiore y columellà rmeo
tmctà; labm intiis albo , margiiic inLerioreJusco.
Lahk.
Lamk. Anim. s. vert. iom. 6. pari. 2. pag. ia8.
n". 3.
Fer. Hist. nat. des Moll. terr. etjlw. 20f . Itç.
pi. 127.
Cette coquille est une des plus belles du genre;
elle efl prcsqu'aussi grande que V Acliatina per-
dix ^Bulimus achatmus , Brug. ). Sa forme est
ovale ; elle est ventrue , et son sommet est blanc
et obtus. Ce qui la distingue éminemment des au-
tres espèces du même genre, ce sont les sillcns
longitudinaux qui ornent sa surface externe : ils
sont réguliers et indiquent les accroisseraens sut;-
cessifs de la coquille. La spire , composée de huit
tours légèrement convexes, est plus courte que
l'ouverture. La suture est simple au sommet ; elle
est submarginée vers les deux derniers tours.
B
To A G A
•Comme son nom l'indique, coite Agalliine est
d'une couleur uniforme, d'un fauve foncé Llan-
chissant vers le sommet ; en dedans elle est blan-
che. La coluroeile est rose , et le bord droit , qui
est mince et tranchant, est brun à l'intérieur.
Longueur, cinq à six pouces. On ignore sa pa-
trie.
2. Agathine llammigère. Achatina Jlanuni-
gera.
A. testa elongcità , ovato-conicâ ,fuh-Ci, basi
fuse à , apice iilbidâ , Jlanimis longtliidinalilnis
./iiho -Jiiscis ornatâ y coluinellâ a/l'idâ y laliro
ïntùs Julfo subalbido y avfractibus octonis.
NoB.
Hélix Jlammigfra. Fer. Pmdr. pag. 49- ""•
541. Hist..rint. des Moll. terr. etjluf. )2<^. Iw.
pi. 1 \^. fig. 5. 6. 7.
Buccinuin. Lister , Syn. conch. tab. g. fig. 4-
L'Agalhine flammigère étoit connue, comme
on le voit , depuis la publication de l'ouvrage de
Lisler; mais comme elle est restée très-rare dans
les collections, le-- auteurs ne l'ont pas mention-
née. Depuis cette époque, j\L de Ferussac en a
donné une excellente ligure dans son ouvrage. Les
personnes qui ne possèdent pas celle coquille,
s'en feront une très-bonne idée en consuliant cette
iigure.
Celle espèce a la forme alongée et subturriculée
de l'Ai;alhine ruban i^Bulinius virgineus , Brug.),
mais elle est plus grande et ses tours de spire sont
moins arrondis; elle est ovale-conique, compo-
sée de sept à Luit tours de spire à peine convexes :
la suture qui les sépare est simple et peu pro-
fonde. Sur un fond fauve clair se dessinent des
ilammes nombreuses et serrées, d'un fauve plus
foncé , ordinairement brunes à la base. La base du
dernier tour est marquée d'une large zone d'un
brun foncé qui est tranclice net sur la coquille;
les flammes dans cette partie sont presque noires.
Le sommet est blanc. L'ouverture est beaucoup
plus courte que la spire; la lèvre droite est mince
et tranchante, et fauve en dedans, mais celle
couleur est légèrement teintée de blanc. Quoi-
que par sa forme celte espèce doive se placer
près de l'Agailune ruban , elle s'en éloigne ce-
pendant par la forme de la columelle, qui ne pré-
sente pas dans son milieu une forte excavation
et à sa base une profonde écliancrure. La par-
lie antérieure de la lèvre droite dépasse de beau-
coup la longueur de la colnmelle, ce qui n'a pas
lieu dans l'Agathine ruban et les autres espèces
qui en appr.'chent, desorle que l'e-^pèce dont il est
quesiion peut servir de liaison entre les grandes
espèces d'Agalhines, comme V Achatina pcr-
dix , elc, et celles dont Moni fort r.vuit fait son
genre Liguiis. Il en est de même du Bulimiis exa-
ratus de 15ruguière, à la description duquel nous
renvoyons.
A G A
5. Agathixe rose. Achatina rosea.
A. testa ovato-oblovgâ , roseâ , longitudinaliter
tenuissimè striatâ , apice aculâ; aperturâ ovato-
aciitâ , angustâ ; labro tenui acuto sinuato.
AoB.
Hélix rosea. Fer. Hist. nat. des Moll. teir. et
Jluv. 21''. Ud. pi. ilA.fig. I. 2. 3. Ibid. Pmd.
pag. 5o. n". 35(>.
Il y a lieaucoup d'analogie entre cette espère
et le Hiilimus glans de Briiguièrc. Sa spire est
composée du même nombre de tours, mais elle
est plus alongée , car l'ouverture est à peine la
moitié de la longueur totale : ses tours sont légè-
rement convexes, séparés par une suture simple ,
submarginée dans quelques individus; le sommet
est médiocrement pointu. Toute la coquille est
recouverte do stries longiludinales très- fines,
serrées, profondes, légèrement sinueuses comme
le bord droit de l'ouverture ; elle est tout-à-fùit
sans taches , d'un rose pâle blanchâtre en dehors,
un peu plus foncé vers le sommel; à l'intérieur
elle est d'un rose légèrement fauve. L'ouverhire
est ovale , oblongue , assez étroite , surtout posté-
rieurement ; la columelle est légèrement sinueuse,
fortement tronquée à sa base , et de fort peu moins
longue que le bord étroit.
M. de Ferussac a figuré comme variété de
cette espèce une coquille subturriculée que l'on
sépareroit volonliers comme espèce distincte,
mais qui est sans doule liée au type par une série
non interrompue de variétés de plus en plus alon-
gées. Longueur , soixante millimètres.
Cette espèce fort rare vient des Flondes. Nous
la possédions depuis long-temps, lorsque M. de
Ferussac en a publié la figure.
4. Agatbi.ve du Pérou. Achatina pemviana.
Lamk.
A. testa c\lindraceo-Jusifonni , tenui, peltu-
cidâ , longitudinaliter tenuissimè striatâ , striis
transi'ersis subdtcussatâ , albâ , flammulis li-
neolisque mjo Jiiscis i-ariegatâ ; suturis subcaiiii-
liculatis j ultimo anjractii spirâ longiore , costit-
lis incunibentibits instructo. Lamk.
Lamk. Anim. s. vert. tom. 6. part. 2. pag. l32.
n°. 14.
Hélix pretiosa. Fer. Hist. nat. des Moll. terr.
etjluv. liv. 3.1. pi. 1 35. fig. 4-
On peut considérer l'Agathinedu Pérou comme
une des plus jolies coquilles qui existe; elle est
ovale, sulicylindracée, lormée de huit loursde spire
légèrement convexes, fortement séparés par une
suiure profonde, subcanaliculée, un peu niargi-
née, surtout sur le dernier tour : celui-ci est beau-
coup plus grand que toule la spire. En dehors
cette coquille ollre sur touie la surface des sirit-s
longiludiiiales très-fines, très-serrées, qui sont
coupées transversalement par d'autres un peu
A G A
moins v(?gu!ièrcs, de sorlc qu'elle se liouve cou-
verte d'un réseau trcs-dôiiral. Sur un lond blanc,
(lui se cliaiiu;e en fauve vers le soiuiiiet, se desM-
nt-ut les llammnles fauves ou bruucs , qui sur le
dernier lour se divisent vers la base eu plusieurs
liuL'oles de la même couleur. L'ouverture est
étroite. Le bord droit est simple, Iraucluia, ne
dépassant presque pas réelianerure columellairej
la columelle est fortement excavée vers son tiers
antérieur.
Cette coquille rare et précieuse vient du Pérou j
elle a quarante-cinq millimcires de longueur.
5. Agathine de Marmm. Achalina Marniini.
NoB.
A. testa ovato-nblongâ , subftisijhrmi , tenui ,
pellucidâ , albà , apice ohtiisâ , longitudinaliler
plicatâ j aperUirà spirâ longiore , suiuiis dégan-
ter crenatis. NoB.
Cette jùlie espèce nous a été communiquée par
W. Marmin , amateur distiug^ué , auquel nous nous
]iIaisons de la dédier : c'est une des coquilles
rares de sa charmante colle£lioa. L'individu qu'il
possède, le seul qui me soit connu , jeune encore,
est Irès-raince , diapliane , blanc , sans aucune
tache, de lorme ovalaire j le dernier lour est
beaucoup plus grand que le reste de la spire ,
qui est composée de huit tours; le sommet est
lisse et fort oblus. Les tours sont pou convexes,
chargés de plis longitudinaux bien distincts ,
réguliers, plus saillans vers la spire qu'a la base
de la cotjulUe , où ils descendent eu diininuaiit
insensiblemenl. Chacun de ces plis, en aboulissaul
sur la suture, y (orme une créneluie , de sorte que
la suiure est crénelée régulièreinenl et élégam-
ment d'un bout à l'autre. L'ouverture est étroite ,
plus longue que la spire, assez semblable à celle de
\ Achatina rosea ; le bord droit est mince et tran-
<:hant , et ne dépasse pas la troncature de la colu-
melle à sa base : celle-ci est excavée dans son mi-
lieu.
On ne connoît pas la pairie de cette coquille.
Klle a cinqualc-trois milhtiièues de longueur. Ca-
binet de Ji. Marmin.
6. Agathine olive. Acluitina oleacea.
A. testa ovato-oblongâ polilis^iiuâ, diaphanâ
virescenle y apice acutâ; iiperturâ aiigustà , spirâ
a(]uali i anjractihus octonis, cont>ex:iusculis; co-
luitiellà basi valdè contorlù , compressa , albà;
Utbro dejrlro sinuato. iSoB.
Heli.c oleacea. Fer. Pmd. pog. 5o. «°. 5b'o.
M. Ferussac n'ayant donné que le nom de celle
espèce, sans _y ajouter de figuie ou une descrip-
linn , il nous auroit été impossilile de la recoa-
nollre, sans la complaisance de W. Marmin, qui
en u déterminé un ludiviiu de sa collection dans
celle de M. de Ferussac :.outre qu'elle a à peu près
A G A rr
la forme , elle a aussi la couleur du frull de l'oli-
vier. Elle est ovale, pointue, lisse, polio, bril-
lante, pariout d'un VL-rt jaunâtre ; quelques Ijara-
mules d'un jaune obscur se remarquent sous le
dernitr tour vers l'ouverture, dont elles sont les an-
ciennes traces. LaspiretstpoiuUie, conique, com-
posée de huit tours peu convexes, dont le dernier
est plus grand ou au moins aussi grand que tous
les autres. L'ouverture est presque droite , étroite ,
surtout postérieurement. La columelle est forte-
ment contournée en dedans, au tiers antérieur de
sa longueur; elle s'aplatit à la base et devient
blanche : la lèvre droite est mince et sinueuse.
On présume que cette espèce vient des Antilles.
Elle a vingt-huit à trente millimètres de longueur.
7. AcATHiNE demi-sillonnée. Achatina seini-
sulcata. NoD.
A. testa elongatà subtunitâ , apice obtusâ ,
Juh>à , flainiuulis distuntibus Jiiscis instructâ ,
regulanter stnatà , basi lœvigalâ; aperturâ ini-
nimâ sublriangu/tirij colunieUâ maxime con-
tortâ.
Nous ne connoissons nulle jiart de figure ou de
description qui ait queltiue rapport avec l'espèce
que nous caractérisons. Elle est alongée , conique ,
et d'après cela elle peut fort bien établir le pas-
sage entre les espèces glaudiibrmes et celles que
M. de Ferussac nomme les slyloides, parce qu'elles
sont fort alongées. Sa spire est composée de huit
tours légèrement convexes , séparés par une su-
ture simple; ils sont striés longiludinalement. Les
stries sont simples, régulières, peu serrées, sur-
tout sur le dernier tour, où elles s'atténuent
vers le milieu et disparoissent totalement à la base
de la coquille qui se trouve lisse dans cet endroit.
Cette coquille est de couleur fauve clair ou cha-
mois , plus foncé vers le sommet qui est presque
brun. Sur ce loud se dessinent quatre ou cinq
(larnmules bruucs sur chaijue lour : ces raies bru-
nes sont longitudinales , étroites, et coriséquem-
ment as>ez éloiguées les unes des autres. L'ouver-
ture est courte, sublrianguiaiie. La columelle est
fort oblique, ibrleuient sinueuse vers le inilieu
et contournée sur elle-même à la base où elle est
ajilatie. La lèvre droite est mince, tranchante à la
base ; elle c'est guère plus longue que la tronca-
ture de la columelle.
Nous ignorons la patrie de cette espèce , qui est
de notre collection. Longueur , trente-sept milli-
mètres.
8. Agathine turriiellée. Achatina iurritellata.
iNoB.
A. testa lutritâ y elongatà , angustâ , candidis-
siiiiâ , lœfigalà y aperturâ brei'issimâ y columellâ
inedio sinuatâ J basi obliqué truncatàj apice obtu-
siusculo.
La lorme de cette coquille est fort diflérente de
B 2
12 A G A
la plupart des espèces du génie; elle a l'aspect
d'une petile vis , mais étant lerreslre elle ue peut
entier dans ce genre. Elle est (urricuk'e , alongée ,
élroite à la base, légèrement obluse au sommet;
elle est louie blanche , sans aucunes lâches, lisse,
polie, brillante. La spire est formée de dix louis
légèrement convexes; la suture est peu profonde
et simple. L'ouverture est Irès-pelite, un peu plus
longue que large, occupant un peu plus du quart
de la longueur de la coquille. La columelle est
fort oblique, recourbée dans son milieu et échan-
crée à sa base , mais obliquement et pas aussi
profondément que dans la plupart des espèces.
La lèvre droite est simple, mince, tranchante, un
peu évasée à la base , où elle ne dépasse presque
pas la troncature de la columelle.
Nous ignorons l'iiabilat de cette espèce qui pa-
roît fort rare; nous ue connoissons que le seul in-
dividu de notre collection : il est long de trente-
trois millimètres et large de neuf millimètres à la
base. L'ouverture a juste la longueur de ce dia-
mètre de la base.
Nous rapportons aux Agathines un petit genre
de jM. Risso que nous aurions peut-éire mal com-
pris sans la communication (]ue nous en a faite en
nature M. Marmin. Le genre Vediantius doit donc
être supprimé, puisqu'il est un double emploi du
genre Agathine. L'espèce qui a servi de type à
ce genre est certainement nouvelle. M. Risso lui a
donné le nom de Eristalius qui n'a aucune signifi-
cation; mais nous pensons qu il y a erreur involon-
taire , et que c'est Eristalis que l'auteur a voulu
mettre. Quoi qu'il en soit , pour éviter toute équi-
voque , nous lui connons le nom du savant qui en
a fait la découverte.
g. Agathine Risso. Achatma Risso. Nos.
A. testa paivulâ , ovatà , pellucidà , comeâ ,
Icpvigatâ , apice obtusâj aperturâ spiiâ longiorej
eolumtllX contorlù , basi albâ , rectâ.
Cette petite coquille est de forme ovale, un peu
obtuse au sommet; elle est de couleur brune ou
cornée, un peu foncée , diaphane , sans taches,
entièrement lisse. Les tours de spire, au nombre
de cinq, sont peu convexes; le dernier est plus
grand que tous les autres; la suture qui les sépare
est simple et superficielle. L'ouverture est oblon-
cue, assez étroite , surtout postérieurement; elle
est iilus longue que toute la spire. La columelle
est oblique, fortement contournée à son tiers an-
térieur; el!'.- .'■e redresse à sa base, devient droite
dans le sens Je l'axe; elle est profondément tron-
iiuée à la base el entièrement blanche. Le bord
droit est très-mince , tranchant , évasé à la base de
}a coquille, oii il dépasse notablement la tronca-
ture de la columelle. Les deux individus que nous
avons sous les _yeux n'ont que quatre à cinq milli- j
mètre, de longueur , un peu plus de deux lignes,
lis sont des environs de Nice. J
A G A
10. Agathine maculée. Achalina maculata.
NOB.
A. testa ovato-oblongâ , l'entricosâ , obsoh-tè
striatâ , apice oblusâ ; anfractibus octonis , ulti-
mis fuli>o Juscis ; maculis J'use is majoribus vel
stiig/s lungitudinalibus ornatis, superioribus alhi-
descentibus,jlammisjuscatis instructis; aperturâ
spirâ breifiore y columellâ contortu , albâj lubro
intiii albo , niargine interiore fusco.
Nous ne trouvons nulle part la description ou
la figure de celte espèce qui ne nous semble ce-
pendant pas très rare; il seroit possible que M. de
Ferussac lui ait imposé un nom dans son Pro-
drome, mais comme elle ne s'y trouve pas dé-
crite, ni figurét^ dans son grand ouvrage , nous ne
pouvons savoir quel est ce nom. Elle a des rap-
ports avec la plupart des grandes espèces; elle s'en
distingue au premier aspect par sa forme plus
alongée, moins ventrue , une ouverture beaucoup
plus courte, des tours de spire plus longs et plus
convexes, un sommet plus pointu; elle présente
en outre des couleurs particulières. Revêtue de son
épiderme , elle est d'un brun-verdâtre interrompu
par des zones blanches ou brunes foncées, longi-
tudinales, irrégulièrement distantes : vers le som-
met, la couleur du fond se partage davantage, al-
terne avec des zones blanches plus nombreuses et
se change insensiblement en flammes brunes, qui
diminuent peu à peu jusqu'à disparoître tout-à-lait
au sommet qui reste blanc. Les tours de spire sont
au uombre de neuf, convexes, arrondis , lisses ou
présentant quelques stries obsolètes et longitudi-
nales. L'ouverture est plus courte que la spire;
elle est évasée, tonte blanche à l'intérieur, si ce
n'est le bord droit qui est très-mince, tranchant et
de la même couleur que l'extérieur. La columelle
est toute blanche, fortement sinueuse dans son
milieu ; la troncature de la base n'est pas très-
profonde; la columelle est plus courte que la par-
tie antérieure du bord droit.
Cette coquille est longue de treize millimètres
et demi, près de cinq pouces. Nous ignorcus
quelle est sa patrie.
AGATHISTÈGUES (les).
M. d'Orbigny fils, dans son arrangement sys-
tématique des Céphalopodes foraminifères , a créé
celte famille pour y placer les coquilles dont les
loges se pelotonnent les unes sur les autres de dif-
férentes manières ; les Milioles présentant seules
ce caractère , ce sont elles qui y sont rassemblées ;
elles y forment plusieurs genres , basés principa-
lement d'après le nombre des loges apparentes.
Cette famille est fort naturelle , et elle devra
être conservée : tous les genres qui en font partie
sont liés entr'eux par des rapports que l'on ne peut
contester; ils sont exprimés par les caractères
suivans : loges pelotonnées de diverses manières
sur un axe commun , faisant chacune dans leur
A I L
enrotilement autour de l'axe, la longaeur tolale
lie la coquille; par ce moyen rouverliiie se trouve
alleinalivemenl à une exuéniilé ou à l'aulre. L'ou-
verture est toujours munie d'un appendice; lest
blanc et opaque.
Les six genres qui constituent cette famille sout
des démenibremens du genre Miliole des auteins.
On remarque que parmi les espèces plici-es dans
les IMiholes , il y avoit des formes particulières,
constantes, dépendant de l'arraugenient des loges
les unes par rapport aux autres; ces formes qui
sont déterminées par le nombre des loges visibles
au dehors, ont servi dans presque tous les cas à
grouper le genre ; nous disons dans presque tous
les cas, parce que, dans le genre Quinquelocu-
line , par exemple, M. d'Orbigny, entraîné par
le caractère des cinq loges apparentes, a fait en-
trer dans ce genre deux formes bien distinctes et
qu'il faudia séparer. Sans doute que le nombre
des loges apparentes est un caractère important ,
mais il n'est pas de première valeur dans notre
manière de voir. Les genres de cette famille sont
les snivans : Biloculine , Spiroloculine, Trilo-
cuLiNE, Articuline, Quinqueloculine , Adélo-
si:iE. J'''ojez ces mots.
AGATIRSE. Agathirses.
Par un de ces rapprocliemens bizarres qui ont
caractérisé la plupart des rapports indiqués par
Denis de Monlfort , la Siliquaire épineuse fossile
de Grignon est iransformée en coquille cloisonnée
placée à la lin des Polytbalames , comme inter-
médiaire enir'elles et les coquilles iiniloculaires
qui doivent suivre. Nous ne réfuterons pas une
telle idée, le moindre examen attentif suffît pour
la détruire. T^'o^ez Siliquaire.
AIGLE ROYAL.
Nom vulgaire d'une grande et belle espèce
d'Agatbine , Achatina bicarinata Lamk., qui est
toujours sénestre. Il y a quelques années qu'on
n'en connoissoit que trois individus dans les col-
lections d'Europe. On en a répandu depuis dans
le commerce. Bruguière a décrit cette espèce dans
ce Dictionnaire scus le nom de Bulimus bicari-
natus. Nous renvoyons à sa description.
AILÉS (les).
M. Lamarck a rangé dans une seule famille , à
laquelle il a donné ce nom, toutes les coquilles
dont la lèvre droite est plus ou moins dilatée en
aile, ou prolongée en digitations variables pour
le nombre et la longueur. Il y réunit les genres
Rostellaire , Plérocère et Strombe. (^P'oyez ces
mots. ) Nous pensons que pour rendre ce groupe
plus naturel encore , il faudra y joindre le genre
Struthiolaire , qui nous semble plus voisin des
Ptérocères que des Ranelles ou des Tritons. M. de I
Ferussac n'a point adopté cette famille; il a placé I
A L A
i3 -
le genre Roslellaire dans sa famille des Pourpres,
et le genre Slrombe dans la suivante. L'anim.Tl
des Roslellaires n'étant point connu, on ne peut
savoir quels motifs ont pu diriger l'arrangement
de M. de Ferussac , qui auroit dû se laisser con-
duire par l'analogie des coquilles. M. de Blain-
viUe a suivi uue marcbe analogue , en plaçant
le genre Rostellaire près des Fuseaux et des Pleu-
rolomes , dans sa famille des Siplionostomes , tan-
dis que les Slrombes en sont séparés par toute la
série des coquilles canaliculées à la base, qni sont
rassemblées non-seulement dans la famille que
nous venons de citer, mais encore dans celle des
Entomostomes , qui passe avant celle des Angis-
tomes , qui contient les Slrombes. Cet arrange-
ment ne nous semble pas naturel : il rompt les
rapports évidens qui existent entre ces genres et
sans motifs sulïisans, puisque l'animal des Ptéro-
cères n'est point connu. T'oyez Struthiolaire,
Rostellaire, PtÉrocère et Strombe.
AJAR.
Dans son Voyage au Sénégal (pag. 222, pi. 16,
fig. 2) , Adanson donne • x nom à une coquille de
son genre Came. Bruguière , en décrivant celte co-
quille dans ce Dictionnaiie , sous le nom de Car-
diie ajar y a commis une erreur en la considérant
comme l'analogue vivant d'une de nos espèces
fossiles des environs de Paris , la Venericardta
imbricaia Lamk. Ce rapprocLem'ent indique que
cette coquille ne doit pas rester parmi les Car-
dites , mais faire partie du genre Véncricarde qui
en a été démembré. Voyez ce mot.
ALASMIDES. Alasmidia.
Dans sa monographie des coquilles bivalves de
l'Ohio , insérée dans le tome YI , page 287 , des
Annales générales des sciences naturelles , M. Ra-
finesque a diabli des sous-divisions nombreuses
dans le genre Unio de Lamar'k : il en fait une fa-
mille qu'il partage en cinq sous-familles, dont
celle-ci est la quatrième. Les caractères sur les-
quels ces sous-divisions reposent, sont de si peu
d'importance, qu'on ne peut les admettre à titre
de sous-familles; à peine suffiroient-ils pour cons-
tituer des sous-genres. Voici les caractères que Ra-
finesquedonneà cette famille : coquille transverse;
une dent primaire antérieure; point de dent lamel-
laire. Celte sous-famille ne contient qu'un seul
genre nommé Alasmidonte. Voyez ce mot et Mu-
LETTE.
ALASMIDONTE. Alasmidonta.
Ce genre est le seul de la sous-famillc des Alas-
mides. {Voyez ce mot. ) Si la sous-famille ne peut
être adoptée par le peu de valeur de ses carac-
tères , à plus forte raison on ne pourra admettre
le genre qui en dépend. Ce fut M. Say d'abord
qui l'institua dans le Journal de {^Académie des
'4
A L
sciences naturelles de Philadelphie (loin. I, pag-
450). Il seinbleroit iilns nécessaire de conserver
ce "eni-e d'après 31. R.iliiu'sque , parce quil cia-
blit un passaj;,e entre les Miilelles el les Anodon-
tes , parce que la longue dent cardiuule poslé-
i-ieure des Muleltes manque , et qu'il ne reste plus
à la cliarnière qu'une seule dent aulérieurc qui
n'est pas très-grosse; mais si l'on considère que
depuis long-lemps on a Ibndu en un seul les deux
genres Mulelte et Auodonte de M. Lamarck , ou
ne devra alors adinellre celui-ci que comme une
sous-division gt'ncrique très-secondaire. Voyez
Mui.ETTE. •
ALATA LATA.
Genre sixième de la famille des Alata de Klein
{Ostruc. pag. ioo). 11 est formé de ([uelques es-
pèces de Strombes (|ui ont le bord droit assez lar-
gement ck-veloppc. Ce genre n'a point été adopté,
ayant été fait sur des caractères de peu de valeur.
Voyez Strotjbe.
ALATITES. Alatites.
Nom donné par Walcli aux coquilles fo-ssiles
des genres Ftérocère , iiostcUaiie el S'.rombc.
Voyez ces mois.
ALECTRION. Alectrion.
Genre inutile , proposé par Moutfort {Conchyl.
sjst. tom. 2. pcig. 566) pour un Buccin de la
section des Nasses de Lamarck, Buccinum pa-
ptllosum Lian. Le genre Nasse n'ayant point été
adoplé par l'insufllsauce de ses caractères, celui-
ci doit être rejelé à plus forte raison, puisc|n'il
repose sur de plus forbles encore. Voyez Bdccis.
ALENE. Suhuhi.
D'après les observations de M. de Blainville,
on seroil forcé de parlager le genre Vis eu deux
geniei bien dislincls, d'après les caractères des
animaux. Ce savant analomisle ayant pu exami-
ner l'animal du Terebra macula la , et l'a_yaiil
comparé avec la description que donne Ad^nsim
de son Miran , il n'a point liésiié a établir le genre
Alêne, pour toutes les coquilles qui se rappro-
chent du Terebra maculata , c'esl-à-dirc pour la
presque toulilé des espèces du genre Vis de La-
marck , laissant sous celle dénomination une ou
deux esnèces. Nous croyons que M. de Blaïuvihe
auroit dû faire le contraire el conser\cr le genre
Vis pour le plus grand uomlire des espèces, puis-
que depuis long temps ce genre éloit consacré
par M. Lamarck. Quelques personnes peijs >ieni
que 31. Lamarck avuit eu tort de place? parmi les
Vis le Terebru l'tttuta , qui d'après ses caractères
auroit dû rester parmi les Buccius. Nous parta-
geons d'autant mieux celte opinion, que nous
iomme» persuadés l|u'i' eSiSte'X/uélquïîS erreuri
A L O
dans les délernnnations de M. de Blainville. Nous
observerons que la coquille que iM. de Blainville
nomme Vis miran dans son Traité de Malacologie ,
page 4061 et qu'il figure dans l'atlas de cet ou-
vrage , pi. 16, irg. 5, sous le nom de Vis Buccin ,
est la même que celle indiquée par M. Lamarck
{Aniiit. s. vert. t)m. 7, pag. 291, n". 24), sous le
nom de Vis bucciuée, Terebra l'ittata , mais n'est
pas du tout la même que le Miran d'Adauson.
Nous possédons cette d. rnière espèce que nous
avons reçue du Sénégal; elle se rapporte parfaite-
ment avec la description d'Adanson : elle a lelle-
meut les caractères des Buccins , que M. Lamarck
n'a point Lésité à l'y placer. H lui a donné le nom
Ae BucLttt poli. Une lui donne aucune svnonvinie,
mais on peut lacilement vérifier ce que nous di-
sons, dans la collection que possède IM. de Ri-
voli. Cette première erreur reconnue , la question
change déjà, el elle change bien davantage si
l'on compare l'animal du Muan d'Adanson à celui
du Barnet qu'il place dai:s les'Buccins, où il doit
rester. On ne trouvera de dilléreuces véritable-
ment e;seclielles que dans le défaut d'opercule ,
el il seroit possible qu'il ait échappé à Adanson ,
quoique cela soit peu probable.
Nous observerons encore qu'Adanson aflirme
positivement que les animaux de son genre Vis
sont absolument semblables, et on sera nécessai-
lemeut forcé de convenir qu'il se trompe, puis-
qu'il y a uue coquille que tous les conchylio-
logues , à l'exemple de M. Lamarck, rangent
parmi les Fuseaux, le Fusus nij'ut , deux autres
qui appartiennent au nouveau genre qui nous oc-
cupe , et que M. de Blainville a séparé lui-même
du filiran , les deux autres espèces qui lestent
dans le genre Vis d'Adanson. Nous serions portés
à suivre l'exemple de M. Lamarck et à les ranger
dans les Buccius, leurs coquilles en offrant tous
les caractères, ou bien en faire un petit genre à
part , SI ou le i:roil absolument néce-'-saire.
De ce que nous venons de dire, il nous sem-
ble que nous pouvons conclure : 1°. que les ob-
servations de iM. de Blainville sur l'animal du
Terebra maculata UQ fvjiit que confirmer le genre
Vis de i\l. Lamarck; 2°. que ce genre devient
très-bon et bien naturel, aussitôt qu'on en ôte
aussi bien le Jhran que la Vis bucciuée pour les
transporter parmi les Buccins; 3°. que l'on doit,
d'après ce qui précède, conserver le genre Vis de
Lamarck en modifiant ses caractèresd'après l'a-
nimal, et ne point adopter le genre Alêne qui
n'est qu'un double emploi inutile. Voyez Vis.
ALGÉRIENNE on MOULE D'ALGER.
Nom que les mari-liands donnent encore quel-
quefois au Mytilus ungulalus. Voyez Moule.
ALOÏDE. Alotdis.
'Gisure proposé" par M. Mégerle pcnr une co-
ri-'
A L V
fiuille que Cliemnilz avoil lip;ur(^e drpms long-
lemns d.ius son Cnnchylicn cabinet ( lom. X, ta!'.
172, fjg. 1G70 et 1671). Ea examinant celle
iiguie et en la comparant avec ce que M. Mi^f^erle
dit de son nouveau genre, on peut sans aucun
doute la rappoitci" aux Coibules , dont elle odie
les caractèics. Voyez Cokeule.
ALVÉOI.INE. Ali>eohna.
Forlis dcc) Ivit le piemior , dans ic& Mémoires
pour servir à l'histoire niitiire//e de l'Italie (tom.
II, pag. 112), des coquilles uaultiloculaires, ovoï-
des, presque microscopiques, qu'il confondit on
ne sait pourquoi, et d'après quels rapports, avec
les Nummuliles, qu'il nomma Discolithes. {P'oj.
ce mol.) Ces corps d'une slruciure sinj^ulière
furent placés par Fichtel ei Woll dans leur j^rand
senre Nautile , dans l'ouvrage qu'ils publièicnt en
]8o3, une année après celui de Forlis. Linné, qui
avoit rapporté à son genre Nautile presque toutes
les coquilles pol^lbalames, fut imité par les auteurs
que nous venons de citer, et ces iJiscolillies de
Forlis reçurent d'eux le nom de Nautilus Melo.
JM. Roissy, dans le Uiillon de Soiinini, ne confondit
pas ces coquilles avec les Nunimulites ou avec les
Nautiles; cesdeux genres sont bien groupés; mais
conservant sans doute quelques incertitudes sur
ces corps, il n'en lit pas mention, et en cela il ne
fut point imité par M. Bosc , qui en fil avec juste
raison un genre particulier sous le nom iî Alvéolite.
\\ fait le sujet d'un Mémoire inséré d.ins le n". bi
du Bulletin des sciences de la société philoniati-
que , oii les deux espèces sont bien liuurées.
Il sembleroit qu'un genre nécessaire, établi
d'une manière si positive, auroit dû être adopté
par les auteurs qui ont suivi; mais on va voir
qu'il n'en a pas été ainsi, et qu'il en est peu,
parmi les Mollusques , qui aient subi autant
de cbaogeinciis que celui-ci. Il semble que les
auteurs qui depuis M. Bosc ont traité de ce genre,
aient pris à tàclie d'ignorer son existence et ce
que les autres avoient déjà proposé. Wontfort, qui
ne publia ia Conchyliologie systématique qu'en
1808, au lieu d'adopter le genre dcM. Bosc, en (it
autant que d'e-ipèces : il institua les genres Borélie,
Miliolile et Clausulie , sans citer Forlis ni M. Bosc.
11 ne faut pas confondre ce genre Miliolile de
Monlfort avec le genre Miliolile de M. Lauiaick,
dont il dillère eiitièrcmenl. Que dirons-nous de
!M. Duvernoy qui, dans sou article Alvéolite du
Dictionnaire des sciences naturelles, confond le
genre AKéolite de M. Laraarck, qui est un poly-
pier pierreux à réseau, avec le genre Alvéolite de
M. Bosc, établi pour une coquille';' Dans son arti-
cle supplémentauc du nième ouvrage, M. De-
france n'a pas combatlu le rapprochement de
M. Duvtrnoy , mais il rectifie la synonymie en
citant les figures de Fortis. Nous signalons ce
fait , parce que nous allons bientôt voir M. De-
frunce oublier aussi ses propres antétédeus.
A L V i5
j Malgré ces travaux, qui étoienl suffisans pour
donner des corps dont il s'agit , une idée satisfai-
I santé , et qui ne dévoient peint laisser ignorer que
déjà ils couMiluoient des genres , Laraarck, pro-
bablement sans les connoitre, iustitua son genre
Mélonie dans l'evlrait du cours publié en 1812,
sans faire alUiilion que déjà iMoiufort avoit em-
ployé un nom semblable pour un genre voisin des
Lenliculites, et qu'il rapproche des Nautiles :
voilà un double emploi nuisible parla confusion
qu'il peut orcssionuer eulre deux genres dillé-
rens. Ce genre Mélonie de M. Lamarek se trouve
dans la famille des Spiiérulées (*>. ce mot), avec les
Mi liolil es el les Gyrogoni tes. Comme les noms géiié-
riquesdece célèbre zoologiste prévalurent, celui-ci
fut bientôt adopté et d'abord par j^L Cuvier, qui,
dans le Règne animal , le plaça comme sous-'-enre
des Camérines {poyez ce mot), en y réunissant
avec juste raison les trois genres de Montfort.
M. de Ferussac , dans se-- tableaux systématiques
des animaux-niollusqucs, suivit cxacicmcnl l'o-
puiion de M. Cuvier. On retrouve le genre Mé-
lonie dans le dernier ouvrage de M. Lamarek,
enchaîné dans les mêmes rapports que dans l'ex-
trait du cours. Ce qui a le droit de surprendre,
c'est que le célèlire auteur des animaux sans ver-
tèbres ignore encore les travaux de ses devanciers
et dise qu'il ne connoît ces coquilles que par les
figures qu'en a données M. Fichtel.
Nous avons vu précédemment que M. Defrance
connoissoit l'identité des coquilles de Forlis et de
M. Bosc, mais il ne s'aperçut pas sans doute
qu'elles étoient aussi les mêmes que les i\Idlonies
de M. Lamarek, puisque, pour séparer les deux
genres Alvéolite confondus [lar ÎM. Uuvernoy, il
proposa pour celui qui appartient aux Mollusques,
son genre Oryzaire à l'ariicle Fabulaire du Dic-
tionnaire des sciences naturelles. Cet article pa-
rut en 18:20, et lorqu'en 1824 il publia l'arilele
Mélo>'ie, il ne mentionna que le genre de Monl-
i'<ut et nullement celui de M. Lamarek. Il avoue
qu'il ne connoît pas en nature le genre de ce der-
nier auteur, et cependant il l'a nommé Oryzaire
et l'a tait figurer sous ce nom; il fait judicieuse-
ment observer qu'il n'^ à aucuns rapports entre
les ccquilics qui poricnt le iné(!:ê nom dans ces
deux auteurs. ?d. de Blainville ne In ;ias plus que
M. Defrance. A l'artieie Mélonie dû même ou-
vrage, il ne mentionne que le genre de Montfort.
A l'article Mollusque, ou dans son Traité de
Malacologie , le genre de Monlfort est oublié,
tandis que celui de M. Lamarek, auquel il rap-
porte seulement les Borélics de MoiiiLut, est
adopté. Ce genre fait partie de la famille des
Sphérulacées, adoptée de ]\1. Lamarek. Le genre
Gyiogonite, qui est une graine de Chara, en a
tte supprimée el remplacée par les genres Saracé-
r.aire elTexIulaire [l'oyez ces mots ), proposés par
M. Defrance.
M. Latreille {^Familles nat. du règ. animal)
iG
A L V
pioposa la famille des Wiliéporites , dans la-
quelle on I louve un groupe parlitulier poui- le
génie Mi'louie, aucjUfl sonL rapportés les trois
ji^cnres de Munlfort.
ÎM. de Ferussac n'ayant noint parlé du genre
Alvéolite (le M. Bosc dans le Dictimmaire
classique d'histoire nattinlle , il est à présu-
mer qu'il en ignoioit l'existence. Cette omission
nous forta en quelque sorte à traiter ce genre à
l'article Wélome, lorsque plus tard nous nous
chargeâmes des articles de conchyliologie du
iiièaie ouvrage : aussi , ici qu'aucun motif ne peut
l'empêcher, nous préférons le genre de M. Dose,
parce qu'il a été institué le premier : quoique ce
fût depuis long-temps notre opinion, nous avons
été précédés par JM. d'Orhigny fils. Ce laborieux
observateur, auquel la science est redevable d'un
bou travail sur les Céphalopodes microscopiques
en particulier , changea le nom A'Alfcolite en celui
{!CAk'voline , que nous avons aussi préféré, parce
cju'on en couaoit maintenant une espèce vivante.
Jl pb(ce ce genre d;ins sa dernière famille de
l'ordre des l'oraminifèrcs , à laquelle il donne le
uim à' hiitumosiègues. Voyez ce mot.
CARACTÈRES GE^iÉftlQUES.
Coquille ovale, oblougue dans le sens de l'axe
de la spire; spire centrale; loges assez nom-
breuses , partagées en un grand nombre de cavités
cajjilhiires par des séparations Iransverses; tours
de spire très-serrés , le dernier enveloppant tous
les autres; ouverture longitudinale présentant un
grand nombre de pores.
I^a structure des Alvéolines est fort singulière
et s'éloigne seusiblement de celle delà plupart des
«'.oquiiles foraminifères : l'axe de la coquille est
central et placé dans le plus grand diamètre : des
tours de spire nombreux, très-serrés, puisque
nous en avons compté jusqu'à quinze dans une
coquille d'une demi -ligue ue diamètre , s'enrou-
lent les uns sur les autres, de manière à ce que
le dernier les enveloppa tous; des cloisons longi-
tudinales, au nom! re de six ou de huit, partagent
les tours assez également; ces cloisons ne sont pas
perforées; l'iolervalle qui existe entre chacune
d'elles , est rempli par une série de canaux capil-
1. lires, séparés les nus des autres par une petite
cloison tiausversale irès-line, de sorte que duns
une coupe longitudinale, cette coquille a l'appa-
rence d'un osselet criblé du pore-i. La paroi exté-
ri( lire est fort niiuce; elle s'use facilement, et
quand elle a disparu , une coquille qui auroit dû
être lisse, p.iroit striée transversalement, parce
qu'alors les tubes capill.iires sont ouverts dans
toute leur longueur. D'après la structure de ces
coquilles, il est bien à présumer qu'elles sont in-
térieures, analogues en cela à la coquille des
«èclits. Long-temps on ue coonuiles coquilles de
A L V
ce genre qu'à l'état fossile. M. d'Orbigny est lo
premier qui en ait indiqué une vivante , venant
de la Nouvelle-Hollande ; elle est assez grande
pour qu'on puisse espérer qu'un jour on pourra
eu étudier l'animal. W. d'Orbigny, dans le travail
que nous avons précédemment cité, eu indique
sept espèces : la premièie seule , Alvenlina bul-
loides , n'est pas connue de nous; elle est fossile
aux environs de Dax. Nous l'avons jusqu'à présent
inuiilertient cherchée dans les sables de cette lo-
calité célèbre par ses beaux fossiles.
I. Alvéoline melon. Alveolina iiielo.
A. testa sphcrncû rel sphceroideà , loiigiliidina-
litcr octo ad dtccin Inhns dii'isâ y initisuerslni
stridtâ y aperturâ longitudinali , liiicari ^ série
uriicâ forntiiinuin dispositâ.
D'Orbig. Méni. sur les Céplial. iixicroscop.
Ann. des scien. nat. tor/i. 7. ycig. 5o6. /i°. a.
Melonites sphœricu et Melonites sphœroiden.
Lamk. Anirn.s. i-ert. tout, 'j.pag. 6i5. n^. i.i:.
Clausulus indiciitor et Boie/is Tiielanoides.
MoNTF. Conchyl. syst. ioin. 1. pag. 178 et 170.
Melonia sphcerica et Melonia sphœioidea.
Bi-AisviLLE, Trait, de malacol. pag. 369.;'/.
J'/îg- 2. et 3. Encyclop. métliod. pi. 469. i. a — f.
etjig. 29. g. h.
An Discotilhis spharicus? Fortis , DIéiii.
tom. 2. pag. 1 12. pi. 5. fig. 6. a. b. 7.
A l'exemple de M. d'Orbigny , nous réunissons
en une seule les deux espèces de MiNl. Lamarck et
de BlainviUe. Il n'y a de iliOérence en efîct que
dans un peu plus d'aplati.-sement dans l'axe de
l'une (1 elles : a peine si cela pourroit suffire pour
établir une variété entre des corps ([ue l'on trouve
dans les mêmes lieux. C'est à quoi nous n'avions
pas suffisamaieul iail attention , dans notre article
MÉlome du Dtclionnaire classique d'histoire na-
turelle, où nous séparâmes aussi les espèces, à
l'exemple des auteurs que nous avons cités dans
notre synonymie. (7est avec doute que nous réa-
nissons à cette espèce la Discolilhe sphérique de
Fortis : il lui indique six cotes, lorsque les figures
de Fichtel de 1 Encyclopédie et de 31. de Eluin-
ville en indiquent huit ou dix.
L'Alvéoliue Melon est une petite coquille d'une
deuii-ligne ou d'une ligue de diamètre : elle est
paifailcment globuleuse ou légèrement déprimée
daus le sens de l'axe; chacpie tour de spire pré-
sente huit ou dix cloisons simples , longitudinales ,
n<-a ])erlorées; les tubes capillaires qui sont ran-
gés eu re ces cloisons ne sont qu'à un seul rang
(l'épaisseur pour chaque tour de spire ; ils sont
demi-circulaires dans leur coupe transversale, et
quand, dans uue coupe trausverse de la coquille,
on ouvre un de ces tubes , on peut quekjuelois
!e suivre dans toute sa longueur, depuis le som-
met
A L V
met de !.i spire qui est ceuliul , jusqu'à son ouver-
luiL' exlûiieure.
Les localilcs 1rs plus ceilaincs sont les envirnus
(le Moulolicnx d'après INI. d'Orbigny , et en llon-
pic , à Sleiiifeld et à Grusliach , d'après Fichlel.
a. AtvÉoLiNE oblongue. Alveolina oblonga.
A. testa nirato-ohlongâ y ixlreinitalibusobtusis;
foraminihus rotundatis , sene uiiicâ dispositis j
octo lobos difisâ. Nos.
D'OtvDiG. loc. cit. n°. 4-
Melonia Forlisi. NoB. Dict. c/ass, d'hist. nat.
iorn. 10. fag. 552.
Discolithes sphcroidius oblongus. Fortis, Méin.
sur l'Italie , toin. 2. pag. llb. pi. tô. /l'g. 8. c, d.
Fasciolites. Farkinson, tab. ïo.fig. 28 à 3l.
Celte espèce est ovale oblongue, obtuse à ses
eSlii'mite's , divisée lonoiiudinulement par huit
cloisons indiquées par uue li^nedéprLnée; les tours
de spire sont très-noml)reu\ , j eu épais , formés
i;omme dans l'espèce précédenle, d'un seul rang
de tubes (lansveises qui sont loul-à-fait cyliu-
drupes daus leur coupe trausverse. Quand celte
coquille n'est point usée, que la surface extérieure
est bien conservée , elle ofîre des stries iransverses
peu profondes; mais si elle a été roulée , elle est
alors fortement sillonnée, parce que les tubes sont
ouverts dans toute leur longueur. Fortis avolt eu
celle espèce, des environs de Vendemies dans le
ci-devaul RoubbiUon , où elle se trouve dans un
calcaiie brunâtre. Depuis long-temps nous l'avons
trouvée dans les sables a nummuliies du iuisson-
uois , où i\i. d Oibigny l'a^ pie aussi : elle a dcu.\
lignes de long sur uue delurge.
5. Alvéolite de Bosc. AlveoUna Boscii.
A- testa ovato-elongalâ , exti-emitatibus acutà,
liievigatâ , m octo lobos dwisCij iiperturâ sinuaiâ ,
sene unicà Joraminium insiructâ.
U'Oheig. loc cit. n°. 5. Modèles 2'. livraison
n". 5.
Ah'éoliie giuin de Fétusque, Bosc. Bull, de lu
Soc.pfiil. n°.bi./ig. 5. a. b. c.
Miliolites sabulosus. Montf. Conch. syst. io/ii.
I. pug. 174.
Discoliihes sphcrroideus , gracilis , apicibus
a(^uiis. Fortis , jI/«/«. sur l'Italie ^ etc. toin. 2.
pag. 11.^. pl.'à.f g. 10 II.
.Melonia Boscii. Nos. Dict. cluss. d'hist. nat.
loc. cit.
Oryzaria Boscii. Defrance , Dict. des scienc.
nat. tom. 16. ly. cahier de l'Atlas, pi. fig.^. a. b.
Coquille exlrcmement commune dans presque
toutes les localités des environs de Pans, surtout
dans les calcaires grossiers. Sa forme la rend bien
facile à reconiioitre ; quoiqu'elle varie un peu,
Histoire Naturelle des Vers, Tome II.
A L V
elle est ovoïde , étroite , pnlnlue à ses extrémités.
QiKiiul elle n'est pas rouh'e, elle est toute lisse j
ae , étroite , pm
n'est pas rouh'e
ou n'aperçoit les traces des tubes trausverses qu'à
l'aide d'un fort (grossissement. Les cloisons sont le
plus ordiuaireiueut au nombre de huit ; elles sont
légèrement sinueuses dans le milieu ; elles s<mt peu
ludiipiées par une dépression linéaire à peine
sensible. La dernière cloison est sinueuse comme
les aulresj sur quelques iudividus elle reste lisse ,
sans aucune trace d'ouvertures ; dans d'autres on
en voit une série unique s'ajjpuyant contre le re-
tour de la spire j les tubes sont très-fins, nom-
breux et presque carrés dans leur coupe Irans verse.
Les tours de spire sont très-peu épais; il 31 en a
quinze dans une coquille qui a uue demi-ligne de
large dans sa coupe longitudinale : quelques in-
dividus ont jusqu'à trois lignes de long sur une
de large.
4- Alvéoline alongée. Ali'colina elongata.
A. testa ovato-acutâ , substriatâ , elongata;
ejclrcmitatibus acutis y octo lel noveni lobos
divisa , spiiâ uiiicà série iubulorutiijbnualâ; tu-
bulis lotundatis exilissiinis.
D'Orbigny, loc. cit. n". G.
Cette espèce est la géante du genre. Sa taille,
qui est de oaze millimètres de longueur sur trois
de largeur, peut servir à la faire reconnoitre
parmi ses congénères; nous n'en avons vu que
des individus un peu roulés, la localité d'où ils
vieunent ne présentant guère de fossiles qui ne
soient dans cet état. Les f;dunières de Valognes ,
quelque riches quelles soient en espèces , sont en
cela inférieures à celles d'autres pa_ys , par la
mauvaise conservation de ses fossiles. Nous igno-
rons si cette espèce éloit lisse ou striée; nous ne
connoissons pas non plus la disposition de la der-
nière cloison; étoit-elle perforée ? Au défaut de
ces deux caractères, il en reste plusieurs autres,
sutfisans pour désigner cette espèce. jSous avons
vu qu'elle éloit plus grande que les autres , qu'elle
étolt alongée et plus étroite proporlionncllement.
Sjs cloisons sont au nombre de huit à neuf; les
tubes capill.ures trausverses qui la composent,
sont extrêmement fins , très-serrés , et un seul rang
forme les tours de spire, de sorte que ceux ci sont
très-nombreux, relativement au petit diamètre
transversal de la coquille.
Si la localité de Valognes avoit offert plusieurs
es])èces du même genre, il auruii pent-êire été
assez dilllcile de rapporter l'indication de M. d'Or-
bigny a l'une plutôt qu'à l'autre ; mais comme
elle est la seule, on ne peut douter que ce ne soit
elle que M. d'Orbigny a connue.
5. Alvéolise de Quoi. Aheolina Çuoii.
A. testa elongata f cylindricâ , extremitatibas
obtusâ j aperturà curçalâ , extremitatibas dila-
c
■mÊ.
i8 A M B
latatâ ,• poris nunierosis , irregulariter dispositis.
D'Orbigst, loc cit. fig. II. 12. l3.
Celte espèce est la seule vivante qui soit con-
noe; elle est liès-dislincte de toutes celles qui
sont fossiles : elle est de forme along^e, cyliii-
drac^e, fort grêle, obtuse à ses extrémités j l'ou-
veilure, étroite dans le milieu , se recourbe aux
extrémités, où elle se dilate de manière à cacher
les axes de la coquille; la dernière cloison qui la
ferme est couverte de pores disposés irrégulière-
ment; la surface extérieure oflre les traces de sept
à Luit cloisons fiut rapprochées, qui sont coupées
transversalement par des stries très-6nes. I.a lon-
gueur de cette espèce, rare dans les collections,
est de dix à douze niillimctres; elle a été trouvée à
Ra\vac à la Nouvelle-Hollande.
ALYKRUIK ou ALIEKRUCK.
Nom vulgaire batave du Turbo littoreus de
Linné, et appliqué ensuite à quelques espèces
voisines , comme le Turbo rnuricatus , Turbo
oleariiis, etc.
AMALTHÉ. Amaltheus.
Montfort a proposé ce genre parmi les coquilles
cloisonnées {^Conchyl. System, tom. i. pag. go),
mais il se tait sur un des caractères les plus essen-
tiels. Les cloisons sont-elles simples.'' sont-elles ar-
ticulées? Si elles sont simples , et que surtout le si-
phon qui les traverse soit eliectivenient placé
comme Montfort le représente, c'est un Nautile,
et le genre devient inutile. Si les cloisons sont si-
nuei.ses , alors le siphon n'est pas convenablement
placé , et le genre appariiendroit aux Ammonites ;
il seroit encore inutile. M. de t'erus-ac dit dans le
Dictionnaire classique , que ce genre ne peut être
séparé des Discorbes. M. de Ferussac se trompe,
puisque le genre Discorbe a été établi par M. La-
marck pour uue coipiille microscopique des envi-
rons de Paris, qui n'est point siphouilère comme
celle-ci. Cette erreur avuit déjà été taite dans les
tableaux systémalupits du même auteur. M. de
BlaiuviUe a mieux connu les véritables rapports de
ce genre , qu'il confond jusiemtnl avec les Ammo-
nites. Ou peut le cousiUérer aussi comme identi-
quement le méuie que le gt-nre Oibuliie de M. La-
marck , genre que l'on ne peut aujuurd'Iui séparer
des AiUiiiouites. Voye:i ce mol et Uabulite.
AMBLÊME. Ambhnia.
Un genre qui n'a pour carielèies que ceux tirés
de la tornie extérieure de la coquille, ne peut
être adopté , quand celle torme n'entraîne pas des
modilicalions dans l'organisaliun de l'animal. C'est
ce qui a lieu pour les gnnes proposés par Rati-
nesque. ( Monographie des Bn'iilvts de l'Ohio.
Anu. génér. des Scienc. pays, de Bruxelles , sept.
1820.) Ls n'olirent que des démembremens inu-
A M B
tiles des Muletles , dont ils présentent tous les ca-
laclères , et dont l'animal ne diffère en aucune fa-
çon. {Voyez Molette. ) Ce genre qui nous occupe
fait partie de la sous-famille des Emblémides
(yqve^ ce mot ) du même auteur , sous-famille qui
feroii à peine un bon sous-genre.
AMBLÉMIDES (les). Ablemidiœ.
M. Rafinesque a nommé ainsi la deuxième sous-
famille de ses Pédifères. {Voyez ce mot.) Les
Pédiferes correspondent au genre Mulelie des au-
teurs, et à peine pourroil-oii considérer cetie
sous-famille comme un sous-genre des Muletles,
auxquelles nous renvoyons.
AMBRÉE ou l'AMPHlBIE.
Ceofl'roy, dans son petit Traité des Coquilles des
eni>irons de Paris, nomme ainsi une coqnillj
mince, transpaienle, fragile, c[ue Muller avoit
rangée dans le genre Hélix , sous la dénomination
d'Heli.r succinœa CeUe coquille a servi depuis à
Draparnaud pour l'établissement de son genre Au -
bretle, qui a été généralement adopté. Voyez
Ambrette.
AMBRETTE. Succincea.
On doit ce genre à Draparnaud , qui l'a établi
avec uue coquille que Linné et Muller rangeoient
dans les Hélices , et qui étoit connue bien avant
eux par Lister, Gualtieni, et surtout Geoiï'm^'. Ce
dernier, dans son excellent petit Traité des Co-
quilles des eni'irons de Paris , lui avoit donné le
nom à,' Ambrés ou A^ Amphibie. Bruguière, dan»
le premier volume de oe Dictionnaire, la lira des
Hélices pour la placer dans son genre Biilime; i e
ne lut qu'après cela que Draparnaud proposa le
genre Ambrette dans son Histoire des Mollusques
terrestres eljluviatiles de France. M. de Roissy fu't
un des premiers qui l'adopta {Bujfon de Son-
nini , tom. V. des Moll. pag. 35o), en changeant
le nom éC Ambrette contre celui de Succinée. 11 le
plaça entre les Limnées et les Agattiines , comme
iiiiermédiaire sans dimie entre les Mollosqnes
pulmonés, lacustres et les terrestres. La même an-
née, M. Lamarck décrivit dans le tome VI des
Annales du Muséum , une coquille fort rare pour
laquelle il institua le genre Amphibalime , qui i-
qu'il reconriùl son identité générique avec l'Am-
brée de GeoUroy. On ne sait pour quel motif ce
savant n'adopta pas le nom de Drapanaud. Dans
la Philosophie zoologique du même auteur, vn
retrouve le i.enre Amphibulime faisant partie de
la famille des Colymacées, entre les Bulimes et
les Agalhints.
Montfort préféra la déDOminalion de M. La-
marck à celle de Draparnaud. On ne sait d'aprcs
quels rapports il plaça ce genre et celui de la
Parmacelle entre les Crépidules el les Fissurelles.
Certes en ne peut trouver entre ces genres la
A M B
moindre analogie, quelle ijue soil la bonne vo- '
louu' que l'on puisse avoir. Dans l'exlr;ut du (]ours,
M. Lamarck n'a rien changé, ni à la dihioniina-
tion , ni aux rapporis qu'il avoil l'iablis pri'ccdein-
inenl dans la Philosophie zoologique ; ce ne fut
que dans son dernier ouvrage qu'il n-ndit jusliie
a l'anléiiorilé du nom donné par Uraparnaud , et
qu'il l'adopla. Dans cet i)uvra_i;e il tait toujours
partie de la tamille des Colyniacc'es j il en ter-
mine la première section avec les Agailnnes.
W. de l'erussac se fondant , comme Drapar-
nand , sur les caraclrres tirés de l'animal, anive
à une conclusion dilTérenle , puisque , coiilre le
seniiinent de tous les auteurs que nous avons
cités, il réuuil ce j^cnre aux Hélices, suivant
en cela l'opinion de l-inné et de IMuller, avec
celte dillérenee cependant qu'il en fait un sous-
g(-nre bien distinct des Hélices ; il lui donne, dans
sa inclliode , pour !'arrani;ement de ce j^^raud
gi nre, le nom de Cochlohydrc. (^T^oyez Hélice.)
Il est le second de la sec liou des Hélices i-edon-
diintcs , formant à lui seul le groupe dci Evolu-
/(//cF (^ocHLoioEs. Nous virrou.sa l'arliclc }1Élice ,
pour (juels motifs on n'a pas admis K:s divisions
lie l'auteur ((ue nous ciloni. M. de IM.iiuville,
dans son Traité de Malacologie , a suivi les rap-
ports indiqués par J\l. Lamarck ; .^eulelueilt coaime
sa mélbode est conçue daus un sens inverse , le
genre Anibretle commence la famille de> Liiiia-
ciens {^vo)ez ce mot), et il est suivi des génies
liulime et Agathine. Dans son dernier ouvrage
M. Latreille, sans adopipr la nomenclature de
W. de Ferusssac, a conservé néanmoins son ar-
rangement métliodique pour la liaison des geu-
res. Il fait partie de la famille des Géococlilides ,
où il est iiiiermcdiaire entre les Vitriuejs et les
Hélices propreuient dites.
F^es aiiimaux de ce genre sont trop grands pour
rentrer couiplétemenl dans leur coquille; ils ont ,
qnanl a leur organisation , une res>emblance très-
grande avec ceux des Hélices; ils en diliereut ce-
pendanl par les tentacules qui sont proportiun-
iiel.eiuent plus courts, et surtout les lulériems.
La partie jiosiérieure de leur corps est enroulée
d'une manière particulière, d'où résulie une c —
quille d'une forme bien caraciénsée j c'est ausoi
lie cette coquille que les auteurs ont tiré les ca-
i-acléres les plus appréci.ibles de ce genre.
Comme '.ous les Mollusques terrestres , les Ain-
brelles peuvent lesler quelque temps dans l'eau
sans y iiérir , mais elles ne sont j)as amphibies
plus qu'eux , comme on le croyoït ass^'Z géuérala-
lueni. Ce qui u pu donner lieu à cet.c npiniou,
c'est qu'on les trouve toujours dans les lieux hu-
mides, au bord des rivières et des ruisseaux, dans
ies endroits marécageux, où elles vivent sur les
plantes aquatiques. Les nrg..uej générateurs étant
sfemblableî a ceux des H lires, la génération doit
se faire de la raê.ne ra.uiière.
tious ne donnerons sur ce genre aucuns détails
A M B
19
analoiniqnes, nous nous réservons; à l'article Hé-
lice, d'entrer à cet égard dans des détails où
nous aurons soin de noter les foibles dillérences
qui existent entre les genres qui avoisment lei
Hélices et les Hélices elles-mêmes. Nous renvoyons
le lecteur à cet ariule, ainsi qu'à celui de la
famille des Colymacées , où nous comparerLuis
entr'elles les diverses c!assilieaiions aiodernes ,
de l'ancien genre Hélix de Linné.
CAR. ICTÈRE s GÉNÉRIQUES.
Animal semblable à celui des Hélices , trop
grand pour sa coquille; pane inférieure des ten-
tacules très-courte. (Coquille mince, translucide,
ovale ou ovale-eoiiique; ouverture ample, en-
tière , ovalaire , plus longue que large, un peu
oblique; bord droit Irès-mince, Irancbaut , non
réilécbi , s'unissant inférieuremeiit à une columelle
lisse, arquée, amincie et tranchante.
Quoique jieu nombreux en espèces, ce genre
est répandu dans touies les parties du Monde;
quelques espèces se trouvent également sur plu-
sieurs coniinens; le Succmea amplnbia surtout
en est un exemple frap'pant. Si ou en croit ce que
dit M. de Ferussac, et en aduiellant toutes ses
variétés, celle coquille seroii presqii'uni verselle.
Ilseroit possible ()ue quelques-unes de ses variétés
fussent de véritables espèces. Il faut due que
l'on passe de l'une à l'autre par des nuances si peu
sensibles, qu'il seroit bifa diiruile, pour ne pas
dire impossible , de poser des limites entr'elles ;
cela ne seroii faisable qu'autant que les animaux
eux-mêmes présenleroieiit quehpies caractères
constans. M. L.unarck ne ciie que trois espèces
dans ce genre, et M. de Blainville, d'après lui,
n'en compte pas davantage; cependant leur nom-
bre est plus considérable. M. de Ferussac en
fait counoilre neuf, et nous pouvons en ajouter
une dixième qu'il n'a pas donnée, ni dans ses plan-
ches , ni dans sa nomenclature. Toutes les espèces
de M. de Fei ussacsont-tbes bien des Ambrelles.''
Nous conservons du doute pour deux d'entr'eUes ,
['aiigalaris et le sulculosa , qui sont beaucoup
plua glouuleuses et plus raccourcies que toutes les
autres. Deux de ces espèces ont été connues de
Bnignière cldécriies par lui, l'une , l'Ambrelle
t.apuchon, Succinea cucultata {Vilr.MoU. ierr. ci
Jlui>. pi. 1 I . //^'. 1 4. I 5. 1 1). c/ ^/. 1 I A . y%. J 2 . 1 3),
sous le nom de Bulintus patulus j l'autre, la plus
commune de tontes, l'AmLirelKJ amphibie, Suc-
cinea amphibia Lamk. ( Fer. loc. cit. pi. 1 1 . fig.
4 a iO et 10, et \\ A. jig. 7 à 10), sous la déno-
mmai lun de Bulirnus succineus. Voyez Buhme,
n'^ l5 et 18 du Lr. volume de ce Dictionnaire.
Ce genre n'a point eucore été trouvé à l'état
fossile.
I. Aiibbette tigrine. Succinea tigrina.
S. testa ovali , pcllucidâ, lœvigatâ, tenifissi-
C 2
20 A M B
ma , subi>irescente , maculis miiiimis subrufis as-
persâ ,• apcrtuiû ingentissimâ , Ofatùj spirâ bre-
vissiinâ.
He/i.v tigrina. Fer. Bist. des Moll. ten. et /lui',
prod.pag. a6. n°. 6. pi. 1 1 A. fig. 4.
Espèce des plus remarquables par sa forme et
l'évasement considérable de l'ouverture. Elle est
réf^ulicM-emenl ovale, très-mince, subdiaplianc ,
lisse , d'une couleur veidâlre et touie pursemée
de peliles taches d'un bruu fauve j elles sont tort
nombreuses. L'ouverture est ovale, point oblique,
près de cinq fois plus grande que toute la spire,
qui est composée de trois tours légèrement con-
vexes; le bord droit est très-mime , tranchant,'
fragile; le gauche, quoiqu'un peu plus solide, est
bien tranchant aussi, et on aperçoit son enroule-
ment en regardant la coquille par la base.
Celte coqudle vient de l'Ile Saint-Vincenl ; elle
a éiè envoyée par M. Lesueur. Sa longueur est de
dix-huit à vingt millimètres.
2. Ambrette ovale. Succinea oçalis. Sav.
S. testa ovatâ , linmœformi , pellucidâ , ienui ,
subsulcatâj aperturâ opali, ohlujuâi anfractibus
quatuor convexis ^ spirâ btevi.
Sat, Journ. de l'Acad. des Scienc. nat. de
Philadelphie , iom. 1. pag. l3.
Kelix oi'alis. Fer. loc. cit. w". 8. pi. 11 A.
fg- '•
Plus que les autres espèces du même genre,
celle-ci a l'aspect d'une petite Limnée; elle est
ovale, subglobuleuse, transparente, mince , fra-
gile, d'une couleur de corne un peu brunâtre;
1 ouverture est grande , mais proportionnellement
à la spire, beaucoup moins que dans l'espèce pré-
cédente; elle est ovale, un peu oblique, et les
bords sont très-mmces et Irauchaus. La spire est
courte, composée de quatre tours, dont le pre-
mier est à peine sensible; ils sont globuleux, sé-
parés par une siilure simple, assez profonde; le
dernier tour oW\c , surtout vers l'ouverture, des
sillons d'accroissementqui se répèlent àlinléricur,
à cause de la grande minceur de la coquille. Elle
n'a que douze à quatorze miUinièlres de longueur.
Elle liabile les Etats-Unis.
3. Ambrette oblongue. Succinea oblonga.
Ur.4P.
s. testa ovato-oblongâ , tenui, lovgitudin aliter
striatâ , ulbidâ y anfractibus quatuor convexis y
suiuris suhexcafutis j aperturâ spirani vix supe-
rante. Lahk.
Succinea oblonga. Drap. Moll. terr. de France,
pi. o.Jig. 2,4. 25. ibid. Lamk. Aiiitn. s. vert.
tom. 6. pag. i35. n". 5.
Relix elongata. Fer. Uiit. des Moll. terr. et
Jluv. pi. 1 1 .Jig. 1.2.0. et pi. Il A._fig, 2.Zet II.
A Ri B
Draparnaud le premier découvrit cette espèce
dans le midi de la France, et la décrivit dans son
ouvrage sur les Mollusques terrestres et lluvialiles
de ce pays ; cependant elle ne se trouve pas là seu-
lement. D'après M. de Ferussac, elle habiteroit
aussi la Suisse, l'Allemagne, et d^ux de ses va-
iiéli's habiient la Guadeloupe et même le Cap
de Bonne-Espérance, d'oii elle a été rapportée
par feu Lalaiide. Dans ce pays elle se plaît près
les marais salés, tandis qu'en France elle préfère
le bord des fontaines.
L'animal de celle espèce esl grisâtre et toujours
plus petit que celui du Succinea amphihia. La
Coquille suit nécessairement les proportions de
l'anima); elle se dislingue des autres espèces jiar
sa forme plus alongée et plus étroite; la spire,
qui esl presqu'aussi longue que l'ouvcrtuie;
celle-ci est oblique, assez régulièrement ovale;
les tours de spire, au nombre de quatre, sont
convexes et bien séparés par une iUlure simple et
profonde. Celle coquille d'une couleur blanctie ,
grisàlre ou jaune d'ambre, est finement stri' e
longitudinalcmcnt , et porte quelquefois un peut
bourrelet à l'intérieur du bord droit.
Sa longueur est de six à douze inlllimètres , et
quelquefois un peu plus.
4- Ambrette rougeâtre. Succinea rubescens.
NoB.
4$". testa ocalâ , tenui , pellucidâ , rubescente ,
substiiatà; upetiurâ ofali , ainplissimâ , obliqua ,
spirâ brevif obtusâ.
Nous ne connoissons de celle espèce que les
deux individus de notre colleclion ; nous les avons
acquis d'un marchand qui nous a assuré qu ils
venoieul de la Guadeloupe. Ils ont des rapports
avec le Succinea cucullata Lamk. , Bulmms
patulus Brug., et surtout avec les jeunes iniii-
vidus de cette espèce remarquable; mais la cou-
leur et la forme les distiuguent siiflisamraent.
Celle coquille est ovale, ventrue, d'un ronge-
viueux peu foncé , diaphane, mince et cassante ;
son ouverture esl fort grande, oblique, réguliè-
rement ovale , trois fois plus longue que toute la
spire; les bords de celle ouverture sont minces;
la coliimelle s'enroule assez larjrement, pour qu'où
la voie d'un bout à l'autre de la spire, en la re-
gardant par la base de la coquille; la spire est
formée de Iruls tours, dont le dernier est beaik-
roup plus grand que loas les autres. A l'œil ou ,
celte coquille semble lisse, marquée seulemtnt
de quelques stries d'accroisbement ; mais vue à la
loupe, elle est couverte de suies très-fines, lon-
giludiuales et assez régulières.
Sa longueur est de vingt-deux millimètres, dix
ligues à peu près.
Nous devons à la générosité de M. Lesson, l'ua
des naturalistes delà corvette la Coquille, qui a
fait si heureusemeal le tour du Monde , une eu-
A U M
quille de re j^enre qui vieiil tle< Ua M ilouiiips ,
et qui a les plus grands rappcuis avec la \'aiu'l(;
J" de VHeli.i- putris de M. do Ferussac. Celte va-
rii^té vient des îles Miquelon el Saint-Pierre , près
Terre-Neiu'e d'après cet auteur. Elle s'éloigne ,
quant à la forme et à la couleur, du type de l'es-
pèce, ce qui nous fait penser qu'on la séparera
pour en former une espèce distincte.
AMIMONE. Amimonus.
Ce j:;enre a è\é établi par Monlfurt \Conchyl.
syst. paj^. 026. lom. i ) pour un corps qui ne |)a-
roît être autre chose, d'après ropiuuiu de W. Cu-
vier el de la plupart des concliyliologucs, qu'une
pile d'alvéole de Bélemnile courbée ainsi acci-
dentellement. M. de Blainville ne semble pas
partager cette manière de voir, car, dans son
Traité de Malacologie , ce genre forme une des
sous-di visions des Couilites. Voyez ce mol et
BÉLEJIMTE,
AMIRAL.
Nom spécifique et vulgaire d'une très-! elle co-
quille du genre Côue , Conus ainiralis , dont les
nombreuses varioles ont reçu des é[)ilhètes carac-
Jéristiques que Biuguière a citées dans la des-
cription de cette coquille. Voyez Cône dans le
premier volume de ce Dictionnaire.
Plusieurs autres espèces de Cônes ont aussi reçu
des marchands le nom à'aiiiiral. Aln^i le Conus
cedo nulli a été nommé Amiral Ledonelli^ Amiral
de Curaçao , Amiral de la Trinité , etc.
Le Conus nialdii'us , Amiral espagnol.
Le Conus inalacanus , Amiral portugais.
Le Conus miles f le Faux-amiral.
IjC Conus siamensis , l'Amiral chinois.
Le Conus genuanus , Amiral de Guinée.
Le Conus acuininatus , l'Amiral de Rumpbius.
Le Conus omaicus , l'Amiral d'Oma.
Le Conus granulatus , l'Amiral d'Angleterre.
Le Conus aurantiacus , l'Amiral d'Orange.
Le Conus dux , l'Amiral de Hollande.
AMMONACÉES. Ammonacea.
Daus son Traité de Malacolagic , M. de Blain-
ville a nommé ainsi une lamille <le coquilles mul-
tiloculaires; elle est la quaîrième de l'ordre des
Pol^thalamacées [^royez ce mot), el elle se com-
pose des genres Dlscorbile , Scaphile, Ammonite
et Simplegade. De ces genres, le premier n'a
aucan rapport avec les Ammonites 3 il a été fait
pour une coquille microscopique des environs de
Paris qui n'a point de siphon, et dont les cloi-
sons ne sont jamais découpées. Le dernier est un
double emploi inutile des Ammonites; il repré-
sente le genre Orbulite de W. Lamarck- Ce qui
est étonnant, c'est que M. de Blainville y ait rap-
porté le genre Ammonie de Monifort {^voyez ce
ce mot et NaotileJ, fait pour le HautUus umbi-
A i\l M 21
licatus , et les genres Planuliie , Ellepsolile et
Aui..llé du même, tous démembrés sans néces-
sité des AmiTionilcs , où ils forment des degrés
plus ou moins avancés dans l'élargissement de
l'ombilic , M. de Blainville confondant ainsi sur
le caractère peu essentiel de l'ombilic ouvert, des
genres aussi dilVérens que les Ammonites et les
Xamiles. Cette famille ne correspond presqu'en
rien à celle des Ammcnées de M. Lamarck. Voyez
ce mot.
AMMOXÊESCles).
On doit rétablissement de celle familleàîM. La-
mark, qui la proposa pour la première fois daus
l'extrait du Cours, publié eu 181 i.
Précédemment, il avoit compris d.ins la fa-
mille des Naulilacées, créé dans la Philosophie
zoologique, tous les genres qui co.nposent au-
jourd'hui la lanulle des Aminonées; elle rassem-
bla d'abord les cinq genres suivaus : Ammonite ,
Orbulile, Tumlile, Ammonocératile el Bacu-
lile. Le genre Ammonile, dans la classification
de JJ. Cuvier ( fièo-we animal, tom. 2), corres-
pond à la famille des Ammonées de M. Lamarck;
seulement on n'y voit pas le genre Ammouocéra-
tie, qui est resté long-temps inconnu.
La tamille qui nous occupe resta la même dans
le dernier ouvrage de M. Lamarck; elle cou-
se; va les mêmes rapports avec les familles envi-
ronnantes , précédée, comme dans l'extrait du
Cours , des Naulilacées, et terminant la grande
série des Céphalopodes poly ihalames. M. de Fe-
russac suivit un ordre inverse à celui de BL La-
marck. Nous trouvons la famille des Ammonées
adoptée de ce savant, au commencement des
Céphalopodes décapodes; elle se compose, dans
Tordre qui suit, des six genres Turrilite, Orbu-
lile, Ammonile , Scaphile , Hamite , Baculile. On
remarquera que les deux genres Scaphile et Ha-
mite sont ajoutés à la famille , tandis que le genre
Ammonocérate eu est exclus faute de le coii-
noître; cependant en examinant avec atlenlioa
la caractéristique et la description des deux es-
pèces du Système des animaux sans vertèbres
(lom. 7, pag. 644 et 645), on est forcé de conve-
nir que ce genre est le même que le genre Haraiie
de M. Parkinson; mai cMjjme le genre de M. La-
marck est postérieur à celui de l'auleur anglois ,
il sera juste de ne pas l'adopter. i^Voyez K'hva.o^o-
cÉEATE.) Quant au genre Scaphile, il éloit né-
cessaire, et appartient à la famille des Ammo-
nées , où il doit se trouver daus les rapports indi-
qués par M. de Ferussac.
Nous ne trouvons aucune trace de celle famille
daus la méthode de M. Gray {^Bull des scienc. ,
février 1824)5 '1 comprend dans un seul ordre,
qui porte le nom de Nautilophora {voyez ce mol),
tous les genres des Céphalopodes décapodes des au-
teurs. M. de Dlaiiiviife, guidé par un autre priu-
22
A M M
cipe que celui des auleuis que nous avons cilts
jusqu'à pi-L-seril, a disperst' la plu|)ait des genres
qui l'niroient n.ilu fclliujenl daus les Ammoiiées,
et u'en a cont-ervé qu'un petil nombre daus la
faiiuUe qu il noniiim A//i//ioriacees. Il y lait eutier
des corps qui n'ont aut:unc analogie avec les Am-
monites, tel que le genre Discoibi te {rojcz c:e
mot), un genre siuipligade de Woull'.rt, qui
]);>un-oil à peine Lire uue sous-divi.ion des Ain-
uionlies, et comme section de ce genre les Am-
nionies du inôme auteur, qui ne sont autre
chose que le Nautile oinL)ili(|ué : avec deux genres
que nous venons de citer, se trouvent dans les
Ansinonaci'es, les Seaphites et les Ammonites.
Les UrLuIltes, genre inutilement sc'paré des Am-
monites, font pariie de lu l'amille des Naulilnc-i'es;
le genre Turnlile l'ait à luiseulla famille desTur-
ruulai;^.'es; les genres Animonoc érule et Hamiie,
tous deu)^. conaervcîs, r|uoique formant double
C nploi, comme nous l'avons dit , forment la se-
i;otule section de la lamiile des Lituaces ; le genre
Biiculile enfin est jiojté daus la famille des l)r-
liioec'rés, où il lai; une section ù pan. On ne peut
clouter, d'après ce ipie nous venons de dire, ijue
Id. de Hl .iin lile ait été conduii à un arrangement
aussi peu naturel, par un principe qui lui a l'ail
préléier la forme de la coquille à sa struclurc ,
principe essentiellement fauA , cjue le savant pro-
fesseur a dc'uié jiar le fait dans le reste de sa raé-
tliode^ oii l'arrangement des genres est baoé sur
ce qu'il _y a de plus pcisitif, i'anatomie des ani-
maux, i. laquelle il n'a réuni que secondaiie-
ment la forme de la coquille. On peut répondre a
cela qu'ici Panalomie ne peut être utile à rien,
])Uisque la famiile des Ammonées est comjjosée
de coquilles pélrdii'es; sans d.>ule, mais si l'anu-
tomle manipie, la structure si ri-marquablc de cei
corps ne m a nqui jamais, et lou:esles luis qu'on s'en
est servi , eu est arrivé k des coupes naturelles.
Les auteurs qui ont traité des (Céphalopodes, à
l'excep:!'..!! de M. Latreille , n'ont point iniltc
M. de DlaïuviUe; ils n'ont pu apporter beaucoup
de cLangemcus dans la fainilL', telle que M. La-
maick l'avnii laissée. M. de Haaa a proposé
qnclqties génies déu.embrés des Ammonites, et l'a
pariagée en deux groupes bien distincts; sépaiés
d apics la loime des cloisons fortement découpée^
dans le premier, et ouduk uses ou anguleuses daui
le second; mais ce sei:oiid groupe n'est point ad-
missible au mèmedegré que celui des Amaïuiiées,
il rentre naluiellement dans les Nautiles, comm-
uons le verrons a ce mol, ainsi qu'a Nalti-
LACKES.
Lj famile des Ammonces de Jl. de ll.mn est
divisée en deux parties; dans la piemicre sont
compri^ës touies les coquilles à cloisons décou-
'.' pées et en spirale; on^- voit daus autant de sous-
• sections, les quatie genres suivans, Tuirili;e,
Gloliite, Plauiie et Ammonite; la seconde con-
li«nl les coquilles qui , avec les mêmes cljisuus ,
A M U
ne sont point tournées en spirale , tels que les
Hamites et les Baculltes. M. de Haan ne con-
noissoit pas suffisamment, sans doute, le genre
Scapkile, puiscju'il l'a placé daus la famille des
Nautiles; s'il eut su que les coquilles de ce genre
ont les cloisons découpées comme les Amuionites,
il n'est pas douteux qu'il ne l'eut compris dans sa
lamille des Aiuniouées, fondée principalement sur
ce caractère. Les deux nouveaux genres que
M. de Haan a proposés , ont le défaut que l'on a
justement repiocbé au genre Orbulite Ue W. La-
marik, et l'un d'eux , Globite , en est un double
emploi; l'autre est plus inutile encore, puisqu'il
est londé suc le développement insensiblement
gradué de la coquille, qui reste beaucoua plus
plaie que dans les aulre^ Ammonites , (jui s'épais-
sissent beaucoup plus rapidement. Ces caractères
ne sont point sufiisaBS, quand il s'agit de faire de
bons genres : ceux-ci n'ont point été adoptés.
I\l. Latieille , FainiUas naturelles du régne ani-
mal, est tombé d.ins la même laute que M. de
Blaiaville : emporté par les rapports de forme
extérieure , il a transporté dans diverses familles
les genres qui composent celle-ci ; c'est ainsi que
quelques-uns se trouvent daus la tribu des Pol^-
c^ cliques, ce Sun t lesTurrilites el les Ammonites;
d'autres dans la tribu des Orlhocérates, ce sont
les li.icaliles et les Hamites , rapprocliées des
iiatolites et des Tiraniles de Monifort. Les Ikto-
lites sont des coquilles bivalves du genre IIippu-
riie, et les Tuauiies sont un double emploi des
Baculilcs. Nous donnerons de plus amples détails
sur les rapports cjueJNL LaireiUe a établis entre ces
genres et ceux cjui les environnent, aux article»
i'oLi'cycLiQuEs el Orthocérates.
M. d'Orbigny, eu rétablissant la famille des
Auimonées de M. Lainarck dans son inlégrilé, en
l'adoptant sans restriction, a agi sagement et a
bien compris que les caractères employés par cet
ibusire naturaliste étoient les seuls convenables
pour ai river u un arrangement vraiment naturel;
li a bien senti aussi cpie les genres qui y sont ra-.-
semi)lés ne peuvent y foi mer cpi'une série uni-
que, comme iM. Lamarck l'avoit également fait.
iM. d'Orbigny suppiiuie d'abord legeurc Orbuh'ie,
et en cela il a raison ; il ajoute le genre Si-a-
jihiie, ;i lexemiile de AJ. de Ferussac, et on ne
peut que l'approuver. L'ordre propc se par M. d Or-
Ligiiy nous si mble le plus convenal.lc , nousl avons
adopté sans aucune mudilicalion; c'est le suivant :
Baciiliie, Haniite, Scaplule, Auiujonlle et Turri-
li:e. T'oyez ces mots.
Jl. Lamarck a caractérisé cette famille d'une
maiiicre moins complète que M. d Orbigny , eu
ce qu'il n';i pas meuaonné le sqibon , partie dout
la posiiion est toujours la même duns celle fa-
mibe, a tel jioint que sur l'inspection de ce ca-
ractère, on peut décider en toute assurance si
une coquille lui appartient ou non, lors même
qu'on c'apercevroit, par un accident qnelcon-
A M M
que, aucune tiace des cloisons. Voici ces ca-
raciùies :
lest simple, spiral oudrnilj cloisons di'cou-
pces; cavilé supéiieuie à la dernière cloison
grande el cnj),aiiiante; sipLoa Diarj^iiial (dorsal
sur la caicne). U'Orbig.
Les j^enies qui composent cette famille ne se
trouvent [iliis qu'à l'état de pélrificalion j on ne
voit que ircs-rarcment leur lest ((ui est d une
trcs-foibic épaisseur. Celte ténuité de la coquille
avoit la;t penser à quelques auleuis qu'elle étojt
contenue dans l'épaissenr de raniiiial; qu'elle
otoit, par consé((uent , intéiieure. Plusieurs mo-
tifs peuvent donner une opinion difl'érenle (jue
nous croyons plus vraie : i". on voit descoquilKs
excessivement minces , les carinaires, par exem-
ple , qui ne sont point inli'rieures ; 2". les co-
quilles iiitéiieures ou demi-inlérieures n'ont pas
nt'soin d'une grande cavité terminale, puisque
1 animal ne pourroity rentrer complélement : dans
les Ammonées, cette cavilé est très-giaudej elle
I est assez pour qu'un animal puisse y rentrer et
s y abriter; 3°. dans les coquilles inlérieures , les
bords de l'ouverture sont toujours Irès-mintes ,
trancliaiis. On sait aujourd'hui que dans la plu-
part des Ammonées, et les Ammonites surtout,
il existe un bourrelet maii;^inal qui borde l'ouver-
ture à l'état adulte; cette ouverture a d'ailleurs
une forme qui lui est propre, selon les espèces,
plus ou moins sinueuse, plus ou moins avancée,
pour s'adapter au passaj^e des parties de l'animal.
La forme des coquilles de celte famille est Irès-
didérente selon les genres : lanlôt elle est parfai-
tement droite et conique, tanlôl tournée en spi-
rale dont les tours ne peuvent jamais se lou-
cher , tantôt enfin, en spirale dont les tours sont
contij^iis. soit que les coquilles soient discoïdes,
«oit qu'elles soient turriculées. Parmi les discoïdes,
il existe divers degrés de contiguiié qui se fon-
dent insensiblement , de sorte qu'il est impossible
de déterminer précisément où l'un commence et
où un autre finit. C'est cette fusion qui rend im-
possible l'établissement de genres aux dépens
des Ammoniles, d'après ce seul caractère. On
voit en eflet quelques espèces dont les tours ne
sont qu'accolés les tins aux autres, mais on en
observe d'autres dont les tours deviennent de
plus en plus embrassans, et à tel point, qu'à la
lin de la série, le dernier tour cache tous les
autres, de manière à ne laisser aucune trace d'om-
Lilic, comme dans la plupart des Nautiles.
On n'a pas encore observé une seule coquille
de ces genres à l'étal vivant; il est à présumer
que leur race est perdue : on suppose générale-
ment (|u'el les existent sans doute dans la plus granJe
profondeur des mers; mais s'il en est ainsi, ce ne
seroit pas un obstacle invincible à leur observa-
tion , car les animaux céphalopodes s.nl nageurs.
Surpris par une violente lempêle hors de leur
demeure habituelle , le Lasard , après plusieurs
AMP 23
sièdps d'observations, auroit pu en jeter quel-
ques-uns, ou au moins leurs coquilles, ou quel-
ques Irigmeiis de leur coquille sur les plages, où
des observateurs, occupés presqu'exclusivement
de 1.1 rechcrohe des coquilles , n'auroient pas
mantfué de les rencontrer.
Parmi les coquilles qu'il est important au géo-
logue de connoitre , celles-ci occupent une des
premières places; distribuées en général d'une
manière analogue dans les couches semblables ,
les espèces peuvent servir de moyen pour recon-
noiire ces couches. Les unes siiii propres au cal-
<;aire du Jura, les autres à l'ooliie, les autres à la
craie, elc; mais ce qui e<t remarquable, et ce
qui peut fortement appuyer l'opinion que ces
genres sont perdus, c'est qu'ils ne se sont pas en-
core rencontrés dans des terrains lerliaires, sur la
nature et la position géologique desquels on ait
aucune incertitude
AWMONIE. Ammonites.
Monlfort voulant trouver dans le Nautile om-
bili(iué le Ivpe vivant des Ammonites, en fit un
genre à part sous ce nom dans sa Conchyliologie
systématique , tom. I, pag. yS. Cette opinion n'a
point éié adoptée, et ne poiivoil l'être, puisque
ce Nautile n'a aucun des caractères des Ammo-
niles. Voyez Nautilacées et Nautile.
AMMONOCÉRATE. Ammonoceras.
Genre de la famille des Ammonées, proposé
par M. Lnmarrk dans V Ecrirait du Cours ( i8i l ) ,
pour des coquilles polythalames qui sont inter-
médiaires entre les Baculites et les Amraoniiev.
Déjà ce genre, antérieurement à cette époque,
avoit été fait par M. Parkinsou, dans VOrgunic
remains pf a former TVoild, elc. , sous le nom de
Hanute , qui a élé généralement adopté, et au-
quel nous renvoyons.
A M 0 N 0 CÉR ATI T ES . Amonoceratites.
M. Lamarck , dans VExtrait du Cours, avoit
d'abord donné ce nom au genre que M. Parkinsoa
avoit proposé sous le nom de Hamile , et que
M. Lamarck, dans son dernier ouvrage, con-
serva sous celui à' Ammonocérale. Voyez te
mot.
AMPHIBIE.
Nom donné par Geoffroy (^Traité des Coquilles
des enfimns de Parts) à une coquille commune
sur les bords delà Seine , où elle vit sur les [Lintes
ai|ualif[ues. Cette habitude de vivre si près de
l'eau avoit fait ])enser que ce Mollusque éloit
amphibie; on a reconnu depuis que c'étoit une
erieur et qu'il est terrestre. Ce Mollusque a servi
Draparnaud de type pour son genre Ambretle,
Succmea. Voyez ce mot.
ï*
2!i A M P
M. Lamarck a proposé sous ce nom un genre
auquel se j-upporleul les Ambretles de Uia])ar-
naud. Le genre de cet auieur (;lanl auiéricur à
celui de M. Lamarck, a dû ùlre adoplé de préfé-
rence, el c'est ce tpi'a fait M. Lamarck lui-iuême
daijs son deruier ouvraj^e. T-'OjCZ Ambrette.
Ay\VmYiY.SM\L. Amphidesma.
On est redevable de ce t^enre à M. Lajiiarck;
avant lui, le peu de coquilles qui en font parlie
et qui éloient connues , étoient ciiuloudues avec
les TeUiucs, avec iesqiielles elles oui (juelque res-
seiub!aDce, et d'autres avec les Madrés, dont
elles s'éloignent cependant assez notablement. (]e
j^enie fut d'abord proposé sous la dénomma-
lion de DonaciUe dans Y Extrait du Cours ; il lut
néfi^ligé par M. Cuvier, qui ne le uieniioiina pas
djnsle B-ègne animal, el iM. Lamarck cban^ea
Licnlôl ce premier nom pour celui a Ainphi-
disme qu'il a conservé; il est même beaucoup
plus généralement adopté sous ce dernier nom
que sous celui de L'i<;ule, quoique ce dernier soit
plus anciennement donné au même genre par
Montnoii. M. de Ferussac est presque le seul qui
ait préféré le nom du savant anglais.
Dès l'origine, ce genre lit parlie delà famille
des Conques (j'Ojei ce mot), entre les Donaces
el les Tellines. Dans son Histoire das Aimnaiix
sans vertèbres , flJ. Lamarck changea notable-
ment ses rapports; il le remonta dans la famille
des iMactracéei, où il est placé le dernier dans la
dernière section de cet e lamille, avec les genres
Oiiguline et Solémj'e. M. de Ferussac ( Tableaux
sysléinatiques des Moll.^ conserva la lainiile des
Waclracées (î-cye- ce mol) en^ faisant des chan-
getnens considérables. Le genre qui nous occupe
y resta cependant, placé entre les gi-nrcs Macire
et Lavignon. M. de Blainville, loui de conserver
ce genre et ses rapports, jugea convenable d'en
faire une section de son genre Lucine, qui lui-
même fait parlie de la famille des Concbacés ;
tel qu'il est composé, ce genre Lucine ne nous
semble pas naturel, puisqu'il côté de la section
des Ampliidesmes , on en trouve une pour le
genre Corbeille; aussi nous ne pensons pas que cet
arrangement soit jamais adopté.
M. Lamarck a confondu dans ce genre des co-
quilles qui cerlainemeni ne lui appariienneul |)as.
Si on considère l'Ampliidesuie donacile comme
le type du genre , on sera forcé d'en rejeiei
plusieurs espèces; si au contraire c'est l'Amphi-
desme panaché que l'on préfère , le genre se com-
posera de quelques espèces bien groupées , mais
il faudra en exclure l'Àmphidesu^e donacile. Déjà
M. Suwpriy , dans son Gênera , a senii que cetle
réforme étoit nécessaire; il ne laissa dans le genre
Amphidesme que les espèces analogues à 1 Am-
phidesme panaché , et crut rencoulrer d:ins l'Am-
A i\î P
phidesme donacile les caractères du genre Ery-
cine de M. Lamarck, erreur pardonnable pour
ceux qui ne connoisseni ni l'espèce vivante , ni les
espèces fossiles des euvirons de Paris. {^T'^oyez
Ervcine.) m. Lalreille est fort éloigné de l'opi-
nion de INI. de Blainville; non-seulement il trouve
des motifs sufli^aiis pour conserver le genre Am-
phidesme , mais encore pour en faire une petite
famille composée de ce genre seul; cetie famille
porte le nom à^Ainphidesmite. (Voyez ce mol.)
Elle est placée dans sa méthode entre celle des
B'iactracées et celle des Myaires.
CABACTÈRES GÉnÉRIQCES.
Coquille transverse, inéquilaierale , subovale
ou arrondie, quelquefois peu bâillante sur les
côlés. Charnière ayant une ou deux dents sui"
chaque valve, et une fossette alongée , élroite,
oblique, pour le ligament interne; nue dent laté-
rale de chaque côié de la charnière. Ligament
cioul'le; un externe fuible et court , un interne
lixé dans les fossettes cardinales.
L'Amphidcsme donacile queuousavonssignalée
n'est pas la seule que 1 ou doive rejeter du genre;
par un dotible emploi difficile à expliquer, ou y
trouve aussi, dans l'ouvrage de i\]. Lamarck,
deux fois la môme coquille sous les noms d'Ant-
phidesiiic lactée et à' Amphidesme lucintile ; ce
qui est plus étonnant, c'est que celle coquille
n'est poiut du genre Anipliidesine et appartient
aux Luciues , où elle est une troisième fuis men-
tionnée Si-'iis le nom de Lucine lactée. Il est
bien à présumer que le rapprochement que M. de
Blainville a fait de ce genre avec les Lucines,
vient de celle erreur de M. Lamarck; ce qui le
prouve, c'est que M. de Blainville, après avoir
cilé la Lucine lactée , Tcllina lactea Linn. ,
comme exemple de la section des Luciues loii-
pèdes, la reproduit une secontle fois à la section
des Lucines amphidesmes. Ces erreurs, malheu-
reusement trop fréquentes, sont nuisibles à la
science , jetieut dans un grand embarras ceux qui
commencent à l'étudier, et on ne sauroit trop les
signaler et les rectifier lorsque cela est possible.
Outre ces espèces, il en est encore d'autres qui,
par leur grande analogie avec l'Amphidcsme do-
nacile , doivent être écartées du geure. Les trois
suivantes, que nous avons pu examiner, scut
dans ce cas: Amphidesmes glabreile, cornée, bi-
maculée.
I. Amphidesme panachée. Amphidesma varie-
gala. Lamk.
A. testa suhorbiculatâ , tenuissimè striatâ ,
convexo-depressà f tenui , albido-purpurascente ,
inaculis Ittturœjbrmibus spadictts j iiaiibus con-
tiguis radiatis.
Lamk. Anirn. s. rert. t. S. pag. 490. n". 1.
SOWEBBT,
AMP
SowERBY , the Gênera ofShelh , n'. 9- fiS- ' •
Tel/ina. Encyclop. pi. z^i.fg. 3.
Coquille ovalaii-e, suborhiculaire , inéqui'.atr-
rale , mince, finemenl slricc sur toute la smlace;
le cou' postérieur porte uu pli comme lesTi'llmesj
sa couleur est blanche, devenant d'un violel-
pourprt' sur les crocliets , où cette couleur est gé-
néralement irradiée. Des taches irrégulières se
voient sur le reste de la surface extérieure; en
dedans, elle a toujours une grande tacLe médiane
de la mèrae couleur que les crochets; ceux-ci
sont petils, peu saillans , tort rapprocliés , poin-
tus; le iipiament externe est petit et très-foibie.
Celte coquille a Ireuie-cinq à quarante millimè-
tres de lar^^e. On ignore sa pallie.
3. Amphidesme lëticulée. Arnphidesma reti-
culata.
A. testa orbiculatâ , depressâ , striis lamellnsis ,
ereciis , transversis, et longitudinalis exilissimi.t
reticuiatâ y alhidà , intus Jlavescente y lunulâ
nunimà , excavulâ , rubescente.
Tellina reticuiatâ. Li.nn. Gniell. pag. 3a4o.
Aniphidesma reticulatum. Sow. lue. cit.Jîg. 2.
Cette espèce est leuliculaire, presqu"aussi lon-
gue que large, blanche en dehors, d'un jaune-
tendre en dedans ; elle est couverte de suies ia-
melleuses, Iransveises, très-fines, assez écartées ,
plus saillantes vers le bord inférieur des valves
que vers les crochets , sur lesquels elles dispa-
raissent insensiblement. Ces stries sont coupées
perpendiculairi-meul par d'autres longitudinales
extrêmement fines; on ne peut les voir, qu'à la
loupe. Les crocheis sont petits, peu saillans; la
lunule est placée sous eux, elle est fort petite,
enfoncée et souvent d'une couleur rouge; le pli ,
sur le côté postérieur , est très-prononcé. Lon-
gueur trente-cinq à quarante millimètres; largeur
D'après Linné, celte tispèce se trouveroit dans
l.T mer des Indes.
Nous ne donnons que ces deux espèces, par
l'incertitude que nous conservons sur la plupart des
autres. L'Amphidesme alelielleest une iLuiraire de
la section des Ligules ou Lavignons; les autres,
surtout celles des cô'.es d'Angleterre , ne sont
point encore dans nos collections, et elles auroient
besoin d'èire examinées avant d'êire délinilive-
ment admises ou rejetées du genre.
AMPHIDESMITES. Amphidestmtes.
M. Latreille , Familles naturelles du règne ani-
mal (pag. 22! ) , a proposé cette famille pour le
genre AmpLi.iesme lui seul; elle est la huilieme
de la secliLiu des Uniconques, dans l'ordre des
Acéphales a manteau tubiileux. .M. Latreill ; assi-
mile sa nouvelle tamille au genre Lavignon de
Histoire Naturelle des P'ers. Tome //.
A lAI P
25
M. Cuvier; mais nous pensons que c'est à tort,
car les Amphidesmes et les Lavignons appar-
tiennent à des genres dill'érens , a moins que
M. Latreille n'ait eu l'iulention de les réunir,
mais il se serait expliqué clairement à cet égard.
Les caractères de cette famille sont exprimés par
la phrase suivante : Le ligament cardinal est dou-
ble; l'un est extérieur et l'autre interne. C'est en
vain que nous y cherchons des motifs suHisans
pour l'élablisscuient d'une famille, car dans le
cas où on l'adopteroit , le genre Amphidesme ne
devroit pas y rester seul, car plusieurs autres,
les Soleiu^es , les Ougulines , etc. , ont aussi deux
ligamens.
A l'égard de cette famille, il faut, ou faire
l'applicaiion rigoureuse de ses caractères, et y
rassembler toutes les coquilles qui les présentent ,
et alors on doit l'adopter; ou bien ces caractères
sont insuffisans, et alors il faut les rejeter : nous
avons celle dernière opinion. Voyez Amphidesme
et Mactracées.
AMPHJSTÉGINE. Amphistegina.
Genre nouvellement créé par M. d'Orbigny fils,
pour plusieurs coquilles microscopiques soit vi-
vantes soit fossiles, que l'on n'avoit pas connu
avant lui. Ce genre est le premier de la famille
des Enthomosligues {voyez ce mot), également
proposée par le même auleur dans l'ordre des cé-
phalopodes forauiinifères. Ce genre singulier ne
semble pas avoir lous les rapports désirables avec
ceux de la même famille, elle ne contient, en
eflèt , que des coquilles cellulaires ou tubilères,
qui ont par cela beaucoup d'analogie avec celle
des sèches : ici on trouve des coquilles nantiloides
quant à la forme , cloisonnées régulièrement
comme les nummuiites, par exemple, seulement,
entre chacune de ces cloisons , il en existe une
autre qui n'est pas complète et qui la divise ea
deux parties qui peuvent communiquer entr'elles.
Telle est du moins la disposition que nous avons
pu comprendre après l'examen d'une espèce vi-
vante que nous possédons, aussi bien que d'après
les modèles et les ligures de M. d'Uibigny. Ce na-
turaliste ajoute à son genre d'autres caractères
(lue nous n'avons pas rencontrés sur les espèces
que nous avons examinées. Le plus important est
celui de divisions transversales aux loges qui ne
paroissent que d'un seul côté de la coquille; il
paroit même que ce caractère est plus essentiel
au genre que celui dont nous avons déjà parlé
dans la caractéristique. Nous voirons que ces
deux sortes de coquilles ne sont liées entr'elles
que par une circonstance unicjue, celle d'avoir
une seule ouverture semi-luuaire , du côté le
moins bombé, el contre le retour de la sp^re; de
cela, il résulte pour nous que le genre Amphislé-
gine el le suivant Hétérostégine (voyc- ce mol) ,
dillerent bien essentiellement des autres de la
même famille, en cela, qu'ils sont dépourvus de
D
26
A ^I P
pores à l'ouverfnre. Nous ne voulons pas ici dis-
caler les rapports que M. dOrbigny a diabli , c'est
à l'article Esthomostègce , auquel nous reu-
vovons, que nons entrei-ons dans ces détails.
Nos obser\'alions sur le double caractère du
cenre n'en subsiste pas moins; nous ajouterons
que cela indique ordinairement un groupement
prn naturel des espèces, et nécessite quelc[uefois
leur séparation en plusieurs genres , surtout lors-
que le caractère qui les unit n'est pas de première
valeur, on ne peut dire que celui d'une ouverture
sur le côté le moins bombé de la coquille soit suf-
fisant, car il se rencontre dans une foule d'autres
genres. Il faut donc s'en rapporter à la disposition
des loges, et, à cet égard, on retombe dans le
double caractère que nous avons signalé.
CARACTÈRES GÉsÉRIQUES.
Divisions transversales aux loges, ne paroissant
que d'un seul côté de la coquille , quelquelois des
divisions parallèles aux loges, paroissant égale-
ment de chaqne côté, ouverture unique, semi
lunaire, du côté le moins bombé et contre le re-
tour de la spire qui est embrassante.
M. d'Orbigny a indiqué huit espèces dans son
nouveau genre : parmi elles, nous n'en avons re-
connu que deux , une vivante et une fossile , que
nous avons dans notre collection. D'après les lo-
calités , il est à présumer qu'elles ne sont nou-
velles ni l'une ni l'autre, la première venant du
sable contenu dans une coquille de l'Ile-de-
France, est l'Ampbistégine de Lesson ; l'autre
commune dans les sables de Bordeaux, est cer-
tainement l'Amphislégine vulgaire.
Amphistégine de Lesson. Amphistegina Les-
soni. d'Orb.
A- testa orbiculatâ utroque latere inaequaliter
convexâ , albidâ ; centris diaphanis j septis nu-
tiieroiis, altematim hrei'ibus inierruptis et lorigin-
ribus continuis , rejleris ; aperturû semi luiian
elojigatâ. NoB.
D'Orb. Mém. sur les Céphalopodes. Ann. des
scienc. nat. mars 1826. pag. 3o4. n". 5. pi. ij-
/}g. 1.2. :•). 4-
Ibid. Modèles de Céphalopodes, 4'". li^'r. n°. 98.
Coquille lenticulaire, inégalement convexe ,
toute blanche , brillante, polie subcarénée dans
sna contour, les centres sans former de mamelons
se distinguent du reste par leur transparence el
lu couleur blanc de lait de la coquille se chan-
geant en matière vitrée; le dernier tour embrasse
tous les autres de manière à les cacher complète-
ment. Les cloisons sont nombreuses , elles se di-
visent en deux sortes , les plus grandes qui sont
continues, aorès avoir été droites jusque vers les
deux tiers de la circonférence, se courbent subite-
AMP
ment, s'infléchissent de l'autre côté oij elles se
terminent aux'cloisons: de ce côté, entre chacune
de ces cloisons principales , on en remarque une
autre en rayon qui s'arrête à l'endroit oii les autres
se recourbent. La dernière cloison est convexe
en dehors; d'un côté et tout-à-fail contre le 1 e-
tour de la spire, elle est percée d'une ouverture
alongée, étroite, sub-semilunaire.
Cette espèce a quelquefois deux millimètres de
diamètres, mais le plus souvent beaucoup moins,
elle vient de l'Ile-de-France.
Amphistégine vulgaire. Amphistegina vulga-
ris. d'OftB.
A. testa orbiculatâ , utroque latere inaquali-
ter cnrn>e.râ , albido- squalidâ y centris vttreis ,
altero prominulo ^ septis nunterosis , incuratu-
re/lejris , inegulariter inler se cnnjliientihus. NoB.
D'OuBTG. loc. cit. n". 8. Modèles de Céphalo-
podes. 2.'-. lii-'rais. n" 40.
Celle-ci est à peu près de la Biême taille que l'au-
tre; mais étant fossile, elle a perdu sa Llancheur
pour prendre une teinte ocracée, les centres moins
grands sont transparens comme du verre et en
ont le brillant; l'un d'eux , sous forme de mame-
lon, est cependant beaucoup plus saillant; c'est
de son côté que se voit la singulière disposition
des cloisons. Dans les coquilles jeunes, elles sont
régulières, onduleuses, comme dans le Nautile de
Dax par exemple; mais à mesure que la coquille
vieillit , ces cloisons, tout en restant onduleuses,
le sont d'une manière bien moins régulière , de
sorte que les courbures finissent par se toucher
dans les points les plus saillans, et les cloisons
semblent se traverser : la surface de la coquille
est alors couverte d'un réseau irrégulier de ner-
vures souvent confondues que dessinent les cloi-
sons. La dernière est un peu moins convexe que
dans l'espèce précédente, et l'ouverture est aussi
un peu |)lus grande et plus scmilunaire.
On la trouve assez abondamment dans les sableo
des environs de Bordeaux e' dans ceux des bords
de l'étang de Tau , d'après 'SI. d'Orbigny.
AMPLEXE. Amplexus.
Nom donné par M. Sowerby, dans son Minéral
coitchology , a un corps pélrilié, strié dans sa
longueur, qui a par sa structure beaucoup d'ana-
logie avec certaines Orthocéraliles fort alongées.
quoique l'Amplexe ait des caractères qui lui sont
assez particuliers , ils ne sont cependant point
suffisamment tranchés pour qu'on adopte ce genre,
car par le même principe, il faudroit en faire un
pour presque toutes les espèces. Voyez Orthocé-
ratites et II1PPUBITE.
AMPOULE.
Nom que l'on donne vulgairement ainsi que
A M P 27
qu'il publia en 1801. Depuis cette époque ce
genre fut f;(?ii(?ralement admis; il n'éprouva de
varialions (jue iclalivement à la place qu'on lui
fil occuper dans les diverses ni(?lhodes. M. La-
marck, qui commença à former des familles ou
des [groupes de f;enres , dans sa PJiilusophic zoo-
logique , lui conserva les mêmes rapporis que
ddus le sj'sùuie. Il est compris dans la famille des
Oibacces , avec les Cycloslomes, les Paludines et
les Planorbes. (",e savant zooloj^iste s'aperçut bien-
tôt q-ue celle famille n'étoit point naturelle , a
cause du genre (Ij'clostome qu'elle renfermoil;
on ne doit pas douiev que cela ne soit dû à la pu-
blication de l'excellenl liavail de !\I. Cuvier sur le
Vivipare cCeau douce d'après Iccfuel il esl impos-
sible de confondre désormais les C^clostomes et
les Anipullaires comme on le faisoil avant cette
époque. Il lut donc forcé de réformer celle fa-
mille des Orbacées, ce qu'il fit dans l'extrait du
Cours. Dans l'inlervale , MM. de Roiss3f et Denys
de Monlfort publièrent leurs travaux : le premier
la fin des Mollusques du BuJJhn de Soniuni;\e
second son Système conchyliologique. Le premier
de ces auteurs rapprocha des Ampullaires, outre
les Planorbes, comme l'avoil fait M. Lamarck, le
f;enre Valvée , que Draparuaud, son créateur,
avoit placé enire les Cyclostomes et les Nérites.
Quant à Monlfort, il crut trouver les élémeiis
d'uQ genre nouveau qu'il nomma Laniste , dans
une coquille qui ne diffère de ses congénères que
parce qu'elle est sénestrej il conserva le genre
Anipullaire pour les auires espèces. M. Lamarck,
comme nous l'avons dit, réforma la famille des
Orbacées dans l'extrait du Cours; il ])laça les Cy-
clostomes dans les Coliraacées , les Planorbes dans
les Limnéeus et les Ampullaires dans les Péristo-
miens, avec les Paludines et les Valvées. Ce der-
nier genre fui rapprocbé , à l'imitation de M. de
Roissy.
M. Cuvier, qui ne connoissoit pas encore l'ani-
mal des AnipulLiires , lors de la publication du
rèa;ne animal, dit cependant qu'il est probable
qu'il a assez de ressemblance avec celui des Pa-
ludines ; malgré ceile présomption bien juste, ce
savant zoologiste place les Ampullaires a titre de
sous-genre dans les Concbylies avec les Mélanies,
les Pbasianelles et les Janlhines. L'animal des
Ampullaires, aujourd'hui assez connu, ne laisse
plus de doutes sur la place qu'il doit occuper.
M. Lamari:k ne le connoissoil point encore, et
dans son dernier ouvrage, il conserva dans son
entier la famille des Périslomiens de l'exirait du
Cours. M. de Feiussac est le premier, parmi les
zoologistes modernes, qui ait eu occasion d'ob-
server l'animal des Ampullaires ; d'après sa ma-
nière de voir il confirma en quelque sorte l'opi-
nion de M. Cuvier, c'esl-à-dire qu'il lui trouva
plus de rapports avec les N'énles et les Trochus
qu'avec les Paludines et les Valvées ; aussi ran-
dans le Système des anitnuux sans vertèbres, ' gea-t-il les Ampullaires dans la famille des Tro-
D 2
AMP
cenx de Gondole, œufs de Vanneau, de Muscade, a
une espèce de bulle commune dans les collections
Bullu ampulUi. Voyez Bulle.
AMPULLAIRE. Ampulhiria.
Parmi les auteurs anciens qui ont figuré des
Ampullaires , Lisler esl celui que l'on doit surtout
remarquer; nous voyons en effet, dans le vasie
recueil de ligures de cet auteur, qu'il avoit fort
liien sai.>i les caractères d'ensemble des Ampul-
laires, au point que la section particulière dans
laquelle il les place , pouri-oit être considérée
comme l'origine du genre. Notre opinion peut
facilement se vérifier par l'examen des planches
123 à loi de son Synopsis conchylinrurn. Après
Lister, nous voyons plusieurs autres auteurs igno-
rer que les coquilles dont il est question sont flu-
vi.ililes, et par suite de celle ignorance les con-
fondre surtout avec les coquilles lerreslres. Il se-
roil peu utile à la science de compter ces erreurs;
il fjiil remarcpier cependant qu'elles exercent
souvent une fatale influence sur les plus beaux
génies. Si Linné eut appris de ses devanciers dans
quel milieu habilent les Ampullaires, il ne les
aiiroit point confondues dans son imn^.ense genre
Hélice, il faut dire aussi qu'il auroit probable-
ment établi un plus grand nombre de genres, s'il
eut pu se livrer à l'élude des détails minutieux ;
mais les connoissances encore peu approfond es
à son époque, dévoient le rendre sobie de celte
espèce de division, dont nous sommes devenus
trop prodigues; son vaste génie, d'ailleurs, em-
brassant la nature tout entière, ne pouvoit s'ai-
rèler à des camclères considérés comme de peu
d'importance alors, et il devail se trouver satis-
fait d'avoir tracé d'une main aussi hardie qu'ha-
bilè les principales divisions des trois règnes. Les
grands genres de Linné sont une conséquence de
1 état des sciences à l'époque où il écrivit.
MuUer en associant les Ampullaires aux Nérites
fît sentir déjà la faute de Linné; il comprit bien
qu'il valloit mieux qu'elles fussent près de co-
quilles pour le plus grand nombre d'eau douce
que parmi des lerreslres. Brug^uière n'eut pas la
même opinion , il se cnnienla de changer de place
les Ampullaires; des Hélices il les transporta dans
ses Bulimes, où certes elles r.e sont pas davantage
dans leurs rapports naturels, puisqu'il velomiie
dans une confusion semblable à celle du genre
Hélice de Linné.
M. Lamarck, dès la publication de ses premiers
travaux, sentit la ntcesiilé de porter la réforme
dans ce genre de Bruguière , et les Ampullaires
qu'il proposa en sont eniicremtnt extraites. Plu-J
sieurs espèces d'Ampullaires ont la plus grande'!
anakgie avec les Planorbes ; seulement le premier j
de Cri genres est operculé ; le second ne l est pas :
aussi M. Lamarck mit ces deux genres en contact ,
t8
AMP
chus, avec les Nantes, les Jantliines, les Mëla-
nopsides, etc. 1\I. Gray, dans sa classiticatioo na-
turelle dos Mollusques, vit tant de iessemb]anc:e
entre les genres Ampulaire et Paludiue , qu'il
n'Iidsila pas à les réunir en un seul qui constitue
la cinquième famille de son troisième ordre, les
Clénobranches. Cette opinion, M. de Blainville
la partaj^e complètement, comme on peut s'en
assurer à son article Paludine du Dictionnaiie
des sciences naturelles, tom. XXXV) I , paiç. 3oi,
où il dit: o Ce genre (Paludine) n'est pas aussi
facile à séparer des Ampullaires, et l'on peut
même à peu près assurer qu'ils devront être
réunisj tant il y a de ressemblance dans l'animal
et l'opercule. Il n'y a donc que la forme plus ven-
true et ombiliquée de la coquille, qui puisse ser-
vir à distinguer ces deux genres dont les animaux
ont du reste les mêmes habitudes et vivent égale-
ment dans les eaux douces. »
Malgré celle opinion, M. de Blainville établit ,
dans son Traité de Blalicologie ,Aes rapports qui
sont loin d'en être la conséquence; cependant ce
savant anatomisie connoissoit l'animal des Am-
pullaires qu'il a fort bien caractérisé. Ce genre,
dans la méthode de M. de Blainville, fait partie I yeux. M. de Blainville n'en compte que deux; il
de la famille des Ellipsostomes , où il est associé dit en ellet, comme cela a lieu dans beaucoup de
aux Rlélanies, aux Rissoaires , aux Phasianelles , I genres , que les yeux à la base des tentacules sont
aux Hélicines et aux Plenrocères. Il suûît de I pédoncules, c'est-à-dire portés par un pédicule
AMP
quilles à cet utile établissement , nous a fait aper-
cevoir un caractère qui, faute d'autres, pnurroit
servir à séparer les Naiices des Ampullaires; le
voici : si l'on place une Ampullairc de manière à
ce que son axe soit dans un plan vertical, on
verra que le plan de l'ouverture est parallèle ou
le même que celui de l'axe. Si l'on fait prendre
la même position à une Natice, on reconnoîtra
que le plan de son ouverture est toujours oblique
à celui de l'axe : c'est à l'aide de ce caractère
ajouté à ceux déjà connus que nous rejetons la
plupart des Ampullaires fossiles que M. Lamarck
avoit cru pouvoir y mettre. Quoique M. de Fe-
russac prétende qu'il n'exiite pas de véritables
Ampullaires fossiles , nous avons cependant ré-
servé pour ce genre des coquilles qui en présen-
tent pour la plupart les caractères.
L'animal des Ampullaires n'a point encore éié
complètement décrit; on ne le cnnnolt que par
les caractéristiques de MM. de Kcrussac et de
Blainville; elles diffèrent assez notablement l'une
de l'autre. M. de Ferussac par exemple, dit qu'il
y a (juatre tentacules, considérant comme ten-
tacules distincts les pédoncules qui portent les
nommer ces genres, pour faire voir qu'ils ne sont
liés entr'eux par rien de naturel; qu'ils n'ont pa5
ces rapports que tous les esprits comprennent
lorsqu'il est facile de les concevoir.
M. Latreille a lui-même distrait les Ampul-
laires de leurs rapports naturels en les écartant
des Paludines, pour les placer à l'imitation de
BI. de Ferussac, dans la famille des Turbines avec
les Turritelles et les Turbo.
M. Lamarck, dans un de ses cours, avoit pro-
posé un genre AmpuUiue qui ne fut jamais autre-
ment publié, et qui paroît avoir été créé dans
l'intention de rejeter hors du genre Ampullaire
un certain nombre de coquilles fossiles qui ne
peuvent évidemment y rester; mais si ces co-
quilles ne doivent plus faire partie des Ampul-
laires, il n'est pas nécessaire pour cela d'en éta-
blir un exprès pour elles, puisqu'elles peuvent
fort bien se classer dans les Natices. Il est vrai,
comme nous le verrons à ce genre, que ces co-
quilles sont dépourvues de la callosité ombilicale,
mais nous observerons que quelques espèces vi-
vantes mau<piL-nt aussi de ce caractère, quoique
par l'animal elles soient de véritables Naiices.
Nous observerons encore que M. Lamarck a aban-
donné cette opinion en dernier lieu, puisque dans
le tome VII de son dernier ouvrage on voit en-
court soudé à la base des tentacules.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Animal renflé , globuleux , spiral ; le pied
ovale, court, avec un sillon irausverse à son
bord antérieur; li lêle large, tentacules supérieurs
fort longs, coniques, très - pointus ; les yeux si/-
tués à leur base externe , et portés sur un pédott-
cule très-sensible; bouche verticale située enire
deux lèvres disposées eu fer à cheval, et formant
une espèce de mufïle; point de dent supérieure;
un ruban lingual hérissé , mais non prolongé dans
la cavité abdominale; la cavité respiratrice fort
grande, partagée en deux par une cloison hori-
zontale incomplète.
Coquille mince, globuleuse, ventrue, ombili-
quée, quelquefois planorbiqiie; la spire courte;
le dernier tour plus grand que tous les autres;
ouverture ovalaire plus longue ([ue large , à bords
réunis; la lèvre extérieure tranchante, sans cal-
losité.
Opercule corné , rarement calcaire , mince ,
ovalaire, non spire, à élémens concentriques, à
sommet subinarginal inférieur, dépassant oblr-
quement le bord droit de l'ouverture, mais collé
contre le gauche.
core dans les Ampullaires fossiles les coquilles i> Les Ampullaires sont des coquilles d'eau douce
avec lesquelles il se proposoit de faire le genre 1 qui habitent dans les deux hémisphères les ré-
Ampuliine.M. Lefroy , directeur de l'école royale I gions les plus chaudes, elles ne se trouvent plus
des mines, qui a rassemblé avec un zèle bien 1 en Europe; l'Asie, les Indes, le centre de l'Amé-
«iiene de loua.ng,e uue très-belle collection de co- I rique, une j^wrlie de l'Atrlque, sont les pays où
A M P
il faiil les clierclier. Elles vivent dans les rivières e(
dans les lacs à la manière des Paludmus dont elles
ont à ce qu'il paroit les moeurs ei les haliimdes.
Ou sait que dans ([uelcjuos marais sanmâlres des
bords de 1 Océan d'Europe, marais cpii reçoivent
une plus ou moins jurande qiiaulilé d'eau douce,
il n'est pas rare de rencouiier des Faludiues vi-
vant comme dans l'eau douce pure : les Ampiil-
lalres, au rapport du savant Olivier, présentent
aussi quelquefois la même habiliide; il en a trouvé
abondamuient une espèce, la même que celle des
Oasis, dans le lac Mareolis , avec un assez faraud
no:ubre de co<juilles marines. Ce l'ait explique
jiourquoi dans bien des localités on trouve les Aiu-
[Millaires fossiles dans des terrains marius, comme
aux environs de Pans par exemple.
Il est peu d'Ampullaires tjui ne soient ombili-
qiiées , il en est même qui le sont au point de res-
sembler à des Planorbes; depuis cet état , jusqu'au
manque piescpie total de l'omljilic , on trouve
une déuradalion insensible qui lie eiilr'elles toutes
les (ormes. La même règle se remarque dans la
position plus ou moins oblique de l'ouveriine , et
cette position est dépendante de la j^randeur de
l'ombilic ; ainsi dans les espèces planorbiques
l'ouverture à Sun diamètre perpendiculaire et ce
diamètre s'oblique d'autant plus, que l'ombilic se
rétrécit davanlaj^e.
Nous avons dit que Bruguière avoit confondu
les Arapullaires dans son fleure Bulime; nous ren-
voyons en conséquence à l'article Bulime du pre-
mier volume de ce Dictionnaire. Les quatre pre-
mières espèces qui y sont décrites appartiennent
au genre qui nous uccupej ce sont : les Bulimes
oeil-dammon, cordon bleu, idole et vitré. Nous
ajouterons quelques espèces que Bruguière ne
connoissoit pas.
AMP
29
1. Ampullaire corne de Bélier. AtnpuUaiia
cornu arietis. Sovv.
■ A. testa sinistrorsâ , sotidâ , supeme plano-
cnncafâ et albâ , subtus latè ombilicatà , ruj'o-
J'ucescente y anfhicttbus cylindraceis , lœvibus ;
ultimo fasciis castaneis cincto y operculo coriieo ,
Jtigro.
Planorbis cornu arietis. Lamk. Anini. s. vert,
tom. 6. 1'. part. pag. i52. n". 1.
Ampullurià cornu arietis. Sow. The gênera nf
récent andjbssil shells. n°. 4- pi- fîg- 3.
Helix cornu arietis. Lin. Gineli. pug. 3625.
7»°. 41.
Planorbis contrarius. Mdller. Verni. pag. i5:i.
n^ 34:i-
Lister. Sinop. Conch. tab. i^^./lg. 40.
Cbemnitz. Conch. cab. t. 9. tab. \iz./ig. qSa
et cph.
Eji C'a CLorÉDis. pi. ^6o./îg. 3. a. b.
Var. a. Nob. Testa Juscovirescente , intiis al-
bidti y /asciis nullis.
Avant que l'on ne sut que celte coquille étoit
operculée^ il éloil bien permis de la placer dans
les Flaiiorbes, elle en a pres<pie tons les carac-
tères j discoïde comme eux, elle a l'ouverture un
peu oblique, ses tours de spire sont cylindracés J
eu dessous elle est largement ombiliquée sans (pie
cependant tous les tours se voient dans l'ombilic,
ce qui n'a pas lieu dans tous les l'iauorbes, mais
ce (jui se voit dans quelques espèces, le Planorbe
corné ])ar exemple; le ilessus est pUn-concave ,
ie sommet est saillant et pointu, ce qui n'a pas
lieu dans les Planorbes. La couleur de cette co-
quille est biant lie dans presque toute son éten-
due : sur ce lond , on voit sur le dernier tour, six
à sept bandes assez variables pour la largeur
d'une couleur brun-faiivej eu dessous tout l'om-
bilic est de la même couleur que les bandes.
Nous possédons une fort belle variété de cette
espèce : elle est remarquable en ce qu'elle est
complélement dépourvue de bandes colorées; elle
est toute blaucLe en dedans, en debors elle est
couverte de son épiderme d'un brun verdàtre qui
est partout de la même couleur; du reste, pour la
forme et l'opercule qui est corné et d'une couleur
nou-bruu, il n'y a aucune dillérence avec les
autres individus, ce qui nous a porté à la considé-
rer comme une variété seulement.
Quelques personnes pensent cjua celte belle es-
pèce vient du Brésil et d'autres de la CLine.
Son diamètre est de quaranle-deux à quaranlc
irojs miUim., plus de deux pouces et demi.
3. AiipULLAïKE carénée. Ampullaria carinata.
A. testa orbiculato - ventricosâ , sinistrorsâ ,
latè umhdicatâ , tcniii , rufescente , in niediu
unicâ zona albâ Jasciatâ ^ spirà brefi ; anjrac-
tibus transverse slriato-rugosis j uinbilico spira-
liter carinato. Lamk. loc. cit. n°. 8.
Cyclostoma carinata. Olivier. Voy. au Le-
vant, pi. Zl.Jig. 2. a. b.
Ampullaria carinata. Caillaud. Voyage en
Egypte , tuni. a. pi. do.fig. 9.
On ne connoît cette espèce qne depuis le
voyage d'Olivier au Levant, il l'a trouvée d.nis le
Nil, où depuis M. Caillaud l'a retrouvée. Elle est
toujours sénesire, c'est-à-dire tournée a gauche ;
elle est orbiiulaire, ventrue, plus large que liaule ;
composée de cintj tours de spire convexes, dont
ie dernier est de beaucoup plus grand que tous les
autres; la spire est peu saillante, son sommet est
obtus, quand il n'est pas rongé; on remarque que
les tours qui le lormeut sont carénés dans le mi-
lieu; cette carène s'arrondit insensiblement et
ilisparoît dès le second ou le commencement du
troisième tour. Ea dessous ily a uu ombilic luit
3o
A yi p
gland, à travers lequel on voit tous les tours de
spire, il est pourvu, à son Lord externe, d'une
carène saillante qui descend avec lui jusqu'au som-
met. Les premiers tours de la spire sont lisses,
mais le dernier est couvert de stiies ou de sillons
inéf^ulieis qui indiquent lesaccroissemens succes-
sifs de la coquille. La couleur est d'un brun clair
passant au châtain au souuuei; plus foncées en
dessous qu'en dessus , ces deux nuances sont sé-
parées nettement sur le dernier toui, par une fascie
blanche qui eu marque le milieu.
L'ouverture est presque ronde, les bords en
sont minces, comme tout le resie de la coquille,
le droit occupe plus des trois quarts de la circon-
férence, li se renverse à l'endroit de la columelle
qui n'existe réellement pas davantage que dans
les Planorbes. Le bord franche est très-court, il
s'applique sur le retour de la spire, il est si mince
(ju'ou voit la couleur de la coquille à travers,
(-ette espèce par sa forme peut très-bien , ainsi
(pie l'Arapullaire œii-d'ainmon , servir d'intermé-
diaire entre la première espèce et celles qui ,
étant beaucoup plus globuleuses, n'ont pies-
que point d'ombi.ic ou en sont lotalemeut dé-
pourvues.
Habile le Nil et les eaux douce d'Ég3-pie. Dia-
mèue quarante millimètres, dix-huit ligues en-
viron.
5. Ampullaire pjgmée. AmpuUaria pygmœa.
Lamk.
A. testa sinistmrsâ , discoideo-globosâ , lœvi-
gatâ , ienui jj'ragitiisiniâ , hast latè umbihcatâ ;
spirâ plana , sutura canaUculatâ j aperlurû ova-
tâ , basi elongatâ. Nob.
Lamk. Ann. du Mus. tom. 7. pag. 3o. n'>. i et
tom. a. p/. Ç)\.fig. b". a. b.
Ibid. Anim. s. vert. tom. 7. pag. 547. n". i .
Defr. Dict. scienc. nat. tom. 20. pag. 446.
Desh.^yes, Descrip. des coq.Joss. des env. de
Pans. \z^. livrais, pag. 141. 72°. f. pi. ij./ig. i5.
16.
Quoique se trouvant toujours dans les terrains
marins, les car.iclères de celte petite coquille
fossile sont tels, qu'il seroit impossible de la pla-
cer dans tout autre genre; elle est par sa forme
subplannrbulée, intermédiaire entre les espèces
qui ont tout-à-fait la forme des Planorbes et les
autres jilus globuleuses , mais qui ont la spire sail-
lante et l'ombilic moins largement ouvert.
Cette très-jolie et très-petite coquille, cons-
tamment tournée a gauche, est très-mince, très-
fragile, blanche et transparente; elle est presque
discoïde , à cause de l'aplatissement de la spire;
celle-ci est composée de quatre à cinq tours, doiii
le dernier est beaucoup plus grand que tous les
antres, arrondis et sépaiés par une sulure cana-
A M P
liculée mais simple. L'ouverture est ovale , fort
alongée longiiudinalement, mais surtout à la base;
les bords sont très-minces et tres-tranchans; le
gauche s'applique sur l'avant dernier tour oîi il
s'aperçoit a peine; il se continue sur la columelle,
derrière laquelle on voit un ombilic large et pro-
fond.
Longueur deux à trois millimètres.
On la trouve fossile à Gritrnon et à Chau-
mont.
4. Ampull.\ire sphérique. AmpuUaria sphœ-
rica. Nos.
A. testa globosâ, ventricosâ, epidemiide fuli>o
virescente , pustulis nnnimis rolundatis operiâ ;
Jascits nuiiierosis , sub Juscis , tmnsftrsulibus j
aperturâ oviitâ , incrassatâ i limbo aurantio.
AmpuUaria rugosa. Sow. The gênera ofshells.
loc. cit. fig. l .
Ce nom à' AmpuUaria rugosa ayant été donné
par M. Lamark à l'AmpuUaire idole, et celte
espèce étant parfaitement distincte de celle que
M. Sowerby nomme de même, nous sommes dans
l'obligalion de changer sa dénomination pour évi-
ter toute confusion.
L'AmpuUaire pustuleuse que nous possédons
est tout-a-fait semblable à la iigure qu'en donne
M. Suwerby; e.le est globuleuse, aroudie, obtuse
à son sommei ; elle se compose de six tours de
spire, dont le dernier est beaucoup plus grand
que tous les aulres, ils sont arrondis et séparés
par une sulure simpL". L'épiderme d'un brun ver-
dâlre qui couvre celle coquille a cela de particu-
lier, de présenter une foule de petites pustules
vésiculeuses qui , venant i se détacher par le frot-
lement , laissent voir à leur place le lest à nu.
Si ces pustules n'éloient disposées dans le sens
des accroisseraens , et si elles ne se remarquoient
sur toute la coquille, on pourroit supposer qu'elles
sont dues a un accident, mais iicus ne pensons
pas qu'il en soit ainsi. Au-dessous de l'épiderme
on voit que la coquille est pourvue de bandts
élroites , distantes, brunâtres, au nombre de qua-
torze ou quinze , et que l'on voit aussi de la même
couleur en dedans de l'ouverture. Celle-ci eit
ovalaire , oblique , et épaissie dans tout son pour-
tour par un bourrelet blanc qui se remarque même
sur le bord gauihe. Il paioît destiné à recevoir
l'opercule qui, étant calcaire, ne doit pas s'en-
loncer plus loin; la columt-lle est solide, renver-
sée ainsi que la base de l'ouverlure; le limbe est
d'une belle couleur orangée. L'oœlulic est en par-
lie caché par le renver.-ement du bord gauche, il
n'est pas irès-grand , un peu en lente. 31. Marmin'
a reçu de Pondichéri un jeune individu de ceue
espèce ; il est à présumer que its grands que nous
possédons eu viennent aussi.
Longueur cinquante millimètres.
A ^I P
5, Ampullaibe marron. Ampullaria castanea.
NoB.
A. testa glohulosâ , ventricnsâ , castanea , Lv-
vigatà , hasi umbilicatâ ; anfraciibus senis , spi-
raiis y aperlura aunintiâ j liinOo incrassalo.
Il est liien facile de reconnoître celle espèce
qui esl la seule vivante que uous connoissions ([ui
ait autour de la spivc un méplat assez lai-f;e et en
rampe. De celle rampe parlent tout autour des
stries irréj;ulières qui se perdent sur le dos de la
coquille', jiour reparoi Ire vers la base. C'.etle base
est perl'ori'e par un ombilic arrondi assez, ouvert,
mais plus ou moins selon les individus. La spire
est peu élevée, pointue, rarement roni;ée; elle se
compose de six tours f^lobuleu.x. L'ouverture qui
est ovale, est orangée .\ l'intérieur, ses bords sont
îrancbans, quoiqu'à l'intérieur elle soit épai'se et
silide. Le bord g;aucbe est fort mince, eollé au
retour de la spire et de la même couleur que le
droit. La columelle est arrondie, épaisse, renver-
sée en dehors aussi Lien que la base de l'ouver-
ture. La coquille est partout d'une couleur brun
marron, et quelquefois noirâlre. Lont;ueur qua-
rante-cinq milliui. Largeur à la base trente-huit.
Patrie ignorée.
6. Ampullaire ovale. Ampullaria ouata.
A. testa ovato glohulosâ , tenui , irregulariter
stih striatâ , apice erosâ , castaricn rirente y aper-
tiirâ niagnâ , marginihus acutis , intuj alhido-Tu-
feis ; itmbilico ntiiiimo , obltquo.
Omvier, Voy. au Levant, tom. 2. pag.ls^.
tab.oi.Jîg. I.
Ampullaria ovata. Cailladd, Voy. en Egypte,
tom. 11. pi. 6o.fig. 10.
Ihid. Ferdssac j Dict. class. (Thist. nat. tom. i.
pas- 3o4-
Coquille peu épaisse d'un brun verdâtre , beau-
coup moins globuleuse que les précédentes, d'une
forme ovalaire, ses tours de spire, au nombre de
quatre ou cinq, sont assez alongés, bien arrondis,
striés longitudinallement et irrégulièrement. Le
sommetest obtus dans le plus grand nombre des in-
dividus parce qu'il est ordinairement carié, mais
dans ceux qui ne le sont pas il est fort pointu. La
base est percée d'un ombilic médiocre , oblique,
en partie caclié par le bord gauche. L'ouverlure
est grande, ovale, oblique, ayant le limbe d'un
blanc fauve. Tout-à-fait eu dedans on remarque,
surtout vers la ba^ de la coquille, un assez grand
nombre de ^Bes d'un brun foncé qui iranihenl
sur un brun plus clair, tandis que supérieurement
la couleur de l'intérieur est toute blanche. L'oper-
cule est calcaire, bleuâtre à sa face interne, oii se
voit un nucleus siibmargiaal. Longueur cin-
quante-deux millim., largeur quarante.
C'est cette espèce qu'Olivier a trouvé dans le
AMP
3i
lac Mareoiis avec des coquilles marines , et Cail-
laud dans la plupart des eaux douces de l'Egypte.
7. AMPULLAinE d'Olivier. Ampullaria Olii'ieri.
NoB.
A. testa ovato - globosâ , solidâ , epidermide
fulvâ , fasciis rujis , cinctâ , apertura magnâ , al-
btdulâ j columellâ solidâ; umbilico fiullo , dé-
tecta.
Cette espèce à une forme qui lui est parlicu-
lièi e, elle esl ovale, globuleuse, le dernier tour
surtout est très-convexe et beaucoup plus grand
que les autres; le second et les autres sont plus
petits proportionnellement avec le ]iremier que
dans les autres espèces. La coquille qui n'a pas
plus de cinq tours de spirale est aussi plus épaisse j
elle est revêtue ordmuiremeut d'un épiderme
brun fauve à travers lequel on voit bien distinc-
tement six à dix bandes transverses, étroites, fort
bien séparées les unes des autres. L'ouverlure est
fort grande, blanche en dedans, quelquefois
brune, mais rarement; sur cette couleur on voit
se répéter les bandes fauves de l'extérieur. Le
bord droit est tranchant quoiqu'à l'intérieur il
s'épaississe; la columelle est ircs-solide, blanche,
et cache tout l'ombilic. L'opercule est d'un brun
d'écaillé, il est cjarné et flexible.
Longueur quarante-cinq mill., largeur trenle-
huit.
Elle vient de Cayenne, nous la devons à l'obli-
geance de M . Marmin.
8. AuroLLAinE polie. Ampullaria polita. Nos.
A. testa ovatâ , glohulosâ , teniii , politâ , 211-
rescente y spirâ produciiusculâ , apice ohtusâ y
apertura ovali , purpurascente ; umbilico mi-
ni mo.
Ampullaria viivscens. Nod. Dict. class. d'hist.
nat. B"". livrais, de pl.Jîg. 3.
La crainte de voir confondre avec l'AmpulIaire
verte de M. Laraarck, notre Ampullaria pires-
cens , nous changeons cette dénomination contre
celle-ci qui ne laissera plus d'équivoque. (]ette
coquille est une des plus belle du genre; elle est
ovalaire, ventrue, un peu rétrécie vers la basej
la spire composée de sept tours est assez élancée
et pointue, quelquefois rongée et alors elle est
un peu plus obtuse; les tours de spire sont arron-
dis , le dernier est Irès-grand, comparativement
aux autres. Toute la surface extérieure de celte
Ampullaiie est d'un vert brunâtre, uniforme;
elle est polie et brillante, ce qui est rare dans les
coquilles d'eau douce. Le sommet est d'une cou-
leur brun foncé, rougeâlre; la base qui est assez
rétrécie, est percée d'une fente ombilicale fort
étroite, cachée en partie par le bord gauche qui
se réfléchit sur elle. L'ouverture est grande, ovale,
oblique; les bords sont minces, Iranclians , uu
32
AMP
peu épaissis par un bourrelet marginal inl(?rieur :
ce bourrelet est d'un rose un peu rembruni sur le
bord droit, beaucoup plus clair sur le gauche;
la colua.elie est eutièrement rose. A l'intérieur,
elle est d'un biun rougeàlre, obscure à la base,
qui passe insensiblement au rose terne, puis au
blanc vers le côté opposé j toute la coquille est
mince et légère.
Nous ignorons sa patrie. Sa longueur est de
soixante-quatorze mil!., deux. pouces neuf lignes,
et sa largeur de soixante millim., deux pouces
deux lignes.
9. Ampullaire de Bruguière. Ampullaria Bru-
guieri. NoB.
A. testa niagnâ , sub opaiâ , globosâ , tenuis-
sivtâ ; Juscojasciatâ , sub epidermide v i rente ;
spira brevi , acutâ y arifractihus rotuitdatis , su-
tura profundâ , canaliculatâ sepamtisj aperturâ
amplissiiiiâ , i/iius castaneâ.
Cette coquille a de l'analogie, par quelques-uns
de ses caractères , avec l'AmpuUaire canahcuk'e
de M. Lamarck, mais elle en didère par tant
d'autres qu'on ne sauroit les confondre. L'Am-
puUaire que nous consacrons à la mémoire du
savant naturaliste, qui a commencé cet ouvrage,
est fort grande et très-mince;" elle est sub-ova-
laire , très-ventrue, surtout le dernier tour; ils sont
au nombre de six, arrondis, globuleux, séparés
les uns des aulres par une sulure profonde et ca-
nalicuK'e. Dans les individus bien entiers , le som-
met est assez poinlu et rougeàlre , mais dans ceux
qui l'ont rongé, ce qui est fréquent, il est obtus
et d'un bruu foncé. La base de la coquille est
large , elle présente un ombilic arrondi assez
grand, un peu couvert par le boid gauche. Toute
la surface extérieure est couverie d'un épidcrme
verdâire , quelquefois, et surtout vers l'ouverture,
d'un brun roux ; au-dessous de lui ou voit que la
coquille est orm'e débandes transversales bruues,
d(mt le nombre et la largeur sont assez variables;
il y en a ordiuairement douze ou quatorze. L'ou-
verture est fort grande, ovale, à peine modifiée
par l'avant-dernier tour; à l'inlérieur elle est
d'un brun marron Ircs-fcncé, on y aperçoit ce-
pendant, parce que leur couleur est plus loucée
encore, les bandes transversales. Les bords sont
très-minces, tranclians, sans bourrelet à l'inté-
rieur. La columelle est peu épaisse, arrondie,
renversée en dehors et toute blanche. Le bord
gauche est très-court, irès-mince et formé d'une
matière diaphane, qui laisse voir en dessous la
couleur de 1 épidémie.
Nous ignorons d'où vient celle coquille re-
marquable, nous pensons qu'elle peut venir de
Caycnue.
Longueur soixante -dix njillimèlres , largeur
soixante.
A !\I P
JO. Ampullaire épaisse. Ampullaria crassa.
NoB.
A. testa ofato-elongatâ , acutâ, crassâ, solidâ,
sub epiderrtiide Jiiscâ , candidissiniâ y transversitti
substnalà ,• ar^fractibus sextis , convexis , scalari-
fonuibus , sutura prqf'unda , canaliculatâ valdè
separatis y aperturâ ovato-acutâ , basi ejusâ , iri-
tus caudidissimâ ; umbilico minimo.
Paludinu crassa. Sat.
Nous ne partageons pas l'opinion de M. Say,
qui range celte coquille parmi les Paludines ,
elle n'en a pas les caractères esseniiels , elle
ne s'en rapproche que par l'alongement de la
spire, du reste, elle a tous les caraclères des
Ampullaires, son épaisseur et sa forme la rap-
proche surinut de quelques espèces fossiles des
environs de Pans, dont il sera question un peu
plus tard.
Celle coquille est ovale, alongée , pointue au
sommet, arrondie à la base; elle est épaisse, so-
lide, pesante, couverte d'un épiderme brun,
quelquefois verdàtre, Irès-mince, sous lequel la
coquille esl partout d'un blanc de lait pur. La
spire esl alongée, conique, scalariforme, formée
de SIX unirs convexes, séparés profondément par
uue suiuie canaliculée ; des stries Iransverses ,
peu profondes, se remarquent à la surface des
individus non roulés. L'ouverture esl médiocre,
elle n'est point, comme dans les Paludines, obli-
que à l'axe de la coquille ni arrondie et à péris-
looie continu comme dans ce genre; mais elle est
ovale, réirécie à son sommet, où elle est angu-
leuse comme dans presque toutes les Ampullaiies:
élargie à la ijase où elle forme un large sinus peu
protond ; elle a encore cela de commun avec plu-
sieurs Ampullaires, ce qui n'a jamais lieu dans les
Paludines; enlin la lèvre droite est légèrement
rccouvranije , ce qui est encore pro|)re a plusieurs
espèces du genre où nous la plaçons. Le bord
droit de l'ouverture est trauchunt, il s'épaissit
bieniot sans avoir un bourrelet intérieur; vu de
profil , il est légèrement sinueux surtout a la base ;
le bord gauche est épais surtout vers l'angle pos-
térieur de l'ouverluie, il est oblique et appliiiué
sur l'avant-deruier tour à la base duquel il se
confond avec la columelle, qui est arrondie ,
épaisse, et renversée en dehors; derrière elle il v
a une peiiie lente ombilicale.
Cette coquille vient de l'Ohio et de la plupart
des rivières de l'Amérique septentrionale; elle
est longue de quaranie-cinq^ cinquante milli-
mètres, ^k
II. AjtPLLLAiRE pesante. Ampullaria ponde-
rosa. Nos.
A. testa ovato-rentncosâ , crassâ , ponderosâ ,
trtiTiifcnim suhstnatâ ^ Sfira brei^i , acutâ; an-
I fractibui rotundatis , sutura , prq/undâ separatis y
aperturâ
A IM P
aperiurâ ovato acutâ , hasi effusâ y itmbilico
aperio.
Ampullaria pondernsa. NoB. Descript. des coq.
Jbssiles des eiivir. de Paris, tom. a. pag. 140. n°.
O. pi. ij.jig. l3. 14.
On poiuioh avoir quelques niolifs pour pensev
que celte espèce est maiinc : son épaisseur, sa so-
lidité et son gisseaifciil pouiioient le faire piésu-
incr, mais par l'exemple dt: l'espèce préccdenle,
qui est très-épaisse quoique fluviaule, aussi i)ieu
que par les autres caiaclcres génériques qui s'ac-
cordent parfailemenl avec ceux des Ampul-
laires, il nous semble impossible de rejeter
celle coquille du genre pour la mettre parmi
les Nalices. Elle est ovale, globuleuse, veuirue;
la spire est assez courte, pointue, (ormée de liuit
tours arrondis, dont le dernier est beaucoup plus
grand que tous les autres j ils sont couverts, sur-
t.nit le dernier, de stries trausverses peu profondes
et un peu onduleuses, elles sont coupées longitu-
tinalement par quelques suies d'accnnssement
qui se multiplient surtout vers l'ouverlure, elles
représentent les péristomes précédens, pur des
élévations onduleuses qui, dans cet endroit, ren-
dent la suture peu régulière j du reste, elle est
simple et présente un canal très-étroit qui sépare
cLaque tour. L'ouverture est ovale, aiguë à son
extrémité postérieure 5 le bord droit est trancliaot,
«'épaississant promptement à l'intérieur, il est un
peu sinueux dans sa longueurj le gauche est fort
oblique, épais, presque droit, il caclie en partie
l'ombilic qui est une fente médiocrement ouverte;
la columelle est renversée en dehors ainsi que la
Lase de l'ouverture.
On trouve cette coquille fossile aux environs
de Paris, à iMonneville, localité d'aulant plus re-
marquable, que les fossiles sont répandus en as-
sez grand nombre dans la terre labourable, ce
qui indique qu'ils ont été abandonnés à la surface
du sol.
Longueur cinquante millim., largeur quarante.
12. AnpcLLAiRE de Willemet. Ampullaria
TViilemeiii. NoB.
A. testa ovato l'entricosâ , lavigatâ , spirâ
brepi , acutâ ^ anj'ractihus septein , rolundatis j
sutura pntfundâ , suhcanaiiculalâ ; apeiturâ
ot>atà , tnagnâ , basi effusâ j uinbilico mmimo.
NoB. Descript. des coq.Jbss. des enc. de Paris,
loc. cit. n°. 6. pi. \'j.fig. 11. 12.
Dans notre ouvrage sur les fossiles des environs
de Paris , nous avons consacré cetie espèce à notre
es'.imable ami M. Willemet, dont; le nom est
connu en botanique, qui a enrichi cette belle
science d'intéressantes observations, et qui eu a
fait également sur les Mollusques.
(,ette coquille ovale , gioliuleuse, à spire courte
et pointue, est lisse et brillante; elle est toujours
Histoire Naturelle des Vers. Tome //.
A M P
33
plus petite que la précédente , avec laquelle elle
a assez de rapports ; elle est plus mince , la spire
est plus élancée, plus régulière et plus conique;
ses tours au nombre de sept sont arrondis; la sa-
lure qui les sépare est enfoncée, subcanaliculée;
le deinier tour est plus grand que tous les autres;
l'ouverlure qui le termine est grande, ovale, à
bords minces et IrancLans, fortement évasée à la
base; le bord gauche est presque droit, moins
pourtant que dans l'espèce précédente; il laisse à
découvert une peine fente ombilicale.
Longueur irente-cinq niiUim., largeur vingt-
se]it.
Elle est fossile dans bien des localités des en-
virons de Paris, à Monchy, Parues, Uamerie ,
Courtagnon, Montmirail, Senlis, etc.
10. Ampullaire conique. Ampullaria conica.
NûB.
A. testa opato-conicâ , turgidulâ , lavigalâ ;
spirâ productâ ; aiifractibus coiwexis ; aperturâ
ovatâ j unibilico mminio subLecio.
Lamk. Ann. du Mus. tom. 5. pag. 5o. n". 5.
Ibid. Anim. s. vert. tom-. j. pag. 548. n°. 3.
Ibid. Def. Dict. des scienc. nat. tom. 20. pag.
446.
Ibid. NoB. Descript. des coq.Jbss. de Paris,
loc. cit. n°. 4. pi. ij.fig. 7. 8.
Coquille ovale, conique, qui peut servir d'in-
termédiaire entre les Ampullaires et lesPaludlnes
par l'alongement de sa spire, ayant assez bien
l'ouverlure de celles-ci avec la lorme de celles-
là. Elle est entièrement lisse, ses tours de spire
sont convexes, séparés par une suture peu pro-
fonde, au nombre de huit; ils forment une spire
saillante et pointue , dont le dernier tour est assez
grand et reullé. L'ouverlure est ovale, oblique,
beaucouD moins arrondie que dans les Paludines,
aloDgée et versante à la base comme celle des
Ampullaires; l'avant-dernier tour fait à peine
saillie dans l'ouverture; la lèvre gauche s'ap-
plique en laissant entr'ouvert un petit ombilic;
la lèvre droite es! simple et tranchante. Celle es-
pèce très-rare n'est connue qu'à l'élat fossile, elle
a été trouvée à Betz aux environs de Pans. M. de
France qui a bien voulu nous la communiquer est
le seul qui en possède deux ludividus.
Longueur, trenire-trois millimètres, largeur,
vingt-un.
14. Ampullaire de Guyane. Ampullaria Gua-
neiists. Lamk.
A. testa lentricoso-globosâ , solidâ , longitudi-
naliter et inequaliter striatâ y epideiviidejuscâj
aiifraciibus senis j ullimo uiaximo j aperturâ
nuiahtia. Lamk.
Lamk. Anim. s. vert. tom. 6. 2-. part. pag. 17.
n^. I.
34
A ISI P
Listes. Sinop. Conch. iab. 128. ^g. 28.
Grande et belle coquille qui approche, pour
le volume , de l'Anipuliaire idole Bulirnus urceus
Bai-G. Mais qui en diflere d'uue manière assez
noiable pour qu'on puisse la distinguer au pre-
mier aspecl. Elle est ovale , venlrue , g,lobuleuse ,
solide, assez épaisse, composée de cinq à six
tours convexes, séparés par une suture simple.
Le sommet est rouge , ce qui le rend oblus et rac-
courcit la coquille. Le dernier tour est très-jijrand,
lisse dans quelques individus et dans d'autres,
surtout les plus grands, couvert de stries ru-
gueuses, longitudinales, irréguliéres , qui ne res-
semblent point du tout aux sillons réguliers de
l'Ampullaire idole; ici ce ne sont que des traces
de l'accroissemenl lent des plus vieux individus,
car dans les jeunes cela ne se remarque jamais. A
la base de ce dernier tour on remarque , derrière
la columelle , un ombilic assez large , arrondi et
profond. L'ouverture est fort grande, ovalaire,
oblique; le bord droit est mince et trauchant,
sans bourrelet intérieur, sinueux supérieurement
et à la base de l'ouverture, qui est versante; le
bord gauche est mince, assez court, formant à-
])en-près le cinquième de la circonférence de la
coquille , il se réunit obliquement à la cclumelle ,
qui est large, solide, arrondie, forieaient ren-
versée en dehors aussi bien que la base de l'ou-
verture. Tout le bord interne de celte ouverture ,
la columelle et même le bord gauche , sont d'une
couleur orangée-pourprée très-belle. Nous possé-
dons deux jeunes individus de cette espèce, ils
sont très-minces , fragiles et ornés de bandes
brunes transverses, au nombre de huit à douze :
l'un d'eux est pourvu d'un opercule corné très-
mince. A l'intérieur elles ne sont point encore
pourprées comme dans les individus adultes, mais
d'un blanc terne à travers lequel se dessinent les
bande; de l'extérienr.
Nous devons à l'obligeance de M. Marmin la
connoissaace en nature de cette belle coquilie,
qu'il a bien voulu nous communiquer : il en avoit
reçu plusieurs individus de Cajenne.
Longueur, huit centimètres, trois pouces envi-
ron et quelquefois davantage.
10. Ampollaire oviforme. Ampullariaovifor-
mis. NoB.
A. testa ovatà , globosâ , bruneo-virescenle ,
lorigttudmaliter substriatâ y spirâ brefi , raldè
erosâ , aperturâ magnâ, ovatâ , mlus nt gro-fusc à ,
margmibus albides^ entibus y umbtiico nullo dé-
tecta.
A en juger d'après la description et la figure
que donne Brognière de son Bulime de smamari ,
dans le Journal d'histoire naturelle ( lom. 2, pa».
042 , pi. 18 , fig. 2 et 3. ) L'espèce que nous ca-
ractérisons ici a avec lui beaucoup d'analogie,
sur trois caractères surtuui, les autres n'étant plus
A :m p
les mêmes. Ainsi, dans l'une et l'autre espèces,
la f >rme est à peu près la même, la spire est tou-
jours rongée et il n'y a point d'ombilic.
L'Ampullaire ovilorme , comme l'indique s n
nom , est ovalaire, globuleuse, rétiécie à la base :
composée de quatre à cinq tours, dont les deux
ou trois premiers sont rongés, celle circonstance
la fait paroitre beaucoup plus courte qu'elle ne
devroit être; elle est de couleur brune ou ver-
dâtre, et dans les plus jeunes individus on aper-
çoit en dessous de l'épiderme quelques légères
fascies transverses, brunes, qui appartienuent
sans doute à la coquille. Toute la suiface exté-
rieure est substrite : nous avons cependant sous
les yeus un individu entièrement lisse. L'ouver-
ture est grande, ovale, oblique, un peu rétrécie
au sommet et fort large à la base où elle est ver-
sante. Le bord droit est tranchant, à peine sinueux ;
le gauche assez alongé, mince, blanchâtre, dia-
phane; il se rétrécit insensiblement vers la base
de la coquille oîi il couvre l'ombilic et se confond
avec la columelle, qui est arrondie, peu large,
solide , non renversée en dehors et Llanche. La
base de l'ouverture est elle-même à peine évaséej
en dedans elle est d'un brun foncé, tirant sur le
noir, le péristome est d'un blanc nuancé de fauve.
Cette espèce remarquable nous a été communi-
quée par M. Marmin qui l'a reçue de Cayenne.
Elle est longue de soixante millim. et large de
quarante-huit.
Outre les espèces fossiles que nous avons indi-
quées, il en est plusieurs antres qui, sans avcir
absolument tous les caractères des Ampullaires,
n'en dillèrent que si peu, qu'on ne pourroit les
mettre dans aucun autre genre.
16. Ampcllaire scalariforme. AnipuUaria sca-
lariformis. NoB.
A. testa ovalo-conciâ , magnâ y spira pym-
midali ; anjractibus duodecuii , infenonbut ro-
tundiitis y superioribus niargtnatis , spiratis y
apetturâ ovatâ y unibiltco obtecto , colunieliu
biparti ta.
NoB. Descript. des coq.Joss. des env. de Paris,
tom.z.pag. Ii8. n". \.pl. 16. /ig. 8.9.
Très-grande et très-belle coquille extrêmement
rare aux environs de Pans, dont nous ne con-
nuissons encore entiers que trois individus dont
nous possédons les deux plus beaux. Eile est ovale,
conique, lisse; la spire est pointue, pyramidale,
composée de douze touis réguliers di^ni les pre-
miers sont convexes, arrondis et sans rampe,
taudis que les quatre a cinq derniers, sont fcne-
ment carénés et présentent une rampe spirale
d'autant plus large, qu'elle s'approche du dernier
tour. Celui-ci est fort grand, il occupe à peu pics
la moitié de la longueur totale; il présente quel-
ques sillons assez éloignés les uns des antres; ils
indiquent les derniers accruissemens. L'ouverture
A IM P
est ovale, oblique, a bords minces, traiichans ;
le gauche peu l'pais appliqué sur l'avaiil-deiiuei-
tour, cachant l'ombilic et se confondant à la buse
avec une columelle épaisse, solide, assez large,
renversée eu dehors et divisée en deux parues
inégales par un sillon assez profond. La base de
l'ouvcrlure est beauconj) plus large que le som-
uiel,et elle est légc'ienienl évasée. Le lost de celle
coquille n'est pas lrts-é|ials , ce qui la rapproche
de la plupart des Anipullaircs.
r<ongueur , treize cenliuièlrcs , environ cinq
pouces; elle se trouve fossile à Parnes.
17. Ampullaiue à rampe. Anipullaria spirata.
Lamk.
A. testa opato-vcntricnsâ , Lvi'igatà ; spiiâ
brefi, rectâ ; anjraclibus octo , iiiargint se-
paratis ; aperturâ oratâ , hast iffusa i- uinbUico
a petto.
Lamk. Ann. du Mus. tout. 5. pag. 5c. 72°. 6 et
toni. 8. pi. 61 .Jig. 7. a. b.
Ibid. Anim. s. vert. toni. 7. peg. 549- n". 6.
Uefbasce, Dict. se. nat. tvin. 'lo. pag. 446.
NoB. Descript. des coq.Jos. des e/if. de Paris,
loc. cit. n°. 2. pi. I b. /ig. 10. II.
Nous sommes loin de partager l'npinion de
M. Défiance qui , daus l'ouvrage que nous ve-
nons de citer, croit pouvoir réunir en une seule
espèce et celle-ci et l'Ampullaire hybride qui est
une coquille de la grosseur du poing. Elles dif-
fèrent entr'elles au point qu'elles ne peuvent ap-
partenir au Diême genre, l'Ampullaire hvbride
devant faire parlie des Nalices. Il suliira de com-
parer les ligures que nous avons donné dans noire
ouvrage, de ces deux coquilles, pour se coiivaui-
cre à l'instant même qu'elles n'appartiennent point
au moins à la même espèce.
L'Ampullaire a rampe est une coquille qui reste
toujours d'une taille méd.ocre; elle est mince,
fragile, globuleuse, ventrue; la sjnre est assez
courte , conique , pointue , composée de huit tours
dont les premiers sont arrondis, les autres sont
munis d'une rampe plate, ou légèrement inclinée
en dehors , séparée du reste par un angle assez
prononcé. L'ouverture est grande, ovalaire, un
peu rétrécie vers le sommel. Le bord droit est
tranchant, très-mince, comme le reste de la co-
quille ; le gauche est court et fort mince, aussi
arrivé à l'ombilic et avant de se confondre avec la
columelle, il forme une petite échancrure; la co-
lumelle est arrondie, assez mince, et fortement
renversée en dehors , ainsi que la base de l'ouver-
ture qui est légèrement versante. La base du
dernier tour est percée d'un ombilic médiocre ,
arrondi , du centre duquel paît une petite cote
sa'llanie qui descend se confondre avec le bord
columellaire : les plus grands individus de cette
espèce n'eut pas plus de tieute-uii millimètres de
A I\l P
yr
longueur. On la trouve assez fréquemment à Gri-
gnon , à Parnes cl à Monchy.
18. Ami'uli.aihe acumiuce. Anipullaria acii-
ininata. Lamk..
A. testj oi>ato-acutâ , ventricosâ y spiiâ eloii-
gatà acntninatâ ; ititfractibus mtundatis , striis
supcr/icialibtis. longitudinalibus et tninsversalibus
clathralis ; sutura projandà , siinplici , subcana-
liculatâ j apettiirâ ovatâ ; iiiiibilico tccio.
Lamk. Ann. du Mus. loc. cit. n°. 5. toni. 8. /'/.
6 !•>;?■• 4- a. b.
Ibid. Anini. s. rert. loc. cit. n". 5.
Uef. Dict. des scienc. nat. toni. ao. pag. 44*J-
NoB. loc. cit. 71°. 3. pi. ly.fi'g. 9. 10.
Les individus que l'on trouve à Grignon , à la
ferme de l'Orme et dans les autres localités qui
environnent celle-ci, sont généralemert plus pe-
tits et ne présentent le plus souvent que des stries
longitudinales; cependant on en voit quelquefois
qui, qut'ique il'un petit volume, oflrenl aussi
bien les longitudinales que les transversales. Dans
d'autres localités celte coquille prend un plus
grand volume, (k'tie coquille est d'une forme ova-
Liire , alongi^e , ventrue , surtout par son dernier
tour, qui 11 e-t guère plus grand que' le reste de la
spire; celle-ci est conique, assez alongée , poin-
tue, composte de huit tours arrondis bien réyu-
1- / ' / 1 ■ 1 ■
liers, sépares entr eux par une suture simple, mais
profonde, subcanaliculée. Toute la surface de la
coquille est couverte de stries transverses peu
proloudes qui le sont plus cependant que 1-js lon-
gitudinales qui sont à peine marquées. L'ouver-
ture est très-grande, ovale; son bord droit est
tranchant, fort mince comme toute la coquille, il
fait avec le bord gauche un angle ouvert. Le bord
gauche est fort mince, appliqué , assez grand , re-
couvrant l'ombilic qui est complètement caché,
et se confondant par sa base à une columelle a^sez
large, aplatie obliquement. La base de l'ouvei-
ture est à peine évasée.
Les plus grands individus ont cinquante milli-
mètres de longueur et quarante de large.
On trouve celle espèce à (jrignon, la ferme de
l'Orme, Parnes, Liancourt, Monchy, toujours dans
les terrains marins.
10. Ampullaire de Vulcain. Anipullaria Vid-
cani. Bbong.
A. testa xentricosâ , ovatâ , longitudinaliter
striatâ ,■ sptrà bret'i , acutâ j ai\fractibus rotun-
datis , sutura stinplici separaCis y aperturâ oi'aio~
acutd, obliqua basi ejfusâj uinbilico miniiiw sub-
tecto. Nos.
Brong. Méni. sur le terr. cal. trap. sup. p. 57.
pi. 2..fig. ib. a. b.
Grosse coquille globuleuse, ventrue, à spire
E a
36
AMP
coui-le, poinluc , composée de six louis arrondis ,
sulurc simple^, jamais creusée eu canal, suiface
exléiieure marqué de siries longiludiuales régu-
lières, fines, serrées, peu profondes; le dernier
tour beauc:oup plus grand qut; tous les autres , ter-
mia<S par uue ouverture assez grande, ovalaire,
rétrécie au sommet, élargie, évasée, versante à
la base; bord droit, mince, trancliant , s'épais-
sissaat insensiblement; le gauclie très-mince d'a-
bord et prenant insensiblement plus d'épaisseur
jusque vers l'oinbilic ipi'il cache en partie; la co-
lumelle est épaisse, arrondie, courte, renversée
en dehors ainsi que la base de l'ouverture.
Longueur, cinquante-cinq millimètres , largeur,
cinquante.
On la trouve fossile au Val-de-Rouca près de
Véronne.
20. Ampollaire striatule. Ampullaria stria-
tula. NoB.
A. testa ventricosâ , crassâ ovatâ, acuininatâ ,
transversiin stria; spiratâ brei>i , aciitâ; an-
J'ractibus senis , frytundutis , auguste canulicula-
iis ; apcrturâ oiHito-acutâ , basi effiisâ , iiinbilico
obliqua , subtecto.
Ampullaria crassaiina. Var. a , Basterot.
Méni. sur les em> . de Bordeaux , pag. 55. /i". 2.
Nous avons fait figurer dans noti'e ouvrage sous
le nom de Natica crassaiina , l'Ampullaire cras-
saline de M. Lamarck; il suffira je pense de com-
parer avec celte figure qui est fort bonne, la co-
quille de Dax que M. Basterot, dans son intéres-
sant mémoire, a confondu avec elle; oureconnoitra
bientôt l'erreur dans laquelle est tombé l'auteur
que nous citons en confondant deux coquilles qui
u'ont entr'elles que peu d'analogie.
L'Ampullaire crassaliue des environs de Paris
est remarquable par la largeur de sa base, occupée
par uu très-large calus convexe, qui couvre cons-
tamment l'ombilic; bien qu'elle ait la spire ca-
naliculée, elle est marquée de siries longitudi-
nales régulières et serrées. La lèvre droite qui
dans les AmpuUaires est dans le plan de l'axe , est
dans celte espèce coupée obliquement à l'axe,
direction qui suit toute l'ouverlure. Aucuns de
ces caractères ne se retrouvent dans l'Ampullaire
strialule, elle a une forme globuleuse, ventrue ,
elle est épaisse, solide , composée de sept tours
arrondis , striés légèrement en travers et séparés
enlr'eux par une suture canaliculée, enfoncée.
L'ouverlure est médiocie-, ovalaire, élargie à la
base où elle est versante et un peu évasée, aiguë
et anguleuse au sommet; la lèvre droite est tran-
chante, un peu sinueuse, la gauche est assez lon-
gue, échancrée vers la fente ombilicale qu'elle
laisse a découvert. Du milieu de celte fente part
un sillon qui descend en formant un demi-cercle
qui circonscrit d'une manière nette et tranchée
un petit bourrelet coluinellaire. La coluuielle est
A INI Y
fort épaisse, arrondie, courte, formant avec le
bord gauche uue ligue presque droite. Celle co-
quille vraisemblablement ne restera pas dans les
AmpuUaires où nous la plaçons Iransitoiremeut.
On la trouve fossile à Dax.
Longueur, soixante-cinq millimètres, largeur,
cinquante-huil.
Bruguière a décrit dans le premier volume de
ce Dictionnaire une coquille assez singulière à la-
quelle il a donné le nom du Bulinius avcllaiia.
ÎM. Lamarck, qui possédoit dans sa collection
cette coquille très-rare, pressentit qu'elle étoit
tluvialile et non marine, comme Bruguière l'avoit
dil, et par suite de cette opinion , la rangea dans
les AmpuUaires sous le nom ^Ampullaria at>el-
lana. Nous possédons aussi celle espèce et nous
avons appris posilivemeul qu'elle est marine ; st u
ouverture oblique ainsi que la plupart de ses ca-
ractères la porie dans les Natices , mais elle a un
aspect qui lui est propre et qui nous fait présu-
mer que plus tard, si on en découvre l'animal,
on en fera un genre particulier.
AMPULLINE. Ampullina.
M. Lamarck dans uu de ses Cours avoit proposé
ce nouveau genre pour un certain nombre de co-
quilles lossiles des environs de Fans , qu'il plaçoit
parmi les AmpuUaires. RI. Lamarck ne publia ja-
mais ce genre autrement, il paroit même qu'il l'a
abandonné, puisque dans le tom. y de son der-
nier ouvrage , ou trouve les coquilles qui dévoient
constituer le genre AmpuUine toujours dans les
AmpuUaires ; elles ne peuvent rependanly rester,
elles doivent se ranger parmi les Natices. Voyez
Ampullaire et Natice.
AMUSIUM.
Genre proposé par Klein {^Ostract. pag. 104. )
dans sa seconde classe des Dicoiicha aurita pour
le Peclen pleuronectes. Il est .\ présumer que Klein
a emprunté celle dénomiualiou à Pelluver et à
Rumphuis, qui l'emploient comme spécifique
pour la même coquiUe. Quoique ce genre de
Klein ne repose sur aucun bon caractère et qu'il
n'ait élé adopté ni par Linné et ses successeurs,
M. Megerle cependant l'a reproduit eu 181 1 sous
le même nom dans le Magasin des curieux du la
nature de Berlin , pag. oy , et JM. Schlolhein ddiis
son Pettefactenkunde sous celui de PltiuronecUle
{^voycz ce mol). Le genre Amusiuin de Klein
n'étant pas admissible, on ne peut non plus ad-
mettre celui des deux auteurs que nous venons
de citer, les coquilles qu'ils y placent doivent
faire partie du genre Peigne dont on ne peut rai-
sonnablement les séparer. P'oyez Peigne.
AMYGDALE. Amygdalum.
Sous ce nom, M. Megerle propose un genre
qui correspond parfaileinent au genre modiole
fe
A N A
de M. Lamnick; il lait par coiiséqueat un double
emploi imilile puisqu'avatit 1811 (jue date le
enre de M. Megevle , l\l. l-amaixk avoil institué
e sien; on doit le piélcrer puiscju'il a runliino-
rilé. yoycz Modiole.
ANADARA.
Nom donné par Adanson {^rnyez Sc'iicg. p. 148,
pi. 18), à une coquille du j^eiue Arche, Arca
antiijiuitci. Brui^uièic , dans le premier volume de
ce Uiclionnairc, pag. lo5,n°. 12, lui a conservé
le nom donné par Adansou. Nous renvoyons à la
description.
ANATIFE. Anatifa.
Les progrès que les sciences ont faites depuis
trcnle-ciui[ uns que le premier volume île ce
Dictionnaire est publié, nous rend indispensable
l'obligation d'ajouter ici ce qui a été lait sur le
genre Auatife dont lîruguière est l'auteur.
(^'est avec juste raison que ce savant naturaliste
sépara des Balaues son geure Analile. Etabli sur
de bons caractères, il ne pouvoil manquer d'être
adopté. Bruguière avoit déjà entrevu les rapports
qui existent entre les Aiiatites, les Balanes et les
animaux articulés , cependant dans ses tableaux
d'arrans^ement méthodique, ils sont couloiuius
avec d'autres g^enres non moins héiéroi;cnes dans
ce groupe inlorme des Multivalves. .\J. Cuvier,
dans sou tableau élémentaire du Règne animal ,
commença à débrouiller ce calios sans admettre
Jes Multivalves, il sépai'a les deux genres Anatit'e
et Baiane dans la sixième section des Acéphales,
il les caractérisa d'après les tentacules ciliés et
articulés dont l'animai est pourvu. Les belles ana-
tomies publiées par Poli dans son grand ouvrage
contribuèrent sans doute a opérer ce changement
remarquable dans les rapports de ces êtres. i\L La-
marck, dans ses premiers travaux, suivit l'exem-
ple de JNI. Cuvier, il créa pour les Aualifes et les
Balanes une petite section qui termine les Acé-
phales et rapproche ainsi ces animaux de ceux
qui sont articulés, qui commencent immédiate-
ment après. M. de Roissy , dans le Bijffbn de Son-
nini , imita complètement iNlM. Cuvier et La-
marck. Ce lut M. Duraéril le premier qui rassem-
bla, sous la dénomination de Cinhopodes , des
genres dont on avoit entrevu les rapports, sans
les iixer d'une manière précise. Tout ceux que
l'on avoit reconnu être pourvus de bras ciliés y
furent compris : ainsi avec les Anatifes et les Ba-
lanes on trouve les Liugules, les Térébralules et
les Orbicules. Cette espèce de désordre de ÎM. Du-
méril en créant de nouvelles idées, favorisa un
arrangement beaucoup plus rationel, et c'est à
JL Lamarck qu'il est dû, il le proposa dès i8og
dans sa Philosophie zoologique , oii l'on voit les
Cirrhipèdes bien circonscrits, sans aucun mélange,
constituer une des grandes classes du Règne uni-
A N A
37
'«(7^ entre les Annélides et les Mollusques. Dès-
lors les genres Lingule , Térébratule , etc., sont
restés dans les Mollusques acéphales, et les genres
Aii.itite et Balaoe, ainsi que les Coronules et les
'rubicincUcs qui en sont démembrés , constituent
les Cirrhipèdes {j.'oyez ce mot ancjuel nous trai-
terons de cette classe considérée dans son ensem-
ble et d'une manière générale ). Il faut remar(|uer
que dans l'extrait du Cours (1811) M. Lamarck
partagea les Cirrhipèdes en deux groujjes dont
les Anaiiies à elles seules forment je second : ce
genre à celle époque, est encore tel que Bru-
guière la laissé; il a conservé sa première inté-
grité. Il ne tarda pas à être démembré par un sa-
vant zoologiste anglais , Leach , qui rendit de vé-
ritables services à Ja conchyliologie. Ces déinem-
bremeus ne fiiretil faits qu'après la ])ublii-aiion du
Règne animal de M. Cuvier. Nous devons donc
constater que dans l'ouvrage du savant professeur,
les Cirrhipèdes sont formés dès mêmes genres et
dans des rapports semblables, à ceux proposés par
M. Lamarck antérieurement. En mêmelemps que
Leach , M. Lamarck proposa son genre Pouce-
pied pour les espèces qui ont treize valves et plus;
l'auteur anglais le nommoit Sca/pcllu/ii. Il ren-
ferme les espèces que Brnguière avoit fort bien
groupées dans la seconde section de son genre
Anatife.
Le Lepas aurita de Linné avoit été décrit à
la fin des Anatifes dans ce Dictionnaire, Bru-
gnière déjà pressentoit qu'il ne pourroit resier
dans le genre, et il ne l'y laisse que faute d'en
trouver un plus convenable; sans doute aussi qu'il
craignit d'en établir un exprès. Cette indication
tut suivie par Leach qui proposa le genre Otion
adopté par M. Lamarck, il inslitua aussi un genre
voisin de celui-ci, le (>inéras, que j\I. Lamarck
adopta ainsi que l'autre, comme on peut s'en as-
surer dans son dernier ouvrage. Voilà donc le
genre Anatife partagé eu quatre genres et ces
quatre genres, par lenrs rapports évidens , ser-
vant à former une famille que M. Lamaick nomme
Cirrhipèdes pédoncules. Les Anatifes furent ré-
duites aux espèces comprises dans la première
section de Bruguière.
]M. de Ferussac ne fit aucun changement dans
l'arrangement de M. Lamarck. W. de BlainviUe
ne resta pas comme lui imitateur, il changea
toute la nomenclature : sous le nom de Peutalèpe ,
il réunit en deux sections les genres Anatifes et
Ponce-pied , le premier tel que M. Lamarck l'a
conçu et le second démembré, c'est-à-dire ne
contenant plus les Scalpellurn de Leach , il en fait
en ellet de ceux-ci un genre à part sous le nom
de Polylèpe.
Tels sont les principaux changemens que le genre
de Bruguière a éprouvé depuis sa création; pour
Ien avoir une juste idée, il ne faut plus y ratta-
cher que les quatre premières espèces qu'il a dé-
38
A N A
cilles, et clianpjer les caraclèies suivans contre
ceux qu'il a donnés.
CARACTÈRES GÉxÉrIQUES.
Coi'ps lecouveit d'une coquille et soutenu par
un pcdoncule tubuleux et tendineux. Bras tenta-
culaires, nombreux, longs, iuéf;,aux , articulés,
cillés, sortant d'un côté sous le somaict du corps.
Coquille comprimée sur les côiés, à cinq val-
ves : les valves conliguës, ioégalesj les inlérieuis
des côtés étant les plus grandes.
Nous renvoyons pour les espèces à la premièie
section des Analiles de Bruguière, la seconde
comme nous l'avons vu formant un autre genre
auquel nous renvoyons égalemenl. {f^'ojez Pouce-
pied. )
ANATIFERES. P'oyez Conques anatifères.
ANATINE. Anatina.
Ce genre fut publié pour la première fois en
l8oy, par M. Lamarrk , dans le premier volume
de sa Philosophie zoologique i il lait pariie de la
famille des iM_y aires dans laquelle se irouve, avec
celui-ci, les genres iMye et Panope. Dans ï E.r-
trait du Cours du même auteur, le genre Analine
fait toujours partie de la famille des Myaiies,
mais elle n'eu contient plus que deux, les Panopes
ajant été transportés dans la famille des Soléna-
cées. L'anléri illé du genre Anatine de M. La-
niarck lui est sullisamment acquise, sur le genre
Aunical[rium de M. Mégerle , qui en est un duu-
be emploi que l'on ne peut adopter. Le Soleii
anatinus de Linné qui servit de type au nouveau
genre, n'étoit pas la seule coquille qui put v en-
trer, quelques autres du genre .M^e de Cliemnitz
pouvoient en faire par;ie. Cependant elles n'y
furent point réunies par M. Ocken qui les laissa
parmi les M_yes, ce que lit également W. Scliuei-
ger. M. (^uvier {^Régne aiiirual) , tout en. réunis-
sant les Anatines aux Myes eut le soin de les con-
server en sous genre; ce savant n.ituraliite avoit
fort bien senti, comme M. Lamarck l'a coufirmé
depuis , que le genre Rupicole de M. Fleuriau de-
voit se confond: e avec les Aualines.
Pari ensemble des espèces comprises dans les
Anatines, on se fait une juste idée de quelle ma-
nière le savant auteur des Animaux, sans vertè-
bres conçut ce genre d'après les caractères qu'il
lui assigne, ain^i que par d'autres analogies, il
auroit dû y placer aussi une petite coquille, ISiya
solemyalis Lamk., qu'un examen peu approfondi
ou tait sur des individus incomplels^ l'ont poi lé à
la ranger de préléreuc:e dans ses M\es. Nous avons
proposé celle réunion comme nous le verrons
tiieniô;.
M. de Ferussac, dans ses Tableaux systéma-
tiques, en adoptant la famille des Myaires,v a
ajouté les Luîraires et les Sjléuiyes, de sorte que
A N A
les Anatines se trouvent en rapport avec ces
genres, ce que 'SI. Lamarck n'avoil pas fait, mais
cela avoit élé indiqué pariM. Cuvier. I\L Lalreille
dans son arrangement de la famille des ftlyaires,
ne diliere de Isl. de Ferussac que d'un seul point ;
il rejette le genre Solémye, mais il admet les trois
auties : les Aualmes se trouvent par là enire les
Lulraires et les Myes.
On voit d'après ce que nous venons de dire
que l'opinion des zoologistes a été peu variable
relativement à la place que le genre tpii nous oc-
cupe devoit avoir dans la séiiej eflècliveiBent ,
tel qu'il éloit connu, on ne pouvoit lui chercher
d'auires rappoi ts.
L'n lait curieux (jue nous avions obseï vé depuis
assez long-iemps , avoit dirigé purliculièrement
notre alleiilion et nos recherches vers le gcnie
Analine : te lait que nous avons communiqué à
1\1. de Blainville, avant la publication de son ar-
ticle Mollusque , dans le Dictionnaire des scienc.
naturelles , où il l'a consigné ainsi que dans son
Traité de Malacologie , consiste à avoir observé
que l'Analine tra|)ezoide, Lamk., avoit un osse-
let mobile, cunéiforme, placé dans la charnière
dans Fa.Tgle formé sur les deux cuillerons inté-
rieurs (lui donnent atlaclie au liirament. Ce sin-
gulier caractère devoit luire sortir celle coquule
du genre Analine, et d'auires encore pouvoienl y
être ajouiés pour conlirmer cette opinion; tels
que l'inégalilé des valves, la disposiiion du liga-
ment el la lorme des impressions musculaires.
Ce luit isolé en faisant connoitie ua nouveau
mode d union dans les charnières, devoil laiie
présumer que, dans d'.iulres coquilles analogues,
on pourioil Irouver quelque chose de semblable.
Nous dirigeâmes nos recherches vers cet objet
et nous iùuies assez heureux pour faire quelques
découverles qui, une lois bien connues, mettront
les observateurs à même de les augmenter. Non-
seulement l'Analine trapezoïde nous a ollert un
osselet libre à la charnière, mais encore l'Analine
myale, l'Analine longirostre, ainsi que plusieurs
auires espèces. Nous avons toutes les présomp-
tions pour penser que les coquilles du genre
Thracie, ont également un osselet caduc; nous
avons en eflèl trouvé sur elle des traces certaines
de sa position, mais nous ignorons sa forme, car
celle coquille Irès-rure dont nous ne coiinoissons
que le seul individu que nous possédons, avoit le
ligament rompu lorsque nous en limes l'acquisi-
tion : il seroil doue nécessaire de l'observer dans
son intégrité.
Les osselets cardinaux dont nous venons de
parler, qiioiqu'an;ilogues sous plusieurs rapports
aux pietés dorsales des phnlades , surtout par leur
forme symétrique, en dillèrent cependant parla
place qu'ils occupent , par leurs usages , leurs rap-
poils avec l'animal et leurs connexions, ils tout
partie in'.égranle et nécessaire de la cliarnière,
lelenus eu place par le ligament des valves ou
A N A
par un liVamenl parliculier, et on n'en tenconiro
jamais iju'im seul dans cbaqiie espcce. Ce seroit
à tort cependant qu'on confondioil ces ossiK is
avec les dents cardinales des aulres coquilk'S bi-
valves; il existe enti« ces pailics des didéicnces
assez notables pour les disiingner par une déno-
niinaiion pnrliculicre, et nous avons adopté celle
d'Osselet, Ûssicu/tim. Si on se souvient que les
dciits cardinales sont des éininences solides, fixes,
du bord dorsal, qui sont reçues dans les caviés
proporlioiinelies de l'autre vaUc , on verra que
celle détinilion ne ptul uulleaienl s'accorder avec
celle de l'osselet, et, si l'on vouloit conserver à
celle partie le nom de Dent cai-ditui/e ,A f'audr.iii
nt'ressairemeiit modilier celle di'liniliun, niodili-
< alion qui la rendroit lrès-va>;ue et incertaine
dans son application. 11 est plus convenable, et
nous admettons en principe que l'on doil donner
un nouveau nom à un objet jusqu'alors inconnu.
Des observations qije nous avons pu faire sur
toutes les espèces du genre Analine, ainsi que
sur plusieurs aunes que M. Lamarck n'a point
mentionné, il résulle pour ujus la nécessiié de
démembrer le j^euie Àoaiine , nous proposons
même de faire, avec les nouveaux génies qui en
sont pour la j)lupart exirails, une famille qui les
lasseaible tous dans leurs rajiporis naturels, fa-
mille que nous diviserons en deux uroupes pour
y placer les genres : dans le premier, ceux qui ont
le plus d'analogie avec les ftJyes . cl dans le se-
cond ceux qui se rapprochent le plus des Corbules;
celle nouvelle famille que nous nommons les Os-
trecorises {^vnjez ce mol) pouvant strvir d'inter-
médiaire enUe celles des jM3'es et des Corbules.
Le genre Analine tel que nous le considérons
mainlenant, ne contient plus que trois espèces,
les îiois premières de M. Lamarc k, Aruitina la-
tema, Anatina trancata et Anatnia subroitrata^
elles ont entr'elles beaucoup d'analogie. Les ca-
ractères qui en font un genre dislincl sont les sui-
vans :
CARACTÈRES GÉ.vÉrIQUKS.
Coquille Iransverse, subéquivalve, baillanle
aux deux tôles; croclieis fendus; fente close
par une membrane; une dent cardinale élargie
en cuillercn , salllanle inlérieuremènt , donnant
attache anléneuremenl , par un ligament unique,
à un osselet liicuspide. Une lame ou une côle en
tauix, adnée, obliquement courante, soutenant
les dents cardinales dans lesquelles s'insère le liga-
ment.
Outre la forme de l'osselet qui est bien pnrli-
culière à ce genre , il y a encoie un caractère des
plus remarquable, c'est la fente des crochets.
Celle fenle est pres<pie parallèle ;i la côle en arc-
boutanl qui souiient le cuiUeron; elle n'est formée
que par une membrane tort mince qui n'empêche
pas ses deux bords de se recouvrir lorsqu'on les
A N A 39
lire légèrement en sens inverse, en prc>li'ant de
l'élasiicilé du lesl. l'resqu'aussi longue que l'arc-
bouiant dont il vient d'être question , celle fenle
aboulit au sommet ([ui est Irès-mince et toujours
percé d'un Iroii rond tout près du bord cardinal ,
qui lui-même est également fendu. Dans les co-
quilles bien conservées, on voit que celle ouver-
lurc des crochets est close par une expansion du
ligament interne inséré dans les cuillerons. Aiusi
lel que nous le modilioiis, le ginre Aualine con-
serve de bons caractères génériques qui nous
semblent suflisans pour qu'on ne puisse jamais le
confondre avec am un autre, quand même il ar-
livcroil , comme cela est ordinaire dans les col-
lections, qu'on ne Irouveroit pis l'osselet canl:-
nal en place, car il rrste encore pour le recon-
noilre la feule et la perforation des rroi:hels, et
la faux en arc-boulanl qui soulieul les cuillerons.
I. AxATiSE lanterne. Anaiina lalema. Lamk.
A. testa oi>atâ , tenuissimà , pellucidà ,/ragili ,
utrinque ix>tundatà.
Lamk. Anini. s. vert. toin. 5. pag. 465. n°. l.
' An . Mya ansenfera ? Chem- conch- cah . tout. 1 1 .
pag. 193. l'igii- 26. A. B. Mala.
Coquille très -mince, très - fragile , gonflée,
équivalve, équilalérale , plus arrondie aulérieurc-
ment que posléiieurement ; elle est toute blan-
che, au-deJans d'un blanc nacré argenté, en
dehors d'un blanc mat, elle est toute couverie
de fines granulalions, el ses crochets sont fine-
ment et régulièrement striés; lorsque les valves
sont rassemblées, on voit que la coquille esl bail-
lante des deux côtés plus postéiieuremenl qu'an-
térieuremeni. Le crochet est percé d'un peiil trou
rond qui se ccniinue avec le bord cardinal qui est
inlerrom[)u dans cet endroit; dans ce trou aboutit
aussi la feule du crochet qui descend perpendi-
culairement presqu'aussi loin que le support du
cuilleron. Celui-ci est fort obliquement rejeté pos-
térieurement ; il gagne cependant le dessous du
cuilleron fiour le rendre plus solide. Ce cuilleron
est horizontal, d'une médiocre grandeur, il est
creusé d'une goulière triangulaire qui donne in-
sertion au ligament.
Nous n'avons pas vu l'osselet de celle espèce,
nous n'en sommes pas moins persuadé de son
existence: on voit très-bien sur le côté anlérieur
des cuillerons la Irace de son adhérence, celle
coquille a d'ailleurs tous les aulres caraclcres du
>enrc, el celui de la fente du crochet qui tienl à
la manière dont l'osselet est placé, pourroil dis-
penser a la rig
rioueur de tous les aulres. Celle co-
(juille esl fort rare dans les collections, on la
nomme vulgairement la Lanterne i elle vient de
la mer des grandes Indes. L'individu que nous
avons sous les^eux, qui appartient à la collection
du Muséum , à quaranle-lrois milhmèlres de largo
et vingl-lrois de long.
4o
i\ N A
2. Anatixe subrostiée. Anaiina subrosira/a.
Lauk.
A. testa oi'a/â niembranaceâ , injlatâ , albû
subniargantaceâ , utroque latere hiante j liitere
postico atlenuato , subiostrato.
Lamk. Anim. s. veii. tom. 5. pag. 4o3. n°. 3.
Blainv. Traité de Malac. pag. 564- p^- jG. fig. 6.
Solen anatimis. Lin. GmelL pag. 3225. n". 8.
Chejinitz , Cnncli. cah. ioin. 6. tab. 6.fig. 46
et 4%.
RuMPH. Mus. tab. 4^.Jig. O.
Encctlop. pi. 2,2.Q./ig. 3. a. b.
Celle cocjuille quoique fort rare est cependant
celle du genre qu'on voit le plus fréquemnuut
dans les collections. Elle est assez gî-ande , ova-
laire , bombée vers les crochets, inéquilalérale ,
le côlc posléiieiir le plus court altcnué, en bec
très-baillaiit ; le côté aniL'ricur arrondi et baillant
aussi, mais beaucoup moins que le posldrieur.
Toute la coquille est lisse, blanche en dehors,
d'une nacre peu brillante en dedans 5 elle est ex-
cessivement mince, moins que du papier, par con-
.sc'quent elle est très-fiaf^ile , la fente apiciale n'est
pas aussi longue que l'arc-boutant qui soutient le
cuilleron. Celui-ci est médiocre, placé absolu-
ment au-dessous du crochet. Quoique nous n'avons
pas observé l'osselet de celte espèce, nous ne
mêlions nullement son existence en doute; la par-
faite analogie qui existe enire ces deux premières
espèces et la suivante, sur laquelle nous avons pu
l'observer, ne nous laisse aucun doute à cet é^ard.
Longueur, cinquante millimètres, largeur, vingt-
cinq.
Cette espèce se trouve dans l'Océan indien, à
Âmboine et à la Nouvelle-Hollande.
3. As.^TixE tronquée. v47zff^/nrt tmncata.hhT^iK.
A. testa oi>atâ , temii , irregulantet transverse
striaiâ , postice subtnincatâ ; punctis mminiis,
promiTtuiis extus asperatâ y nmula apêciali ma-
gna.
Lamk. loc. cit. n". 2.
C'est sur relie espèce que nous avons observé
pour la première fois l'osselet Uicusjjide qui ca-
ractérise ce genre. La coquille u'avoit point été
ouverte et cei osselet étou retenu eu place par le
ligament qui, remplissant les cuiUerons, les dé-
bordoit pour adhérera la face interne de l'osselet;
il est comme nous le disions , tricuspide , en lonne
d'étoile à trois branches; il est placé à la char-
nière de manière à ce que l'une des branches est
horizontale, enire les cuillerons, et sert de point
d'attache au ligament; tandis que les deux autres
à cheval sur le bord cardinal dans l'endroit où il
est fendu, s'enfoncent dans les crochets oii elles
adhèrent , au moyen d'un ligament memlraneux ,
A N A ,
qui est une continuation de celui qui ferme les
fentes apiciales et qui lie aussi le bord de l'osselet
au bord cardinal dans l'endroil du contact.
Celle coquille est de forme ovalaire , moins iné-
quilatérale que la précédeule, mais comme elle,
mince, Iransparenle , blanche, subnacrée à l'in-
térieur. Le côlé postérieur est baillant, mais point
en bec, il est sublronqué : le coté antérieur est
arrondi, baillani , mais moins que le postérieur,
les deux valves ne sont point parfaitemenl égales :
leur inégalité se remarque surtout postérieure-
ment. La surface extérieure est marquée par des
accroissemens assez réguliers, et si on la regarde
à la loupe on la voit couverte de ponctuations
nombreuses et saillantes. Le seul individu connu
de cette coquille a été communiqué à M. Lamarck
par M. Aubry qui l'a trouvé près de Vanues dans
la Manche, (^etle coquille appartient maintenant
à M. de Rivoli , dans la collection duquel nous
l'avons examinée.
Longueur, cinquante millim., largeur, vingt-
cinq.
ANATOME. Anatomus.
Genre proposé par Monifort {^Conchyl. syst.
tom. 2. pag. 278. ) pour une pelile coquille qu'il
a observée eu grand nombre allachée au Fucus
nata/is. Ce genre qui d'après Mcntfort auroit à
l'ouverlure de la coquille une iissure profonde, est
resié incertain pour plusieurs raisons, d'abord
parce qu'en fait de découvertes on sait queMont-
forl ne se faisoit guère de scrupule de tromper;
eusuile c'est que jusqu'à présent personne n'a
retrouvé cette coquille; qu'on observe au con-
traire venant des mêmes régions , le Fucus notons
couvert de spirorbes qui , détachés , présentent
quelquefois une tissure sur le côlé plat. M. d Or-
bigny iils , qui s'est spécialement occupé des pe-
liies coquilles trochoides à fissures quil a réunies
en genre sous le nom de Scissure//e , n'a point
observé la coquille de Monifort, qu il faut rejeler
des Mollusques ou tout au moins la considérer
comme très-mal figurée, ^oyez Scissurelles et
Pleuhotomaib.e.
ANAULACE. Anaulax.
M. de Roissy, pour éviter la confusion quipour-
roit résulter de deux dénominations aussi voisines
que celles des genres Aiicyle et Ancille, avoit
proposé le nom li^ Anauhice ^omx en dernier, ce fut
dans le Buffon de Sonnini qu'il opéra ce change-
ment ; mais M. Lamarck ayant donné le nom A^An-
cillatie au genre Ancille, peu de temps après la
dénoniinalion du savant professeur prévalut el
on oublia aussi bien AnciUe qu'Auaulace. J-^oyez
Ancillaire.
ANCILIE. Ancilia.
L'.iuleur du Muscuni geressianuni a créé sous
ce
ANC
ce nom un genre entièrement inutile démembré
des Calyptrées. Le Calyptrœa throcoïdes Dillvv., a
servi de Ij'pe. Voyez Calyptrées.
AN CI LL AIRE. AnciUaria.
La seule coquille vivante que l'on connoissolt
du lenips de Linné l'ut placée par lui et par Goiel-
lin dans le genre Voiuic, ce que firent également
ses imilateurs jusqu'au moment oij M. Lamarck
porta la réforme dans ce grand genre et créa à
ses dépens un grand nombre de coupes dont celle-
ci l'ail partie. On trouve pour la première lois
ce genre dans le Traité des Animaux sans rer-
tèbres (\8oi), entre les genres Olive et Volute,
avec lesquels il a efleclivemenl les plus grands
rapports, et il porte le nom d'Aucille ^//c/7/(<.
M. de Roissy, pour éviter la conlusiou de ce nom
avec celui du genre Ancyle Ancylus , avoit pro-
posé la dénomination à.' Anaulace qui ne fut point
adoptée, parce que peu de temps après ^L Lamarck
lui-même le changea contre celui A' Anci//aire.
(<e ne fut pas encore dans la Philosophie zoolo-
gique qu'il lit ce changement, mais seulement
dans les Annales du Muséum , et par suite dans
V Extrait du Cours (1811). Dans ces deux ou-
vrages, la famille des Enroulées contient le genre
qui nous occupe dans ses rapports natuiels avec
les Olives, les Tarrières, etc.
Dans l'intervalle de ces deux ouvrages. Mont-
fort publia son Traité systématique de Conchy-
liologie où il conserva ce genre sous sa primitive
dénomination à'Ancil'e. Les auteurs sysléinali-
ques allemands ne tinrent pas compte, à ce qu'il
pareil, de la création de ce genre, du moins on
ne le Irouve ni dans Ocken , ni dans ScLweiger.
ÎNl. Cuvier a fait le même oubli dans le Règne
animal , puisqu'on ne le trouve mentionné nulle
part dans l'ouvrage de ce savant uaturalisle.
(]omme dans ses précédens ouvrages , M. La-
marck conserve, dans son Traité des Animaii.v
sans vertèbres, les mêmes rapports à son geme
Anoillaire et le laisse dans la même famille, celle
des Enroulées (^l'oyez ce mot): il fui en cela à
peu près imité par M. de Ferussac {Taùleau.i; i/ié-
thod. des Anim. moll.') qui, eu admettant dans la
famille des Enroulées les genres J/Lirginelle et
Volvaire , les y plaça de telle sorte que les Ancil-
laires se trouvèrent entr'eux et les Olives, ce (jui
change un peu, mais pas d'une manière bien im-
portanie , les rapports de ce genre.
Quoique M. Latreille {Fam. nat. du Règ. ani-
mal, pag. 197.) ail divisé en trois la famille de
M. Lamarck, le genre Aaciilaire, qui se trouve
dans celle des Olivaires {i>oyez ce mot), n'a pas
changé d'une manière notable dans ses rap-
ports naturels, étant avec les Olives et les T^ir-
rières.
M. de Dlainville, Traité de Malacologie , laissa
bien les Ancillaires avec les Olives et les Tar-
Histoire Naturelle des Vers, Tome II,
ANC /n
rières,mais les mit aussi en contact avec les Milres
et les Volutes qui, avec plusieurs autres genres de
la famille des Enroulées de M. Lamarck, font
partie de la seconde section de la famille des An-
gistomes {voyez ce mot); celte section ne rassem-
ble que des coquilles sans opercule. M. Sowerby
conserva dans ses deux ouvrages , le Minéral con-
cholog^', et the Gênera ofShelk , le premier nom
de M. Lamarck, celui d'Ancille, quoiqu'ils fus-
sent publiés postérieurement au changement que
ce savant apporia lui-même à cette dénomination.
CARACTERES GENERIQUES.
Animal tout-à-fait inconnu.
Coquile obhmgue , subcylindrique; à spire
courte, non canaliculée aux sutures. Ouverture
longiludiuale^à peine échancrée à sa base, ver-
sante. Un bourrelet calleux et oblique au bas de
la columelle. Lamk.
Quoiqu'on ne connoisse pas l'animal des An-
cillaires, les coquilles suHlsenl pour établir leur
analogie avec les Olives; elles n'en diffèrent en
ellet que par le défaut de canal à la snlure et un
bourrelet columellaire en général plus saillant.
Ces dillérences sont tans doute de peu de valeur,
et elles deviendroient encore bien moindres si
l'animal a voit une entière ressemblance avec ce-
lui des Olives, mais cela nous semble peu proba-
ble; dans ce cas se réaliseroit l'opinion de M. de
Ferussac, qui présume que les Ancillaires forme-
ront par la suite un sous-genre des Olives. Comme
dans ce dernier genre , l'animal des Ancillaires
doit avoir un irès-ample manteau qui cache toute
la coquille et la poiil constamment.
Si le défaut de canal sur les sutures distingue
les Ancillaires des Olives, le bourrelet columel-
laire empêche de les confondre, soit avec les
Tarrières qui ont la columelle lisse, soit avec les
Bucins qui sont généralement plus renllés et ont
également la columelle simple.
Les Ancillaires sont toutes marines, on n'en con-
noit qu'un petit nombre à l'étal frais. Les terrains
tertiaires à fossiles en coulienntnt un plus grand
nombre.
I. Ancillaire cannelle. AnciUaria cinna-
uioniea.
A. testa ohlongà , ventricoso-cylindraceâ ,cas-
taneo-Juhâ , anj'ractihus supemè albido Ja^cia-
tts j parice columellaii rujo , substriato.
Lamk. Anim. s. vert. tom. 7. pag. 410. n". 1,
De Blainv. Trait, de Malac. pi. •J.^.Jig. 3. 3. a.
Anaulax cinnamomea. Roissy. Buff. de Sonn.
Moll. tom. 5. pag. 401. n°. i.
Chemn. Conch. cab. tom. 10. pi. lâj-j.Jig. i38l.
Encyclop. pi. 7)go. ^g. 8. a. b.
F
\1
ANC
Celte espèce est une de celles qui sont le plus
répandues dans les collections; elleest ovale, oblnn-
gue, subcylindracée. La spire est couiie, peu
pointue, chaque tour porte une zone blanche,
assez large sur le dernier; chacun d'eux est sé-
paré par une petite ligne f.iuve qui indique la
suture.
Toute la surface extérieure est lisse, polie, de
couleur cannelle. Vers la base de la coquille on re-
marque un double sillon qui part de la parlie pos-
térieure de l'ouverture, se dirige obliquement sur
le dos de la coquille pour aboutir et se terminer
à l'angle antérieur de la lèvre droite. L'ouverture
est ptus longue que large, évasée à la base, elle
se rétrécit au sommet; la lèvre droite est simple,
obtuse postérieurement, un peu tranchante anté-
rieurement. La lèvre gauche n'est point bordée,
elle se compose de deux parties distinctes, l'une
oblique postérieure, l'autre cjlindracée est per-
pendiculaire, elle constitue le bourelet; il est
iauve et à peine strié.
On ignore la patrie de cette coquille qui n'a
que vingt-cinq à trente millimètres de longueur.
2. Ancillaire ventrue. Ancillaria ventncnsa.
Lamk.
A. testa ovato - ventricosâ , aurantio-fulfâ ;
spira apice obtusiusculâ j varice columelari albo,
Icei'iusculo .
Lamk. Ann. du Mus. tom. i6. pag. 3o4- n°. 2.
Ibid. Anim. s. vert. ioc. cit. W. 2.
Ancilla marginata? Sow. The Gênera. n°. Z.
fis- '^■
Nous pensons que la figure de M. Sowerby ap-
partient bien plutôt à cette espèce qu'à Y Ancilla-
ria marginata de M. Lamarck, car cette dernière
est toujours toute blanche, tandis que la ligure
citée représente une coquille fauve dont les carac-
tères s'accordent très-bien avec la phrase carac-
téristique du savant professeur.
Cette espèce a beaucoup d'analogie avec la pré-
cédente, elle est à peu près de la même couleur
et sa forme présente aussi de la ressemblance;
cependant elle est toujours plus ventrue; la spire
est plus courte, dépourvue de la zone blanche;
les sutures sont complètement cachées, et les tours
sont tellement fondus qu'il est impossible de les
compter. La surface extérieure est lisse et bril-
lante , le sillon de la base est simple , il est beau-
coup plus antérieur, et il se termine sur le bord
droit par une dent à peine saillante. Ce qui carac-
térise encore fort bien celte espèce, c'est qu'elle
a constamment le bourrelet columellaire tout
blanc et légèrement strié.
On ignore également la patrie de cette espèce
qui a vingt-cinq millim. de longueur.
A I\l C
3. Ancillaire blanche. Ancillaria candida.
Lamk.
A. testa elongatâ , senii cylindraceâ , politâ ,
candida , suturis obsoletis y varice coluniellari
obliqua , striato.
Lamk. Ann. du Mus. Ioc. cit. n°. 4. Ibid. Anim.
s. vert. n°. 4-
Anaulax ampla de Roissr. lac. cit. n". 2.
P'oluia ampla. Lin. Gmel. pag. 0467. n". 1 16,
Chemnitz, Conch. cab. tom. 2. tab. SS.Jig.jiZ.
Encyclop. pi. ôgS.J/g. 6. a. b.
Il est tiès-facile de distinguer cette espèce de
ses congénères; elle est toute blanche, alongée,
cylindrique; la spire est courte, pointue, les
tours en sont cachés, toute la surface extérieure
est lisse; elle est divisée vers la base par un
double sillon, le .supérieur est le plus profond,
et l'intervalle qui les sépare est assez large et dé-
primé. L'ouverture est très-longue, étroite; la
lèvre droite est simple, séparée du bord gauche
au sommet de l'ouverture par un léger sinus. Le
bourrelet columellaire n'est pas tout-à-fait droit ;
comme dans les autres espèces^ il e»t un peu tordu
dans son milieu , il est étroit et sillonné. Cette co-
quille dont l'habitat est inconnu , a quelques rap-
ports avec l'Ancillaire à gouttière fossile des en-
virons de Pans.
Longueur trente millimètres.
^.A'SCii.i.Aivi.'EchuTaée.Ancillariaebumea.^oB.
A. testa ofuto-acuiâ , candida, intus Jlai'es^
cente y spira ejceiciusculâ , acutâ y varice colu-
inellari minimo , albo, stiiatoj labro deactro hasi
dentifero.
Petite coquillife d'un blanc d'ivoire , c'est-à-dire
jaunâtre; ovalaire , pointue au sommet, ses tours
de spire sont confondus; elle est toute lisse; en
voit à la base un double sillon étroit et déprimé
qui aboutit obliquement vers l'angle du bord droit,
oii il donne naissance à une petite dent assez sail-
lante. La spire est alongée et l'ouverture assez
courte, étroite, peu évasée à la base; le bourrelet
columellaire est d'un blanc plus éclatant, il est
petit et strié. Un dépôt calcaire se remarque sur
la columelle à l angle postérieur de l'ouverture;
en dedans cette coquille est d'un fauve très-pàle.
Patrie inconnue. ;
Longueur, dix-sept millimètres.
5. Ancillaire glandiforme. Ancillaria glan-
diformis. Lamk.
A. testa ofatà , ventricosiusculâ , subacutâ ob-
tusâve, subtus callosâ ; callo apice aperturae ca-
naliculato ; suturis anjractuum occultatis.
Var. B. ) testa majore j latiore spirà conicà ,
acutâ.
ANC
Var. C) testa angustiore ; spirâ elongatâ.
Vab. D. ) testa subconotdeâ ; spiiâ hrevissimâ.
Lamk. Ann. du Mus. toin. i6. pag. 3o3. «". i.
Ibid. Anim. s. vert. loc. cit. Espèces fossiles ,
11". I.
Ancillaria inflata. Dorson. Orjctog. pedemon-
tana , pag. a5. n°. 5. tah. i-Jig. 7.
Anaulax inflata. BnoNG. Vicent. pi. ^.Jig. 12.
a. b.
Ancillaria injlata. Bast. Mém. géol, sur les
env. de Bordeaux , pag. 42. n". 2.
AncUla glandifonnis. Sovv. Gênera qf Shells,
n". "h. fi g. 3.
Nous conservons de préft'rence le nom donné
par I\I. Lumarck à cette espèce, parce (ju'il est Je
plus ancien. La coquille a la([uelle il s'applique
est ovalaire, ventrue, le plus souvent obtuse au
sommet, presque également rétrécie à ses deux
extrémités. La spire est assez saillante, mais il
est impossible de compter les tours qui la com-
J)ose à cause de la couclie calcaire qui la revêt et
a cache complètement. La base de la coquille
oflre un sillon larue et peu profond, qui descend
obliquement vers la base du bord droit, où il se
termine ])ar une petite dent. L'ouverture est ova-
l.a:e, plus longue que large, mais plus lar>;e au
milieu qu'à la base et au sommet j la lèvre droite
est peu obtuse, si ce n'est postérieurement vers
l'apgle de l'ouvertuie , où elle s'épaissit et où elle
e->t séparée du bord gauclie par un sinus assez pro-
t'uid qui se continue en un sillon creusé jusque
^ vers le milieu de la spire, dans l'épaisseur de Ja
callosité. La columclle est arquée, chargée de
matières calcaires, qui se fondent avec la callo-
tilé. Le bourrelet columellalre est oblique, épais,
sillonné, beaucoup plus court que le bord droit;
ii est séparé du reste de la surface extérieure par
un sillon profond qui en suit extérieurement le
contour.
Notre variété B est de Bordeaux; elle est beau-
coup plus grande, sa spire est plus courte, plus
coiioide , et présente un angle assez prononcé
dans l'endroit de sa jonction avec le reste de la
coquille.
La variété C est plus cylindrique que le type
de 1 espèce, sa spire est plus alongée, S'.in ouver-
ture proportionnellement plus courte.
La variété D est très-remarquable, sa forme
approche de cille d'un cône, sa spire est courte,
Conique, et fait un angle très-prononcé dans
l'endroit de sa jonction avec le reste de la coquille.
Ces deux dernières variétés viennent des lUluns
de la Tourame.
Cette espèce ne s'est encore trouvée que fos-
sile; on la rencontre à Bordeaux , à Dax, à Turin,
aux environs de Vienne en Aiilriclie, et dans les
lalunières de laTouraïuc. Les plus grands indivi-
ANC
43
dus ont cinquante-cinq millimètres de longueur ,
environ deux pouces.
6. Ancillaire buocinoïde. Ancillaria bucci~
noïdes. Lamk.
A. testa ooato-elongatâ , acutâ , adbasim spi-
iximque nilidissmiâ; aperturâ niognâ ; co/umellâ
catlo sul> inarginatu; varice coluniellari striato.
Lamk. Ann. du Mus. loc. cit. n". z.
Ibid. Anim. s. vert. loc. cit. n°. 2.
Encyclop. pi. Sg^. fîg. i . a. b.
Ancilla Buccinoïdes. Lamk. Ann. du Mus. tom.
i. pag. 475. et tom. è. pi. 44- fig- 5. a. b.
Ancillus buccinoïdes. MosTf ort. Conchi. syst.
tom. 2. pag. 58a.
Anaulax buccinoïdes. Roissy. Moll. tom. 5. pi.
56. fig. 7.
Favanne,pl. 6Q.fig. H. 1.
Lister. Conch. tab. 10Z4. fig. 8?
Var. b. ) NoB. testa angustiore; spirâ lon-
giore j aperturâ minore.
Var. c.) Nob. testa subturritâ ; apeiturâ ab-
bieviatâ.
Ancillaria subulata. Lamk. loc. cit. n°. 3.
Encyclop. pi. ûgS.^g. 5. a. b. Mala.
Ancilla subulata. Sow. The gênera 0/ SheUs,
72°. 5. fig. 2.
Ibid. Sow. Minerai concholûgy , pi. ZliZ.Jig.Z. 4.
Knorr. Foss. tom. 2. pi. ^^.fig. i8.
Quand on a sous les yeux un grand nombre
d'individus des deux espèces que nous réunissons,
il est impossible de les séparer réellement : en éta-
blissant une série de formes et en prenant les ex-
trêmes , on pourra assez facilement les distinguer
comme espèces, mais on ne le pourra plus aus-
sitôt qu'on y ajoutera les intermédiaires; il faut
donc considérer celte espèce dans toutes ses mo-
difications de localités, qui influent souvent sur
lu forme et dans toutes ses variétés. On la trouvera
riepuis la forme biiccmoïde ventrue, jusqu'à la
forme subulée presque turriculée : 011 verra l'ou-
verture diminuer de longueur graduellement à
mesure que la spire s'alonge. En examinant en-
suite comparatnemeut un individu quelconque
de la série avec le type de l'espèce, on lui retrou-
vera toujours les caractères spécifiques indépen-
daiis de la forme.
La coquille est de forme ovalaire, pointue au
sommet qui est fort aigu; la spire est plus ou
moins longue, mais les tours qui la composent
sont couverts d'une couche mince, d'un blanc de
lait, très-lisse, très-polie el fort brillante, mais
point nacré^, comme l'a dit M. Lainarck. Cette
couche couvre une partie du dernier tour de
spire, passe sur la lèvre droite qui est plus obtuse
F a
44
ANC
dans cet endroit, et devient un bourrelet colu-
mellaire plus ou moins (5pais sur le bord gauche.
Tout le ventre de la coquille quoique lisse n'esi
point couvert de cetle couche brillante qui revêt
la spire j à la base, on retrouve encore une bande
de la mène nalure , elle se divise en deux parties
distinctes : l'une est comprise entre deux sillons
dont l'un indique le commencement de la bande ,
et l'autre moins profond aboutit au milieu de \'é-
chancrure; l'autre partie est comprise entre le
bourrelet et le second sillon. La lèvre droite est
mince, tranchante, exceolé dans l'endroit de sa
jonction avec le bord gauche oi~i elle est plus ob-
tuse et ordinairement échancrde en gouttière peu
profonde. Le bord coluiuellaire est bordé par une
lèvre peu saillante formant une callosité vers l'an-
•;le de l'ouverture. Le bourrelet de la base est
gros, arrondi, tordu, garni de six à sept plis ré-
guliers, obliques; il est séparé du côté externe
])ar un sillon profond; il est toujours plus court
que le bord droit. Nous possédons un jeune indi-
vidu de cetle espèce qui a conservé ses couleurs;
le milieu de la coquille est blanc, ses tours de
spire sont indiqués par une zone de taches d'un
brun rouge, la l)ase de la coquille est de la même
couleur, mais sans taches.
Cette espèce se trouve en abondance dans les
terrains de calcaire grossier des environs de Paris ;
elle se trouve aussi à Valognes. La longueur des
plus grands individus est de cinquante-deux mil-
limètres, environ deux pouces.
•7. Ancillaire renflée. Ancillaria injlala, Nob
A. testa ovato-acutâ , ventricosâ j spirâ sub-
hrevi , conicâ , aculâ , nitidissimâ; aperturà sub-
ielragonâ ; coluinellâ callosàj varice columellari
bi-evi , striato.
Quoique voisine de la précédente , cette espèce
s'en distingue assez facilement ; quelques per-
sonnes cependant l'ont confondue avec elle, et
M. Sowerby, dans le Minerai concholngy, ne les
a pas distinguées; il les a représentées toutes deux
dans la planche 333, ce qui donne un moyen
bien facile de les distinguer. Ce qui nous confirme
dans l'opinion que l'on doit admettre notre nou-
velle espèce , c'est la comparaison que nous avons
pu faire de leur coloration, qui est fort dillérenle,
comme nous le verrons bientôt. L'Ancillaire ren-
flée est toujours d'un moindre volume que la buc-
cinoide, elle est ovale, atténuée aux deux extré-
mités, elle semble composée de deux cônes sou-
dés base à base; celui formé par la spire est
régulièrement conique, pointu, très-lisse, étant
couvert d'un enduit brillant qui cache les su-
tures; il forme un angle obtus à l'endroit de sa
jonction avec le reste de la coquille : l'autre a son
sommet à la base de la coquille; il est curviligne ,
il comprend un peu plus de la moitié de la lon-
gueur totale; le ventre de la coquille n'est point
ANC
lisse comme la spire , il est marqué de stries un
peu oblujues, irrégulièrement espacées, qui in-
diquent les accroissemens. La base est revêtue
d'une bande oblique divisée en trois autres par
deux sillons; la première est comprise entre le
bourrelet et un sillon superficiel qui aboutit au
milieu de l'échancrure de la base; la seconde est
au-dessus de celle-ci , le sillon qui la sépare de
la troisième est quelquefois à peine sensible, il
est cependant plus marqué vers la columelle que
vers le bord droit, où il disparoît entièrement
dans quelques individus. L'ouverture est la moitié
de la longueur de la coquille , elle est subqua-
drangulaire , plus large dans le milieu qu'à ses
extrémités ; la lèvre droite est mince et tranchante
dans toute son étendue; à sa jonction avec le
bord gauche, elle présente un sinus bien pro-
noncé : dans cet endroit la columelle est garnie
d'une callosité assez épaisse, lisse et polie; cette
callosité descend en s'araincissant sur la columelle
jusqu'à l'origine du bourrelet; celui-ci est mé-
diocre, il est garni de quelques sillons; sa lon-
gueur égale presque celle du bord droit, ce qui
n'a pas lieu dans l'espèce précédente.
Nous possédons un individu de celle espèce
qui a conservé des traces Ijien sensibles de la pri-
mitive coloration; la spire est d'un blanc jau-
nâtre , cette couleur a une teinte plus foncée vers
les sutures; la callosité columellaire est de la
même couleur, mais le bourrelet est blanc teinté
de jaune à la base. Le ventre de la coquille est
d'un gris cendré. La bande de la base est d'une
belle couleur orangée, et le pourtour de l'échan-
crure est d'un blanc jaunâtre très-clair; à l'inté-
rieur, elle est blanche et le limbe est jaune. Nous
le faisons remarquer encore une fois, celte colo-
ration est totalement diflérente de celle de l'es-
pèce précédente.
Cette coquille est fossile des environs de Paris;
on la trouve surtout dans les grès marins, à Er-
menonville, à la Chapelle près Senlis , à Valmou-
dois , à MonenvlUe; on la rencontre aussi mais
rarement dans les calcaires grossiers, à Monch\.
Les plus grands individus n'ont que treutre cinq
millimètres de longueur.
R. Ancillaire conoïde. Ancillaria conoïdea.
NoB.
A. testa coniformi , lœvigatâ; spirâ toto cal-
losâ, depressâ suhplunâ , margine angiilatâ; basi
atteniuUâ ; aperturà otuità callosàj varice colu-
mellari obliqua , uniplicato.
Voici sans contredit la plus singulière et la
plus remarquable espèce du genre, elle a complè-
tement la forme d'un cône à spire aplatie, forme
jusqu'à pré.«ent inusitée dans le genre qui nous
occupe. La spire est très-courte, aplatie, revêtne
d'une couche épaisse, lisse, qui en cache com-
plètement les tours; elle se joint pa un angle
ANC
assez saillaiil avec le rcsie de la coquille; la cou-
che calleuse déborde cet angle pour s'appliquer
sur le dernier lour, et elle devient lros-i?paisse
à l'ani;le postérieur de l'ouverlure, sur le bord
droit ainsi que sur le gauche . oii elle s'éiale
davantage. La callosité du bord droit est si'parc'e
de celle du bord gauche par uq sillon assez pro-
fond, qui continue le sommet de l'ouverture. Le
ventre de la coquille est lisse, il est borné à la
base par une bande divisée eu deux parties iné-
gales; la première est un sillon assez large qui
part du tiers postérieur de l'ouverture pour se di-
riger obliquement vers l'angle antérieur du bord
droit; l'autre partie est toute lisse, elle occupe
le reste de la base de la coquille. L'ouverture est
ovale, atténuée à ses deux extrémités, large au
milieu; sa livre droite est uiince, terminée anté-
rieureuieut par un angle un peu saillant; le bord
Ci)luuiellaiie est arqué presque en demi-cercle;
il est très-calleux au sommet, et il se termine
par un bourrelet oblique, étroit, séparé du reste
de la coquille par un sillon profond : dans toute
son étendue, il n'eu ollre lui-même qu'un seul.
Cette coquille vient des falunières de la 'l'ou-
Taine , où elle est rare; elle a vingt-cinq milli-
mètres de longueur, près d'un pouce, et vingt
millimèires de large à la base de la spire.
g. Ancillaibe ollvule. Ancillaria olii<u!a. L.
A. testa cylindraceâ , mucronatâ; labro basi
unidentato ; coluineUd callosà } varice minirno
angusto , striato.
Lamk. Ann. du Mus. tom. i6. pag. 3o6'. n". 4.
Ancilla olivula. Ibid. Ann. du Mus. tom. l .
pag. 475.
Anaulax olivula. Roissr. loc. cit. 11°. 6.
Encyclopédie , pi. 1)^1). fi g. 4. a. b.
L'Ancillaire olivule est très-facile à distinguer
des autres espèces, sa forme cylindracée la carac-
térise; sa spire est arrondie, pi esque en mamelon,
terminée par une pointe aiguë; elle est peu ré-
gulière dans les vieux individus, à cause de la
callosité qui n'est pas d'une épaisseur égale; cette
callosité cai he tous les tours de la spire, ils pa-
roissent confondus quoiqu'ils ne soient que ca-
chés; cette couche calleuse occupe un peu plus
de la moitié de toute la cocjuille , elle couvre une
partie du dernier tour; elle est lisse, polie, bril-
lante. Le ventre de la coquille est lisse mais terne ;
U base est réirécie, et comme la spire elle est
couverte d'une couche polie, qui ne commence
qu'au-dessous d'un sillon étroit et enfoncé , qui
aboutit à la base de la lèvre droite, où il se ter-
mine par une dent saillante. L'ouverture égale
la moitié de la longueur totale; elle est quelque-
fois plus courte; elle est ovaluiie, aiguë au som-
met, qui se termine par une petite gouttière creip-
sée dans la lèvre droite, à l'endroit de sa joactioa
ANC 4^
avec la gauche ; le bord gauche est garni d'une
callosité au sommet de l'ouverture; il est d'abord
oblique et se termine par le bourrelet columel-
laire, <pii est droit , étroit , strié et aussi long que
le bord droit.
(]ette espèce se trouve abondamment àGrignon,
à (^ourtagnon et à Moncliy , où elle prend un peu
plus de volume. Le plus grand individu de cette
dernière localité à vingt-six millimètres de lon-
gueur, près d'un pouce.
10. Ancillaire douteuse. Ancillaria dubia.
NOB.
A. testa ot'atoconicà , subventricosâ ; spirà
regulariter conicâ , acutâ ; aperturâ Oi'ato-acut.:,
elongalâ, basi dilataiâ; varice colmiiellari obli-
qua , iniiiinio , subsiriato; labro basi unidentaio.
('ette espèce a de l'analogie avec la précédente,
mais elle en diffère assez pour que nous la sépa-
rions provisoirement ; nous disons provisoirement,
parce qu'il seroit possible qu'on trouvât quelques
individus intermédiaires : alors celle-ci ne seroit
qu'une variété de l'autre; elle est a peu près de
la même taille, mais elle n'est pas c_yliudracée;
pour la forme, elle se rapproche de l'Ancillaire
buccinoïde ; elle est ovalaire, pointue au sommet;
la spire est régulièrement conique, elle n'est point
chargée de callosités irrégulières; la couche qui la
revêt est mince et brillante, elle ne descend pas
aussi bas sur le ventre de la coquille; la zone de
la base est la même ; elle est surmontée d'un sillon
qui se termine sur le bord droit par une dent foit
saillante dans quelques individus. L'ouverture est
plutôt triangulaire qu'ovale, elle est dilatée à la
base , pointue au sommet , où on ne trouve qu'une
petite callosité peu épaisse; toute la columelle est
oblique, un peu arquée dans son milieu; le bour-
relet columellalre suit sa direction; il est étroit,
petit, strié légèrement et presqu'aussi long que le
bord droit.
Nous avons recueilli cette espèce à Beaucbamp
dans le grès marin , et dans les calcaires grossiers
de Griguon et de Monchy. Elle est longue de
vingt-cinq millimètres.
I I . An'cillaire alongée. Ancillaria elongata.
NoB.
A. testa oi'ato-elongatâ , ulrâque extremilate
attenuatâ ; spirà prelongâ , obtiisà; aperturâ ova-
tâ, tnediocri y coluinellâ callosâ, arcuatâj varice
angusto unistriatu.
An. Buccinuin obsoletuni? Brqcchi. Conch.
Jhss. subapp. tav. o.Jig. 6. a. b.
Notre espèce a beaucoup d'analogie avec celle
de Brocchi que nous venons de citer, cependant
elle n'est pas toul-à-fait semblable, ce qui nous a
déterminés à la séparer. L'Ancillaire alongée est
fort longue, fort étroite, peu calleuse, réirécie
46
ANC
à ses deux extrémités, ce qui lui donne la forme
d'un ovale très-lony; et fort étroit. La spire oc-
cupe plus de la moitié de la loni;ueur totale, elle
est couverte d'une couclie lisse qui en cache tous
les tours; son extrémité c>t arrondie et obtuse.
La base est séparée en deux parties inégales par
un double sillon (jui dtsceiul de l'ouverture au
bord droit ; l'intervalle entre les dtux sillons est le
plus étroit. L'ouverture est ovalaire, rétrécie à
ses deux extrémités; elle est plus courte que la
spire, et elle est à peine calleuse sur la colurrellc;
celle-ci est arquée médioceaient et terminée à la
base par un bourrelet oblique, étroit ,1e plus sou-
vent lisse cm présentant une strie seulement. La
base est écliancrée, mais celte écliancrure est
médiocre. Elle vient des faluns de la Touraine
où elle est fossile. Sa lony;ueur est de trente- trois
millliiiètres, et sa plus grande largeur de douze
seulement.
12. Ancill.\ibe à gouttière. Ancillaria cana-
lijera. Lamk.
A. testa cylmdraceâ,mncronalâ; lahro dejriro,
columellœ , canalt disjuncto ; varice coluinellœ ,
obliqua , coiitorto . aiigiisto , subplicato.
Ancilla canulifeia. Lamk. Aiin. du Must'uni,
tom. I. pag. 475y et iom. 6. pi. ^l^.fig. 6. a. b.
Anaulax canalifera. Roisst. loc. cit. n". 5.
Ancillaria canalifera. Lamk. Ann. du Mus.
tom. l6. n". 5.
Oliva, canalijcra. Lamk. Ann. du Mus. tom.i6.
pag. 027. n°. I .
Ancillaria canalifera. Ibi J. Encyclop. pi. ogï^.
fig. 3. a. b.
^ Ibid. Anirn. s. vert. loc. cit. n". 5.
Ancillaria canalifera. Bast. Mém. géol. sur les
eni>. de Bordeaux , pu g. 42. «". I.
Ancilla turritellata. Sow. Minerai conch. tab.
g()./ig.:.2.
Par une erreur involontaire, sans doute, M. La-
marck a reproduit deux fois cette espèce, dans
deux genres diltérens, dans celui-ci et dans les
Olives; il est certain que ce ne peut être une
Olive, carelle a tous les caracu res des Ancillaires;
elle a même l)eaiK,iiup de rapports avec V Ancil-
laria candida , dout nous avons parlé précédem-
ment. Celle-ci est subcylindrique; la spire est
conique; les sutures (juelquefois visibles sont fort
souvent cachées par une callosité longue et assez
épaisse, qui passe aussi sur le sommet du bord
droit et l'épaiïsit notablement. La couche calcaire
qui cache les tours de spire ne forme pas nue
bande tranchée sur le dos de la coc(uille, comme
cela a lieu dans la plupart des espèces; elle se
fond inseusiijicment et disparoit de manière à
laisser "apercevoir dans presque toute leur lon-
gueur les stries d'accru usemens , quelquefois peu
ANC
régulières, qui se remarquent sur la face exîerne
de la coquille ; elle est dilatée à la base et ouverte
par une très-vaste échancrure; cette base ost
pourvue d'une bande oblique, polie, (lui part du
sommet de l'ouverture, dans la plupart des indi-
vidus, ou d'un |ieu plus bas pour se rendre à l'an-
gle du bord droit. L'ouverture est alongée, trian-
gulaire, calleuse au sommet; c'est dans cet en-
droit et dans l'épaisseur de la callosité, qu'est
creuséç une gouliière qui sépare le bord droit du
gauche. Ce bord gauche est oblique dans tome
son étendue; il est formé en grande partie par le
bourrelet tolumellaire qui est long, étroit, tordu
sur lui-même , composé de deux parties bien dis-
tincles séparées par un sillon en gouttière; il est
beaucoup plus court que le bord droit.
Cette coquille est connue à l'état fossile seule-
ment; elle est commune aux environs de Paris, à
Grignon, Courlagnon, Parnes, Monchy et Acy
en Wulitien , dans le grès marin supérieur; on l'ob-
serve aussi identiquement semblable à Barton
dans l'argile de Londres, ainsi qu'à Bordeaux et
à Dax. Les plus grands individus ont trente-trois
millimètres de longueur, un pouce trois lignes.
ANCYLE. Ancylus.
Le genre Ancyle, créé par GeoUroy et adopté
par MUUer, est un de ceux qui ont le plus varié
dans la place et dans les rapports que lui ont
donnés les auteurs systématiques. Linné, malgré
la création de ce genre avant ses derniers travaux ,
le confondit avec les Patelles; Bruguière ne sui-
vit pas l'exemple de M'iiller; aussi on ne voit p-s
le genre Ancyle ligurer dans les Tableaux métho-
diques de cet auteur, et si l'on cherche dans le
premier volume de ce Dictionnaire, on trouve le
mot Akcvle avec un renvoi aux Patelles, ce qui
prouve que ce conchyliologne , d'ailleurs si judi-
cieux, avoit adopté de préférence l'opinion de
Linné. M. Lamarck, un peu plus tard, ne fit p^is
de même; sans adopter le genre de GeollVoy , il
en prit le nom avec une orthographe dilférente ,
pour l'appliquer à un nouveau genre voisin des
Olives. Ce fut donc Draparnaud, le premier paru.i
nous, qui reprit le genre Ancyle, oublié pendant
long-temps, et qui le rétablit sur les caractères
de Geoffroy et de WiiUer. Cet excellent observa-
teur n'hésita pas alors de rapprocher ces animaux
des Planorbcs , des I.imnées et des Physes, dans
une section séparée de ses Gastéropodes.
Cependant en 1809 M. Lamarck n'avoit point
encore admis le genre Ancyle, comme Drapar-
naud lui eu avoit donné l'exemple, et l'on voit
encore, dans sa Philosophie zoologique , le mot
Ancille appliqué au genre dont nous avons déjà
parlé.
Avant cela, M. de Roissy , dans le Buffon de
Sonnini , tom. 5 des Mollusques, pag. 255 ^ i8o5),
avuit au?si, comme Draparnaud, qu'il ne cite ce-
ANC
pendant vas, ri^labli le j^enre Aiicjle de GeofTroy,
el il le place à côli des Palellcs, avuiil les l'isju-
relles, en faisant obieiver liès-juclicicusemeiii
qu'on le nietlioit plus tard dans d'aulrcs rap-
ports, mais (ju'il devoit êlre ni'cejsaiveuieut sé-
paré des Palelles. Malj^ré ces aniécédens, .Mont-
forl conservaiil l'opinion de liruguière , ou plutôt
n'ayant pas trouvé le j;cnre formé dans les ou-
Viaj;e3 de M. Lamartk, lui trouva, cji.ant à la co-
quille, beaucoup d'analogie avec jilusieurs es-
pèces de Patelles dont il lit le i;enre (lelcion
placé enlie les Pavois (ParmopLorc) et lis véri-
tables Palellcs. M. Cuvier ne tit pas entrer d'abord
ce genre dans la classiCcalion gcucrale, il ne le
mentionna que dans les additions cl corrections
de son ouvrage {P^èg/ie anima/) , el indiqua sa
jilace parmi les Puliuonés, ce qui vient à l'appui
de l'opinion de Draparnaud. Après avoir en-
core oublié ce genre dans i'Ejirait du Cours ,
W. Lamarck le ht entrer eiibn dans son dernier
ouvrage; il établit, il est vrai, avec beaucoup de
réserve , des rapports qui se rapprochent assez de
ceux de Linné el de liruguière, puisque c'est avec
des genres tous démembres des Patelles de ces
auteurs qu'il est associé. Il fait partie de la fa-
mille des Calyptiaciens dont tous les antres genres
sont Brancbilères et Pecliuibrancbes. Celle opi-
nion,quoique motivée d'après quelques caractères,
ne fut pouitanl point admise généralement, el nous
pensons, avec beaucoup d'au Ires zoologistes, qu'elle
esl erronée; nous voyons, eu eftet , d'un côté,
51. Pfeiflèr les ranger parmi les Cyclubranches
de M. (Cuvier avec les Patelles et les Ostabrions,
ce qui feroit penser que le savant allemaud a
trouvé un système branchial semblable à celui
des Patelles et des Oscabrions, ce qu'il ne dil
pourtant pas. D'un autre cô;é, nous voyons M. de
l'erussao reproduire l'opinion de Draparnaud el
de M. Cuvier, en les admellaiit au nombie des
Pulmonés aquatiques, ce qui au moins est motivé
sur l'observation ries mœurs de l'animal et sur
quelques traces d'organisation. Entin , W. de
blainville, dans son Traité de Malacologie , éta-
blissant encore de nouveaux rapports d'après la
!)lace des organes de la respiration, en fait, avec
es Haliotides, la famille ces Otidés (j^oyez ce
mot); il pense que l'Ancyle est peciinibranche et
que la brancbie est située sur le côté gauche. Si
cela exisie ce seroit le seul point de contact qui
s'ollriroit entre les deux genres de celle famille ,
car du reste ils n'ont aucune ressemblance. Ce
seul fait du savant auatomiste inlirme, ou au
moins rend plus douteuse encore , la question
des Aocyles, et vient détruire toutes les conjec-
tures que l'on avoit pu faire sur ce genre consi-
déré dans toutes les opinions que uous venons
d'examiner. Il résulte de ce qui précède une suite
de variations assez notables : créé par Geofiroy,
ce genre est confondu avec les Patelles; il est ex-
trait des Falelles pour faire partie des Gastéro-
ANC
4
!7
podcs (Draparnaud); il reprend place comme
genre distinct entie les Patelles et les Crépidulcs
(Roissy); il lit confondu de nouveau avec une
section de véii tables Patelles (Monlfort); puis il
esl compris dans les Pulmonés aquatiques (Cuvier);
il passe parmi de vériiaLles pecliuibranclies dans
la famille des Calyptraciens (I.amarck); il est
transporté bientôt après parmi les Cyclobranches
(Pfeiller); il revient parmi les Pulmonés (Kerus-
sac); el enfin est transporté parmi les Su>-libr.Jii-
ches dans la famille des Olidés (Blainville). Nous
terminons ce résumé en faisant observer que M. de
Blainville, dans les dernières corrections et ad-
ditions à son Trailé de Malacologie , rejette l'o-
pinion qu'il avoil d'abord manileslée , pour pro-
poser de mettre actuellement Is genre Ancyie
dans son ordre ('es Wonopleuioljranches [voyez ce
mot ) , sans doute dans la famille des Paielloïdes ,
ce qu'il ne spécifie pas; conduit à ce changement
par l'observation d'une nouvelle espèce qu'il a
reçue de Ténérife de MM. Quoi et Gaymard.
De touies ces opinions , il n'y en a qu'une seule
qui soit sanctionnée par plusieurs zoologistes ,
c'est celle de Draparnaud , adoptée par M. Cuvier
et M. de Ferussac, qui considèrent les Ancyles
comme pulmonées el les placent en conséquence
avec les Limnées, les Planorbes et les Pliyses,
dans une mâme famille. De cette diversité d'opi-
nions et de leur divergence, il résulte un fait,
le seul qui soit incouteslable pour tout esprit juste
et impartial, c'est que les Ancyles ne sont point
encore nssez connues pour les placer invariable-
ment dans leurs laiiporis naturels d'organisation.
Plusieurs obstacles s'opposeront peut-être long-
temps encore à lélude approfondie et complète
de ces animaux ; le plus grand , le plus insurmon-
table, est leur petitesse. Si on ajoute une grande
mollesse dans leur coiilexture , et quelques autres
difficultés non moins grandes, on se fera une idée
des soins et des peines auxquels devra se résoudre
le zoologiste qui voudra éclairer la question. Les
caractères génériques onl dû varier relativemeut
aux opinions de ceux qui les ont donnés; M. La-
marck les exprime de la miinière suivante.
CARACTÈRES OÉXÉRIQOES.
Corps rampant, tout-à-fait recouvert par une
coquille. Deux tentacules comprimées, tror.quées,
avant les yeux à leur base interne. Pied court,
elliptique, un peu moins large que le corps.
Coquille mince , en cône oblique, à sommet
pointu, incliné en ariière, non marginal, ouver-
ture ovale ou arrondie, ayant ses bords très-
simples.
Toutes les Ancyles sont d'eau douce ; elles
aiment les eaux stagnantes ou peu courantes; elles
habitent même de petits étangs susceptibles de
se dessécher pendant la saison chaude; elles se
tiennent peu éloignées des bords , s'attachent
Mê-é.
48
ANC
ANC
aux pierres, mais de pri'fi'rence aux plantes aqua-
tiques, le long desquelles elles aiment à moulei-
jusqu'à la suif.ice de l'eau j M. de Fei'ussac dit
qu'elles y viennent souvent, et qu'alors elles font
jaillir un petit canal qui prend l'air nécessaire à
l'acie de la respiration.
M. de Blainvi le, dans la caractdrislique de ce
genre, entre dans des di'lails que nous croyons
devoir rapporter pour compléter davantage la
connoissance des animaux; le manteau a les L>ords
minces, dépourvu d'appendices tcntaculaires , il
ne dépasse pas la tête qui est fort «rosse; les ten-
tacules sont peu coniractilcs, elles ont à leur côté
externe un appendice foliacé. La boucLe est tout-
à-fait inférieure, ouverte dans une masse buccale,
considérable, prolongée de chaque côté eu une
sorte d'appendice. L'anus est du côté gauche,
Lranchios latérales, dans une sorte de cavité située
au milieu du côté gauche de l'animal, entre le
pied et le manteau , et fermée par un appendice
operculaire.
Il existoit une grande confusion parmi les es-
pèces , parce que, comme l'a judicieusement ob-
servé M. de Ferussac, chaque auteur en trouvant
une nouvelle espèce, l'a rapportée à l'une des
plus connues, parce que leur description ii'étoit
point sullisamment exacte. L'auteur que nous ve-
nons de citer dans son article Anci'le ilu Diction-
naire classique d'Histoire naturelle , rapporte
neuf espèces vivantes, quoiqu'il ait exclu V An-
cylus spina roscv de Uraparuaud, que l'on a re-
connu depuis apparlenii à un Kntoraostracé du
genre Cypris.
Il y a peu d'années que l'on ne connoissoit pas
encore de coquilles de ce genre à l'état fossile.
M. Desmarest , le premier, en sit^iiala une jolie
espèce, bien distincte des vivantes connues; elle
est décrite et figurée dans le Neuf eau Bulletin de
la Société philoniatique , janvier i8i4- Depuis
nous en avons découvert deux autres espèces aux
environs de Paris, l'une que nous avons décrite
dans notre ouvrage sur ks fossiles des environs de
celte capitale, elle vient des Silex meulières;
l'autre ne nous a été connue que depuis, elle est
des marnes blanches d'Epernay. Luhn i\I. Schlo-
theim, avec l'analogue de VAnrylus lacustris , en
a trouvé une autre espèce toujuuis fort épaisse
dans les tufs calcaires de la Thuriuge, non loin de
Bour^t jna.
I. Anctle des lacs. Ancy lus lacustris. Drap.
A. testa conoidcàj- scniini'ulâ, menihranaceâj
apertuiû ofutà, suboùloiigà; veriice subcentrali.
Patella lacustris. Lin. Gmf.l. pag. 37iO. n°. 07.
Ancylus lacustris. Muller , l'errn. test. pag.
139. 71°. 385.
Ibid. Drap. Hist. des Moll. pi. 2..Jig. 25j ay.
Patella comea. Poiret. Prod.pag. loi.
L'Ancyle. G eopf. Coq. des enc. de Paris, p. 1 22,
D'Argenv. Conch. pi. zj.Jig. i ; et Zoomoi-
phose , pi. 8. /ig. 1 .
Coquille petite, très-mince, très-fragile, ovale,
oblonque, de couleur de corne, très-lisse, quel-
quefois un peu irrégulière; le sommet un peu pos-
térieur, incliné sur le côlé, par conséquent la co-
quille n'est point symétrique ; elle est très-lisse,
ses bords sont très-en tiers , très-minces et très-
Iranclians. Cette espèce n'est pas rare, on la
trouve dans toute la partie tempérée et chaude
de l'Europe, dans les ruisseaux et les eaux douces
peu courantes.
.Sa longueur est de six à huit millimètres, sa
largeur est de deux ou trois seulement.
2. AxcYLE (luvialile. Ancylus fluviatilis.
A. testa conoïdâ, niucrone rerticis ejcecutricoj
aperturâ- oi>atâ.
Ancylus Jiuviatilis. Mcll. Hist. verm. p. 20 1.
n°. 58C).
Lister. Anim. angl. tah. 2.. /ig. 52.
L'Ancyle. Geoffrot. loc. cit.
Patella Jlui'iatilis. Li.n. Gntel. p. Syi l. 72°. q8.
Ancylus Jluifiatilis. Drap. loc. cit. pi. a. /ig.
20. 24.
Ibid. Lamk. loc. cit. n°. 2.
Ancylus riparius. Desmarest. Note sur les
Ancyla. Nouveau Bulletin des sciences, 1814.
pag. 19. pi. i./ig. 11.
Ancylus Jluviatilis. Pfeiffer. pi. 4. fig. 43. 44.
Elle est patelloide; assez élevée, à sommet ex-
centritpie et strié, pointu, recourbé postérieure-
ment, ft renversé ni à droite ni à gauche, la co-
quille restant pariailement symétrique; elle est
d'un blanc jaunâtre ou verdâtre, assez solide et
plus calc.iire que la précédente; elle est moins
alongée, quoique restant ovale. Elle est assez va-
riable dans sa forme et ses proportions , se trouvant
dans presque toutes les eaux douces de l'Europe;
elle peut éprouver quelques inodilicalions locales.
Elle est longue de huit millimètres et large de six.
5. Ancyle déprimé. Ancylus depressus. Nob.
A. testa conoïdâ, dcpressissiniâ , lavigatâ ;
vertice excentiico , recuivo y aperturâ ot/ato-
oblongâ.
Nob. Descript. des coq. foss. des env. de Paris ,
tom. 2. pag. 101. pi. lO-S'g- i3.
Cette petite coquille, qui paroît être très-rare,
se distingue des autres espèces par son extrêaie
aplatissement; elle est ovale, oblongue, toute
lisse; son sommet n'est point central, il est posté-
rieur, non symétiique, incliné à gauche; sa sur-
lace e.xtérieure offre quelques stries conceniri-
A N G
ques qui sont dues aux accroissemens. Les bords
de l'ouverture sont simples et trancbans , celle-ci
est ovalaice; elle est inlermédinire pour la forme
entre VAncylus lacustns et )! Ancylus Jluviatilis
des auteurs. Nous l'avons trouvée dans uu Silex i
lacustre de Jouy : il apjjarîient à la seconde for-
mation; elle est longue de quatre millimètres et
demi et large de trois, sa profondeur n'est que
d'un milliaièlre.
ANDROMÈDE. Andromèdes.
Genre proposa par Monifort {Conchil. syst. ,
tom. 1. pag. 38), pour une coquille niic;rosco-
pique que M. Lamarck a depuis comprise au
nombre de tes Vorliciales; M. de Ferussac l'a
placée dans le genre Leuiiculine , et M. de Blain-
ville, plus jusieuient et à l'exemple de M. I-amarck,
dans le genre Vorliciale. M. d'Orbiguj (ils, dans
son travail sur les Céphalopodes microscopiques ,
a réuni en un seul les deux genres Polyslomelle
et Vortici.ile de M. Lamartk, et les Andromèdes
»'y trouvent nalurellemeut comprises. P'oyez Fo-
tTSTOMELLE.
ANE.
Par ce nom vulgaire les marchands de coquilles
désignent quelques-unes d'enir'eiles ; ils nom-
ment Petit ANE le cyprœa Asellusi la Peau d'ane
le cyprœa Caurica j voyez Poucelaixe. Ils nom-
ment aussi I'Ane rayé ou le Zèbre , \' Achatina
zébra. L,4MK. Hulimus zébra, ^v^mg^hy.^^. {Voyez
BoLiME.) Enfin on donne le nom d'ANE marin au
Poulpe ( voyez également ce mot).
ANGLE. Angulus.
M. Mégerle a proposé sous celte dénomination
un genre dans lequel sont gToupées par petites
aeclions, les coquilles que .M. Lamarck avant lui
avoit fait entrer plus naturellement dans le genre
Telline et dans le genre Ps:immobie; en traitant
de ces deux genres nous pai lurons des divisions
secondaires de iNJ. Mégerle. J^^oyez Telline et
PSAJIUOBIE.
ANGYSTOME. Angystoma.
Genre informe de Klein {Tent. oslrac. pag. lO.)
qui renferme des coquilles associées la plupart sur
le caractère de l'étroilesse de l'ouverture rendue
plus petite encore par des den;s qui en obstruent
l'entrée. Sans se conformer à ce caractère exclusif,
Klein fait entrer dans son genre des coquilles qui
ne le présentent pas du tout, comme la Jaulliiue,
l'Hélix lactea, aspersa , et même un Trochus.
Est-ii besoin, après ce que nous venons de dire,
d'ajouter que ce genre est tombé dans l'oubli ':"
ANGYSTOMES. Angystomata.
Nouvelle famille créée par3L de Blainville dans
Histoire Naturelle des Vers. Tome II.
A N G
49
son Traité de Malacologie ( pag. 4'^ ) , pour réu-
nir sous un caractère commun et peu important
selon nous, un assez grand nombre de genres di-
vers que les cimiliyliologues avant lui avoient
groupés d'une manière toute dillérente.
Cette famille est divisée en deux sections dis-
tinctes d'après la présence ou l'absence d'un o] er-
cule. La première comprend les genres Sirt mbe
et Cône, auxquels il faudra joindre le genre Mitre,
qui est aussi pourvu d'un opercule rudimcnlaire.
Dans la seconde section, on trouve les genres
Tarière, Olive, Ancillaire, Mitre, Volute, Mar-
ginelle, Péribole, Porcelaine et Ovule. D'après
cette énuméralion, on voit dans cette famille des
genres qui constituent plusieurs familles de M. La-
marck. Ainsi les Strombes font parties des Ailées,
les Cônes des Enroulées avec les Tarières, les
Olives , les Ancillaires , les Porcelaines et les
Ovules; enfin les Marginelles, les Mitres et les
Volutes, font la plus grande partie des Plicacées.
Le genre Péribole , comme l'a reconnu un peu
plus lard M. de Bhiinviile lui-même, a élé formé
par Adanson pour de jeunes Porcelaines; il de-
vient conséquemment inutile depuis que ce fait
est bien connu.
Si les deux genres Strombe et Cône ne sont
rapprochés que d'après la coquille, il est certain
qu'il n'y a eiilr'eux que très-peu d'analogie : il est
vrai que presque tous les Strombes dans le jeune
âge ont la même forme que les Cônes; mais nous
croyons qu'on ne peut établir de bons rapports
par la comparaison de jeunes individus d'un genre
avec les individus adulles d'un autre. On sait que
daus bien des genres il existe une énorme diffé-
rence entre des coquilles d'âges différens , à tel
point qu'on a pu, avant que les observations fus-
sent assez multipliées, faire deux genres pour
deux âges dans les mêmes coquilles. Le genre
Strombe est un des exemples les plus saillaus de
ce que nous venons de dire; nous croyons qu'on
ne peut proposer de bons rapprochemeus que par
la comparaison entie des coquilles de même âge,
sans cela on tomberoit dans de graves erreurs.
Du reste, il existe i.\e& différences assez notables
entre les animaux des deux genres, pour qu'on
puisse les séparer sans inconvéniens daus deux
familles distinctes.
Quant au genre Mitre, il s'éloigne des Strom-
bes plus encore que les Cônes et n'est point sus-
ceptible de composer une coupe naturelle avec ces
deux genres; il a trop de rapports avec les Vo-
lutes pour qu'on puisse raisonnalilemeni les en sé-
parer, surtout de celles qui forment la secomle
section de M. Lamarck. Les deux genres Mitre
et Volute séloignent d'ailleurs notablement dos
Olives, des Porcelaines, des Ovules et des An-
cillaires, qui se réunissent par un caractère bien
tranché, le poli, le brillant de la coquille, qui
lient à la manière dont le manteau se développe
sur elle , pour la polir et y sécréier des couches
G
5o
A W O
de matières souvent bien diOerenle pour la cou-
leur, du test de la coquille dans le premier a^e;
peut-être, les genres Margiaelle et Volvaire de-
vront-ils encore se joindre à ceux que nous ve-
nons de citer, car comme eux ils sont conslam-
inent lisses et polis. Nous reviendrons encore sur
ces questions eu traitant les familles et les genres
que nous avons cités dans cet article et auxquels
nous renvoyons.
ANGULTTiïE. Angulithes.
Montfort est le créateur de ce genre inutile fait
avec les espèces de Nautiles munis d'un carène
dorsale; l'espèce qui sert de type au genre est
pétrifiée et peut-être appartient-elle aux Ammo-
nites; ce qui nous le feroit croire , c'est que , dans
la localité d'où vient celle coquille, on trouve
assez fréquemment une Ammonite de la section
des Orbullles qui est carénée, et jamais depuis
Monifort, du moins à notre connoissance, on n'a
retrouvé son Nautile. Voyez Nadtilacées et Nau-
tile. •
ANNEAU.
Nom vulgaire de la Porcelaine anneau, Cypraea
annulus. Lamk. Voyez Porcelaine.
ANODON.
M. Ocken, dans son Traité de zoologie , donne
ce nom latin au genre Anodonle de préférence à
Anodonta , consacré long-temps avant lui. Voyez
MuLETTE.
ANODONTE. Anodonta.
Genre que Bruguière a établi sous le nom d'^-
nodontite dans les planches de ce Dictionnaire,
et que M. Lamarck, et prestiue tcjus les zoolo-
gistes, ont adopté sous le nom d'Anodonte. Ce
genre, par les animaux, n'ollVe pas la moindre
diliérence avec les Mulettes; et, par les coquilles,
ily aeutr'eux une telle fusion, qu'il est impos-
sible de les séparer nelteaieni; ces motifs nous
ont déterminés à les réunir pour les partager en
groupes d'espèces. Voyez Mulette.
ANODONTIDES. Anodontidia.
M. Rafinesque a établi, daus sa Monographie
des coquilles de l'Ohio , celte troisième sous-fa-
mille ([ui correspond irès-bien au genre Anodonte
des auteurs, dès qu'on ne peut adineltre le genre
à ce litre, a plus forte raison une sous-famille qui
le représente; elle ne contient que le genre Ano-
donle lui seul, et il est partagé en trois sous-
genres, Anodonte, Strophite et Loâtène. (^oj'e.:
t;es mots et Mclette, )
ANODONTITE. Anodontites.
JJénominalion employée par Bruguière dans
A N O
les planches de ce Dictionnaire pour un genre de
coquille qui a été consacré sous le nom ùH Ano-
donte par tous les auteurs qui lui ont succédé.
Voyez ce mot et Molette.
ANOMALINE. Anomalina.
Genre établi par M. d'Orbigny fils dans X'ordre
des Microscopiques foraniiinjères , famille des
Ilélicoslègues nauliloides, pour un petit nombre
de coquilles soit vivantes, soil fossiles, qui n'a-
voient point été connues avant lui; elles ont la
forme Nauliloi'de; mais elles se disiinguent, ainsi
que les Vertébralines. des autres genres qui ont
nue forme analogue , par l'inégalité des côtés dont
l'un est plus bombé que l'autre , de sorte qiw;
les coquilles de ce genre ne sont pas symé-
triques.
Nous ne connoissons de ce genre que les dtiix
espèces représentées par M. d'Orbigny , et nous
ne les conuoisstuis que d'après lui. N'ayant jamais
vu dos coquilles de ce genre en ualnre, nous n'a-
vons pu les comparer avec quelc[ues coquilles des
environs de Pans qui, par le plus gi'and nombre
de leurs caraclères, ponrroient enlrer dans te
genre qui nous occupe : un seul pourroit cepen-
dant les en exclure; elles sont tout-à-fait aplaiies
d'un tôle, forlement carénées sur le dos, et nous
jiensons, d'après quelques indices, qu'elles ont
pu être adliéreiUes; nous n'en avons cej>eadaut
pas la cerlilude.
CAEACTÈRES GÉnÉhIQUES.
Coquille discoitk", sans tours apparens; à un
seul rang de loges; côtés inégaux, l'un bombé
l'autre plat. La même forme à tous les âges; ou-
verture latérale, en fente, placée contre l'avanl-
dernier tour de spire.
I. Anomaline ponctuée. Aiiomalina purècto-
lata. d'OKB.
A. testa opato-deicoideâ , undiqiiè puncticu-
Itilû y latere corwe.ro et uinbilico calloso , aller >
piano, unibilico subaperto j aperturà niininui ,
seinilunari.
D'Ord. Mém. sur les CépliaL Microscop. Ar,n.
des scieiic. iiat. toni. 7. mars lUiiO. pi. i5. //. 1.
2. 3. 3 his.
Coquille Nauliloide dont le dernier tour caclio
Ions li'S autres; il est composé de liuit loges bien
distinctes, un peu vésiciilaires , et toutes couveru s
a l'extérieur de ponclualions nombreuses et irré-
gulièresj sur le côté le plus convexe, l'ombilic
est recouvert par une callosité arrondie, tandis
qu'il est presqu'ouvert de l'autre côté. L'ouver-
ture est en fenle serai-lunaire plus sur le côié le
plus plat que sur l'autre. Celte coquille vient de
l'Ile-de-France.
A Ps 0
ANOMALOCARDE. Anomalocardia.
Genre composé par Klein (Tcnt. ostracol. pag.
J41.) de toutes les co.juillrs bivalves, coiidilur-
lues, telles que Bucardes, Petonclci, Arches, etc.,
et même ie genre GalalLée de M. Lamarck : ce
genre ne pouvoit être adopté.
ANOMIA.
M. Otken créa inutilement ce genre qui, bien
long-temps avant lui, a voit été formé par M. La-
marck sous le nom iXAt'iculci que son autérionlé
a fait conserver par tous les zoologistes modernes.
J^oyez Aticule.
ANOMITES. Anomites.
Autrefois quand les Térébratulcs faisoient par-
tie des Auomies on leur donnoit plus paiticulière-
ment le nom à^ Anoniit s j aujoiud'liui que ces
coquilles en sont séparées, oi; ne peut plus leur
appliquer le même nom, et il devroit rester pour
les vraies Aaomies à l'éiat fossde; mais on n'em-
ploie presque plus maintenant la terminaison en
itc pour les espèces fossiles d'un geme connu à
l'état vivant, de sorte que celle expression tombe
en désuétude et disparoilra bieu'.ol de la sc:ence,
où elle est iuutile. T^oyez ANoaiiE et Térébua-
TULE.
ANOSTEOPIIORE. Anosteophora.
Dans la nouvelle mélliode de M. Gra^» la classe
de« Céphalopodes est partagée en trois ordres;
le premier est celui qui porte ce nom ai! Anosteo-
phora ; il ne renferme que le seul genre Octopode
auquel nous renvoyons, ainsi qu'à Céphalopodes.
ANOSTOME. Anostoma.
Lisler est le premier, à notre connoissance ,
qui ait figuré la coquille qui a servi depuis à l'éta-
Llissement du genre Auostome ; il l'a fort bien
•éparé des autres Hélices dans une section par-
tit ulière, la onzième et dernière de ses coquilles
terrestres, caiactérisée par le renversement de
l'ouverture, et par les dents qui en garnissent
l'entrée. Le genre est donc bien indiqué dans
Lister, car il ne faut que substituer genre à sec-
tion pour l'établir; cejiendant comme cette co-
quille est terrestre et qu'elle a beaucoup de rap-
ports avec les Hélices, on la confondit toujours
avec elles , et Liuné lui-même ne l'en sépara pas ;
en cela, l'auteur du Systema natuiœ fut imité par
ses successeurs jusqu'à Montfort, qui fut le pre-
mier qui sépara le genre Anostome des Hélices de
Linné. 11 lui donna le nom de Toniogère que
beaucoup plus tard, et dans son dernier ouvra"e,
M. Lamarck changea pour celui A' Anostome plus
généralemeut adopté. M. Lamack plaça ce genre
daas sa famille des Colimacées {^voyez ce mot),
A N O
5i
immédiatement après les Hélices dont il seroit
impossible de les séparer.
M. de l'eiussac lit rentrer les Anostomes dans
le genre lléliie; il fait, avec les autres espèces
qui ont l'ouverture garnie de dents, un sous-
genre auquel il a donné le nom à'Hélicodonte
(voyez ce mot et Hélice). M. de Blainville,
en adoptant ce genre, lui a conservé le nom donné
par Mijutfort , et l'a placé dans des rapports ana-
logues à ceux indiqués par M. Lamarck. I\J. La-
treille enlin s'accorde encore à l'égard de ce'
genre avec le célèbre auteur des Animaux sans
vertèbres , sur la place que les Anostomes dévoient
occuper dans la série.
CAHACTÈEES GÉNÉRIQUES.
Coquille orbiculaire, ù spire convexe et ob-
tuse; ouverture semi-lunaire, dentée en dedans,
grimaçante, retournée en haut ou du côté de la
spire ; bord droit ayant son limbe réfléchi.
Animal inconnu présumé voisin de celui des
Hélices.
Si on admet que ces caractères sont absolu-
ment nécessaires pour ce genre, nous connoissons
quelques coquilles qui, sans les avoir tous, oui
celui qui paroit le plus essentiel, le renversemeut
de l'ouverture vers le dos de la coquille; mais
celte ouverture est simple et sans dents à l'inté-
rieur. S'il est aussi essentiel qu'une coquille, pour
faire partie des Anos'.omes, ait le double carac-
1ère des dents à l'ouverture, et du renversemeut
de celle-ci sur le dos, il s'ensuivra que les co-
quilles dont il est question devront constituer un
nouveau genre. Nous le proposerons sous le nom
de Stkopbostume, Strophostoma , auquel nous
renvoyons, ainsi qu'à Hélice.
Les Anostomes sont des coquilles terrestres qui
ont l'ouverture disposée d'une manière fort ex-
traordinaire, on peut même dire presqu'uuique
parmi les Mollusques. Les lours sont régulière-
ment en spirale comme dans les autres Hélices,
mais le dernier fait un coude pour se diriger vers
le bord où il se renverse pour présenter l'ouver-
ture du côté de la spire ou du dos de la coquille.
L'ouverture n'est point ronde comme l'a dit M. La-
marck , elle est semi-lunaire , et les deu,\ extré-
mités du périslome s avancent sur la coquille
jusque près de la suliire de l'avant-dernier tour.
On ne connoit encore que deux espèces de ce
genre; elles ont une forme suljglobuleuse; elles
sont fort rares dans les collections; les marchands
les conuolssent à cause de leur haut prix et de
leur forme insolite, qui leur a valu ie nom de
Lampe antique.
I. Anostome déprimé. Anostotna depressa.
Lamk.
A. testa suborbiculari y iitrinquè coni>ea:âjjie-
pressiusculâ , obtuse carinatû , imperforatâ , gla-^ .
G a
52
A N O
brâ ; ruja , suhiiis maculis castaneis pictâ; su-
peniè lineâ circulait rubente ; apeiturâ quinque
dentatâ y labro rubescente valde reflejro.
Lamk. Anini. sans vert. tom. 6. 2.'. part, pag.
loi. 72°. I.
Lister. Conch. tab. ^^.Jig. 100.
BoxANXi , Recréât. Jtg. 55o. 53l.
Dargenville, Conch. tab. i^.fig. lû. \^.
Favasne, Conch. pi. Çilt.Jlg. F. 10.
Bons. Mus. cas. vind. tab. x^.Jig. 11. 12.
Chemsitz, Conch. tom. g. tab. log. ^g. 919.
920.
Helijc ringens. Lin. Gniell. pag. 3oi8. n°. 22.
Ibid. MoLLER, Venn. pag. 17. n°. 216.
Tomogeres ringens. Mostf. Conch. syst. tom. 2.
pag. 359.
Helijc ringens. Ferrds. Moll. terr. etjlui>. pi.
^"h.fig. 3.4. 5. 6.
Tomogerus depressus. Blaixv. Trait, de Malac.
pag. 459. yo/. O^./ig. 4- a."
Coquille assez graade , gloljuleuse, également
convexe des deux côtés, subcarénée dans son mi-
lieu par un angle fort obtus dans les individus
adultes, beaucoup plus aigu dans les jeunes. La
spire se compose de six tours régulièrement en
spirale; ils sont peu globuleux; lis scut séparés
par une suture simple qui est bordée par une
bande unique d un brun-fauve. Les premiers tours
sont d'un blanc laiteux, rougeâtre, qui passe in-
sensiblement au fauve qui est la couleur du der-
nier tour; celui-ci est plus grand que tous les
autres , il occupe tout le dessous de la coquille ,
où quittant la diiection spirale, il se projette en
ligne droite en traversant la moitié du diamètre
de la coquille pour se terminer sur le bord par
une ouverture qui regarde le dos ou la spire de
coquille. Ce dernier tour, sur un fond fauve , offre
une multitude de taches irrégulières d'un rouge-
brunâtre qui le rendent comme marbré. L'ouver-
ture est semi-lunaiie, versante, à périslome épaissi,
renversé, plus épais sur le bord gauche que sur
le bord droit; le bord gauche se prolonge jusqu'à
la suture de l'a vant-dei nier tour, tandis que le
droit se termine sur le bord de la coquille et est
plus court que l'autre; tout le péristome est d'un
rouge-fauve. En dedans, l'ouverture est garnie
de cinq dents d'inégùles grandeurs, deux sont
columellaires, l'une grande et l'autre petite; des
trois autres la médiane est la plus grosse, celle
du côté gauche la mo_yenne, et celle da côté droit
la plus petite de toutes.
Quand cette coquille est bien fraîche on remar-
que sur toute la surface des stries absoiètes, lon-
gitudinales et assez régulières.
Longueur, quarante à quarante-cinq millim.;
largeur trente-six à quarante. Elle habite l'Inde,
o) elle paroit rare.
A N T
2. Akostome globuleux. Anostoma globulosa.
La31K.
A. testa subglobosâ , obsolète carinatâ , iniper-
foratâ , glabrâ , supemè ruJa , subtits albâ , ma-
culis rufis niannoratâ y anjiactibus omnibus ,
lineâ rubrâ disiinctis; aperturâ sexdentatâ; labio
albo , margi/ie rejlexo , sinu instructo.
Lamk. loc. cit. n°. 2.
Ueli.v ringicula. de Feruss. Moll. terr. et fluv.
prod. n". 114.pl. 5'5./îg. l. 2.
Espèce très-facile à distinguer de la précé-
dente; elle est toujours d'un plus petit volume,
plus globuleuse et subcarénée dans son milieu ;
ses deux côtés sont presqu'égaux, à peu près aussi
convexes l'un que l'autre, quoique celui de des-
sous le soit un peu plus. La spire est formée de
cinq à SIX tours, à peine convexes, dont la su-
ture simple est indiquée ])ar une bande roirge
qui en suit les contours; en dessus elle est d'un
fauvc-'ilanchâtre , quelquefois elle est toute blai>-
che; en dessous le dernier tour est presque toi>-
jours blanc , marbré de taches rousses peu nom-
breuses surtout vers l'ouverture; à 1 endroit où ce
dernier tour après avoir fait le coude gagne di-
reclemenl le bord de la coquille, on remarque du
côté gauche un rendement assez notable. L'oit-
vcrlure est Irès-remarquable par le nombre et ha
grandeur des dénis qui se voient à l'intérieur et
qui laissent enir'elles si peu d'espace, que l'on
conçoit à peine comment l'animal peut passer à
travers tous ces obstacles. Le périslome est tout
blanc, épais, renversé; à gauche il ne touv be
pas à la suiure de l'avant-dernier tour, mais à
droite il forme un sinus fort singulier à l'endroit
de son adhérence à la coquille. Les dents sont an
nombre de six , deux columellaires fort grandes
dont lune est tuilée et peu obtuse, et l'autre ar-
rondie en un bourrelet épais; des quatre du bord
droit la plus petite est vers l'angle droit de 1 ou-
verture.
Cette espèce, qui vient également de l'Inde, est
plus rare dans les collections. Elle est longue de
vingt millimètres et large de quinze.
ANSATA.
Deuxième classe des Monoconcha de Klein
( Ostrac. pag. 117.), qui renferme toutes les co-
quilles patelloides assez voisines des Patelles pour
la forme ; il se divise en quatre genres qui sont
les siiivans : Calypirœa , Coclilearia , Mitra un-
garica et Cochlolepas , presque tous des démein-
breraens inutiles des Cabochons. Ployez cos di-
vers mots.
ANTÉNOR. Antenor.
Monlfort, dans sa Conchyliologie systématique
( tom. I , pag. 71 . ) , a établi ce genre pour une
petite coquille microscopique de l'ordre des Gé-
A N T
plialopodes; il a 6i6 adopld par quelques zoolo-
gisles; les uns l'on placé parmi les Ammonites, les
autres parmi les Nautiles, d'autres païuii Us Ltn-
ticulinesjce qui rejette cette petite coiiuilleloiu de
ses rapports naturels. M. d'Orbi^uy fils, après un
examen approfondi, l'a fait entrer dans le genre
RoLuline, qui fait partie de son ordre des l''ora-
miuifères, famille des Agalbistèi^ues uauliloides.
Voyez RoBULixE.
ANTIIOBRANCHE. Anthobnmchia.
Déjà M. de Blainville, dans le Bulletin des
Sciences (1816, paj;. pS ) , avoit étalili sous le
nom de Cyclobranche un ordre dans lequel plu-
sieurs Mollusques nus étoient ranimés d'après la
disposition des organes de la respiration : anté-
rieurement, M. Cuvier avoit aussi donné le nom
de Cyclobranche à un ordre, mais renfermant
d autres ftloilusques que les (lyclobranclies de
M. de Blainville; on jiouvnit, d'après ce double
emploi , être entraîné à des erreurs graves.
M. Goldiuss, pour éviter toute confusic 11, a con-
servé les Cyciobranclies de M. Cuvier, et a subs-
titué le nom à' Anfhobranches aux Cyclobranches
de M. de Blainville.
M. de Ferussac , dans ses Tableaux systéma-
tiques, a adopté le nom de M. Goldfuss pour le
premier sous-ordre des NudibrancLes qui ne con-
tient que la famille des Doris. Voyez ce mot, ainsi
que NuDIBRANCBE et Ctciobbanche.
ANTLIO BRANCHIOPHORES. Antlio bra-
chiophora.
Dénomination qui a le défaut d'être trop lon-
pue, que M. Gray a proposée dans sa Classifica-
tion naturelle des Mollusques , pour la première
classe qui coriespond complètement aux (Cépha-
lopodes des auteurs. Celte classe se compose de
trois ordres : 1°. Anostcophora ^ 2° Sepiœfora ;
3°. tiautilophoia, auxquels nous renvoyons, ainsi
qu'à CÉPHALOPODES.
ANTI-BARILLET.
Nom donné par Geoflroy, dans son Traité des
coquilles des environs de Paris , à une petite es-
pèce de Maillot, Pupa quadridens, que Bruguière
a rangée dans le genre Bulime sous le nom à'Anti-
barillet. Voyez Bulime, pag. 35 1 , n°. gi du pre-
mier volume de ce Dictionnaire.
ANTI-NONPAREILLE.
Noa» donné par le même à une autre espèce du
genre Maillot, Pupa cinerea , que Bruguière a
également décrit sous le nom de Bulime anti-
nonpareil dans l'endroit que notis venons de citer
11°. 92 , aoquel nous reuvoyon». Voyez aussi
MàïUOT.
A P L
53
ANUS.
Ce mot a doux acceptions difléreules selon
l'applicaiion qu'on en fait; analomiquement , c'est
comme dans tous les autres animaux, l'extrémité
postérieure du tube intestinal; mais dans les co-
quilles Bivalves, c'est l'impression plus ou moins
profonde qui est au-dessous des sommets et que
l'on nomme plus communément lunule. (Voyez
ce mot, WoLLDSQuE et Coquille.
APALOSIA ou APLOSIA.
Il semble que M. Rafinesque ait eu l'intention
d'employer ce nom à la place de celui de Mol-
lusque, ce qui n'a pas été adopté. Voyez Mol-
lusque.
APLEUROTIS.
Genre indiqué par M. Rafinesque, mais trop
peu caractérisé pour qu'où puisse rien statuer à
son égard; il a été démembré des Térébratules.
Vo^ez ce mot.
APLODON. Aplodon.
Genre inuiilement démembré des Hélices par
M. Rafinesque, pour une espèce qui a la bouclie
arrondie, la columelle unidentée et ombiliquée.
Beaucoup d'autres Hélices présentent ce carac-
tère qui est bien insuffisant pour l'établissement
d'un genre. Vojez Hélice.
APLYSIE. Aplysia.
Dans un Mémoire très-bien fait sur les Aplysies
et inséré dans \e% Annales du Muséum, M. Cuvic-r
est entré dans des détails curieux sur l'histoire
de ce genre dont il a fait aussi une excellente
anatomie. Nous avons mis ce travail à profit poul-
ies recherches que nous avions le projet de faire,
recherches qui, au reste, ne nous ont conduit
comme lui qu'à la connoissance des erreurs nom-
breuses et des préjugés , soit des Anciens, soit des
Modernes sur ces animaux.
Parmi les Mollusques, il y en a fort peu qui
aient été aussi anciennement observés , et il n'y
en pas qui soient devenus le sujet de préjugés
populaires et de croyances plus absurdes. Les an-
ciens nommoient les Aplysies Lièvre marin, Le-
pus marinus ; ils lui avoient donné ce nom à cause
de la forme que ces animaux ont lorsqu'ils soKt
sans mouvement au fond de la mer : leur tête,
pourvue de deux longs tentacules auriculiformes ,
donne encore-plus de ressemblance avec un lièvrf .
Cette comparaison, quelqu'inexacle qu'elle soit ,
ne peut se comparer aux vertus ou aux propriétés
que l'on a attribuées au lièvre marin. Il suffit,
comme l'observe très-bien M. Cuvier, qu'un ani-
mal ne puisse servir à la nourriture de l'homme
pour que déjà on ait contre lui quelques préven-
tions. Oa a bientôt dit qu'il est nuisible si , at>«c
54
A P L
une forme peu agréable , il offre une odeur re-
poussanle, et si surtout il répand une liqueui-
plus ou aïoins ùcre dont l'a poui-vu la nature pour
le protéger contre ses ennemis ; mais bientôt cette
odeur, cette liqueur et l'animal tout entier, sont
transformés en poisons violens, par un peuple
j^rossier, qui ne manque pas en outre de lui alln-
tiuer des venus extraordinaires , quelquefois op-
posées. Plusieurs ouvraj^es de l'anliquilé, tels que
ceux de Pline par exemple, peuvent être consi-
dérés comme un miroir fidèle sur lequel viennent
se réfléchir les tradi lions et les erreurs vulgaires
qui ont acquis, par leur longue durée, la force
de la vente. Nous nous abstiendrons de rappor-
ter les empoisonnemens attribués au lièvre marin,
nous ne dirons pas non plus qu'on le considéroit
comme uue cause d'avorlement; nous n'exhume-
rons pas des premiers traités de médecine les
listes assez longues de médicamens dans lesquels
Je lièvre marin entroit comme substance héroïque
contre plusieurs maladies. Ne seroit-il pas ridicule
aujourd'hui de discuter la question de savoir si
im homme qui regarde un lièvre marin peut en
mourir comme on l'a cru eu Italie, ou si c'est le
lièvre niaiin lui-même qui périt comme c'est la
croyance des Hindous.'' Cependant ces préjugés,
accrédités par l'ignorance, se perpétuèrent lors-
que la moindre e.xpéiience auroit sulli pour les
détruire; rapportés par les Anciens, ils trouvèrent
au renouvellement des lettres des hommes cré-
dules disposés à les recueillir, à les adopter et à
les propager de nouveau comme l'attestent les
éciils d'AIdrovante, de Rondelet et de quelques
autres.
Un animal qui insplroit tant de dégoût et tant
de crainte ne pouvoil être examiné d'une manière
convenable par ceux-là mêmes qui le redoutoieni;
aussi SI d'un côté on trouve beaucoup sur ses soi-
disant qualités, d'un autre on ne trouve rien sur
ses mœurs, sur sa forme et son organisation.
Anstote malLieureu-emeut n'a pas parlé de ces
animaux, nous disons malheureusement, parce
qu'il étoit capable , plus que les autres naturalistes
de l'antiquité, de donner sur eux d'utiles rensei-
gnemens, et d'en faire une description suffisante.
Pline, qui en parle beaucoup , qui rapporte lon-
guement les propriétés du lièvre marin, se con-
tente de dire qu'il est comme une masse de chair
informe. Dioscoride ie compare à un petit Calmar,
et cette comparaison est loin d'être exacte. Elien
réussit mieux en lui trouvant de la ressemblance
avec un limaçon sans coquille j cette comparaison
est la plus judicieuse, elle rapproche des êtres
d'uue même classe, d'un même type, et elle peut
conduire à des rapprochemens heureux. Mais de
tous les auteurs anciens, Apulée est le seul qui
ait reconnu une particularité remarquable de l'or-
ganisation du lièvre m rin; c'est la structure de
l'estomac, dans lequel il découvrit le premier des
osselets qu'il compara à ceu.t des pieds de cochon.
A P L
Depuis Apulée jusqu'au renouvellement des let-
tres, on ne trouve rien concernant le lièvre ma-
rin. Rondelet, dans son Traité des poissons, au
livre 17'-"., est le premier qui en ait douué une
figure reconnoissable quoique grossière, et qui
en ait fait une description au moyen de laquelle
on peut fort bien le reconnoîtrej il remarque ju-
dicieusement que cet auimal n'est pas symétrique,
ce qui peut aider singulièrement à le faire distin-
guer d'autres analogues. Le même auteur détrit
et figure une seconde espèce qui appartient iii-
conleslablement au genre Aplysie, puis une troi-
sième qui ne lui peut convenir puisque c'est uue
Tritonie {^voyez ce mot).
Aldrovaude et Gesuer recopièrent les figures
de Rondelet, et le premier y ajouta deux espèces
dont une est douteuse et l'autre appartient incon-
testablement au genre Doris. Il paroît que depuis
ces auteurs jusqu'à L.inné , personne ne s'occupa
des Aplysies, du moins on n'en trouve pas de
trace dans les auteurs intermédiaires. Linné lui-
même, à ce qu'il paroît, connut fort peu ces ani-
maux , qu'il range dans ses premières éditions
parmi les Lerués. Bohadsch , pendant le même
temps , décrivoit avec soin et même avec une
exactitude fort remarquable, les Aplysies que
Liuué lai-ssoit toujours dans le genre Lernié, mais
dont il séparoil le genre Téthys fait avec la troi-
sième espèce de lièvre marin de Rondelet, dont
l'histoire avoit été rendue plus complète par Fa-
bius Colurana. Ce fut seulement daus sa douzième
édition que Linné sépara les Aplysies en genre
distinct des Lerués; il le nomma Laplysia , san»
doute par suite d'une faute d'impression, comm«
le fait judicieusement remarquer M. Cuvier, car
Laplysia n'a aucune signification , tandis que
Apl^sia veut dire qu'on ne peut laver, et cela
s'applique parfaitement bien à ce genre. Gmelin,
dans la treizième édition de Linné, rectifia ce
nom, et le génie Aplysie fit p irtie de la classe
des Mollusca placée entre les Limaces, les Dons
et les Téthys. A l'imitation de Linné, Bruguièie
rangea les Aplysies daus la classe des vers Mol-
lusques, entre les Doris et les Limaces, mais il
adopta de préférence le nom de Laplysie. M. Cu-
vier, dans son Tableau élcnientaire d'histoire na-
turelle, démembra avec juste raison les vers Mol-
lusques de Liuné et de Bruguière, pour rappor-
ter les dilléreus animaux qui les composoient à
leurs véritables types d'organisation; c'est ainsi
que les Limaces, les Téthys, les Aplysies, los
Dons, les Triloiiies, etc., furent compris dans la
classe des Mollusques et rangés parmi les Gasté-
ropodes ; ce lut une très-grande amélioration dans
le système de classijication. M. Lamarck en
adopta le principe, et dans son premier ouvrage,
le Système des Animaux sans vertèbres , il en fit
l'application; il di(risa les i)ilollusques nus eu deux
sections, la seconde commence par le genre La-
plysie et contient les onze genres de Mollusques
A P L
nus Gasi^ropodes connus alors. Ce fut peu de
tcmijs après que M. Cuvier publia , daus le lome
deux des Annales du Muséum , le Wémoire dout
nous avons d(/jà parlé; il compléta, par une sa-
vante anatomie, ou plutôt il introduisit dans la
science, la coniioissaiicc conj])lète de l'organisa-
tion des Apl_ysies. Uès-lors leur place et leurs
rapports ne dévoient plus varier beaucoup; et
cVsl ellectivcment ce qui aniva.
W. de Roiss_y [^BuJJon de Sonnini , tom. 5.))
adopta le premier arrangement de W. ('uvier, en
introduisant les nouveaux genres proposés nou-
vellement; les Aplysies font partie des Gasléro-
podes nus et sont entre lesTétliys, les Scvllées et
les Limaces. M. Lamartk bientôt après ( Philoso-
phie zoologique, tom. I. ) perfectionna la classili-
cation des Mollusques, comme de plusieurs autres
jiarlies des Aniniau.c sans 2'erièbres , en y in-
troduisant des familles. Jusque là on n'avoit
pas assez senli combien il étoit nécessaire de
séparer les animaux qui respirent l'eau de ceux
qui respireul l'air; M. Lamarck atteignit ce but
eo éiablissant la famille des Laplysiens, qui sé-
para les Aplysies et les DolabeUes, qui en sont
Irèà-voisines , des Limaces et d'autres genres pul-
monés qui furent compris daus la famille suivante
celle des Limaciens. M. Lamarck avoit compris
dans la famille ces Laplysiens les genres Bullée
et Sigaiet , dont le dernier s'éloigne assez nota-
blement des Apl3Sies et des Dolabelles. Dans
Y Extrait du Cours, les Laplysiens sont divisés
en deux .«ectious , la première contient les genres
Arèie, Bullce et Bulle, et la seconde les genres
S:{:aret , Dolabelle et Laplysies. La composition
et rarrangemenl de celte famille seroient conve-
n.ibli-s sans les Sigaiels qui ue sont pas à leur vé-
niable place.
M. Cuvier a conservé celle famille dans le
RégJie animal, en lui donnant le nom de Tecli-
branclies, en y iniruduisant le geme Notarche ,
et eu y laissant les Acèrcs qui ont pour sous-
ge'nres les Bulli-es, les Bulles et les Acères pro-
pres. Cependant W. Lamarck peu satisfait de l'ai-
rangement de sa famille îles Laplysiens dans
\' Extrait du Cours, et quoique M. Cuvier en ait
adopté les rapports, y opère (..m notables chan-
geiuens dans suii dernier ouvrage; nous avons vif
que celle famille étoit divisée en deux sections,
la première servit de base à une nouvelle famille
de Bulléens {^x>oyez ce mot), landis que la se-
conde , débarrassée du génie Sigaret et ne conte-
nant plus par conséquent que les deux genres
Aplysie et Dolabellle, consiilua la famille des
Laplysiens, telle que M. Lamarck la conçut en
dernier lieu. IM. de Ferussac n'imita pas complè-
tement le savant auleur des Animaux sans X'er-
tèbres , il iulroduit dans sa famille des Dicères ,
qui correspond assez bien aux Laplyiicns, quatre
{genres: les Aplysies, les Acioeon, qui en sont
aémembi es , les Dolabelles et les NotarcLes. On
A P L .'Jî
ne sait pourquoi i\L Lamarck n'a point adopté ce
dernier genre , sans doute que dans ce cas il l'au-
roil mis dans la famille des Laplysiens, comme l'a
fait M. de Blainvil'.e {Tiait. de JtJalac. pag. 471.);
mais outre ( elui-là ce savant ajoute encore deux
autres, les Bursatèles et les Elysies {payez ces
mois), qui sont mis en rapports avec les Dola-
belles et les Aplysies. M. Latreille, qui nomme
Tentacules (voyez ce mot) la famille des Aply-
slens, la divise en deux seciions; dans la première
se trouvent les genres Pliyllirlioe et Notarche, et
dans la seconde les genres Aplysie, Actacon, Do-
labelle et BuUine.
Telle est l'histoire abrégée de ce genre aussi
singulier par les erreurs qu'il a fait naître que
par son organisation; il ne nous resle plus main-
tenant, pour terL'.iner ce qui a rapport aux géné-
ralités , que d'entrer dans les détails anatomiques,
sans lesquels on ne sauroit avoir une counoissance
complèie de ce genre.
Les Aplysies sont des animaux limaciformes,
ovalaires , plais en dessous, où est un pied long et
étroit, bombés en dessus et assez régulièrement
convexes, terminés poslérieurement par une pointe
peu alongée , queliiiiefois mousse, qui est la ter-
minaison du pied comme dans les Hélices; en
avani le corps se prolonge en un col plus ou moins
long qui pmt s'alouger ou se raccourcir à la vo-
loiilé de l'animal, et qui porle une têle assez
grosse à son extréiiiué aniéneure. Celte têle pré-
sente une bouche longitudinale ; elle porle en
avant deux grands tentacules membraneux assez
variables pour la longueur et pour la forme, et
qui sont le prolongement d'une sorte de voile ou
teniacuie buccale; eu arrière il y en deux auties
cylindriques plus courts, ployés en deux à leur
exirérailé, de luanicie à ce tju'ils ressemblent as-
sez bien à l'oreille d'un aniiual quadrupède; ils
sont oculés à la base, antérieurement; ils ne sont
point complètement réiracliles ; ils sont suscep-
tibles de s'alonger et de se raccourcir à la volonté
de l'animal. Le point oculaire est noir et fort pe-
tit. Le manteau est formé de deux lames charnues,
dont l'une est ordinairement plus courte c]ue
l'aulre; ces deux lamts sont libres vers le dos de
manière à laisser voir sous elles uue pièce mobile,
produite par une duplicalure de la peau, cjui con-
tient une coquille cartilagineuse et rudimentaire,
libre dans la cavité qu'elle forme, cavité qui est
ouverte par un trou ou complètement fermée selon
les espèces, {"elle partie, qui est l'opercule bran-
chial, est fixée par son côté gauche de manière
à être compléleiutnl libre dans tout le resle de
son étendue. Il semble, par la manière dont elle
est mobile, qu'elle soit attachée par une char-
nière; c'est au-dessous d'elle qu'on aperçoit un
grand peigne branchial , l'anus et l'issue des or-
ganes de ia génération disposés comme nous lo
verrons un peu plus tard.
Les Aplysies, comme un assez grand nombre
56
A P L
d'aulres Mollosqnca , ont la faillite de répandre
une liqueur d'une couleur foncde , destinée à les
cacher au milieu de l'eau aux animaux qui veulent
en faire leur proie. Celte liqueur est rejetée à la
moindre crainte qu'éprouve l'animal ; il faut
qu'elle se sécrète avec assez d'abondance; il ne
paroit pas qu'elle ait un canal particulier pour
être répandue au-dehors. D'apris les observations
que JM. Cuvier a faites sur des animaux vivans ,
1 excrétion de la liqueur se feroit par exudation
sur le bord de l'opercule branchial. Cette liqueur
a été soumise à quelques rei.:herches cIiimKjues,
qui sont insuffisantes pour en connoître la com-
position exacte : ce sont MM. Cuvier et Fleuriau
de Bellevue cpii ont fait ces expériences. U'abord
cette liqueur n'est point mallaisante, comme l'ont
cru les Anciens ; elle ne donne aucune sensaiicn
désagréable à la peau; il paruit même qu'elle n'a
pas la propriété de faire tomber le p"il comme
les Anciens l'avoient dit et comme Linné le répèle.
Llle est de même nature que la liqueur pourpre
des rochers, et elle pourrort peut-être devenir
uiile dans la teinture, car elle est fixée pur ks
acides, et surtout par l'aciJe sulfuiique.
Le système de la digestion commence par une
bouche longitudinale, couverte en partie par le
voile de la tête qui y forme des lèvres épaisses et
ridées, ce qui donne à l'entrée de cette ouverture
quelque resserablanceavec t:n sphincter. Si l'on fend
longiludinalement ce voile, on apcryoïl une fente
buccale, étroite, linéaire, dont les deux lèvressub-
tartilagineuses, blanches, légèrement phssées, sont
plus saillantes mférieurement, où elles forment une
espèce de saillie pointue et recourbée en avant.
En continuant de lendre la [seau de la tête , on
trouve ujs masse buccale considérable, arrondie,
charnue, formée d'un grand nombre de faisceaux
libreux qui l'enveloppent de toutes parts. La peau
n'y est point adhérente, si ce n'tst autour des
lèvres sur lesquelles elle est fixée par uu grand
nombre de petits muscles, qui vont en rayonnant
s'attacher à la peau à peu de dislance de leur
point d'attache. Eu pénétrant dans cette cavité,
on la trouve garnie de deux plaques cornées ou
cartilagineuses, dun brun-rouge, placées verti-
calement, et dont le bord antérieur, saillant,
forme les lèvres dont nous avons parlé. Elles ont
une forme de lo/ange , elles sont lisses et réunies
supérieurement et mférieurement par une mem-
Lraue blanche et mince. La lace interne de ces
plaques, celle qui adnère aux parois de la bouche,
sont finement striées transversalement. Au fuud
de la bouche on aperçoit une masse charnue, co-
nique, qui est couverte par les parois buccales,
comme par nne sorte de capaihon ; celle masse ,
que l'on pourroit nommer linguale y n'est pas
fendue en avant, mais bien eu dessus, et celte
fente, qui n'aboutit qu'à un trou , est garnie de
deux lèvres cornées, convexes, brunes, couvertes
d'aspérités assez dures _. rangées régulièrement
A P L
sur des lignes obliques; c'est au-dessQs de celle
masse linguale que l'on trouve l'ouverture œsc-
phagicnne et sur ses parties latérales; mais dans
l'épaisseur des parois buccales que l'on remarque
l'ouverture des canaux salivaires.
Cet œsophage charnu , médiocrement long ,
aboutit à un estomac membraneux en forme de
cornemuse, qui a quelques boursoulHemens et qui
est Irès-grand. Cet estomac est séparé d'un se-
cond par un étranglement pylorique, court,
épais et charnu; le second estomac est beaucoup
plus petit, subcylindrique, arrondi aux deux
bouts et partagé dans le milieu par une zone
large, beaucoup plus charnue que le reste; elle
donne attache à Tinlérieur à des osselets nom-
breux qui InlureiU les alimens après une première
digestion. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que
cet estomac, dans le reste de sou étendue, est
compléiemeut membraneux , et peut-être piu«
mince encore que le premier. M. Cuvier consi-
dère comme un troisième estomac la portion
membraneuse qui suit la zone charnue qui donna
insertion aux osselets; mais nous n'admettons pas
celte distint lion, puisqu'il n'existé pas entre ces
jarties un étranglement qui en pût motiver la
séparation. Celle portion du second estomac n'cît
pas moins singulière que l'autre ; elle présente à
i'inlérieur des crochets cartdagineux qui parois-
sent deslinés à ralenir encore l iiilroJucUon dei
substances alimenlaires dans les intestins, (^est
dans cette partie et non loin de l'origine des iii-
leslius que se vuient les oiilices des canaux bi-
liaires et celui d'un intestin grêle et fermé à son
extrémité, et que pour cela ou a comparé avec un
ciccum. Les lutesiins commencent après ce der-
nier renllement stomacal; ils sont cylindriques,
tout dans la masse du loie quatre ou cinq grandes
circonvolutions; le rectum gagne le bord de l'o-
vaire, s'accole à lui et va percer la peau danj
la cavité branchiale a l'ai tache postérieure et eu
dessous de la brancbie.
La masse intestinale, le foie et l'ovaire, sont
renfermés dans un sac membraneux, véritable pé-
litoiiiCj qui se détache très- facilement , qui est
mince, transparent et d'une conlexture solide. Le
f lie est très-gros, d'un brun-verdâire; il envelop| e
presque tout l'inieslin et fournit deux canaux bi-
liaires assez gros, qui débouchent dans l'estomae
à l'endroit que nous avons indiqué.
Nous avons vu cju'au-dessous des deux lobes du
manteau se trouve postérieurement un disque
membraneux , ovale , composé de deux feuillets
entre lesquels se développe un rudiment testacé,
qui reste toujours à l'élat corné ou carlilagineux.
Ce disque sert d'opercule aux orgaues de la res-
piration; il est mobile au-dessus d'eux , et sa
partie postérieure complètement charnue , se ploie
pendant la vie de l'animal en une sorte de tube
ou de gouttière , qui fait saillie entre les lobes du
manteau et donne accès à l'eau jusque sur les
branchies.
A P L
ijrancliies. C'est des bords de cet opercule bran-
chial que s'échappe la liqueur rouf;e qui est
coolenue dans un giand uombic de cellules creu-
sées dans l'épaisseur de la peau qui l'euloure. Une
glande triangulaire , fort grande , qui a des con-
nexions iulimes avec les cellules dont nous ve-
nons de parler, et qui est placée sous la base de
l'opercule, est considéiée par M. Cuvier comme
ayant la destination de fournir à la sécrétion de la
liqueur rouge.
L'organe de la respiration est composé d'une
seule brancliie fixée dessous l'opercule par une
allache longiiudinale , et elle a la forme d'un
demi-croissant dont l'extrémité la plus pelile est
dirigée en arrière; elle est composée d'un grand
nombre de feuillels'à peu près parallèles, qui se
sous-diviseut en feuillets plus petits et latéraux,
et ceux-ci encore en d'autres. Deux gros vaisseaux
se rendent à cet organe, l'un est placé au bord
concave du denii-croissaut j il apporte le sang de
toutes les parties du corps pour être vivjtié par
la respiration , c'est l'artère branchiale : l'autre
est conve-xe, il prend le sans; des branchies pour
le porter au cœur, c'est la veine pulmonaire.
Un fait des plus remarquables dont nous avons
douté, malgré l'autorité imposante du nom de
M. Cuvier, jusqu'au moment où nous avons pu le
vérifier par nous-mêmes, est celui relatif à la libre
communication entre l'artère branchiale et la ca-
vité qui contient les viscères. Nous ne pouvons
mieux faire que de rapporter textuellement la
description que fait M. Cuvier de celle disposi-
tion, car elle est d'une grande exactitude, comme
^nous nous en sommes assurés par la dissection de
cinq à six Aplysies de deux espèces.
« L'artère branchiale, dit ce savant, qui sert
aussi, si l'on veut, de veine-cave, puisqu'il n'y a
pas de ventricule droit, est autrement disposée;
sa structure est même peut-être le (ait le plus ex-
traordinaire que la physiologie des Mollusques
m'ait encore ollert.
* Après avoir reçu, ou plutôt avant d'avoir
donné les artères particulières des feuillets, par
plusieurs trous semés sans ordre, elle reste quel-
que temps lisse et entière; mais une partie se
courbe à gauche derrière l'attache de l'opercule,
et une autre à droite , vers la base du bord saillant
de ce côté. Ces deux branches se portent ainsi en
avant et prennent subitement une texture bien
jiogulière. Leurs parois se trouvant formées de
r«bans musculaire», transverses et obliques, qui
se croiienl en toute sorte de sens, mais (|ui lais-
sent entr'eux des ouvertures tensibles à l'œil , et
perméables à toutes les espèces d'injections, et
qui établissent une communication libre entre ces
Yiisseaux et la cavité de l'abdomen, de manière
que les fluides contenus dans celle-ci pénètrent
aisément dans ceux-là et réciproquement. L'ex-
trémité antérieure de ces deux gros vaisseaux ou
■<1« ces deux veines-caves, se confond même abso-
Eistoire Naturelle des f-'srs. Tome li.
A P L
57
lument avec la grande cavité générale; quelques
rubans musculaires éloignés les uns des autres, et
qui n'interrompent nullement la libre communi-
cation , sont les seules limites apparentes qui dis-
tinguent ces veines.
« Cette communication est si peu d'accord avec
ce que nous connoissons dans les animaux verté-
brés, que j'ai voulu long-temps en douter; et
même, après l'avoir fait connoilre à l'Institut, il
y a quelques années, je n'osai pas d'abord faire
imprimer mon mémoire, tant je craio'nais de
m'êire trompé; enfin, je suis obligé de céder à
l'évidence, et dans ce moment où je peux dispo-
ser d'autant d'Aplysles qu'il me plaît , je viens" de
m'assurer par toutes les voies possibles, 1°. qu'il
n'y a point d'autres vaisseaux pour porter le sang
aux branchies, que ces deux grands conduits
musculaires et percés que je viens de décrire;
2°. que toutes les veines du corps aboutissent mé-
diatemciit ou immédinlemeut dans ces deux grands
conduits.
« Or, comme leur communication avec la ca-
vité abdominale est évidente et palpable, qu'on
les appelle veines- cai>es ou cafités analogues au
ventricule droit, on enfin arières branchiales ,
car on voit qu'ils remplissent les fonctions de ces
trois organes, il résulte toujours que les fluides
épanchés dans la cavité abdominale peuvent se
mêler directement dans la masse du sang et être
portés aux branchies, et que les veines fout l'of-
fice ries vaisseaux absorbans.
M Cette vaste communication est sans doute
un premier acheminement à celle bien jilus vaste
encore que la nature à établie dans les insectes,
où il n'y a pas même de vaisseaux pour le lluide
nourricier; et nous en avons déjà un vestige dans
les Mollusques céphalopodes, où, comme je le
montre à leur article, certains corps spongieux
portent aussi le lluide abdominal dans la veine-
cave.
a C'est d'après ces faits que j'ai pensé rue le
système absorbant cesse entièrement dans les Mol-
lusques, et à plus forte raison dans les animaux
situés au-dessous d'eux dans l'échelle. »
Ce que nous venons de rapporter de M. Cuvier
suffit pour nous dispenser de toute réflexion à
l'égard de celle organisation particulière des
Aplysies.
La veine branchiale, placée au bord convexe
du croissant, formée par les branchies, perce la
peau dans l'angle formé par l'opercule , pour ga-
gner l'oreillette placée ainsi que le coeur dans un
péricarde mince, assez grand, qui contient aussi
l'origine des gros vaisseaux. L'oreillette, médio^
crement grande, offre une structure particn^ère
les fibres muscnlaires qui entrent dans sa compo-
sition, formant des anastomoses nombreuses, qui
la font ressemblera un réseau à mailles inégales,
mais assez fines, ce réseau est enveloppé par nue
mcmbraoe. (]ette oreillette est adhéreaie à la bas«
H
58
A P L
du copiir et n'en est pas séparée pav un élrangle-
menl ; elle est munie de deux valvules miiiales
qui s'opposent au retour du sang vers les bran-
chies. Le cœur est conique, d'un peut volume,
un peu aplali, placé obliquement de gauche à
droite, d'avant en arrière et de bas en haut; ses
parois étant peu épaisses, sa cavité est encore
assez grande proporUonneilemeut à la f^rosseur
de cet or{;;ane. De la pointe naît un tronc aortique
très-court, fort f^ros , qui se divise en trois troncs
principaux à sa sortie du péricarde, l.e premier,
qui est à gauche, gaji^ne le bord antérieur de la
zone charnue du second estomac, où elle se divise
en plusieurs branches dont quelques-unes se di-
ritçent vers le pylore du premier estomac, et de là
à la petite courbure pour se répandre sur lui;
d'autres, rétrogrades , parcourent le second esto-
mac, arrivent au.ï iniesluis auxquels elles se dis-
tribuent.
Le second Ironc artériel pourroit être consi-
déré comme une division du troisième ;'il est mé-
dian, assez gros, gagfte le foie sans donner une
seule branche, et se divise dans cet organe en un
grand nombre de brandies dont une principale
ee porle sur l'ovaire.
Lé troisième Ironc est de (ous le plus considé-
rable; il se porle à droite, mais avant de sorlir
du péricarde il oflre deux crèles charnues , peu
épaisses, formées de vaisseaux très-petits, qui
sortent du tronc, se courbent et y rentrent im-
médiatement : on ignore à quel usage est deslinée
une structure aussi singulière. Ce Ironc en sortant
du péricarde est accolé au ganglion nerveux de
l'abdomen; il donne d'abord une branche pour
les organes de la génération, puis une aulre qui
retourne en arrière se porlcr à l'opercule et aux
parties poslérieuras du corps , et eniin une troi-
sième pour les parties postérieures et droites. Le
tronc, notablement diminué de volume, se porle
en avant, sous l'œsophage, où il donne quelques
branches pour les parlies gauches du col et du
corps, d'autres pour le cô:é droit, et parvient à la
masse buccale, où il se divise après avoir fourni
un rameau à la verge.
Les organes de la génération sont doubles dans
les Aplysies, c'est-à-dire que chaque individu est
mâle et femelle tout à la fois , comme cela a lieu ,
au reste , dans un Irès-grand nombre de Mollus-
ques.
Les organes mâles sont composés d'une verge
isolée à la partie antérieure du corps, sur la lêle,
ot d'un testicule, et ses annexes , situé très-loin
de là derrière le cœur et la masse viscérale , ne
communiquant en aucune manière directe à l'in-
tériejir et seulement au-dehors par un sillon cu-
Uné peu profond, qui s'étend sur le côté droit du
corps depuis l'ouverlure des organes de la géné-
ration jusqu'à la verge sur laquelle il se continue.
La verge est d'un médiocre volume; elle sort au-
dessous du tentacule droit autérieur au moment
A P L
de l'accouplement ou pendant l'agonie de l'ani-
mal; elle est f vllndracée , un peu comprimée et
pourvue d'un silh)n sur le côté. Après la mon de
l'animal, cet org:ine paroît obtus et percé au som-
met, mais il n'en est pas ainsi; se développ.;ût
à la manière des tentacules des limaçons, il resie
à moi lié dehors et rexlrémllé est en dedans re-
ployée sur elle-nième : celle extrémité se pelo-
tonne pour ainsi dire en dedans sur la partie su-
périeure et droile de la lêle, et peut se dévelo| -
per sans obstacle; lorsqu'elle est complètement
élciidue , elle a la longueur de la moilié du corps
au moins; jilus grosse à sa base , elle diminue in-
sensiblement jusqu'au sommet , qui est extrême-
ment atténué. Cet organe est creux probablement
dans toute son étendue, nous l'avons trouvé ainsi
aussi loin qu'il nous a été possible de le fcndie;
il esl muni de deux faisceaux musculaires assez
considérables, les libres réunies au |ioinl d'altache
s'isolent à nrfsure qu'elles s'attachent à la piiroi
i'nierne de la vi-rgc; le plus gros de ces muscles
se lixe à droile cl luférieurement vers le bord du
plan locomoleur avec lequel il semble se confon-
dre : l'aulre, beaucoup plus petit, esl simple; il se
lixe à la peau au-dessous du second teniaciile
droit et gagne la verge sans se diviser vers son
tiers antérieur, et s'y confond.
Le leslicule esl gros, arrondi , ovalaire, légère-
ment aplati des deux côlés et comme tourné en
spirale, parce qu'il est garni d'un canal excréteur
en ruban aplali <jui aflecle celle forme. Ce ruban
est composé de deux parlies, l'une slriée et va.s-
culaire; l'aulre formant un canal aplali qui, au
sommet du testicule, sejoint au canal de l'ovaire.-
Il eu suit les inflexions après avoir laissé un lacis
semblable à l'éjiididyme : peu avant de percer la
j)eau , il reçoit le canal fort pelit d'une vésicule
doui l'usage n'est pas encore déierminé.
L'ovaire occujie la portion la plus reculée de
la masse viscérale; il fournit de son milieu un
oviducle très-mince qui se dirige vers le bord , se
place lotil près du rectum, forme, dans son Irajel,
pendant lequel il augmente insensiblement de vo-
lume, un grand nombre de plis, et parvenu au
leslicule, s'amincit subilement, se contourne un
grand nombre de fois, et se termine au canal dé-
férent dans lequel il débouche après s'y être collé
quelque temps. Mais avant de s'y ouvrir, cet ovi-
ducle reçoit le canal fort étroit d'une petite vési-
cule pynforme qui pourroit être l'analogue des
vésicules multiiides des limaçons; on n'en con-
noît pas l'usage.
Les deux canaux réunis de l'ovaire et du tes-
ticule restent d'abord séparés, mais bientôt il
j a une libre communication par une fente qui
règne entr'eux, et qui est rendue plus étroite
par une crête membraneuse qui indique le poini
de contact : c'est ainsi que réunis ils gagnent la
peau en avant et à droite de la tache antérieure
de la brancbie où ils s'ouvrent, et c'est à celte
A P L
ouverture que commence le sillon rpi va jusqu'à
la verge.
Le syslcrae nerveux est fort considérable; il
est composé de cinq ganj^lions dont quatre places
à la têle concourent à l'anneau œsophagien que
l'on est convenu de nommer le cerveau dans les
animaux mollusques. Le ganj^lion antérieur est
placé sous la masse buccale; il est elliplique et
fournit des branches principalement à la tète et
à la masse charnue do la bouche; ces branches
sont au nombre de quatre de chaque côté : une
cinquième paire descend en dessous de l'œsophage
pour s'anastom9ser au ganglion impair sus-œso-
phagien; ceiii^ci est subquadrihitère, il reçoit à
A P L
59
ayant quatre tentacules, dont deux supérieurs et
auriforiiies , el les deux autres près de la bouche.
Yeux sessiles , trcs-petils , en avant des lentacul&s
aurilormes. Un écusson dorsal demi-circulaire,
subcnrlilagineux , fixé par un côté, recouvrant lu
cavité branchiale. Anus derrière les brimchies.
Lamk.
Les mœurs et les habiliules des Aplysies ne sont
guère connues; on sait qu'elles se tiennent le
plus ordinairement dans le creux des rochers ou
elles s'abritent ainsi dis dangers qui les en-
tourent; on sait aussi qu'elles pullulent en très-
grandes quantilés nu printemps; que cest aussi
^ _ l'éiioque de leur accouplement, mais cet accou-
es antérieurs les branches d'anasiornose plement n'a point encore été observé. Ce Mollus-
dont nous venons de parler, et donne de cbac|ue
cô;é quatre paiies de nerfs, trois se distribuent
aux parties latérales du cou à droite et à gauche,
mais à droile quelques filets se porlent à la partie
aniérieure de la verge; la quatrième paire pari
du ceutie du ganglion et se dirige tout entière
aux leiilacules posiérituis. Les angles postérieurs
de ces ganglions donnent naissance à deux troncs
Ijrt courls qui aboulilleiit à deux ganglions placés
en nrrièicdu premier et sur les parties Litérules de
1 œsophage. Chacun d'eux fournit un grand nombre
de nt-rts , les uns plus nombreux se perdent dans
les dilli'renles pa.ties de la peau et du pied. Eniin
une paire de chaque ganglion se dirige à droite
vers le cœur et fouverlure dus organes de la gé-
nération , et se jette dans un ganglion assez gros
(lui est le ciiKiuième. Les i;an!;lions latéraux sont
■ - " » 1-1.
reunis par un très-gros tronc qui complète t anneau
nerveux au milieu duquel passe l'œsophage. Lecin-
quième ganglion est iri.inguUire; il est destiné à
donner des nerfs au cœur et à ses annexes, et surtout
aux organes de la génération ; à fournir des tilets au
ioie , aux lulesiins , ii l'estomac et en général à tous
les viscères. C'est donc avec juste raison que M. Cu-
vier compaie celle partie du système nerveux au
grand sympathique des ariiinanx vertébrés.
Tous les muscles sont cutanés, excepté ceux de
de la bouche et de la verge ; ils forment une en-
veloppe générale dans laquelle le pied lui-même
• e>t compris; cette enveloppe, lorsqu'elle a été un
peu macérée, ollre un lacis inextricable de petits
Liisteaux fibreux qui alleclent toutes les direc-
tions possibles; cependant, on voit de chaque
cole du corps deux bandes fibreuses qui vont vers
la tè:e. C'est à l'aide de ce S3'.slème musculo-cu-
tané que les ^plysies rampent à la manière des
Limaces, nagent en ondulant leiii corps, et se ren-
versent à la surfatt; de l'eau la tête en bas comme
les Limnées, les Flanurbes, etc.
CAtVACTÈRES OÉSÉriQDES.
Corps ramp.iot, oblong, convexe, bordé de
chaque côté d'un manteau large qui, dans l'ioac-
lios, reciiuvre le cou. '^i\ç ,por'i<ée «uc oa ppu;
que nu, sans défense, dont les niouvemens sont
très-lents, ne peut attaquer d'autres auimanx ou
plus agiles que lui, ou plus protégés; il est donc
réduit à se nourrir de petits Mollusques qui vivent
sur le sable el qui ne peuvent manquer, par leur
impuissance, de devenir la proie des Aplysies et
d'autres animaux semblables.
La Méditerranée, l'Océan d'Europe, sont les
mers dans lesquelles on a jusqu'à présent trouvé
le plus grand nombre d'Aplysies; cependant on
en a observé aussi dans les mers de l'Inde, et
MM. Quoi et Gaymard en ont rapporté quelques-
unes des mers Australes. Quelques espèces ont te
caractère particulier propre à les distinguer faci-
lement : la membrane qui enveloppe le rudimcut
testacé est percée en dessus. Une autre espèce,
VApl^jSia viridis de M. Bosc, n'a pas la jjaire
postérieure de tentacules, les yeux sont derrière
les tentacules buccaux : M. Cuvier pense qu'à
cause de cela elle poiirroit bien constituer un
autre genre; aussi M. Ocken en a proposé un pour
elle sous. le nom A\4ctœon , que M. de Ferussac a
a adopté, mais que M. de Blainville a rejeté
comme genre et admis comme petite secliou des
Aplysies.
M. de Blaiuvillc a aussi placé dans le genre qui
nous occupe un animal qui offre de notables dif-
férences , et avec lequel, comme il le présume,
on fera un nouveau genre : c'est son j^plysia li-
macina qui a la forme d'une testacelle et qui n'a
ni coquille ni bouclier pour cacher les branchies ,
celles-ci se trouvant dans une cavité assez anté-
rieure, creusée sur le dos et couverte par les
lobes fort courts du manteau. Cet animal odre
donc un caractère bien particulier sulfisant , à ce
que nous pensons, pour l'exclure comme Y Aplysia
viridis de M. Bosc du genre Aplysie.
Après ces réformes le genre resteroit encore
composé de huit espèces que M. de Blaiuville a
sommairement décrites dans une Monographie
des Aplysies, insérée dans le tome 96 du JouniaL
de physique (juin l825). Plusieurs caractères
peuvent être utilement employés à la disliuclioa
des espèces : la proportion des lobes du manteau,
i qui «OMt pins ou œoias longs, plus ou moins larges;
H a
6o
A P L
la forme et la nature du rudiment testacé et du
bouclier operculaire qui le conlieni , qui est percé
supéricuiement dans quelques espèces et qui ne
l'est jamais dans d'autres; enfin, la coloration de
l'animal qui paroît assez constante pour qu'on
puisse utilement s'en servir, quand ce caractère
sert encore à appuyer le» autres.
1. A.vi.Ys.ve. c\\ame:kn. Aplysia camelus. Cuv.
A. corpore ntgro , elongato , ovali , gibboso ;
cetvice prœlongo; testa tenui, comeâ , pellucidâ.
Ccv. Ann. du Mus. tant. 2. pi. ^-fig- i-
An. Aplysia viilgaris? Blainv. Monographie
des Aplysies,Joum. de phy. toin. g6. pl.fig- i. a.
Grande espèce qui prend des formes assez di-
verses, et dont la téie est portée sur un long col.
Son corps est ovalaire, bombé en dessus; les lobes
du manteau sont lar|;ement fendus d'un bout à
l'autre , sans bride postérieure; le lobe gauclie est
plus large que le droit. lie pied épais et subcn-
réué en dessus, se prolonge posiérieurement en
une sorte de queue. La membrane supérieure de
l'opercule n'est point percée. La coquille qu'elle
contient est mince, cornée, peu profonde.
2. Apltsie fasciéc. Aplysia Jasciata. Lin.
A. corpore nigro j ineinbranorumtentaculorum-
ijue margine coccineo.
Aplysia fasciala- G:iZh.pag. 3lo3. n°. 2.
PoiRET, f^oy, en Barb. pag. 2.
Cuv. Ann. du Mus. tom. 2. p. 295. pi. 2. 3. 4-
Toutes les anatomies ont été laites sur celte
espèce.
Blainv. Monog. loc. cit. n". 2.
Aplysiajasciata. Lamk. Anini. s. vert. tom. 6.
pag. 41. n°. 2.
Cette espèce est aussi grande que la précé-
dente; elle se trouve quelquefois avec elle dans
les mêmes lieux; mais elle se distingue facilement
en ce que tous les bords de ses membranes, de
son pied , de ses tentacules et même de sa boucbe ,
sont bordés de ronge vif. Cette couleur se passe
assez vile quand on conserve cette espèce dans
l'alcool. Poiret l'a trouvée le premier sur les côles
de Barbarie; elle se rencontre aussi sur nos côies
de la Manche d'oii nous l'avons reçue. La coquille
est fort grande, assez épaisse, subquadrangulaire,
membraneuse sur les bords.
3. Apltsie marginée. Aplysia marginata.
Bl-AINV.
A. corpore ot>ato , crasso , nigro, maculis al-
bidescentibus marrnoraioj pallio tuberculis rotun-
datis ) minimis , operto.
B1.AINV. Monog. loc. cit. fig. 3. 4.
Corps épais, ovale, gibbeux,pied étroit, ridéj
A P L
les lobes du manteau sont minces , bridés posié-
rieurement, mais peu haut pendant la vie de l'a-
nimal; ces lobes sont couverts de tubercule!
sphériques qui s'effacent après la mort. Le bou-
cher operculaire n'est point percé, la membr.iiie
en est grande comparativement à la coquille
qu'elle contient postérieurement; elle se prolonge
d'une manière notable, et forme une gouttière ou
un canal qui déborde le» lobes du manteau. La
coquille est mince, Ilexible, cornée, submem-
braneuse, de forme ovalaire. Tout l'animal sur
un fond noir est marbré de taches d'un blanc
verdâtre ou livide , surtout verf les bords du
manteau; elle a quatre à cinq pouces de long, et
on lu trouve à la docbelle.
4. Aplysis dépilante. Aplysia depilans. Lii».
A. corpore livido , Jusco-nigricanle , poslica
obtuso.
Laplysia depilans. Lis. 12". édit. p. 1682. re". i.
Aplysia depilans. Gmel. pag. 3io3. n". i.
Lemcra. Bohadsch. Anini. rnarin.pl. i. 2. 3.
Encyclop. pi. ZZ./ig. 1. 2., et pt. 84. fig. i. 2.
C'est l'espèce la plus anciennement connue, celle
à laquelle on a attribué tant de propriétés; celle
qui a été bien vue par Apulée, ensuite par R(m-
delet : c'est la première espèce de cet auleur et
d'Aldrovande , qui l'a copiée d'après lui. Cette
espèce est grande, fort convexe, à pied assez
étroit et ridé tiansversalement , la masse viscérale
portée en arrière; le pied dépasse à peine l'exlré-
milé postérieure du corps qui, dans cel endroit
est subtronqué. Les lobes du manteau sont assez
grands, réunis postérieurement de manière à cou-
vrir un peu l'opercule branchial; celui-ci a la
membrane supérieure percée dans le centre; tout
le corps est d'une teinte livide d'un fauve noi-
râtre. On trouve cette espèce dans la Méditer-
ranée et sur nos côles à la Rochelle. Lorsqu'on la
touche et qu'on l'irrile, elle laisse suinler une
viscosité blanche, d'une odeur nauséabonde, à
laquelle on attribue la propriété de faire tomber
le poilj d'où est venu le nom spécifique donné à-
cette espèce.
5. Api.tsie ponctuée. Aplysia punctata. Cut,
A. corpore nigro-purpurascente, punciis sparsii
pallidis notato.
Cuv. Ann. du Mus. loc. cit. pi. ■ i.fig. 2. 3. 4.
Laplysia punctata. Lame. Anim. s. vert. loc.
cit. n°. 3.
Blai^iv. Monograp. loc. cit. n°. 6.
M. de Blainville observe que cet anima? poup-
roit bien n'élre qu'une variété de l'espèce précé-
dente , mais il ne dit pas sur quoi il fonde sa pré-
somption. Elle acquiert à peu près le même vo-
lumej elle e«t très-bombée et fort courte quand
A P L
elle est contractée; la masse viscérale est portée
en arrière et le corps est subtronqué poslérieure-
meni ; les lobes du manteau paroisscnt réunis
beaucoup plus liaut et couvrir davantage l'écus-
son operculaire. Comme dans l'espèce précédente,
sa tnembrane est percée au centre; elle s'en dis-
tinu-ue aussi par la coloration , celle-ci étant tou-
jours d'un noir rougeatre et toute parsemée de
petites taches pâles et blanchâtres irrégulière-
ment disposées. M. Cuvier a observé celte es-
pèce à Marseille, et elle se trouve aussi à la
Rochelle.
6. Aplysie unicolore. Aplysia unicolor. Blain.
A. corpore aUndo-niJescente , gibboso ; pallio
ttnlice aperto ; lesta profundà, la ta.
BtAiNv. Monog. loc. cit.fig. g. lo.
Celte espèce n'a pas plus de dix-huit à vingt
lignes de long; elle se distingue facilement: elle
est toute lisse, d'un blanc un peu brunâtre; la
masse viscérale est très-proémiuenle, placée pos-
lérieurenient de manière à ce que le pied ne la
déborile presque pas; le manteau a les lobes pe-
liis, réunis très-haut postérieurement, de manière
à couvrir une partie de l'opercule et a la brider;
mais antérieurement le manteau est fendu presque
juscjue sur le cou. Les tentacules antérieurs sont
plus cylindriques que dans les aulres espèces
cl'Aplysies. La coquille est plus arrondie, plus pro-
fonde; elle est Irès-mince, (lexible , cornée et
transparente. Nous avons reçu cette espèce de la
Méditerranée. M. de BlainviUe l'a observée dans
le cabinet de M. Brongniart qui l'a recueillie à
Bayoune et à Toulon.
APLYSIENS. Aplysiana.
Famille de Mollusques proposée pour la pre-
mière fois par M. Lamarck, dans la Philosophie
zoologique , sous le nom de Lapl^siens qui,
n'ayant aucune signification , a été abandonné par
AL Cuvier et presque tous les zoologistes. Cette
famille fut composée d'abord des quatre genres
Laplysie, Dolabelle, Bullée, Sigaret , et placée
entre les Phyllidiens et les Limaciens i^voyez ces
mots). Des genres qui la consiilue le dernier seul,
dont on ne connoissoit pas suffisamment lanato-
mie , est hors de ses rapports. Dans l'Extrait du
cours du même auteur, il fut pourtant maintenu ;
mais la famille s'augmenta des genres Bulle et
Acère , et fut partagée en deux sections de trois
genres chacune : dans la première sont les genres
Acère, Bullée- et Bulle; et dans la seconde, les
genres Sigaret, Dolabelle et Laplysie. Les rapports
de toute la famille furent changés, du moins par
rapport aux Phyllidiens, enire lesquels fut inler-
posée la famille des Calyptraciens.
11 étoit moins pardonnable à M. Lamarck de
laisser encore le genre Sigaret dans cette famille,
à l'époque de la publication de l'ouvrage que nous
A P O
6i
venons de ciler, parce que M. Cuvier avoil pu-
blié l'anatomie de ce genre dans les Annales du
Muséum ; aussi ce savant ne fit pas la m<5me laule.
Sans adopter le nom de Laplysiens de JNI. La-
marck, M. Cuvier composa sa f.unille des Tecli-
branches {^voyez ce mol) des mêmes élémens ;
aux Sigarels , il subsiitua les genres Fleurobran-
clie et Notarche. Les rapports de celle famille
sont les mûmes que ceux indiqués par M. Lamarck
dans sa Philosophie zoologique , c'est-à-dire que
M. Cuvier la place entre les Pliyllidies et le»
Limaces.
Dans son dernier ouvrage , M. Lamank réforma
sa famille des l,a|)lysiens; il forma à ses dépends
la famille des Bulléens, en rejeta les Sigarets, et
n'y fit entrer que deux genres ([ui ont entr'eux, il
faut le dire, beaucoup d'analogie, les Aplysies et
les Dolabelles. Voyez ces mois.
M. de Ferussac , Tableaux systématiques des
Animaux mollusques , en donnant à celle famille
le nom de Diccres (^voycz ce mot), y a introduit
deux genres, les AcIîcods et les Noiarches. M. de
Blaiuville à préféré, en la corrigeant, conserver la
dénomination de M. Lamarck. La famille des
Aplysiens, dans le Traité de Malacologie , fait
partie de l'ordro des Monopleurobranches , et elle
est entre les sub-Aplysiens et les Palclloidts ,
mots auxquels nous renvoyons. Elle esl composée
des genres Aplysie, Dolabelle, Bursalelle, Notar-
che et Elysie. Voyez ces mots.
M. Latreille, d^ns ses Familles naturelles , a
donné le nom de Tentacules !x la famille qui ren-
ferme les Aplysies; il partage celte famille en
deux parties, l'une pour les genres Pliyllirhoë et
Notarche, et la seconde pour les genres Aplysie,
Aciseon , Dolabelle et Bulline. Il nous a été im-
possible de deviner pourquoi le genre Phyllirhoo
se trouve dans celle famille avec laquelle, il faut
le dire , il n'a presqu'aucuns rapports.
M. de BlainviUe a caractérisé cette famille de
la manière suivaulc : corps non divisé , ou for-
mant une seule masse molle, charnue; quatre
appendices lenlaculaires constamment bien dis-
liucls, aplatis, auriformes; bouche en feule ver-
ticale, avec deux plaques labiales, latérales, snb-
cornées , et une langue cordiforme hérissée de
deaticules; yeux sessiles entre les deux paires de
tentacules; les branchies couvertes par une sorte
d'opercule; les orifices de l'appareil générateur
plus ou moins distans, et réunis entr'eux par un
sillon extérieur. Coquille nulle ou incomplète,
conslammeat interne.
APOLLE. Apollon.
Genre on ne peut plu» inutile propose par
Monifort {^Conchyl. syst. tant. a. pag. 670.),
pour quelques Ranelles qui ont le bord gauche un
peu saillant, et derrière une fente ombilicale.
yoye^ji Rahelle et Rocher.
G2
A P T
APORRHAIS.
Des coqniMes nnivalves ont été indiqné&s sons
ce nom par Arisîole ; on est resîé dans l'indéci-
»ion pour savoir à quoi appliquer cette dénotni-
nâlion; on a pensé qu'Ansiote avoit voulu dési-
gner des Rocbers , et Rondelet , ainsi qn'Aldro-
vande , pensent qu'on peut l'appliquer à utie
coquille qui fait aajourd'tui parlie du genre Pié-
rocère. Klein, en adoptant le genre Aporrbaïs ,
n'v a pas compris la coquille qu'Ansiote semble
avoir indiquée; elle est comprise dans son genre
Hep:sdaclvle. Voyez Stroîlbe et Piéb-ocère.
Al'TÉRIGIENS. ^fterigia.
M. Latreille nomir.e ainsi, dans »a MélhodB
conchyliologique ( Faut. n<U. du Règne anima/,
pag. ijo. ),sa seconde grande division des Mol-
lusques. Dans la preaiière nomœée Ptérigiens
( voyez ce mot) , sont rassemblés tous les animaux
de celle classe qui n'ont pciut de pied pour ram-
per, et la seconde renferme tous ceux qui ont
un pied, x La plupait de ces Mollusques, dit ce
«avant, rampeat au moyen d'un prolocoement
ventral, en forme de pied , ou bien son! fixés, soit
par un pédicule ou un 1 jssus, soit par leur co-
quille j les autres peuvent nager ou fictier avec
diverses parties de leur corps, mais ils n'ont ja-
mais de bras ou de tentacules à la télé propres à
exécuter ces monvemens , ni de nn^ecires sar
les cotés du col. Les 3-e;ix manquect ou ne se
montrent que sons la forme de points colorés, et
De peuvent servir à la vision. La plupart encore
ont une coquille eénéraieir.ent lubulaire et eu
spiraie, eu bien formée de aeox vaives réunies
par un ligament, et dont nos builres, anx diverses
niodincalioDS génériques près , nous cflrent le
modèle. Dans queî.jues-uns , elle est remplacée
par une rangée de lames dorsales. » Ce n'est pas
sans inlenlion que nous avons rapporté les paroles
elles-mêmes de M. Lalreille pour qu'on ne puisse
douter de son intention de réunir par ce caractère
exclusif du pied presque tous les Mollusques cé-
phôlés et acéphales dans une seule section. Nous
croyons que ce caraclÈre est trop sec-ondaire pour
établir sur loi de grandes divisions vraiment na-
turelles. M. Latxeitie l'a bien senti, car les divi-
sions dont nons parlons ne sont quuce sorte de
superféiation à sa distribution générale, qui ponr-
roit fort bien s'en passer, et n'en seroit, à notre
avis , que plus simple et meilleure, car il ce doit
y avilir rien d'inutile d^ns une méthode. Nous en
appelons à M. Lalreille lui-même, à ce vétéran
de la science, dont les travaux si savamment ana-
lytiques , ont contnbué plus qu'aucuns autres de ce
siècle , à l'avancement de l'entomoK^gie.
AQCARIA.
Le genre Arrosoir, établi depuis long-temps par
M. Loœarck, reçut cependant dç Perv le non
ARC
àAqvana qui n'a pas é;é adopté, f^'oyei Ar-
BCSOIiU
ARABIQUE.
Nom vulgairement donné à une Porcelaine qne
l'on désigne aussi sous celui de Fausse ariequir.e.
C'est une des espèce les plus communes da geure
PoscEiiiM. T'osez ce mot.
AQUILLE. AquiOus.
Genre fait avec beaucoup trop de légèreté par
Montfort {^CoTickyl. syst. pag. 578.), pour le
Murex cutaceus de Linné, qui (ait aujourd'hui
partie du genre Triton. ^q> e^ ce mot.
ARAIGNÉE.
Nom vulgaire donné par les marchands d'his-
toire naturelle à la plupart des coquilles du genre
Plérocère , el à quelques-unes du genre Sirombe.
Ce nom, accompagné d'une épiibèle caractéris-
tique tirée du nombre des appendices du bord
droit, a servi à caraciériser queLjoes espèces ; il
s est glissé beaucoup d'errenrs el quelques doubles
emplois qu'il est aujourd'hui inutile de cherchera
à relever. Nous renvoyons aux mots PTÉhOczBE et
Stboxbk, cnnous dunuerons les noms vulgaires des
espèces lorsque nous les croirons aathenliques.
ARAPÈDES.
Selon d'Argué ville, on nomme ainsi les Patelles
sur les cotes de provence. Vo^ez PAiEi.i.i.
arc\cée:s.
Chemnitz paroît être le premier qui ait senti
les rapports qui lient les genres de cette famille;
il en a fait trois groupes, le premier pour les
genres CucuUée, Arche et Nucule , qui n'étoient
point net. émeut séparés alors; le second pour
les Pétoncles , et le troisième pour les Pernes ,
qui s'éloignent asse» nolailement de» premiers.
Linné , à l'exception des Pernes , a tout réuni
dans son genre Arche, en quoi il fat suivi par
presque tons ses imitateurs, et notamment par
Broiinière. M. Lamarck le premier démemcra
ce genre et proposa les genres Nucule . Pétoncle
et Cwcnllée . qui , avec les Arches el les Trigonies,
furent mis en rapports dès iSoi dans son Tmilà
des animauj: tans reriebrej. Il les conserva
intégralement en formant avec eux la familie
des Arcacées dans les Tabieaujr de ia phdosnphia
zoologique , oii ils sont présentés dans l'ordre
suivant : Nucule, Pétoncle, Arche, CucuUée et
Trigonie. Dans XExirait du Cours elle resta
absolument la même , et conserva , avec les U-
milles voisines , les Nayades et les Cardiacées ,
les mêmes poinis de contact. M. Cuvier na pa»
adopté la ùuniile des Arcacées ; il rélabiit le
genre Ârdie. de Linaé dans soa latcgrité, et U
ARC
le partage en cinq sous-f>;enres qui sonl les mômes
que ceux qui loinicut les Arcacc'cs de ?vl. La-
ijiaixk. Ce genre Arche , dans la méiLode de
M. Cuvier, lerniine la famille des Oslracds à
deux muscles qui c-onlienneut enccue les g,enres
Al onde et Jambonneau j ce qui clianue sinj^u-
liirenieut la disposiliun de M. Laaiarck. Celul-
il , dans son dernier ouvrage , persista néanmoins
à conserver la famille des Arcaci'es dont il sépara
à tort, d'après noire opinioa, le genre Trigoiiie,
qui au reste n'est pas assez connu dans sou analo-
îuie pour qu'on puisse rieu statuer de positif à
son égard.
i\l. de Ferussar. a adopté cette famille telle
que M. Lamarck l'a établie dans sa Pliilosophie
zoologique , mais il la laisse, à l'exemple de
I\l. Cuvier, dans les Oslracés. M. Lalreille a
suivi à peu près la même opinion , elle fuit partie
de l'ordre des Manteaux ouverts {^loyc^ ce mot) :
elle y est placée dans la seconde section qui
])orte le non» de PLigimyone , et elle est la
seule de cette section. Elle est composée des
cinq genres dont nous venons de pirler. C'est
iiiutilemeut que M. IJruuet a jiroposé d'adjoindre
à celte famille le genre Néithée, formé avec
qi.'eiques Peignes fossiles dont les caractères furent
Jiial compris.
M. de Blainvi'ie ne laissa pas les Trigonies
dans celte famille , il les transporta dans sa famille
des {^amacées avec les genres (Jame, Dicéralc ,
Aliène, Tridacne et Isocarde. Le genre Cucullé
fui supprioné et confondu avec les Arches, de
sorte que la famille des Arcacées ou Polyo-
donies se trouve réduite aux trois genres Arche,
l'étonde et Nucule. Quant à ses rapports gé-
néraux, ils sont à peu près semblables à ceux
indiqués par M. Cuvier et par M. Lalreille,
c'est-à-dire qu'elle est entre les Jambonneaux
de la famille des M_ylilacés et les Mulettes qui
commencent celle des Submylilacés. En ad-
mettant dans la famille des Arcacées le genre
Trigonie, les caractères devront en être exprimés
de la manière suivante : manteau ouvert dans
toute la circonférence, si ce n'est sur le dosj
sans trou ni tubes j pied assez variable; deux
muscles adducteurs des valves; dents cardinales,
élites j nombreuses, entrantes, et disposées, sur
'une et l'autre valve, en ligne, soit droite,
soit arquée , soit brisée, ou seulement au nombre
fle deux, striées profondément et perpendicu-
lairement.
Dans les genres de cette famille , deux nous
paroissent n'en avoir pas tous les caractères: ce
sont les Nuculcs et les Trigonies. Il ne suflu pas
d'avoir un grand nombre de dents à la char-
nière, il faut encore que le ligament soit sem-
blable; dans les Nucules, il est interne, porté
Eur un cuillerou, et dans les Trigonies, il étoit
externe, à en juger par la position des nymphes.
Cependant comme l'organisation de ces deux
A II C
r>3
F
gfnrus n'est pas assez connue, nous les rap-
portons à la famille des Arcacées en attendant
de nouvelles observations. T-^oyez Cuculléi,
Arche, l'iiTONCLE, Psucule çt Ï'rjoo.nie.
ARCACITE. Arcacites.
Lorsqu'autrelols on donnoit une terminaison
dlfirrentu aux c-pèces fossiles d'un genre , on
noniraoil Arcacites les espèces d'Arche qui sont
dans cet état, et qui étoient comprises dans le
genre de Linué avant son démembrement. Au-
jourd'hui les Ar(dics seules dcvroient porter ce
nom, mais on l'a abandonné comme ollraiit de
rinulllilé. f'owz AncBE.
ARCHES CLes).
Quelques zoologistes ont préféré celte dénn-
muiation à celle d'Arcacées pour désigner la
même famille composée des mêmes genres. On
remarque cependant que M. Ocken a rassemblé
sous ce nom quatre groupes de coquilles bivalves
qui n'ont guèie de rapports enir'elles, puisqu'on
y trouve : 1°. les genres Irus, Loripes, Ethé-
ric; 2". Glossus, Bucarde , Isocarde, (>ardissa ;
3". réloucle, Arche, Trigonie; 4°. Mulette,
Anodonle et Caidite. Il suflit d'énumérer ces
genres pour qu'on s'aperçoive très-facilement
qu'ils sont réunis pour ainsi dire au hasard, ou,
s'il en est autrement , par des rapports qui sont
restés jusqu'à présent inaperçus aux observateurs.
P'oyez AncACÉEs.
ARCIIIDIE. Archias.
Une coquille microscopique figurée par Fichicl
et Moll, et copiée maladroitement par Mont-
fort , a servi de type à un nouveau genre de cet
auleiir; il lui a donné le nom à^Archidie dans
son Traité sysUhnatique des coquilles Ctom. l,
pag. igo). Elle appartient indubitablement au
genre Orbiculine. Ployez ce mot.
ARCHONTE. Archonia.
Montfort raconte qu'après un coup de vent
de l'équinoxe d'automne, il recueillit sur la
plage de Dunkerque une petite coquille qui s'y
trouva en très-grande quantité. Depuis cette
époque personne ne la revit; il auroit été bien
intéressant cependant de la retrouver, puisque
Montfort la fit servir de type à un nouveau
genre auquel il a donné le nom à^ Archonte,
XConchyl. System, tom. l, pag. 5o. ) 11 est à
présumer, d'après le caractère bien connu de
Montibrt , qu'il s'est contenté de copier à sa
manière la figure que Soldaui donne de cette
coquille. Cl que, par sa prétendue découverle, il
a cru éviter qu'on ne l'accusât de plagiat. La
coquille de Soldani n'a point été revue depuis
sa publiçt^lion; elle appartient probablement au
6'-
^
A R G
genre Ilyale et peut-êiie aa genre Cléodore.
Voyez ces mois.
ARC[NELLE. Arcinella.
Nom donné vulgairement à une espèce du
jteare Came (_poyez ce mot), et qui a él6 ap-
pliqué à un genre élahli par M. Orken dans
«on Traité de zoologie. Ce genre n'est point un
démembrement des Cames comme on pourroit
le penser, mais un double emploi du {çenre
Cardite de Bruguière et de M. LamarcL. Voyez
Carditk.
ARÉNAIRE. Arenaria.
M. Megerle a proposé ce genre lorsque déjà
oelui que Monlugu a xiommé Ligule éloil établi
depuis long-temps, (^es genres Arénaire et Li-
gule sont les mêmes que les Lavignons de
jM. Cuvier. M. Lamarck range les coquilles qu'ils
renferment dans son genre Lutraire. Voyez Li-
GCLE, LaVIGNON Ct LuTBAIRK.
ARÉTHUSE. Arethusa.
M. Dorbigny qui, depuis Soldani , est celui
des zoo!o;;isles qui s'est le plus occupé des co-
quilles microscopiques, n'a pu déterminer le
genre dans lequel la coquille qui a servi de
type au genre Aréihuse de Monifort doit élre
placée. Cette coquille n'est connue que par la
ligure de Soldani, et il »eroit nécessaire de
l'observer en nature pour se décider à son égard.
ARGOBUCCINUM.
Genre établi par Klein {Hist. oslrac pag. 44)
pour une seule coquille couverte de petits tu-
bercules arrouJis que Linné a placée dans le
i^eure Murex sous le nom de Murex argiis. Cette
coquille fait aujourd'hui partie du genre Ra-
nelle de M. Lamarck. T'oyez ce mot.
ARGODERME. Argoderma.
Dénomination générique employée par» Poli
( Test, utriusque SicU. ) pour les coquilles de son
genre Argus. Poli considéroit isolément l'animal
el la coquille d'un même genre, et pour distin-
guer celle-ci , il ajoutoit au nom générique le mot
tUmia , qui signifie peau, parce qu'efTective-
meat la coquille est une partie sécrétée par la
peau des Mollusques. Maintenant que la coquille
entre pour beaucoup dans la formation du genre,
on a rejeté de la nomenclature les doubles noms
comme embarrassans et superilu*. Voyez Ab.61'8.
ARGONAUTE, Argonauta.
Ce genre est un de ceux qiù ont été connns des
Anciens; l'animal qui rhaLi'.s est décrit par eux
dans un style poétique : ses mœurs, »a navigation,
embeliies pat leur féconde imagination, forent
A R G
pein(e5 sons les couleurs les plus brilLinles , et
le Poulpe de l'Argonaute , presque divinisé , fat
présenté comme le premier modèle de la naviga-
tion. L'homme , imitateur de l'admirable industrie
de cet animal, devint navigateur: il construisit
une barque, y déploya une voile, se servit de
rames , tixa un gouvernail , et a'aventurant sur
les abiuies des mers , il en devint le domina-
teur.
Une question d'un haut intérêt , agitée par les
savaus de ce siècle, a éié déballue avec un talent
remarquable. Les deux opinions qu'elle a enfantées
ont été soutenues par des argumens spécieux , et
on a cherché à les appuyer du témoignage des
écrivains antérieurs. 11 a donc fallu se livrer à da
minutieuses lecherclies , et il en est résulté une
histoire aussi intéressante que bien faite de l'Ar-
gonaute et du Poulpe qui l'habile. Nous pensons
d'après cela qu'il seroit superihi de donner ici
cette histoire , dans laquelle nous ne pourrions
ajouter aucun fait important. Nous renvoyons le
lecteur au travail de Monifort dans le Bujffbn de
Sonnmi , et particulièrement au savant Mémoire
de M. de Blainville. Nous nous contenterons de
tracer d'une manière rapide , les faits les plus im,
portans concernant ce genre depuis l'époque oîi
liroguière en écrivit dans le premier volume da
ce Dictionnaire.
Bruguière , comme on peut facilement s'en as-
surer , modifia sensiblement l'opinion de Linné j
celui-ci avoit placé l'Argonaute avec le Nautile ,
en tête des Coquilles univalves , sans en faire une
section à part. Bruguière , en faisant d.ins son
Système une juste application des divisions de
Munohalamus et de Polythalamus proposées par
Breyme , fut entraîné à laisser les Argonautes
parmi les Coquilles uuiloculaires , et de les séparer
ainsi des Nautiles qui , démembrés en plusieurs
genres , terminèrent la série des Mollusques au lien
de la commencer ; mais comme Bruguière sen-
loit , en admettant la vérité des rapports de Linné,
que les Argonautes ne dévoient pas s'éioigner de*
Nautiles, il les pl.Tca tout à la fiu de la série de»
Coquilles uniloculaircs , de manière à se trouver
le plus près possible des Nautiles.
M. Cuvier apporta de nombreux changement
dans la disposition des genres de Bruguière; réa-«
nissant sous le nom de Céphalopodes tous les ani-
maux semblables ou vo siis des Poulpes et de»
Sèches , il lut obligé d'y comprendre ausii le»
Argonautes , en adoptant , comme Bruguière ,
l'opinion de Linné ; c'est ainsi que , dans une
même classe, se trouvèrent tout à la fois des
Coquilles simples et des Coquilles cloisonnées,
ce que Bruguière avoit voulu éviter ; mais il éloit
naturel que cela fût ainsi, pour que les principes
zoologiques de M. Cuvier fussent rigoureus«m«Qt
appliqués.
Dans son premier système , M. Lamari^k fut
pins imifatear de Brugoièra qoa de M. Cuvier.
Comme
A R G
Comme dans les tableaux de ce premier le genre '
Argonaute est à la fin des Coquilles uniloculaires ,
et les Nautiles suivent après dans la section sui-
Tante , qui contient tous les multiloculaires. Ce-
pendant s'il est vrai , comme le croit M. Lamartk ,
que le Poulpe de l'Argonaute soit le véritable ])io-
priélaire de l'éli'ganle coquille dans laquelle ou le
trouve, pour être conséquent avec lui-même, il
faudroit que ce genre se trouvât dans le Système,
dans la même classe que les Poulpes et les Nau-
tiles, puisqu'il a tant de ressemblance avec eux ;
aussi cette opinion ne fut point adoptée , et M. La-
marck lui-même un peu plus tard la réforma.
Un an après la publicalion du Système de
M. Lamarck, c'est-à-dire en 1802, IMontfort
donna 1 histoire des Argonautes dans le Buflon de
Sonnint. Cet auteur étoit tellement convaincu de
l'opinion que le Poulpe est le coustrucieur de la
coquille , qu'il ne balança pas à décrire les Ar-
gonautes comme des coquilles de Céphalopodes ,
et à les comprendre parmi eux. Il est fâcheux que
le savant continuateur de Monlfort n'ait pas eu
occasion de traiter de ce genre , quoiqu'il soit à
présumer que M. de Roissy ait eu alors l'opinion
de* savans qui l'avoient précédé.
Nous avons dit précédemment que M. I.amarck
avoil lui-même réformé sa premiore opinion. On
trouve en elFet de notables cliangeraens dans sa
classilicetion. Les Céphalopodes , dans sa Philo-
tophie zoologique ,%oa\. partagés eu trois seciions,
cclou qu'ils sont multiloculaires , uniloculaires ou
«ans coquille. C'est dans la seconde section, comme
ou l'a déjà deviné , que sont les Argon.iules ;
mais ce qui surprendra sans doute , c'est de les
y trouver avec les Carinaires. Ce rapprochement,
qui pourroil être considéré par quelques personnes
tomme une erreur, nous fait voir que M. liamarck ,
l'homme qui , après Linné , a été doué de ce génie
qui fjit deviner les rapports , a été entraîné à
metire en contact deux genres qui ont , quant à la
coquille, tant de rapports, qu'il faut, pour les
séparer, être conduit par un système ou une opi-
nion faite d'avance. On pourroit déjà de là tirer
l'induction, que ni la Carinaire , ni l'Argonaule
ne sont à leur véritable place.
M. Ockeu , dans son Traité de Zoologie , mo-
difie un peu la manière de voir de ses prédéces-
seurs sans ihanjer la question. Il ranirele irenre Ar-
gonaule dans la famille des Seiches, ce qui le laisse
toujours parmi les Céphalopodes. M. Schweigger
présente un ordre qu'il sera aussi ditficile d'adop-
ter que d'expliquer, puisqu'il range les (léphalo-
podes dans le genre Argonaute, de sorte que ce
genre représenteroit véritablement un ordre tout
entier, avec des. divisions qui représenleroient
assez exactement les genres compris dans les Cé-
phalopodes. Dans l'Extrait du cours et dans son
dernier ouvrage , M. Lamarck rejeta la Carinaire
des Céphalopodes , et le genre Argonaute à lui
seul eu constitua la seconde section.
Histoire Naturelle des Vers. Tome II.
A R G
65
Dans l'intervalle de ces deux ouvrages de
M. Lamarck , M. Cuvier publia le Règne animal;
on y trouve ks Argonautes à la fin des Céphalo-
podes , ce qui est conforme à la première opinion
du savant professeur, opinion qui est celle de
Liuné, comme nous l'avons vu précédemment.
M. de Ferussac, imitaleur de M. Cuvier dans
presque toute sa méihode , s'en écarta , non quant
à l'opinion sur les Argonautes , mais quant à leurs
rapports avec les genres analogues. Au lieu de les
séparer des Poulpes et des Seiches par toute la
série des Céphalopodes , comme l'a fait M. Cuvier,
il les rapprocha au contraire à la manière de
Léach , et il termina les Céphalopodes par la fa-
mille des Octopodes, qui rassemble les Poulpes
et les Argonautes. Avant la publication de l'ou-
vrage de M. Ferussac, M. Raliuesque ayant trouvé
dans la Méditerranée un Poulpe à deux bras pal-
més , et dépourvu de coquille , nageant comme
les autres Poulpes , ignorant de plus que ce fût le
Poulpe qui lialiile l'Argonaute, en fit un genre
qu'il nomma Ocylhoc. Cle fait , d'une grande im-
portance , resta quelque temps dans l'oubli , ou
plutôt lut inconnu pour avoir négligé d'analyser
les caractères doum's par Rafinesque à sou nou-
veau genre. M. de Blaiuville fut le premier qui le
découvrit , et le communiquant à Léach , il con-
vainquit ce savant , ainsi (jue plusieurs autres non
moins recommandables de l'Angleterre, que le
Poulpe n'éloit pas le constructeur de la coquille
dans laquelle on le trouve.
Un excellent Mémoire que M. de Blalnville
publia dans le Journal de Physique, vient à l'ap-
])ui de celte opinion ; il y rassembla tous les faits
pour et contre , et s'appuyant autant des observa-
tions faites jusqu'alors que des principes les plus
certains de zoologie, il chercha à démontrer et
j démontra en effet , pour un grand nombre de
I personnes, que le Poulpe est un parasite qui s'em-
pare d'une coquille étrangère. Les judicieux rai-
1 sonnemens du savant professeur et les conclusions
! qui en découlent , trouvèrent des contradicteurs
qui vinrent se présenter dans l'arène avec des ar-
mes , si ce n'est égales , du moins furmidables.
jM. Ranzani , zoologiste distingué qui honore l'I-
lalie, répondit au Mémoire de M. de Blaiuville ;
il chercha par des argumens contraires à détruire
ceux de son adversaire, et sans vouloir faire pré-
valoir l'opinicn linnéenne , il espéra prouver que
la question éloit toujours dans le même éiat , que
les mornes doutes existoieut , malgré ce que l'on
avoit dit de part et d'autre sur ce sujet.
Dans le même temps , M. de Ferussac ayant
reçu c!e M. Prisse de Nice, un individu du Poulpe
pris vivant dans la coquille de l'Argonaute, et
j)ar conséquent très-bien conservé, tira de te
nouveau lait tout le parti qu'il put , en appuyant
par l'observation directe les raisoiinemeiu qui
puuvoient fortifier l'opinion de Linné, qu'il par-
tage avec MM. Cuvier, Ranzani, etc. Les con-
66
A R G
cksions du IMémoiie de JJ. de Fenissac furent
à peu près les mêmes que celles de M. Rauzani ,
rnal'Té le luit nouveau qui ea est le sujet; aussi
M. Vie Blainville , loin d'abanduuner le terrain
sur lecjuel il étoit si avanlai^euseicent placé ,
rassembla toules les preuves pour et ccmlre , les
mit en rep;ard avec bonne toi , ei les donna une
dernière fois à l'article Poulpe du Dictionnaire
des sciences natuivlies.
Nous avons présenlé les principaux travaux
qui ont été publiés dans l'inleulion d'éclairer
l'importanle question des Art^onautes ; nous allons
maintenant entrer dans la discussion entière des
deux opinions qui partagent encore les savans
depuis Aristole.
Les Anciens, qui avoient observé l'admirable
industrie et la savante navi_i;ation du Poulpe de
l'Argonaute , mais qui n'avoient aucuns principes
certains de zooloj^ie , pouvoient croire que ce
Poulpe étoit le véritable artisan de sa lé^^ère et
élégante nacelle ; ils n'ignoroient pas qu'il pou-
voit la quitter pour venir paître, comme ils di-
soieut , sur le rivage; cela leur paroissoit d'autant
plus naturel qu'ils crojoienl cpi'il en étoit de mcnie
pour les autres Mollusques ; les Limaces pour eux
éloient les mêmes animaux que ceux des Colima-
çons , auxquels ils allribuoient la faculté de quitter
à volonté leur coquille : l'art d'observer étoit en-
core dans l'enfante. Quoiqu'elles ne s'étendissent
pas au-delà d'un cercle fort étroit , on a voulu
cependant trouver dans les observations des An-
ciens, des argumens en faveur de l'une et de
l'autre opinion ; mais , comme on le voit , c'éloit
vouloir s'appuyer sur une base bien fragile. Les
observations des temps reculés ne peuvent aujour-
d'hui servir que par leur nombre; nous voulons
dire par là qu'un certain nombre de personnes
ont vu un Poulpe dans une coquille d'Argonaute ;
elles constatent aussi ce fait bien important, que
le Poulpe de l'Argonaute peut (piilter sa coquille,
ce qui nouvellement a encore été observé.
La question en discussion est celle - ci : le
Poulpe de l'Argonaute est-il ou n'est-il pas le
constructeur de sa coquille';' Un certain nombre
de personnes pensent qu'il eu est le constructeur;
et elles ont de leur opinion presque tous les An-
ciens , et plusieurs des zoologistes modernes les
plus illustres. Elles appuient leur manière de voir
sur les faits suivans :
1°. On a vu un assez grand nombre de Poulpes
d'espèces d'iQérenies, constamment dans des es-
pèces dillcrentes d'Argonautes.
2". Ou ne trouve que très-rarement ce genre de
Poulpe sans coquille.
5°. U est contenu dans cette coquille, il est
vrai, sans aucun muscle qui l'attache à lui, mais
avec tant de justesse qu'il reçoit , et garde plus ou
, moins long-temps l'impression des côtes et autres
accidens de la coquille.
4<'' Quand l'animal est contracté, ses bras sont
A R G
reployés régulièrement, de manière à ce que les
ventouses de l'une des paires correspondent aux
tubercules de la coquille.
5°. Le Poulpe de l'Argonaute ne s'attache à la
coquille par aucuns muscles, aussi on n'y remar-
que aucune trace de l'impression musculaire.
6°. Plusieurs zoologistes très-distingués affir-
ment avoir reconnu une coquille d'Argonaute,
dans les œufs du Poulpe.
Il est vrai que toutefois que l'on a trouvé de
nouvelles espèces d'Argonautes avec des Poulpes
dedans, ils formoient eux-mêmes des espèces
distinctes de celle qui a été observée dans la Médi-
terranée. Ce fait a paru d'une grande importance
aux personnes qui croient que le Poulpe est le
constructeur de la coquille. Cette concordance,
comme l'a fort bien observé M. de Blainville ,
prouve que dans la même mer, il y a une espèce
d'Argonaute et une espèce de Poulpe. Si dans un
lieu quelconque de l'Océan on observoit deux
ou trois espèces d'Argonautes, habitées constam-
ment et sans mélange, par deux ou trois espèces
de Poulpes, que le même Poulpe se retrouvât tou-
jours dans la même coquille; c'est alors que le
lait dont il est question prendroit une très-grande
importance, sans pourtant pouvoir à lui seul
décider la (pieslion.
Depuis Aristote jusque dans ces derniers temps ,
on n'avoit pas observé le Poulpe navigateur sans la
coquille de l'Argonaute, on en avoit conclu assez
naturellement qu'il ne pouvoit s'en passer, et par
une conséquence tout aussi naturelle, qu'il en
étoit le véritable habitant. Celle circonstance
étoit une des plus favorables, et qui fouruissoit
un argument très-puissant en laveur de l'opinion
de Linné; mais l'observalion faite par Rafinesque ,
qui a trouvé ce Poulpe dépourvu de coquille , et
qui a fait avec lui le genre Ocythoé parce qu'il
oO'roit des caractères particuliers que Rafinesque
n'a point reconnus pour ceux du genre Argonaute
de Linné, quoiqu'ils fussent cependant les mêmes,
prouve que ce Poulpe peut se passer de coquille.
Ce seroit en vain qu'on objecleroit à cette obser-
vation qu'elle seule ne peut en détruire un grand
nombre de contraires, et que probablement le
Poulpe observé par Raiitiesque avoit perdu sa co-
quille par un accident. Quelle que soit la manièi c
dont il l'a perdue, on n'en conclura pas moins qu'il
peut s'en passer, puisque le naturaliste que nous
citons , l'a vu nageant à la manière des Poulpes
et sans coquille , et sans avoir l'air d'en être plus
incommodé : que l'on compare cela à ce qui
arrive à un Mollusque que l'on prive de sa co-
quille; qu'on le compare même à un Pagure que
l'on arracheroit de sa demeure , on verra que le
Mollusque est voué à une mort certaine, et que le
Pagure n'aura point d'autre soin que de trouver un
abri qui lui est nécessaire pour cacher la partie
postérieure de son corps. L'observation de Rafi-
nesque ne lait que confirmer ce que les Anciens
A R G
avoient dit des habitudes du Poulpe de l'Ai-go-
uaulej ils savoient en edet, qu'il poiivoit quiller
sa coquille à volonlé pour venir paîlre sur le
iiva{;e. Counoissant la manière peu approfoudie
dont les Anciens faisoient leurs observations, on
pouvoil , avec quelque raison , penser qu'ils
avoieut pris quelqu'aulre espèce de Poulpe pour
celui de l'Argonaute j mais aujourd'bui cette
erreur paroît moins probable.
Nous voidi arrivés à un point important de la
discussion j et il faut l'avouer les raisonnemens en
faveur de l'opinion de Linné sont bien foibles ,
tandis que ceux en faveur de l'opinion contraire
prennent une force presque irrésistible.
Toutes les observations faites d'un Poulpe dans
la coquille, ont mis bors de doute ([u'jl n'y est lié
par aucun muscle, qu'il n'y est retenu par aucun
organe. S'il est vrai que le Poulpe est réellement
le propriétaire de la coquille, il présenleroit le
seul exen^ pie d'une semblable anom.ilie : il n'existe
aucun Mollusque ayant une coquille extérieure,
qui ne soit lié à cette coquille par im muscle.
Comment sans cela concevroit-on la sécréiion ré-
};ulière d'une coquille parfailcraent symétrique?
Un accident quelconque, le moindre dérange-
ment de l'animal, détruisant les rapports actuels
de son corps avec la coquille , quels moyens aura-
t-il de se replacer juste comme il étoit , pour
continuer à la former d'une manière si régulière 'i
Mais bien mieux , lorsque volontairement il aura
quitté complètement celte coquille, en supposant
qu'il ait liustiuct de la retrouver, pourra-t-il
s'y replacer avec une telle précision , qu'il soit
impossible d'apercevoir sur elle aucune trace
d'irrégularité ';* Cela nous semble d'autant plus
impossible en raisonnant par anologie, que tous les
autres Mollusques à coquille, quels qu'il soient,
liiissent sur leurs coquilles, qui devient quelque-
fois monstrueuse, des traces indélébiles des clian-
■gemens ou des mutilations qu'ils ont éprouvés.
D'ailleurs pour qu'un ftlollusque puisse sécréter
une coquille régulière, il faut non-seulement qu'il
y soit attaché, mais encore qu'il ait pour cette
s.'crétion les organes propres, les organes sans
lesquels elle ne peut se laiie. Or il est évident
que le Poulpe de l'Argonaute n'a point de man-
teau, ce lait est incontestable j donc il ne peut
sécréter une coquille : il est si évident que la où
un organe manque , ce qui en résulte toujours doit
manquer aussi , que nous niusisloiis pas davan-
tage sur ce point. A ce raisonnement, qui est lié à
ce que la zoologie a de plus positif dans ses prin-
cipes fondamentaux, on opposera en vain que le
corps du Poulpe prend et conserve l'im pression
de toutes les côtes ou autres accidens de la co-
quille , qu'il existe entr'elle et lui un contact si
immédiat qu'il en résulte une sorte d'adbérence ,
nui est bien capable, dit-on, de remplacer celle
d'un muscle , et qui est assez intime pour favoriser
}a sccrétiou de la coquille. JNous répondrons à cela
A R G
^7
que l'impression des côtes de la coquille sur le
corps de l'animal, ne prouve rien dans cette ques-
tion, si ce n'est que le Poulpe est un animal mou;
ce qui vient à 1 appui, c'est que, non-seulement
le corps mais aussi toutes les autres parties prennent
les mêmes im|)ressions, ainsi les bras, suivant leur
position , les ont aussi. Nous avons fait sur ce sujet
quelques expériences , qui feront voir le peu
d'importance que l'on doit attacher à l'impression
des accidens sur le corps de l'animal : nous avons
pris une Aplysie que nous avons introduite dans
une coquille d'Argonaute, elle y est entrée par
son propre poids; nous l'avons placée dans un vase
rempli de liqueur , et nous l'avons ainsi laissée
une huitaine de jours; en la retirant , toutes les
parties qui étoient en contact avec la coquille
avoient contracté une sorte d'adhérance, et
présentoient l'impression des côtes de la coquille
ainsi que des tubercules de la carène. Nous avons
répété cette expérience avec l'animal du grand
l'eigne de nos côtes, ainsi qu'avec celui de l'Ha-
liolide, et elle nous a également réussi.
Le corps du Poulpe a une forme qui n'est, en
aucune manière , en harmonie avec la forme de la
coquille; ce qui le prouve le mieux , c'est le vide
qui exi te à la partie postérieure de la coquille,
vide qu'il seroit impossible à un corps en forme
de sac arrondi de remplir complètement. Ceci
est encore une anomalie des plus surprenantes
pour cet animal , puisque rien d'analogue n'existe
dans un seul Mollusque à coquille externe. C'est
dans cette partie la plus reculée de la coquille
que sont placés les organes essentiels à la vie de
l'animal, le Inie , l'ovaire , les intestins, etc. : ici
rien de semblable. Cet espace vide reçoit les
œufs au moment de la ponte; aussi est-il bien
remarquable , que l'on trouve beaucoup plus de
femelles dans les coquilles que de mâles.
La relation intime qui existe dans tous les
Mollusques entre la forme du corps et celle de la
coquille est telle, qu'elle est devenue une loi,
un principe tellement constant, qu'on ne connoit
jusqu'à présent aucun fait qui soit contradictoire;
le Poulpe de l'Argonaute seroit le seul, mais
comme on le voit, il est loin d'être a^sez constant
()Our servir de preuve. Le principe établi sur tout
ce qui existe sert au contraire de preuve contre le
t'oulpe de l'Argonaute.
Un autre fait montre, comme le précédent,
qu'en admettant que le Poulpe sécrète la coquille
où on le trouve, on est entouré de difficultés
impossibles à résoudie d'une manière satislaisante;
il est relatif a la coloration du Pouljie, tout-à-fait
dilféieiite de celle de la coquille : celle-ci, comme
on sali, est toujours blanche, plus ou moins vitreuse
et transparente selon les espèces. On est forcé
d'admettre dans l'hypothèse, que c'est le corps
du Poulpe qui sécrète la coquille; or ce corps a
une coloration qui lui est propre, il en est de
même, pour la coquille; donc cette coquille
I 3
68
A R G
n'est pas celle du Poulpe. Si nous ne prenions celte
conclusion, il faudroit encore adtnellre une nou-
velle anomalie, et par conséquent la destiuclion
d'un principe fondé sur l'observation de tous les
Mollusques, qui est : que tous les Mollusques à
coquille externe ont celle coquille colorde en
raison de l'organe qui la sccrèle. Nous ne pensons
pas qu'un seul fait puisse être allt'gué contre
cette loi. Ainsi dans l'hypothèse que soutiennent
les sectateurs de Linné , on est forcé de dire : le
Poulpe de l'Argonaute a une coquille, mais il n'a
point d'organe sécréteur qui puisse la former; il
a une coquille dont la forme n'est point une rela-
tion avec celle de l'animal, il a une coquille qui
est blanche et vitreuse lorsque le corps qu'elle
revêt est d'une tout autre couleur. Ne doit-on pas
reculer devant de telles contradictions? Elles
suffiroient pour terminer une discussion zoolo-
gique j il en existe cependant quelques autres non
moins fortes, sur lesquelles il faudroit se résoudre
de passer.
Nous avons vu que la régularité qu'affecte le
Poulpe navigateur dans la manière dont il dispose
ses bras lorsqu'il se conlracle dans sa coquille,
qui est telle, dit-on, que les ventouses de deux
des brus correspondent aux tubercules de la carène
de la coquille, a servi de preuve et d'argument
en faveur de l'opinion de Linné et de ceux qui
l'adoptenl : cependant si quelques observations
sont favorables, d'autres peuvent contre-balancer
cette assertion d'une manière bien puissante, car
en effet, il est rare de trouver deux Poulpes dont
toutes les parties soient disposées d'une manière
semblable par rapport à la coquille. Si on compare
la description des auteurs entr'eux et leurs figures,
on ne trouvera presque aucun accord; il y en a
encore moins si l'on observe par soi-même quel-
ques-uns de ces animaux. Quant à la correspon-
dance des ventouses aux tubercules de la coquille ,
fait qui n'a été observé qu'un très-petit nombre
de fois, il semble qu'on en veuille conclure que
ces tubercules sont sécrétés par les parties de
l'animal qui leurs correspondent. Pour admettre
une pareille hypothèse, il faudroit trouver quel-
que chose de semblable dans d'autres Mollusques
et établir un raisonnement par analogie; mais ici,
comme dans toutes les questions que nons avons
examinées, il n'en existe aucune. Connoît-on un
seul Mollusque dont certains organes sécrètent une
partie de la coquille, tandis que certains autres,
quoique destinés à des mouvemens continuels et
irréguliers, produisent une aulre partie de celte
même coquille':' Et ce qui est plus étonnant, c'est
que ces parties résultant d'organes diUérens soient
tellement unies , tellement fondues , ont une telle
correspondance dans leurs stries d'accroissement,
qu'il soit impossible de les distinguer. Mais ce
qu'il faut admettre , et ce qui est contradictoire
avec toutes les observations sur les Mollusques,
c'ett que des organet etsentielleœent detlinés à la
A R G
locomotion , à la préhension de la proie, et sou-
vent à la défense de l'animal, sont aussi des organes
de sécrétion , et d'une sécrétion admirablement
régulière. Le raisonnement seul, comme on le
voit, peut suffire pour faire rejeter une supposi-
tion si contraire à ce qui est possible ; mais ce qui
doit la détruire entièrement, et ruiner un des
argumens que l'on a crus favorables à l'opinion de
Linné, est le fait du Poulpe de la collection de
M. de Elainville : il manque à cePindividu un
des bras palmés , que l'on suppose être destiné à
la formation des tubercules; on voit que la cica-
trice de cette mutilatiou accidentelle est ancienne;
s'il est vrai que les bras palmés contribuent à la
formation de la coquille, il est évident qu'elle a dû
devenir irrégulière dès l'inslant de la perte d'une
des parties qui la sécrète. Ce n'est cependant pas
ce qui a eu lieu; la coquille est tout aussi régu-
lière : donc les bras ne sont pas des organes de
sécrétion , ils n'ont donc aucune infliieûce sur la
formation des tubercules de la coquille; ce que
déjà nous avions pu conclure par analogie et par
le raisonnement.
JLe Poulpe de l'Argonaute n'est pas lié à »a
coquille par un muscle; il n'est pas surprenant,
disent les personnes qui soutiennent l'opinion de
Linné, que l'on ne découvre sur elle aucune trace
de l'impression musculaire ; cela prouve donc que
la coquille appartient au Poulpe. La conséquence
de ce raisonnement seroit rigoureuse et incontes-
table, si la coquille de l'Argonaute étoit la seule
où le muscle d'altachene laissât aucune trace deson
impression; mais il n'en est pas ainsi : la Carinaire
et en général les coquilles vitreuses , comme celles
desHyales , des Cymbulies, desChodores , etc., et
qui sont, comme tout le monde sait , attachées à rani-
mai par un muscle, n'en oll'ren I cependant point l'im-
pression. Si parmi les Mollusques que nous venons
de citer, il en est quelques-uns auxquels on pourroit,
faute de les connoitre assez, contester l'existence
d'un muscle d'attache, du moins on ne peut leur
refuser un manteau destiné à la sécrétion de leur
coquille. Une circonstance nous porte à croire
qu'il doit en être de même de l'animal inconnu
de l'Argonaute; dans le jeune âge la coquille est
couverte d'un épiderme , ce qui prouve d'une
manière bien incontestable l'existence du manteau :
or le Poulpe de l'Argonaute n'en a point; donc il
n'est pas le véritable propriétaire de la coquille
qu'il habite.
Quelques zoologistes ont prétendu avoir re-
connu la coquille dans l'œuf du Poulpe de
l'Argonaute; si le fait étoit incoateslablement
prouvé , la discussion seroit terminée : mais il y a
une difficulté , c'est que les mêmes œufs examinés
de nouveau n'ont plus ollert de trace de coquilles;
ainsi provenant d'un même individu , pris dans la
même coquille et à la même grappe , les œufs de
ce Mollusque ont servi le pour et le contre dan»
celte question. Plusieurs personnes ont récemment
A H G
observa avec soin de ces œufs, et ils n'ont point
vil de coquille. Ou peut donc aflirmer duns l'état
actuel de nos connoissances qu'aucun observateur
n'a prouvé , par une série d'expériences faites ù
dift'érens âges de l'animal , que la coquille exislal
dès la sortie de l'oeuf. C'est là , mais là seulement ,
que , par des observations biea faites par un
lionime digne de foi , on pourra trouver les élé-
mens nécessaires pour la solution de la question.
Nous pouvons dire que, quand même la ques-
tion au lieu de se résoudre en faveur de l'opinion
de M. de Blaiiiville prouveroit évidemment le
contiaire, nous avons raisonné d'après des bases
fixes, d'après les lois et des principes incontesta-
bles qui découlent de toutes les observations faites
sur les Mollusques : nous avons raisonué suivant
les règles de la logique qui veut que, pour dis-
cuter une telle question, on marche du connu à
l'inconuu; que pour éclairer un point douteux,
on se serve des parties analogues d'une même
Science sur lesquelles on n'a aucun doute, et qu'en
établissant ensuite une comparaison on en tire une
conséquence. Si l'observation directe prouve que
cette conséquence présumable est fausse, c'est
que la science n'aura pas de principes, ou du moins
que ce que nous appelons principes aujourd'hui,
ne le sera plus dès-lors que ce nouveau fait sera de-
venu incontestable. Les adversaires deM.deBlain-
ville n'ont pas le même avantage que luij de
quelques faits contestés, appuyés plus sur des
raisonnemens spécieux que sur l'observation, ils
en ont conclu l'admission d'une chose contraire à
tout ce qui est connu , qui renverse ce que la
science a de plus positif, et sont forcés ainsi de
prendre pour raisonner des bases peu solides. On
ce peut disconvenir que cette marciie ne soit peu
rationnelle.
En conclusion de ce que précède, et dans l'état
actuel de la science, on peut dire que l'animal
de l'Argonaute n'est connu que par les rap-
ports des coquilles. Il y a plus à croire qu'il
doit être voisin des Garinaires que de tout autre
type de Blollusquesj que pour décider la question,
il faut des observations directes et bien faites ,
lesquelles manquent. On ne peut donc devancer
les faits, car ce sont eux qui font la science : le
temps n'est peut-être paséloigné où cette question,
qui touche à ce que la science a de plus certain,
sera complètement décidée.
CARACTÈRES GÉnÉHIQUES.
Auimal inconnu.
Coquille univalve , uniloculaire; involute en-
gainante, subnaviculaire , très-mince, à spire
bicarinée, tuberculeuse, rentrant dans l'ouver-
ture.
Linné et Brugnière son imitateur ont confondu
plusieurs espèces dans une seule , VArgonauta.
argo. M. Lamarck en a distingué plusieurs, et
A R G
^9
quelques autres espèces y ont été ajoutées. M. de
Fcrussac, à son article Argonaute du Dictionnaire
classique d'histoire naturelle , donne la nomen-
claune de sept espèces dont une est douteuse.
JNI. de Blainville, dans le Dictionnaire des sciences
naturelles , donne également sept espèces j mais
comme la synonymie est moins complète , et ses
descriptions plus courtes , il 3' a deux d'entr'ellcs
qu on ne peut rapporter d'une manière certaine à
celles de M. de Ferussac. M. de Blainville dislin •
gue de XArgonauta argo de M. Lamarck les
grands individus de la mer des Indes, qui ne
diderent de ceux de la ÎMédilerranée que par la
taille qui est plus grande, et la forme plus com-
primée latéralement.
Nous ne pensons pas que ces dilTérences soient
suffisantes pour établir une espèce , quand du
reste il y a une identité parfaite pour la couleur,
la disposition des côtes.
Bruguière, comme nous l'avons dit, a confondu "*
trois espèces avec VArgonauta argo. Il ne les a
distinguées qu'à titre de variétés, mais elles sont
assez exactement décrites pour qu'il nous suffise
de les indiquer ici, et de renvoyer le lecteur à
l'article Argonaute du premier volume de ce
Dictionnaire.
La variété A est ï Argonauta argo. Lamk.
La variété B VAigonauta tuberculata. Id,
La variété C VArgonauta nitida. Id.
Nous n'avons pu voir ni connoilre en nature les
autres espèces décrites soit par M. de Ferussac ,
soit par M. de Blainville. Nous étant fait une loi
de ne décrire jamais d'après des figures , nous
nous contenterons d'indiquer ces espèces, parmi
lesquelles nous croyons qu'il existe des doubles
emplois faits sur des variétés d'âges.
1. Argonaute à côies rares. Argonauta rari-
costa.
Blaikv. Dict. se. nat. tom. 43. pag. 21 3.
Argonauta cranchii. LÉach , Philosop. trans.
juin 1817. pag. 2g6. pi. 12. fig. 1—6.
Ibid. Ferussac , Diction, class. d'hist. naU
tom. 1. pag. 552.
Il est à présumer qne cette petite coquille
est trop jeune, pour décider si elle doit faire ou
non une véritable espèce. Elle vient du golfe
de Guinée.
2. Argonaute gondole. Argonauta gondola.
DiLLWïN. Descript. cat. pag. 335.
Ibid. Ferussac , loc. cit. pag. 383.
Argonauta argo. Var. E. Linn. Gmel. Favambe ,
;;/. J.fig. A. 7.
Martini, tab. iQ./îg. 160.
M. Lamarck, comme on le voit par- lasjno-
nymic , ne distingue pas cette espèce de l'Ar-
70 A n G
gonauta tiiberculosa . Nous parlageons complè-
tement l'opinion de M. Lamarck, et nous nous
demandons sur quel caractère de quelque va-
leur on pourroit maintenir celte espèce.
3. Argosacte profonde. Argonauta haustrum.
DiLLwTN. Descript. cat. png. 335.
Argonauta aigo, Var. B. Li.nn. Giiel. Favanne.
pi. 7. fig. A. 3.
Martini, tom. 1. pag. 208. Vie. pag. 221.
fis- 2.
Coquille douteuse, probablement monstrueuse ,
Jnais Irès-raie à ce qu'il paroïl : elle est jaune , ses
oreillettes sont bien développées et son ouverture
est très-ample.
4- Argotaute gondole. Argonauta cymbium.
Lisit. Gmel. pag. ,"568. n". 3.
Ibid. Ferussac , loc, cit.
Ibid. Blainville , loc. cit. pag. 21 5.
Carinaria cynibium. Labik. Artim. s. vert,
tom. 7. pag. 674. n". 5.
GuALTi, Test. tab. iz. ftg. D.
Favakxe, Conch.tab. 'J.Jig. C. i.
Martisi, Co72c7t. tom. i. tab. i&. Jîg. 161,
162.
Cette coqnille est douteuse; quant au genre, ce
n'est point une Carinaire, car son sommet n'est
point tortillé; ce n'est point non plus une Arj^o-
caute. Elle est intermédiaire entre les deux g;enres,
njais appartiendroit cependant à celui-ci de pré-
férence à l'autre.
ARGONAUTIER.
Nom que M. Lamarck avoit donné au Poulpe
de l'Argonaute. T-'oyez ce mot.
ARGONAUTITE. Argonautites.
Wontfort, dans le Buffon de Sonnini ,Sià\iùti^nti
par cette dénomination les espèces de coquilles
iossiles qn'il attribue au genre Argonaute, mais
qui ne lui appartiennent pas. P'ayez Argo-
KACTE.
ARGUS. Argus.
M. Poli dans son magnifique ouvrage ( Testac.
des Deux-Sicil. ) a institué ce genre dans lequel ,
d'après les animaux , il admet les Spondjleset les
Peignes : comme on f.iit entrer maintenant la co-
quille pour quelque chose dans la détermination
des caractères génériques, on n'a pu admettre
dans son entier le genre du savant que nous ci-
tons. Voyez Spondyle & Peigne, où nous don-
nerons de plus amples détails,
A R R
ARION. Arion.
Quelques légères difl'érences dans la poCtion de
l'ouverture branchiale et des organes de lu géné-
ration, ainll que l'existence d'uu pore muqueux
à l'extréuiité postérieure du corps , ont déter-
miné M. de Ferussac à démembrer les Limaces eu
deux genres. Il a nommé Arion celui qui oflie ces
caractères particuliers; ils ont paru insuffisans ,
car le genre dout il s'agit n'a point été adopté.
Voyez Limace.
ARLEQUINE.
On donne ce nom à une espèce fort rare de
Porcelaine, C-)praea hijlrio L. On nomme Habit
d'arlequin ou Fausse arlequine une autre Por-
celaine très-commune et dont les variélés sont
nombreuses, le C\prœa arabica. Voyz. Porce-
laine.
AR.MINE. Arminia.
On ne connoît ce genre de M. Rafinesque que
d'après une très-courle phrase caractéristique qu'il
a donnée dans son Prodrome. Elle est aiusi con-
çue : corps oblong, déprimé; bouche nue , ré-
tractile; les lianes lamelleux ; l'anus à droite. Il
est à présumer que ces animaux avoisinent les
Linguelles de M. de Dlainville et enirent daus la
famille des Pleurobranches; mais il est impollible
avec ce que l'on en connoît de placer conve-
nablement ce genre dans lequel il y a deux es-
pèces. Elles ont éié observées dans les mers de
Sicile. Il faut attendre à leur égard de nouvelles
observations.
ARONDE. Aficula.
Bruguière , dans les planches de ce Diction-
naire, avoit donné le nom d'Hironde à un genre
qui avoit pour type le Mytilus hirundo de Linné ,
autour duquel il avoit groupé d'autres coquilles
analogues que plus tard cependant on en démem-
bra. M. Cuvier donna au même genre le nom
A'Aronde , que M. Lamarck changea pour celui
d'Avicule qui a été généralement adopté. Voyez
ce mot.
ARROSOIR. AJpergillum.
Lorsque'Bruguière traita ce genre dans le pre-
mier volume de ce Dictionnaire , il s'en falloit de
beaucoup qu'il eût toutes les données nécessaires
pour le faire d une mauière complète. Il est vrai
de due que ce savant naturaliste a pris la science
dans un moment où elle étoit encore dans l'en-
fance, comparativement à ce qu'elle est aujour-
d'hui; il faut dire aussi que Brut;uière s'est placé
au-dessus des concli^liologues de son époque eu
modifiant et en perfeciionuant le système de LinuO,
auquel personne n'osoit toucher, et la création du
genre Ariosoii qui lui est due , ainsi que celle d.:
A R R
plusieurs autres , atteste d'une manière Lien
cvidente ce tjue nous venons de due.
Liun($ avoit mal à propos confondu l'Arrosoir
avec les Serpules; Bruguière le reprend avec rai-
son de celle erreur qu'il dtoiî si facile d'cviler
))ar la création d'un f;enre : c'est ce qu'iUil; mais
il éloil biendillicile de le placer convenablement,
et le faux rapprochement que Bruj^uit're en fit est
Lien pard nnable pour le temps où il écrivit. En
ellet, ce };enre se trouve dans sa Méthode parmi
les coquilles unlvalves sans spires réj^ulières , en-
tre les Str|niles et les Siliquaires, avec les ï'issu-
rellcs, les Patelles et les Dentales. M. Cuvier, dans
son Tableau ëlcinentaire des Animaux ( 1795) ,
n'adopia pas l'opinion de Bruguière; loin d'ad-
mettre le genre Arrosoir dans les Mollusques, il
en lit un sous-genre des Sirpules qui fout partie
de la classe des Vers. M. Lamarck au coniraire,
dans s<^ Système des animau.v sans vertèbres ,
publié quelques .innées plus tard, sentit l'amélio-
ration apportée par Bruguière et l'adopta eu lanio-
diCaui. Embarrassé sans doute de placer te genre
convenablement, ne lui conuoissant pas encore
d'affinité avec d'autres espèces, il le jeta à la lin
de ses Mollusques céphalés avec quelques autres
non moin^incertainsque celui-ci. C'est ainsi qu'il
s'est trouvé entre les îjiliquaires 8c les Carinaires.
M. Lamarck ne tarda pas à revenir sur ce genre
et à lui as>igner d'autres rapports, en traitant des
fi'fliles des environs de Paris dans \ti Annales du
Muséum. Il dit à propos du genre Fistulaue
( tome VIT , pag. 426 , 1(306) qu'après avoir j)ris
le tube lestacé des Eistulanes pour la pièce prin-
cipale, il avoit reconnu son erreur; il fut con-
vaincu alors que la véritable coquille de la Fistu-
lane consisloit uniquement dans les deux valves
«ippolées et égales , entre lesquelles se trouve
l'animal , et que le fourreau qui les contient , n'est
qu'un accessoire destiné à former la cavité dans
quelle l'animal doit vivre. Nous allons rapporter
textuellementles deux phrases suivantes de M. La-
marck : elles sont importantes pour décider à qui
apjiartieat cette heureuse idée du' rapprochement
(les Arrosoirs avec les Fistulane». « Je semis en-
» suite, dit M. Lamarck, qu'il en elt de même
» pour le Taret et pour la Pholade, & que ces dif-
» lérens genres appartiennent évidemment à la
» division des coquilles bivaU'es &. équivah'es j
y les tubes enveloppans soit du Taret , soit de la
« Fistulane , soit même de l'Arrosoir, et les pièces
« accessoires des Pholades, étant des objets indé-
» pendans du caractère général qui doit servir
B au classement de ces animaux, et devant seu-
» lement être employés à la distinction de leurs
» genres.
» J'exposai ces considérations dans mon cours
» de l'an 10 (1803) pour redresser les détermi-
ji nations publiées dans mon Système des animaujc
» sans vertèbres , pag. 128 , & j'en fis part à ceux
» de mes amis qui s'intéressoient à ces objets. »
A R R
71
A la page suivante , 31. Lamarck ajonfe , après
avoir comparé les Fisiulancs avec les Tarets : « Les
)) valves sont ordinairement libres, et ne tiennent
» nullement au fourreau ; quelquefois cependant
» l'une d'elles adhère au fourreau et même sert a.
>■> le compléter d'un côté, de sorte qu'elle en fait
>i partie; quelquefois enfin l'une et l'autre valve
)' sont incrustées dans le fourreau et enjont par-
» iie comme dans l'Airosoir. »
Ce fut donc en 1802, l'année qui suivit celle de
la publication de son s_ystème, que Lamarck pro-
fessa et répandit parmi ses amis l'opinion qu'il avoit
qu'il falloit rapprocher les Arrosoirs des Fistula-
ccs et les jilacer conséquemment parmi les co-
quilles bivalves régulières. 11 ell bien évident d'a-
près cela, qu'à M. Lamarck apparlient le mérite de
cetingénieux rapprochement et uonàM.deRoissy,
comme l'ont prétendu quelques personnes et tout
nouvellement encore. M. de Roissy en eOet ne
publia qu'en i8o5 la suite du Bujfon de Sonnini ,
partie des Mollusques, ouvrage dans lequel lut
adoptée pour la première fois l'opinion de M. La-
marck , et appropriée à un système complet. Aussi
M. de Roissy, se conformant aux idées de M. La-
marck , plaça Je genre qui nous occupe entre les
Fislulanes & les Tarets.
Quelques années après , IM. Lamarck rangea les
Arrosoirs dans sa famille des Pholadaires , insti-
tuée dans sa philosophie zoologique ; elles se trou-
vèrent en rapport avec les l'holades , les Tarets
et les Fislulanes. Quelques-unes des coquilles de
ce dernier genre avoient été remarquées par M.
Lamarck , dans les Annales du Muséum , comme
nous l'avons vu précédement; il avoit observé
qu'une des valves est libre dans le tube , tandis
que l'autre eu fait partie et y est fixée. Ces coquilles
Jevinrent le motif d'un d'un nouveau genre in-
termédiaire entre les Fislulanes et les Arrosoirs,
et il leur donna le nom de CUwagelle. ( Voyez
ce mol.) Ce genre fut publié dans l'Extrait du
cours, placé dans la famille des Pholadaires entre
les Fislulanes et les Arrosoirs. Les rapports de ces
genres furent dès-lors fixés , car presque tous les
zoologistes les adoptèrent. Il faut en excepter ce-
pendant M. Cuvier qui, conservant sa première
idée, la reproduisit dans le règne animal. Sans
doute jusqu'au moment où l'animal de l'Arrosoir
sera connu , ce qui ne tardera pas à ce que nous
pensons, il restera du doule fur le rang qu'il doit
tenir dans l'échelle organique; ce qui augmente
ce doute encore, c'est la manière dont l'Arrosoir a
été figuré plusieurs fois par des auteurs dignes de
croyance. Ils ont fait voir le tube se terminant
postérieurement par une pointe très-aiguë, tor-
tillée et adhérente aux corps sous-marins. Celle
pointe n'a aucune ouverture. Si le fait efl vrai &
qu'il se vérifie, l'opinion de M. Cuvier & son rap-
prochement avec les Térébelles seront confirmés;
dans le cas contraire, ce seront les erremens de
31. Lamarck qui prévaudront. Il est peu proba-
72 A R R
Lie que ropinion de M. Cuvier se vérifie jamais ,
puisque M. Savigni a trouviî dans la mer Rouge
une très-belle espèce d'Arrosoir dont le tube reste
toujours ouvert et libre par son extrémité posté-
rieure.
Comme on doit bien le penser, M. Lamarck con-
serva sa manière de voir dans sou dernier ouvrage.
MM. de Ferussac , de Blainville et Latreille l'a-
doptèrent et la modjtièrent uu peu , comme nous
le verrons en traitant de la famille des Tubico-
L'es (^rojez ce mot), que M. Laraarck a créée
pour séparer les Arrosoirs et autres genres analo-
gues pourvus d'uu tube, des Piiolades et des
Gastrochènes.
Les caractères assignés à ce genre par Bru-
guière étant incomplets, voici de quelle manière
ils doivent être exprimés pour êlro en harmonie
avec les connoissuuces actuelles.
CARACTÈRES GÉnÉrIQUES.
Animal inconnu.
Coquille bivalve, régulière, beaucoap plus
longue que large, ovalaire , à crocliels saillans
t't slriés, fortement bâillante , saillaule en dedans
du tube et portant deux impressions musculaires,
obliques, presqu'en forme d'un 7 et bien symé-
triques de chaque côié des crocbets. Bords des
valves complètement adhérens à la partie anté-
rieure d'un tube calcaire conique, claviforme,
vn peu irrégulier, ouvert postérieurement à son
extrémité, atténuée et terminée antérieurement
par un disque convexe dont la base est entourée
d'un rang de tubes serrés et le plus souvent fort
longs, et lui-même percé d'un afl'ez grand nombre
(îe trous ronds, placés irrégulièrement autour
d'une rimule centrale dont les bords sont saillans
en dedans.
Pour compléter autant que possible les carac-
tères de ce genre , nous avons sacritié un bel in-
dividu de l'Arrosoir de Java de notre collection ,
nous l'avons caCTé au-dessous de l'insertion des
valves , et nous avons reconnu qu'elles ont un
bord saillant en dedans. Les crochets des valves
bombés en dehors sont remplis d'un matière cal-
caire qui couvre aussi les bords cardinaux , de
sorle qu'il est impossible de s'assurer s'il y a eu
une charnière articulée avec un ligament. C'est
de chaque côté des crochets èi placées bien fymé-
triquement que fe remarquent deux petites im-
pressions mufculaires, une dans chaque valve,
étroites, recourbées postérieurement de manière
4 représenter affe? bien un 7 de chillVe juu peu
grossier. Nous n'avons vu aucune trace d'impres-
sion palléale échancrée postérieurement, indi-
quant l'exiftence des siphons.
Si l'analogie ne guidoit un peu , on seroit fort
embarrall'é de savoir comment se fait l'accroifl'e-
ment du tube de l'Arrosoir et surtout de son dis-
cjue. Oa sait que le Taret et quelques cfpèce? dç
A R R
Fistalanes ne ferment leur tube antérieurement
que lorsqu'ils ont pris tout leur accroissement ; il
est très-probable qu'il en est de même pour les
Arrosoirs qui développent leur tube et la coquille
qu'ils portent sur le dos, et qui ne les couvre pres-
que pas , que lorsqu'ils sont parvenus à un certain
âge j celle coquille elle-même est alors fixée dans
le tubej l'animal devenu immobile quant à toute sa
malle n'augmente plus son tube que dans les pro-
portions que permet le développement de ses par-
ties antérieures, sur lesquelles se moule cette sorie
de corolle qui bien probablement est membra-
neuse , ou carlilagineuse au moins dans son disque ,
avant d'être calcaire et parfaitement solide. A
quels organes les tubes du disque donnent-ils pus-
sage':* A quel usage est destiné la rimule du cen-
tre.'' La seule connoissance de l'animal pourra
faire répondre d'une manière satisfaisante à ces
questions, qu'il seroit oiseux de chercher à ré-
soudre par des hypothèses.
Bruguière a décrit deux espèces de ce genre à
l'article Arrosoir du premier volume de ce Dic-
tionnaire, ce sont les Arrosoirs de Java et de la
Nouvelle-Zélande , à la dcfcription defquelles
nous reuvoyonsj depuis quelques autres espèces
ont été découvertes. Nous allons en doqper les ca-
ractères distinlifs.
I. Arrosoir à manchettes. AspetgiUum çagi-
nlfènim. Lamk.
A. vaginâ longissimâ , subarliculatâ , ad arti-
culas raginisjbliaceis auctà j finibria disci anttci ,
breçissiinâ ; rimula niagnâ , subcentrali , tubu-
lis minimis, recurfisj parliiii tectâ.
La3Ik. Anim. sans vert. tom. 5.pag. 43o. n°. a.
Sayicbt, Grand Ombrage de /a Coniiss. d'Egyp.
part, d'hist. nat. pi. 'jo.Jig. gi • a, 99.
Nous ne croyons pas que la figure de Lister se
rapporte à cette cspçce comme l'a cru 31. La-
marck, il est vrai, avec quelque douie; elle a
bien plus d'analogie avec l'Arrosoir de Java , a
laquelle Bruguière la justement rapportée. L'At-
rosoir à manchettes elt une coquille très-belle et
très-curieuse , elle acquiert une longueur fort
considérable. M. Savigoy , d'après ce que dit
M. Lamarck, en auroit rapporté des morceaux
de plusieurs pieds de longueur. L'individu qu'il a
figuré dans l'ouvrage que nous avons cité est long
de huit pouces et demij il se lermine antérieure-
ment par un disque hémisphérique dont la baie
est fornjée par un rang circulaire de tubes placés
les uns près des autres, d'une médiocre lonj/iieur.
Il 1 . o '
mais plus liings cependant que ceux qui couvrent
toute la surface du disque. Celui-ci , d'après la
figure de M. Savigny , seroit dépourvii de la fente
nmulaire, mais elle existe cependant duus deu<
individus que nous avons vusj elle étoit en partie
cachée par un grand nombre de petits tubes subr
capillaires ,
A R R
capillaires, courts et obliques, disposés de ma-
nière à se croiser sur la fente et à la cacher pres-
qu'entièrement; son absence nous auroit d'aulaut
plus surpris que nous avions remarqué qu'elle est
toujours dans des rapports déterminés avec les
valves de la coquille. Au-dessous du disque se voit
iusérée dans le tube une petite coquille bivalve,
ovalaire, saillante, et autour d'elle, une impres-
sion tnani^ulaire , sinueuse à son bord postérieur;
celte impression réunie à celle de l'aune coié pro-
duit une fii^ure en ibrme de losange ; elle se dessine
en creux eu dehors et elle est fort saillante en de-
dans. An-dessous de l'impression le tube se rétré-
cit sensiblement, et reste cvliudrique dans pres-
que toute son étendue, en diminuant un peu ce-
pendant vers l'extrémité postérieure : celle-ci se
termine d'une manière des plus singulières; elle
s'évase en entonnoir dont les bords sont élégam-
ment plissés et dentés; dans ce premier, s'en
insère un second un peu plus grand, et dont les
dentelures sont plus profondes; dans ce. second
un troisième , quelquefois jusqu'à cinq et même
davantage à ce qu'il paioit. Ces entonnoirs s'élar-
gissant successivement, et le dernier présentant
1 ouverture ovalaire du tube, ne pourroit-on pas
trouver dans ces sortes de manchettes, de Tana-
ijgie avec les cloisons quelquefois très-nombreu-
ses et perforées que certaines Fislulanes font à
l'intérieur de leur tube , et à la même place que
dans celte espèce d'Arrosoir':*
Un fait qui nous paroît des plus inexplicables
dans l'état de nos connoissances sur les Mollus-
ques , qui est encore plus inexplicable , en admet-
tant que l'animal de l'Arrosoir est un chétopode ,
est relatif à l'existence d'une cloison complète ,
soudée à l'intérieur du tube, vers le tiers anté-
rieur de la longueur. Celte cloison, quoique cri-
blée de petits trous , rendroit dillicile à compren-
dre la formation de la partie postérieure du tube ,
sans laquelle l'animal ne pourroit se développer ,
si on ne supposoil que cette cloison n'existe qu'à
certaine époque de la vie de l'animal , car lou»
les individus ne la présentent pas. Nous en avons
vu deux dans la collection de M. le duc de Ri-
voli , et ils n'en ont pas la moindre trace. Le lest
du tube est solide et assez épais pour permettre
quelquefois à certains vers marins de le rouger et de
le dédoubler pour ainsi dire, ce que représeuleut
sans doute les figures 96 et 97 du grand ouvrage
d'Eg3'pte.
a. Arrosoir agglutinant. Afpergillum aggluti-
nons. Lamk..
A. vaginâ rectâ , subsymetricâ , aliquantisper
varie cuwd ; corpora aliéna agglutinante jfim-
bnà disci regulari , magnâ , infundibulif'ormi j
disco hemisphenco; tubulis inininiii irregiilariter
dispositu i riniulà subcentralt. Lamk. loc. cit.
Histoirs Naturelle des Vers. Tome II.
A R R
•yS
Si l'on compare notre phrase caractéristique à
celle de M. Lamarck, ou sera bien étonné, saiM
doute, de la grande dilférence qu'on y remar-
quera; cela tient uniquement à ce que M. La-
marck a fait celle espèce avec un seul individu
gêné dans son développement et avorté pour ainsi
dire, qui appartient à la collection du Muséum,
tandis que nous le rectifions sur deux beaux indi-
vidus de la collection de M. de Rivoli, et un troi-
sième de la même collection , semblable et même
plus irrégulier que celui du Jardin du Roi.
L'Arrosoir agglutinant a un lube droit, régu-
lier , subsymétrique, enllé en massue antérieure-
ment, atténué et ouvert postérieurement; la
masse antérieure avant de se terminer se rétrécit
un peu et elle donne naissance à un disque dor.t
la base , comme dans tous les autres Arrosoirs , est
entourée d'une sorte de corolle formée de tubes
assez longs ; ici ils forment une sorte d'en lonnoir par
leur disposition oblique ei rayonnante. Le disque
central est parfaitement circulaire; il est hérissé
de tubes très-petits, grêles, peu saillans , peu
serrés et irrégulièrement disposés. La rimule est
subcentrale, médiocre : ce qui nous a paru très-
remarquable dans celte espèce, c'est la manière
dont les valves s'insèrent sur le dos du lube; ellen
sont petites, saillantes, réunies et confondues par
le bord cardinal , ce qui donne à leur ensemble la
forme d'un cœur de carte à jouer, dont la pointe
dirigée en avant se confond avec le lube, tandis
que tout le reste du contour, saillant, se dessine au-
dessus d'un petit enfoncement qui pénètre au des-
sous des valves et les isole pour ainsi dire sur une
sorte de pédicule qui leur sert de soutien. L'im-
pression de ses valves est beaucoup plus bas sur
le lube en dessous du disque que dans les antres
espèces du même genre. Dans les individus irré-
guliers ou chargés d'une grande quantité de sable,
on voit plus dillicilement celte disposition des vaU
ves dont nous n'avons pu apercevoir de traces sur
les deux individus que nous avons vus; ils présen-
tent du reste assez de diflérences pour les sip^naler
ici , ils sont contournés sur eux-mêmes , terminée
en massue, mais cette massue n'est pas couronrée
régulièrement , le disque est ovale, il manque
même presque tout-à-fait dansi'iudividu de M. de
Rivoli; les tubes de la base sont placés irrégulière-
ment, inclinés diversement et implantés sur la mas-
sue au-dessus du rétrécissement; l'endroit de ce
rétrécissement est toujours dépourvu de corps
étranger. L'individu du Muséum vient de la Nou-
ve.le-Hollande, d'où il a été rapporté par Péron
et Lesueur ; il a soixante-douze millimètres; il
est tout couvert de sable, de fragmens de cc-
quilles , de madrépores , etc. Les trois individus
deM. de Rivoli sont moins chargés de corps étran-
gers , surtout ceux qui sont réguliers : l'un d'eux
est presque nu, l'autre est couvert de sable sans cc-
quilles. On n'en connoit pas la patrie : le plus
grand a plus de douze ceniimèires de longueur.
K
74 ART
Nous pri'siimons qu'il sera ne cessai rc âr' disiinjinci-
i:onime rspccc , les individus iri'c^gulicrs que Caule
de mt'ii'riaiix siiiïisans iiuus avons n'unis.
Il y a environ une année que ]M. llœninnlians
de Crofeld communiqua aux amalcuis d'iiisloire
iialureile la figuie el une courie description n une
espèce d'Arrosoir Irouvde fofnie aux environs de
liijideaux. Quelques doutes s'élevèrent pour con-
tester l'état fossile de cette coquille, mais depuis
sa pul)lication M. lloeninj^lians étant venu à Paris ,
il nous a été possible de prendre de nouveaux
renseiffuemens de cet estimable savant. Il nous a
assuré plusieurs fois qu'il ne doutoil tn aucune
laçon que l'Arrosoir en question ne fîit parfaile-
ineul fossile. Lesdoulcs devroient encore beaucoup
diminuer : si les caractères donnés à celte espèce
sont bien ceux qui lui conviennent , ce seroil une
espèce vraiment distincte , puisqu'elle offViroit
l'exemple unique jusqu'à présent d'avoir le dis.juc
dépourvu de fissure; elle présenterait encore cela
de particulier d'èlre aj^jjlulinant; non-seularaeni
sur le tube, mais encore sur le disque. Ce qui ofire
un caractère non moins important que le pre-
mier.
N'ayant point celte coquille sous les yeux,
nous nous conlenlerons de l'indiquer par le nom
et la phrase caractéristique de M. Hœiiinghans.
Arrosoir de Léognan. Aspergillum Leogna-
niiin. Hœning.
A. vaginâ suhchifatâ; corpora alicna agglu-
tinante ; disco tuhulis fi-equentibus echimito ,
etiarn corpora aliéna agglutinante , fimbriâ et
Jissurâ desiituto.
Le tuyau et le disque sont recouverts en plusieurs
parties de sable et de poli i cailloux. Tout le tube
est rempli de sable semblable à celui de Léof;nan ,
localité des environs de Bordeaux oii l'on trouve
lin srand nombre de beaux fossiles.
Avant de lerminer ce qui a rapport aux Arro-
soirs , nous dirons que nous avons observé dans
l'Arrosoir de Java, que les tubes de la circonfé-
rence du disque se bifurquent à une certaine
époque de leur accroissement, et que plus tard, en
s'alongcant davantage , chacune de ces bifurca-
tions se divise elle-même en deux tubes plus
wrèles. Nous avons trouvé une première bifurca-
tion dans l'Arrosoir agglutinant, et nous n'avons
pas vu le même fait se répéter dans les auires
espèces du même genre.
ARTHÉMIDE. Arthemis.
Nom que M. Poli {^Test. ulrius Sicil.) a donné à
un genre de Mollusques bivalves, etcru'il introduit
dans sa quatrième lamille. Ce genre est proposé
potir une seule espèce des V'énus de Linné et de
Bruguière , qui a été comprise depuis, par La-
marck, dans son genre Cythérée , sous la dé-
nomiu.i.lion de Cjfhcrca exolcta. M. Oi.J;en a
ART
ndopl^' le j'cnre dont il est ques'ion , tandis qiis
-M. !Méj;er!c lui a donné le nom d'Orhiciilc' ^ ce qui
porieroil indubilablemcnt à commettre quelque
erreur, puisque ce nom a é(é aussi employé par
M. Lamarck pour des coquilles fort difiérenles.
Les autres coquilles du genre Cytliérée que
M. Poli a connues étoicnt rangées par lui dans sou
genre Callisla. Ployez ce mol et (^rTBÉnÉK.
ARTIIÉMIDERME. Aiihemiderma.
D'après le principe éiabli par M. Poli pour la
dénomination des genres de coquille, ce nom
s'applique aux coquilles du genre Artbémide.
Voyez ce mot et Cttbébïe.
ARTICULATIONS.
Ce mol s'emploie de deux manières dans la classe
des Millufques ; dans ceux qui sont acéphales et
pourvus de deux valves , on dit que ces valves
sont articulées par la cliarnière , et celle articu-
lation est ginglymoidale. Dans les Mollusques
céphalés, on ne trouve de coquilles arliculées
([ue dans le.s Céphalopodes dont les coquilles sont
formées de loges superposées dont les bords sont
tantôt simples, tantôt plus ou moins sinueux ou
même lasciniés pr(>lbndément , comme dans les
Ammouiles, etc. Cette articulation est immobile ,
elle est par conséquent .«ynarlbrodiale. T'^o^ez
CoQtJILLE et MoLLVSQDE.
ARTICUi.INE. Aniculfna.
Petit genre proposé |)ar M. d'Orbigny fils,
dans la familb' des Agalhislègues qui fait partie
des Céphalopodes foiaminifères. {31é/?i. sut les
Céplial. Ann. des scicnc nat. /am'icr 1826. ) I-rs
coquilles qui le eoiistiluenl sont microscopiques,
et assez rares'. Elles présentent cela de singulier
de commencer par un pelolonnement semblable
à celui des Triloculines , puis d'abandonner ce
mode de développement, el de projeter plusieurs
loges en ligne droite. Cette circonstance qui ne
se rencontre dans aucune coquille de la même
famille méritoit bien l'élablissememenl d'un
genre, et cela devenoit d'auLani plus raisonnable,
qu'un autre caractère d'une assez grande impor-
tance ajoutoit de la force au premier ; toutes les
Mdioles oui l'ouverture garnie d'une dent plus ou
moins saillante qui en partage l'entrée, ici l'ou-
verture est bordée d'un bourrelet assez éjiais ;
elle est ronde, parfaitement entière et sans
dents.
CARACTÈRES gÉ.NÉRIQUES.
Loges opposées et pelotonnées sur (rois côtés;
laissant à un certain âge ce mode d'accrois-
sement, et projetant une à trois loges cylindri-
ques sur l'axe primitif; ouverture ronde, margiiiée,
sans dents.
A B T
RI. d'Orbigny n'a fait conncîlrc ou plutôt u'a
indifiiiû qu'une seule espèce dans son geiue
Artitulioe. Les leclieixhes nombicuses (jue nous
avons lailes dans les sables des en\ ii"oris de
l'aiis où il l'a découverte, nous l'a piocuice ain.-i
iju'une autre qui en e»t as^e^ voisine; tlics vien-
nent toulcj deux de Gri^ntu.
I. AiXTicuLiNE él^eaate. Aiiiculina nitida.
d'0»B.
A. testa e/ongatâ , coriicci , rectâ , eleganter
striatâ y stnis longitudinatibus ^ ujjicc niinimo ,
tnlobato ; articiilis tribus. Non.
U'OnciG.NY, Mtm. sur les Céi:lial. (^Ann. dc.<
iKienc. nat. mars 1826. pag. 3oo. ). Modèles ,
i". livrais, n". 22.
M. d'OrbJgny a vu cel te coquille moins avanc(je
que nous dans son développeniont ; sur le sommcl
pelotonné et trilobé il ne plaie que deux lo};,es ,
l'individu que nous avons en a Iroisl.ieudislincles.
Cletle coquille microscopique e^t droite , co-
nique, obtuse au sommet, (^e sommet est com-
pc>sé de trois loj^es apparentes pelotonnées sur
trois colés; sur l'ouverture de la troisième loge,
se placent perpendiculairement et dans l'axe pri-
niitil'de la coquille, deux ou trois loties ovalaires
très-distinctement séparées par un étranglement,
tellement que sans l'enrouleaient du sommet , on
prendroit cette coquille pour une Nodosaire.
Tonle la coquille est éléf;ammeut et linemenl
siriée longiludinaiement; elle se termine à la
partie antérieure par une ouverture ronde asse/
grande, bordée d'un bourrelet lisse torlemeni
jenversé en dehors.
Fossile it Grignon.
a. ARTicvhiïi'Eatqaée. Articiilina tijr:uata. Nob.
A- testa elongatâ, subcylindricà, arcutà , sLriis
longiludinalibus omatà ; apice mugrio , obtuso ,
tnlobato; articulis duobus.
Peut-être celte coquille n'est-elle qu'une va-
riété delà précédente, elle s'en distingue cependant
par plusieurs caractères qui nous ont semblé sufli-
lans pour la séparer; elle est arquée , subcylin-
dracée, c'est-à-dire que le sommet a un diamètre
presque égal à celui de la dernière loge: ce som-
met est beaucoup plus gros que dans la première
espèce; il présente bien distinctement trois loges
dunt la plus interne est lisse ; la dernière est
pourvue d'un petit bourrelet marginal sur lequel
s'insère la loge qui suit : la dernière est la plus
grande , elle se termine par une ouverture plus
petite que dans l'autre espèce , elle est bordée é'un
bourrelet beaucoup plus large. Les stries dont
cette coquille est converte sont semblables à celles
de la précédente : quoique n'.iyant que deux
loges , elle est pourtant de la même grandeur.
Fossile de la même localité.
A S I
7S
ARTOLONE. Artolon.
Il est fort diflicile de décider si ce genre que
Montl'ort décrit avec assurance appartient aux
Mollusques on aux Annélides; comme il n'a pas
été retrouvé depuis, il est impossible de se iixcï
à son égard, ce qu'in dit l'jiuleur étant fait pour
jeler plutôt dans l'embarras que pour en faire
sortir. jNous abandonnons ces genres incertains
jusqu'à de nouvelles observations , ne voulant
pas à toute forcey trouver ce qui n'y est proba-
blement pas.
ARVAN.
Cette coquille, fort singulière, qu'Adnnsrn
{Voy. au Sénég. tab. ^./ig. 4.) a rangée dans si n
genre Vis , a reçu de lui ce nom. 11 est à présu-
mer que celte coquille , dont l'ouverture est
entière, seulement largement évasée .î la base,
u'appartieiit pas à ce genre , mais enlreroit bien
plutôt dans les Tiirritelles , dans la section des
Proto de M. Uefrance. f^oyez Proto et Tobri-
TELLE.
ARYTHÈNE. Afythcena.
M. Oiken donne ce nom sans aucune nécessité
à un genre établi Lien long-temps avant par Bru -
guière , celui qu il a nommé Arrosoir, et qui a été
adopté sous ce nom par tous les zoologistes fran-
çais. (]ependant cette dénomination du zoolo-
giste allemand a été préférée par i\]i\J. Scliweigger
et Goldiuss. Ce seroit à tort que l'on suivroit un
lel exemple, car on arriveroit à ignorer le pre-
mier auteur d'un genre, en substituant ainsi un
autre nom à celui qu'il a donné, et ce nom fût-il
mauvais seroit eucore préférable à celui bien
meilleuv qu'on voudroit lui substituer. Voyez
Arrosoir.
AS IP HONG n RANCH ES. Asi phonobran -
chiata.
Deuxième ordre des Mollusques paracéphalo-
pliores dioiques du Système de Malacologie de
M. de Blainville. Cet ordre correspond a une
partie des Tracliélipodes pbytipliages de M. La-
marck, et assez bien aux Pectinibranohes tro-
choides de M. Cuvier. Caractérisés aussi bien
d'après les organes de la génération que de ceux
de la respiration , les Mollusques de cet ordre
étant dioiques , comme les Siplionobranches
( l'oyea ce mot), ont dû, par ce rapport bien
naturel , les suivre dans l'ordre méthodique ,
mais y constituer un ordre facile à distinguer par
le manque de siphon branchial à l'animal, et de
canal ou d'échancrure à la base de la coquille ;
ainsi presque toutes les coquilles à ouverture en-
tière sont placées dans cet ordre, excepté celles
qui, comme dans les Hélices, par exemple, appar-
tiennent à des animaux hermaphrodites. M. de
blainville a caractérisé de la manière suivante
K a
76 A S T
l'ordie des Asiplionobranches. Les organes de
la resplialioii const;imment formds par une ou
deux l)ia n filii es pcclinii ormes, siluces oLliqiiemenl
sar la partie aniijrieure du dos, et coiUenues daus
une cavité dont la paroi sup(5rieure ne se pro-
longe pas en tube, mais qui offre quelquefois un
appendice ou lobe inférieur qui en remplit l'of-
fice. Coquille de forme exlrêmement variable;
lutrerlure constamment entière, et toujours com-
piélement operculce, c'esl-à-dire fermée par un
opercule corné, et le plus souvent calcaire, pro-
jjorlionuel à cette ouverture.
M. de Blainville a formé dans cet ordre les
cinq familles qui suivent et auxquelles nous ren-
voyons : elles sont établies principalement d'après
la forme de i'onverlure de la coquille : l° Gonios-
toines; 2°. Cricostomes; 5". Ellipsostomes; 4°. Hé-
micyclosioœes; 5". Oxj'stomes. /-'oyez ces mois.
ASPIDOBRANCIIIATA.
M. ScLwei^ger a donné ce nom à un groupe
de Mollusques qui, excepté le genre Ombrelle
qu'il y a ajouté , cortespond aux Scutibrancbes de
I\I. Cuvier. Voyez Scutibranches.
ASTACOLE. Astacolus.
Petit genre établi par Montfovt {^Conch. syst.,
ton). 1 , pas^. stj2), pour le Nautilus crepidulus
de Ficbtelj il nous semble que cette coquille doit
faire partie des Cristellaires. i^Voyez ce mol ).
ASTARTÉ. Astarte.
La justice vent , quand un genre a été proposé
par deux auteurs, que ce soit l'anlcriorilé qui
décide lequel des deux noms on doit [iréférer.
D'après ce principe , nous n'hésitons pas d'adop-
ter le nom d'Astarlé donné par M. Sowerby, et
non celui de Crassine que M. Lamarck a proposé
plus tard. C'est en 1816, dans le Minerai con-
clwlogy, que ce genre fut proposé pour la pre-
mière fuis. M. Lamarck, comme nous venons de
le dire, l'adopta en lui donnant le nom de Cras-
sine. Nous ne savons d'après quels rapports ce
savant rangea ce genre dans sa famille des Nym-
phacées tellinaires, non loin des Donaces et après
les Capses , avec lesquels il n'a qu'une analogie
éloignée. Cette opinion est cependant plus ad-
missible que celle de M. de Ferussac qui, dans
.ses tableaux des animaux mollusques, l'ait de ce
genre et des Crassalelles, une famille qu'il range
dans son système , non loin des Arches et des
Moules; mais depuis, M. de Ferussac, dans son
• article Astauté du Dictionnaire classique d'His-
toire naturelle , a reconnu son erreur, et il con-
vient que les coquilles de ce genre ont plus de
rapports avec les Vénus qu'avec toute autre.
M. de Blainville partage la même opinion; il va
même plus loin , car pour lui les Astartés sont
de véritables Vénus , dont il fait , dans ce grand
A S T
genre , une peûie section caractérisée principale-
ment d'après l'impression palléale simple.
M. Latreille a suivi presque complètement la
manière de voir de M. Lamarck; le genre qui
nous occupe fait partie de la famille des ïelli-
nides {^foyez ce mot), où, accolé aux genres
Corbeille, Lucine et Loripes, il fait un petit
groupe dont les élémens ont besoin d'être exa-
minés avant qu'on adopte définitivement leur rap-
prochement. De ces diverses opinions, celle qui
nous semble la plus convenable , est celle de
M. de Blainville, en la modifiant un peu , c'est-
à-dire en conservant le genre Astarlé, dont l'aui-
mal n'étant pas connu ne peut être définilive-
raen; admis ou rejeté, et en le plaçant dans la
famille des Conques immédiatement après les
Vénus. Il est à présumer que ceci éprouvera ce-
pendant des changemens par la suite , parce que
bien probablement l'animal des Astartés est sem-
blable à celui des Vénus; on est conduit à le peu-
ser par la grande analogie qui existe entre les
coquilles des deux genres et la manière insen-
sible dont se fondent leurs caractères. Nous allons
d'abord donner la phrase caractéristique de
M. Sowerby, avant d'entrer dans la comparaison
que nous voulons en faire avec celle des Vénus.
CARACTÈRES GÉSÉRIQCES.
Coquille suborbiculaire, souvent transverse,
équivalve, inéquilatérale : charnière ayant deux
fortes dents divergentes sur la valve droite; sur
la valve gauche une seule dent, et à côté une
autre obsolète. Trois impressions musculaiies sur
chaque valve; deux latérales, oblongues, sim-
ples; la troisième très-petite et postérieure; liga-
ment externe.
Quant aux formes, on sait que les Vénus les
affectent presque toutes, il y en a d'orbiculaires,
de transverses, etc.; elles sont tontes équi valves
et presque toutes inéquilatérales. La charnière est
aussi très-variable; quelques espèces ont trcfs
dents à une valve, quatre à l'autre; d'autres ont
trois dents à chaque valve, c'est le plus grand
nombre; quelques autres en ont trois d'un côté
et deux de l'autre; on en trouve aussi qui n'ont
que deux dents à chaque valve, et plusieurs qui
avoisinent les Astartés qui ont une de ces deua
dents ordinairement avortée. La troisième impres-
sion musculaire dont parle M. Sowerby, se re-
trouve sans exception dans toutes les Vénus , les
Cythérées, les Vénéricerdes, etc.; elle indique
l'endroit où s'attache le muscle rétracteur du pied.
Un autre caractère, qui a cependant quelque
va4eur, et dont M. Sowerby n'a parlé que dans
ses observations générales ( the Gênera of récent
andjbssil shells , n'^ 4-)^ pd' ^'re pris de l'im-
pression du manteau; elle est toujours simple
dans les Astartés; elle ne présente postérieure-
ment aucune sinuosité. Cette siauosité est pro-
A s T
duiie par l'insertion d'an muscle aplati , le ré-
tracteur des siphons : l'exisieuce de l'un entraîne
nécessairement celle de ceux-ci. Ce caiacUic
seroit des plus coucluans, si l'on n'avait la certi-
tude que les siphons peuvent exister ainsi que
leur muscle rdtracteur, sans laisser sur la coquille
la moindre trace. Les Iridines en donnent la
preuve convainquante et les Vénus elles-mêmes.
Si dans quelques espèces, celte impression si-
nueuse est très-profonde, on peut en trouver où
elle l'est beaucoup moins, et établir une série
où on la voie diminuer insensiblement d'étendue,
et enfin disparoitre complètement. Plusieurs des
espèces où elle n'e.xiste plus ne sont pourtant pas
des Astartés, puisqu'il y a trois dénis cardinales
à cbaque valve. On pourrait conclure de là ,
comme l'a fait M. de Blainville, que le f;enre
qui nous occupe ne devroit pas être adopté; c'est
aussi ce que nous ferions, s'il n'avoit aajhcies
particulier, s'il n'étoit épidermé , et enfin si l'on
en connoissoit l'animal et qu'il fût semblable à
celui des Vénus : jusque là nous croyons conve-
Doble d'admettre ce genre provisoirement.
On ne compte encore qu'un petit nombre d'es-
pèces vivantes d' Astartés. Il y en a davantage de
fossiles , elles viennent surtout d'Angleterre dans
les terrains tertiaires. M. Lajoukaire, dans nne
notice insérée dans les Mémoires de la Société
cChistoire naturelle , en a fait connoître d'autres
fossiles de la Belgique. Des coquilles assez
communes dans l'oolite de Caen et de Bayeux , et
que M. Lamarck , par l'aspect extérieur, avoit
rangées parmi les Cypricardes , doivent venir aug-
menter le nombre des espèces du genre Astarié.
I. AsTARTÉcrassatellée. Astarie damnoniensis.
Sow. •*
A. testa orbiculato-trigonâ , brunneo Julvâ ,
iransi^ersè mgosâ,- rugis parallèle stnatis , scala -
ri/bniiiôuSf intus albâ y inarginibus crenatis.
Crassina danmoniensis. LjlUK. Anim. s. vert.
tom. 5. pag. 554.
Venus danmonia. Montag. Ani. Angl. Suppl.
pag. 45. tab. 29. fig. 4.
Venus danmoniensis. BLA.isv.Trai t. de Malac.
pag. 557. pi. l'b.fig.'j.
SowERBT, The gênera, nfi. 4. pi. fig- i- 2. 3.
Coquille d'une taille médiocre, ovale, subtri-
gone, inéquilatérale; les crochets sont petits,
pointus et fort rapprochés; la surface extérieure
est d'un bnm-jaunâlre , quelquefois verdàtre;
die est tonte couverte de sillons transverses ,
réguliers , convexes , et striés dans leur longueur ;
la lunule est ovalaire, peunrofonde, toulej lisse ;
le corselet est lancéolé , il contient antérieure-
ment nn petit ligament externe qui s'étend jus-
qu'au sommet des crochets; en dedans cette
coquille e«t blanche, et ses bords assez épais sont
A S T
77
finement crécelés; son lest est épais, solide et se
rapproche par là de celui des Crassaielles. Les
plus grands individus de cette esnèce ont Ô5
millim. de lar)j,e; on lu trouve dans les mer» bri-
tanniques sur lu côte du Ucvonshire.
AsTARTÉd'Omalius. Astarte Omalii. La Jonk.
A. testa ovato-trigonâ , subcordalà , IcEi'igulâ ,
natibus soliim rugosàj lunulâ ovatâ , excavatà i
marginibus crenulatis. Nob.
De la Jokkaire , 'Note sur le genre Astarié.
Méni. de la Soc. dhist. nat. do Fans y tom. 1.
pag. 129. yp/. 6./ig. I. a. b.
Cette espèce est ovale-trigonc, épaisse, iné-
quilatérale; ses crochets sont petits, pointus,
saillans, obliquement recourbés vers une lunule
cordiforme , ovalaire, lisse et assez profonde; la
surface extérieure est lisse dans presque toute son
étendue, marquée seulement de quelques stries
d'accroissement , mais les crochets sont ornés de
sillons réguliers, concentriques qui s'élargissent ,
s'aplatissent promptement et disparoissent. L.i
lame cardinale est épaisse, assez large; elle porte
sous le crochet, à la valve droite, une très-grosse
dent striée latéralement, et à la valve gauche
deux dents divergentes plus petites. Les bords
sont taillés en biseau , quelquefois assez épais et
finement crénelés en dedans.
Cette coquille, qui a 25 à 5o millimètres de
larf^e, se trouve fossile aux environs d'Anvers et
en Angleterre.
3. AsTARTÉ lisse. Astarie nitida. Sow.
A. testa orbiculato-trigonâ, depressâ, Icevigatà,
nitidâ; natibus prominulis , tenuissimè sinatis i
marginibus crenulatis.
Sow. Miner, conch. pi. ^2,1. Jig. 2.
Quoique voisine de l'espèce précédente , elle
s'en dislingue néanmoins facilement; elle est
ovalaire, moins transverse, plus longue, plus
équilatérale; le crochet est pointu, peu saillant;
le côté antérieur est presque droit, il présente une
lunule lancéolée, peu profonde; le corselet est
étroit et peu creusé. La surface extérieure est
lisse et polie, si ce n'est sur les crochets où l'un
voit des stries régulières, fines et concentriques,
qui disparoissent promptement. La dent caidi-
nale de la valve droite est moins grosse et moins
saillante que dans l'espèce précédente; elle est
également striée, mais les stries sont pliis fines.
Son bord est crénelé en dedans.
Cette coquille est commune dans le Crag de
Suflbik en Angleterre, où elle est à l'état fossile.
Largeur 3a à 35 millimètres, longueur 28 à 3o.
4, AsTARTÉ bipartite. Astarte bipartita. Sorr.
A. testa trigonaiâ, subcordatâ, obliqnâ ; na-
•yS
A S T
iif>u< aculis , faldè recutvis , sulcis regularibus
pmjuttdii, orna lis; lunitlâ oi'aLâ , pruj'undâ^ Itxvi-
SowEttBT , ISineral. conchol. pi. 52 1 . /!g. 3.
Var. a. testa latiore margine creiiato. Nob.
Astarte ohloiiga. Sow. loc. cit. fig. 4.
Nous réunissons en une seule ces deux espèces
dt M. Sûwerby, elles ne dillèrent Vriitableoieiit
(jue par le Lord qui est crénelé dans l'une et pas
dans l'aulre : si l'on remarque dans les ligures
une plus grande dilVéreiice, cela lient à ce que
l'auteur auj^lais à fait figurer de jeunes individui
de \Oblonga , qui par cela seul sont couverts de
sjUons dans icule leur étendue.
Cetie espèce est subovalaire-lriangulaire, pres-
que aussi longue que large , cordiforme , bossue ;
ayant les crochets saillans , pointus, obliques et
chargés de huit ou dix gros sillons qui disparois-
sent pour laisser le reste de la coquille eniicre-
nient lisse. Cette circonstance, qui lui a sans doute
valu son nom, se trouve dans la variété qui ne
dili'ère véritablement qu'en ce que les sillons des-
ceudent un peu plus bas, et par les bords (jui
sont simplcsj mais ce dernier caiactère est de peu
d'importance pour les espèces , car il te montre
assez variable.
Longueur 26 milllm. largeur 27. De Sufî'olck
dans le Crag en Angleterre.
5. AsTARTÉ corbuloïde. Astarte corbuloides.
La Jo.nk.
A. teitâ suhirigonà , injlatâ , cordjormi , regu-
gulariter sulcatâ ; nalibus prominulis j lunidà
excavatâ , ovatâ, Icevigatâ^ niargme crenato.
NOB.
La Jo^K. loc. cit. tj". z. pi. 6. fig. 2. a. b. c.
Coquille moins grande que les précédentes ,
Irès-facile à distinguer par sa forme subtrigone et
en cœurj ses crochets sont grands et saillans ,
obliquement recourbés vers une lunule ovale,
profonde et entièrement lisse , lorsque tout le reste
de la coquille est couvert de sillons convexes ,
concentriques et fort réguliers j le corselet est
petit et lancéolé; la lame cardinale est assez large,
lUe porte deux dents cardinales bien distinctes sur
chaque valve; le bord est crénelé, mais les cré-
nelures sont plus grosses que dans la plupart des
espèces. Celle-ci , qui a 1 13 à 20 millini. de largo
et un peu plus de long, vient des environs d'An-
vers où elle fossile.
6. AsTARTç épais.'e. Astarte incrassata. Nob.
A. testa solidâ , sublriangulâ , injlalà ^ nalihus
transversvn rugnsis; latere anticn tcfiter injle.ro ,
margine scepius denticuLito ; cardinis deiUibus
binis yaltdis j uUero m dextni vah'â nnniiiio.
BnoccHi.
A S T
Venui incrassata. B&occbi. Conch. Jôss. sub
app. pag. 557. n". 2.3. pi. i^.Jig. 7.
C'est à tort que BI. BroccLi a rapporté cette
espèce au genre Capse de M. Lamarck , elle ne
lui appartient nullement, mais bien à celui-ci dont
elle présente tous les caractères. Elle est de fornie
subtriangulaire, enllée , un peu cordiforme; ses
crochets sont pelils, courbés, très-rapprochés ,
ils sont finement sillonnés, ces sillons sont irans-
vcrses , peu nombreux; ils disparaissent bientôt et
tout le reste de la coquille est lisse : on y voit
cependant quelques traces des accroissemens. La
lunule est alongée, ovalaire , enfoncée, séparée
du reste par une arête assez vive; le corselet est
petit et un peu profond, les bords sont le pliJs
souvent crénelés, ils sont cpielqnefois lisses, ce qui
prouve qu'il ne faut pas trop s'attachera ce carac-
tère pour distinguer les espèces.
Celle coquille , dont le test est épais , est large
de 18 millim. et un peu moins. On la lrou\e
fossile dans le Plaisantin et au Val d'Audone.
Parmi les espèces fossiles d'Italie, citées pair
W. Brocclii , et les autres que nous avons vues,
celle-ci est la seule qui appartienne véritablement
aux Aslartés.
7. AsTABTÉ élagée. Astarte se aiaris. Nos.
A. testa Irigonâ, depressâ, sulcis subregularihitf ,
scalariforiuibus , ornatâ; uinbonibus acutisslniia ,
recurfis y curdine angusto , dente cardmali dexiio
bifido.
Var. a. Testa suicis tenuionbus , numerosio-
ribus.
Celte coquille s'approche un peu de la Nucule
nacrée pour la forme; elle est subtrigone, Iraus-
verse , très-inéquilatérale , couverte extérieure-
ment et dans toute son étendue de sillons subai-
gus, concentriques , scalariformes , bien régnlieis
sur les crochets jusque vers le milieu dei valves ,
et devenant plus arrondis , moins réguliers vêts
les bords ; les crochets sont petits, très-aigus , peu
recourbés vers une lunule ovale, alongée, pea
profonde et très-nettement dessinée par un an^
aigu. La coquille est déprimée, aplatie, peu.
épaisse , ses bords sont finement crénelés ; Ut
charnière esl portée sur une lame cardinale étroite.
Dans les individus bien conservés, on voit très-
facilement que la grosse dent cardinale de la
valve droite est inégalement partagée pat nn
sillon. La variété se dislin^ue par les sillons qui
sont beaucoup plus nombreux , plus rapprochés et
couséquemnient plus fias. Nous avons trois indi-
vidus de celle espèce, le plus grand n'a q,ue
I
d'Angers
millimètres de larse. Fossile des environs
8. AsTiaiTÉ striatuie Astarte striatula. Nob.
A. testa orbiculato~ingonâ , cordât â , exiiis-
A s T
"imè siriatâ ; unibonibus magiiis , vcildh recurvis ,
iiculis; ntarginibus tenue crenuluUs.
Jolie coijuille bien disùucte de toutes les es-
]ièces coQDuei ; elle e^l de l'aime siiljoi-!)icul;iue-
iriji^oiie, coi-dil'oime, lics-i)oinljée, convexe, con-
\erie dans lovile slih étendue de sli-ics ti-ès-
iines, profondes, un peu obliques, les dernières
aboutissant sur le bord, et ne lui étant pas parallèles
dans toute son élendu«; crochets salllans, turie-
ment recourbés , à sommet pointu , inclinûs sur la
lunule; celle-ci est ovale , proloude , la lijçne mé-
diane qui la partaj^e, et qui résulte de la ri'anion
des deux valves , est sinueuse dans son milieu, de
sorte que la partie de la lunule qui appartient à la
valve j^auclie «st plus large que l'autie ; la lame
cardinale est assez lar^e, elle supporte une char-
nière dont les dents sont épaisses et saïUauics. Le
test est solide et épais ; les bords sont crénelés
Hnement : les jeunes individus paroisseut dé-
pourvus de ce caractère.
Cette espèce a les mêmes dimensions en lon-
gueur et en largeur , 20 millimètres. Fossile des
environs d'Anj^ers.
9. AsTARTÉ solidule. Asiavte solidula. Nos.
A. testa orbiculaio-trigonâ , crassâ , solidâ ,
cordato-gibbosâ ; uinbonibus aciitis , rscurvis j
mulliiulcatis ; tribus quatuorvo sulcis latissiniis .
deprcssis , va/fas oblcgentibus.
On distingue facilement celle petite espèce par
«a forme arbiculaire- subtrigone , cordifortne ,
l'épaisseur de son lest qui est considérable pour
son volume, et la disposition des sillons qui se
voient à son extérieur : ces sillons sont lins sur le
crocliet , ils se terminent assez brusquement pour
faire placeà plusieurs f;rossiilQns convexcs-aplatis,
lisses ou léf;;èrement siriés les premiers seulement,
et occupant le reste de la surlace de La coquille.
Le crochet est petit, pointu, médiocrement
«aillant et courbé; la lunule est ovnlaire, petite
et fort profonde ainsi que le corselet , qui est
étroit et lancéolé. Le bord des valves e6t tantôt
lisse , tantôt finement crénelé.
Largeur 14 millimètres.
Fossile des faluns de la Touraine.
10. AsTABTÉ modiolaire. Astartc modiolaris
NOB.
A. testa oi'ato-oblongâ, tumidâ , striis irans-
versis arcualis ornatâ y lunulâ ovato-cordijbnni ,
pTofundâ , margine valdè crenato.
CypricarrUa modiolaris, I^XTiti. Anim. s. vert,
tom. 6. i^^. part. pag. 29. n". 5.
An Astafte cjccavata ? Sotiv. Min. conch.
pi. b53.
M. Sowerby est certainement dans l'erreur
lorsqu'il donne pour l'Astarté modiolaire une co-
quille qui n'est p«s U Cypricardc modioluirc de
A S T
:9
M. Lamavi.k; car si M. Sowerby y ciil pris garde ,
il auroit vu que par celle espèce M. Lamarck a
entendu une coquille striée, et celle représentée
par M. Sovverby est euiièreinent lisse : pour tout
dire , l'auteur anj^lais a fi^^uré l.i Cypricarde
oblique Lamk. sous le nom de Wodiobire. \j As-
tarte ejccacata Sow. a quelqu'analogie avec
celle-ci, mais elle oflre des dillércnces assez
notables pour qu'on ne l'y rapporte qu'avec doute;
on en jugera en comjiaraiit ce que nous ftllous
dire, avec la description et la figure que nous
avons citées.
L'Astarté modiolaire est une coquille transver-
sale, ovale-oblougue , oblique, très-inéquilalé-
rale , car les crochets sont [iresque aussi saill.uit
que le bord droit; toute la surface extérieure est
sillonnée ; les sillons «ont élrciis , réguliers ,
conccutriques ; les crochets sont petits, obli-
ques , inclinés sur la lunule qui est ovale , cor-
diforme, lisse, très -profonde ; le corselet est
aussi très-profond. Nous sommes parvenus avec
de la persévérance à dégager complètement une
charnière de celte coquille, et nous pouvons
affirmer qu'elle appartient bien au genre Astarlé;
la cavité du crochet est profonde en dessous de
la lame cardinale , ce qui n'a pas lieu ordinaire-
ment dans ce genre oii cette cavité est remplie
par la matière île la coquille. Les créuclures des
bords sont gro&ses et distantes. Largeur 5o à 55
millimètres.
Cette coquille se trouve à l'e'tat de pétrification
dans l'oolile deCaen et de Dayeux.
1 1 . AsTARTÉ de IVIénard. Astartc Menardi.
NOB.
A. testa ofato-oblongâ , depressiiiscuLâ , striis
ininsfersis exilibus ornatâ y lunulâ lanceolatâ ,
superfici.tli ; margine ienuissimè crenato.
Nous distinguons celle espèce, quoique f rt
voisine de la précédete ; elle a une lorme à peu
près semblable , ovale , oblongue , une ])eu moins
inéquilatérale ; les slries concentriques qui cou-
vrent la surface extérieure sont plus nombreuses,
plus fines , plus serrées , plus saillantes antérieure-
ment que postérieurement; mais ce qui la distm-
gne surtout , c'est la lunule qui est à peine séparée
du reste de la coquille tant elle est superficielle :
elle est ovale alongée, lancéolée, toute lisse; le
corselet n'est point enfoncé non plus , la nymphe
qui le termine vers le crochet est au niveau du
bord ; la lame cardinale est beaucoup moins lar^e ,
et la cavité du crochet est remplie par la matière
de la coquille. Elle est plus solide et plus épaisse ,
et ses bords sont finement crénelés. Nous dédions
celle espèce à la mémoire de notre ami , le savant
et honnête Wénard de la Groye, enlevé trop tôt
aux sciences qu'il cullivoit avec un zèle et une
délicatesse bien honorables.
Largeur de celte coquille 5o millimètres.
8o
A S T
Ue« enviroM de Caen. On la trouve dans la
mâoifi couche que la précédente.
12. AsTARTÉ oblique. Aslarte obliqua. Nob.
A- testa oblique cordatâ , convexâ , sublœvi-
gotâ ^ mai'gine superiore rotundato , alteris intiis
subcrenulutis ; luiiulâ ovatâ , vix depressâ.
Cypricardia obliqua. Lamk. toc. cit. n°. 6.
Astaite planata? Sow. Min. conch. lac. cit.
pi. 267
Astarte modiolaris. Sow. Tha gcnera récent
andjossil. shells. n°. 4. pi. S'S- 4-
Var. a. Testa ombonibus striatis.
Var. b. Testa majore , depressâ, umbonibus
minimis.
Var. c. Testa rotundatâ ,marglnibm non civ-
nulatis.
Comme on le voit par uotre synonymie , cette
espèce a été prise par M. Sovverby pour le Cypri-
cardia modiolaris Ae M. Lamarck qui est l'espèce
précédente ; celle-ci est Irès-commune dans l'oo-
lile ferruç^lneuse des environs de Caen et de
Ba_yeux. Elle se reconnoîl à sa forme ovale , à sa
grande obliquilé, qui est telle que le crochet
dépasse le bord droit dans presque tous les indi-
vidus j elle est conséquemment très-inéquilaté-
rale ; son bord supérieur ou dorsal est arrondi ,
convexe; le bord antérieur est assez court, il
présente une lunule peu marquée, peu profonde ,
ovalaire, sur laquelle s'incliue le crochet qui est
petit et pointu; les bords sont tantôt simples,
tantôt crénelés en dedans. Cette espèce est assez
variable dans sa forme; elle est plus ou moins
ovale, quelquefois presque circulaire, d'autres fois
très-ti'ansverse : la première variété est remar-
quable par les stries régulières et fines qui sont
sur les crochets , et plus ou moins loin sur le dos
des valves. La variété b. se reconnoît à son extré-
mité postérieure qui est plus pointue , à ses cro-
chets plus petits , un peu plus courbés, elle a aussi
un plus grand nombre d'accroisscmens marqués.
EnCn la variété c. est presque orbiculaire , taut
SCS contours sont arrondis. Les dimeusioas de
cette coquille sont assez variables , les grands
individus ont presque 60 millim. de largo. On
la trouve surtout aux environs de Caen et à
Baj'cux.
i5. AsTARTÉ trigone. Astarte trigona. Nob.
A. testa cordato-irigonâ , subangulatâ , ab-
hreviatâ i striis transversalibus tenuissimis , re-
gulanbus. Anus lunulâque distitictiusculis j inar-
gine crenato.
Cypriacardia trigona. Lamk» loc. cit. n". 7.
Coquille subûvale, subtrrgone ^ cordifurme ,
iuéquilatérale , mais moins que les espèces pré-
A T L
cédenLes; elle est assez épaisse et sei crochets
assez longs , se reployant vers la lunale , lui donnent
la forme d'un cœur; le corselet est peu profond,
la lunule l'est davantage. Elle est ovalaire, lan-
céolée; le bord supérieur est arrondi , oblique, le
postérieur est le plus court ; l'antérieur fait un
angle presque droit avec le supérieur, il est presque
aussi long que lui; toute la surface extérieure est
couverte de stries très-fines , rapprochées , régu-
lières et concentriques. La charnière est supportée
par une lame cardinale peu large mais épaisse ;
le test lui-même est solide et épais; les bords pos-
térieurs et inférieurs sout crénelés, l'antérieur ne
l'est pas.
Moins grande que les précédentes , 3o millim.
de large. Celle coquille vient des mêmes localités^
mais elle y est plus rare.
14. Astarte cordiform*. Astarte cordiformie.
Nob.
A. testa inflato-cordatâ , suhtrigonà , élégante r
striatâ, subequilaterâ , umbonibus magnis recur-
t>is; lunulâ rotundatâ f excai^atâ,- marginibus cre-
nulatis.
Cette petite coquille est , de tontes les espèces
de ce genre, celle qui est le plus cordifortoe;
elle est enflée, subtrigone , presque équilalérale,
le côté postérieur étant un peu plus grand que
l'antérieur; les crochets sont grands, saillans ,
recourbés; la lunule est circnlau-e, assez grande
et creusée; le corselet est profond, lancéolé,
séparé du reste de la coquille par un angle aigu.
La surface extérieure est chargée d'un gi-and
nombre de stries trausverses, très-régulières,
saillantes, aiguës, qui s'eflacent un peu vers le
côté postérieur; la charnière est portée sur une
lame cardinale épaisse mais étroite; les bords
sont crénelés assez finement, cependant les cré,-
nelures sont plus grosses vers le milieu du bord
inférieur que partout ailleurs.
Cette petite coquille, fort rare, se trouve avec
les précédentes à Bayeux dans l'oolile ferrugi-
neuse. Elle e»l aussi longue que large, 14 milli-
mètres.
ASTROLEPAS.
Ce genre de Klein , établi pour le Lepas iestit-
dinana Lin., Coronula testudinaria Lamk. , cor-
respond assez bien au genre Cobonule, qui est
généralement adopté. Voyez ce mot.
On donne aussi le nom à'Ostrolepas à une co-
quille du genre Patelle. Voyez ce mot.
ATLANTE. Atlanta.
On trouve à la planche 63 du Voyage de La-
pérousc , et indiquées sous le nom de cornes
d'Amniou , de petites cocjuilles transparentes t^i
appartiennent au genre Atlante, et que Laoïanon,
ce
A T L
ce mallieureux compao^uon d'un illustre voya-
{çeur, prit pour le lype vivant des Ammoniles.
S'il étoil facile de se prémunir contre une pareille
erreur, il l'étoit plus encore de citer l'auteur de
celte découverte , lors(|ue M. Lesueur proposa
re'tablissement d'un f^cnre nouveau pour les
mêmes objets. Nous supposons que M. Lesueur a
ii;noré ces anlûcédens , nous lui connoissuns trop
de bonne foi pour ne pas en être assuré. Lama-
non , il est vrai, ne connut jamais l'animal de sa
corne d'Ammon; Lesueur eut sur lui l'avantage
de le rencontrer, et il en donna une description
assez détaillée et des figures assez bien laites dans
le tom. 85 du Journal de Physique ( novem-
bre j8i 7 ). M. Laniarck ne connut pas sans doute
ce travail de M. Lesueur, car il ne mentionna pas
le genre Atlante dans son dernier ouvrage, (juoi-
que publié deux ans après. Dès l'origine, ce
genre fut placé parmi les Mollusques pléropodes,
et il y fut admis par M. de Ferussac ; dans les
Tahleaua: systématiques de cet auteur, il torme,
avec le genre Limacine, la famille dus Lima-
tiues, la seconde des Ftéropodes se trouvant de
cette raanièie avoisinée par le génie Cymbulie ,
dépendant de la famille des Hyjles, et par le
genre Clio, appartenant à la famille des Clios.
Les nouvelles observations faues par M. de
Blainville sur les Ftéropodes, le portèrent à
changer considérablement l'ordre systématique
adopté avant lui : il ne laissa plus dans les Fté-
ropodes véritables que trois genres dont celui-ci
est le premier, et sans doute que cet habile ana-
tomiste ne l'y auroit pas laissé, s'il avoit pu exa-
miner l'animal de ce genrej mais il fut obligé
de se servir des matériaux donnés par M. Lesueur,
et s'il s'est trompé dans ses rapports, c'est à
l'auteur du genre qu'il faut l'attribuer, puisque
c'est lui le premier qui a commis quelques er-
reurs. i\I. Latreille, à l'égard de ce genre, suivit
la marche de ses prédécesseurs; il n'avoit pas
plus qu'eux les élémens nécessaires pour opérer
des changemens dans la méthode^ aussi trouve-
t-on le genre Allante dans la famille des Fro-
céphales, la première des Ftéropodes, formant
avec les Limacines une peiite section, qui est
suivie de celle qui renfern e les Clios, les Cléo-
dores et les Cymbulies. Telles éloient les connois-
sances acquises sir le genre curieux qui nous
occupe, lorsque M. Rang, observateur habile,
publia un mémoire particulier parmi ceux de la
Société d'histoire naturelle de Faris (tom. 3, pag.
072, 1827), qui est entièrement consacré à l'his-
toire et à lanatomie des AtLmtes. Ce tr.ivail, fort
bien fait , indique des erreurs dans les descriptions
de M. Lesueur, à tel point , que les Mollusques dont
il s'agit devront passer des Ftéropodes parmi les
Gastéropodes, puisqu'ils en olîient plu ôt l'orga-
nisation. Après avoir comparé la phrase caracté-
ristique de M. de Blainville, avec celle qu'il pro-
pose d'y substituer comme plus exacte, M. Rang
Histoire Naturelle des Vers. Tome 11.
A T L
81
entre dans des détails anatomiques qui sont trop
imporlans pour que nous n'en donnions pas une
courte analyse.
L'animal, comme tous les Mollusques en spi-
rale, se compose de deux parties distinctes, une
antérieure et l'autre postérieure, contnurnée en
spirale comme la coquille : la partie antérieure
olfrc trois organes principaux , le premier la tète,
le second la nageoire ou le pied, le troisième
est un appendice de ce même pied destiné à
porter un opercule.
La tète est alongée en trompe, courbée posté-
rieurement, ouverte à son i-xtrémité antérieure,
qui est atténuée, par une bouche petite, qui pré-
sente à peine des renllemens labiaux. Vers le
quart postérieur, à l'endroit le plus large de la
face supérieure de cette tête, se voient deux tu-
bercules peusaillans, ayant à leur partie interne
un très-petit appendice, et portant dans leur mi-
lieu des yeux grands et noirs, en avant desquels
naissent deux longs tentacules cylindriques, qui
restent presque constamment appliqués le long
de la trompe.
Le pied qui est ici transformé en nageoire est
médian, ovalaire, grand, aplati latéralement,
muni de plis transverses coupés par des stries lon-
gitudinales très-fines et régulières, que l'on au-
roit pu prendre pour une disposition vasculaire
destinée à la respiration; le bord postérieur de
celte nageoire est muni, vers son milieu, d'une
petite ventouse, au moyen de laquelle l'animal
peut se fixer aux corps iloltans, puisqu'il lui est
impossible de ramper. A la base de l'organe loco-
moteur, se voit un appendice mobile, pointu,
qui dans l'état de développemeut de l'animal ,
porte en dessous une opercule corné, vitreux,
très-mince , et qui a exactement la forme de
l'ouverture de la coquille. Cette troisième partie
de l'animal est comparable avec l'extrémité pos-
térieure du pied des Gastéropodes, destiné aussi
à porter l'opercule : ici, comme dans les animaux
que nous citons, l'opercule est retenu par un
muscle qui laisse une impression.
D'après la disposition particulière de ces di-
verses parties, on peut déjà assurer que le mol-
lusque de l'Atlante n'est point un Ftéiopode , mais
bien un Gastéropode, dont le pied a été modifié
pour la natation. Les organes de la digestion
commencent par une ouverture buccale d'une
médiocre étendue; à l'intérieur de la bouche se
voit un petit prolongement lingual, deriière le-
quel commence un œsophage long, cylindrique,
accompagné latéralement de canaux s-ib vaires ex-
trêmement minces, qui naissent de deux glandes
alungées , placées à la hauteur de l'estomac; ce-
lui-ci, qui est d'une grande étendue relativemeut
au volume de l'animal, est fort alongé et do cou-
leur noirâtre, l'intestin qui en naît n'est pas d'une
égale dimension; après plusieurs circonvolutions,
dans le foie probablement, ce que M. Rang ne
8'i
A T L
dit pas, il revient en avant el se lermine à une
sorte de pavillon flollant qui a la forme d'un en-
tonnoir, et qui est placé à droite au-dessous de
l'origine de la tête.
W. Rang nous laisse ignorer la position de
la cavité branchiale, il est donc à croire qu'elle
est située au-dessus du col; elle contient, fixée
à son plafond, un seul peigne branchial , com-
posé d'une douzaine de feuillets eu lorrues de pa-
lettes disposées sur un seul rang. Le coeur est
placé non loin de la brancLie; mais M. Rang
n'indique ni sa place précise, ni la disposition gé-
nérale du système vasculaire.
Le système nerveux a été mieux connu, quatre
ganglions composent la masse encéphalique; ils
embrassent l'œsophage tant en dessus qu'en des-
sous, et donnent naissance à un grand nombre de
filets dont les antérieurs se distribuent à la têie
et aux parties pustéiieures d-u corps, tandis que
dans d'autres la distribution elles rapports ne sont
pas connus; cependant par analogie on peut
supposer, avec M. Rang, tju'il existe un ganglion
viscéral uni au cerveau par un filet plus gros que
les aulies.
Les organes de la génération ne sont pas con-
nus dans tous leurs détails et leur connexion : il
y a un ovaire qui occupe , avec le toie , la parue
la plus reculée de la coquille, et un organe ex-
citateur placé au côté droit sur le même tubercule
d'où sort l'anus. On peut donc conclure de l'exis-
tence simultanée des deux sexes sur le même
individu , que les Allantes sont hermaphrodites.
Il n'est pas douteux, d'après les nouvelles con-
noissances acquises sur le genre Allante, que l'on
ne doive s'attendre à voir ses rapports éprouver
de notables changemens. Désormais cm ne pourra
plus admettre ceux que l'on avoit éiablis avec la
Limacine. ( Voyez ce mol. )
Il devra nécessaiicment sortir des Pléropodes
pour entrer dans les Gasiéropodes ; mais on
éprouve un bien grand embarras quand on veut
lui trouver des connexions naturelles avec les
Gastéropodes operculés, s'il y a quelqu'analogie
pour un petit nombre de parties, il y a plusieurs
aulres motifs pour les éloigner. Si on veut l'intro-
duire dans une famille ou un ordre des méthodes
déjà établies, il est certain, comme l'a fort bien fait
sentir M. Rang, qu'il pourra entrer dans les Ilé-
téropodes de I\l. Lamarck; mais nous ne pensons
pas, avec le même auteur, que ce genre puisse
faire partie des Nucléobranches de M. de Blain-
ville, bien qu'il l'y ail en efiét placé; mais M. de
Blainville croyoït ce génie dépourvu d'opercule,
et il est bien a présumer que celte nouvelle con-
dition d'organisation lui étant connue, il ne con-
serveroit plus la même opinion, car la présence
ou l'absence de l'opercule, dans les Mollusques,
a toujours été considérée comme d'une haute im-
portance dans leur classilicalion. IVl. Rang dit,
en pai'knt des Hétéropodeâ, que c'est bien un
A T L
ordre distinct, mais qui, de même que le genre
Anomie d'autrefois, sert de réceptable à tout ce
dont on est embarrassé. Nous croyons juste d'ob-
server que cette comparaison n'est pas exacte :
l'ordre des Héléropodes n'est composé que de
trois genres; deux de ces genres sont si voisins ,
les Caiiuaires et les Firoles, que jamais personne,
pas même M. Rang, n'a songé à les séparer.
Quant au genre l'hylliroé, M. Lesueur eu avoit
donné une description trop peu complète, comme
on l'a su depuis, pour que M. Lamarck eût pu
commettie une erreur, que tout autre à sa place
auroit été dans l'obligation de faire aussi en se
servant des mêmes matériaux que lui. Il est donc
vrai que nous avions de justes raisons de repro*
cher celle comparaison a M. Rang, puisque le
genre Anomie de Linné éloil un assemblage mons-
trueux des genres les plus disparates el les plus
éloignés.
M. Rang propose de rapprocher les Allantes
des Carinaires et des Fiioles, et d'en faire un
ordre auquel on conserveroit le nom de Nucléo-
branche. Nous ne croyons pas que le rapproche-
ment des Atlantes et des deux aulres genres soit
naturel, i". parce qu'ils portent des branchies
sériales sur le dos , non comprises dans une cavité
respiialrice, ce qui n'a pas lieu dans les Allantes ;
V^. la iorme du corps, du pied, et la proportion
relative de la coquille avec l'animal, qui permei à
celui qui nous occupe d'y rentrer complélemeni ,
sont d'autres motifs bien graves pour rejeter les
Atlantes du voisinage des Carinaires ; 3'. ce qui
éloigne ces genres, c'est surlout l'ojiercule, qui
ne peut se trouver dans un Nucléobranche : car,
qui dit Nucléobranche, comprend des animaux
qui ont plusieurs organes groupés sur le dos en
une sorte de nucléus, dont la masse est si peu
proportionnée à celle du reste de l'animal, qu'elle
en lait à peine la dixième partie. Ces motifs noi*«
semblent suflisans pour ne pas admettre les Al-
lantes parmi les Nucléobranches , et pour croire
qu'il sera nécessaire d'en iaire une petite famille
intermédiaire entre les Gastéropodes véritables
el les Nucléobranches.
CAftACTÈBES GÉNÉRIQUES. .
Corps conchylifère , comprimé, spiral, pourvu
d'un pied en nageoire, médian, foliacé, assea
grand, et portant une ventouse à son bord pos-
térieur; tête en trompe; deux tentacules cylin-
driques en avant d'yeux fort gros, comme pédi-
cules à leur base; bouche a l'extiémilé de la
trompe; les organes générateurs mâles au côté
droit, implantés à la base d'un tube très-grand,
qui se lermine en avant par l'orifice de l'anus;
branchie peclinifbrme au plafond de la cavité
pulmonaire.
Coquille enroulée longitudinalemcnt , Irès-
mince, diaphaa«, fortemeat carénée, à ouverture
A T L
ëchancrée ou feaduç sntérieurenient, à bord tran-
chant; spire terminée par uu bouton au fond de
l'ombilic du côté droit.
Opercule corné, vitreux, à élémens concen-
triques.
Les animaux de ce genre sont nageurs, aussi
est-ce en pleine mei- cju'. n les rencontre, et ils
y soûl en quantités innombrables; leur petitesse,
leur transparence, ont été des causes bien sufli-
eantes pour qu'ils échappent aux recherches des
naturalistes. C'est dans la mer du Sud et dans le
grand Océan indien que les Allantes se sont
trouvés jusqu'à présent : les coquilles sont d'une
transparence de verre, elles ont quelques carac-
tires qui ont échappé aux inveslij^ations de Le-
sueur, tels que le bouton qui commence la spire
et la fente de l'ouverture. Celle dernière circons-
tance surtout est importante à observer; il est bon
de noter aussi que l'animal est lié à sa coquille
pur uu muscle longitudinal fort puissant , à l'aide
duquel les mouvenieus de contrac ions s'opèrent
facilement, et cependant on ne trouve aucune
trace de son adhérence dans la coquille lorsque
l'animal en est séparé. Ce fait est constant dans
tomes les coquilles minces et vitreuses , et il vient
à l'appui d'un sentiment qui a été rejeté, il y a
peu de temps , à l'égard de l'Argonaute : de ce
que l'on ne trouvoit point d'impression muscu-
laire dans cette coquille , on eu a conclu qu'elle
ne devroit être liée par aucun muscle ii l'animal qui
l'habite. 11 nous semble que par l'universalité des
faits on aurait dû tirer une conclusion contraire.
1. Atlante de Péron. Atlanta Pemnii. Lesu.
A. testa descoideâ, depressû, hyalmâ, Icefigatâ^
anjractibus in medio carmatis , carinâ junc-
iisy aperturâ oi>atâ anticè in medio fissâ. Nûb.
Corne d'Amnion. Lamano». Voyage de Lapé-
Touse. pi. 63. fig. I. 2. 3. 4.
Atlanta Peronii. Lesceor. Journal de phys.
t. 85. pi. 2. fig. 1.
Ibid. Blaisv. Traité de Malac. pi. 48 bis.Jîg.
9. 9 a.
Ibid. Rang. Mém. de la Soc. d'hist. natur. de
Pans, tom. 3. pag. obo. pi. Q.Jig. I. 2. 3. 7.
L'animal est d'un blanc transparent , son pied
en nageoire est grand , et la ventouse propor-
lionuellemenl fort petite; la tête est plus atté-
nuée anlérieuremeut que dans lautre espèce; la
partie du corps lealermée dans la coquille a une
teinte jaunâtre, à ce que dit M. Rang, ce qui
Cit dû probablement à la grande étendue du loie
et de l'ovaire, organes qui ont très-souvent cette
coloration dans les Mollusques. La coquille est
symétrique, mince, vitreuse, aplatie, et formée
do deux ou trois tours de spire; le dos, dans son
milieu, est fortement caréné, et cette carène si
fragile sert d'appui aux tours de spiie. L'ouver-
A T L
83
tnre est d'ane médiocre étendue; elle est ova-
laire, mais plus évaséepostéiieurement cpi anté-
rieurement, où elle se tenuiae par une lissure
médiocie, profonde et droite. L'opercule est vi-
treux comme la coquille; il est attaché par son
milieu au muscle de l'apiiendice postérieur du
pied; il est jusie de la grandeur et de la forme
de l'ouverture.
Les plus grands individus n'ont pas plus de
huit millimètres. De l'Océau indien et austral.
2. Atlaste de Kéraudren. Atlanta Keraudie-
nii. Leso,
A. testa hyalinâ, descoideâ, lœvigatâ , suh-
inflatâ , subiTWoluta ; anjractibus binis , pos-
tiemo carinatoj aperturâ ot^ato-trunspersâ^ an-
ticè in niedio fissà. Nos.
Lesuedr, Journ. de phys. tom. 83.
Rang. Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Paris,
loc. cit. pi. ^. fig. 4- 5. 6- 8.
Rien n'est plus facile à distinguer que cette
deuxième espèce ; elle est toujours plus petite
que l'autre et toujours plus endée, plus globu-
leuse; ce qui la caractérise, au reste, le plus,
c'est la carène, qui est moins élevée et qui ne
se voit que sur le dernier tour, ainsi que la ma-
nière dont l'avaut-dernier tour rentre dans l'ou-
verture comme cela a lieu dans les Nautiles; le
dernier tour est conséquemment beaucoup plus
enveloppant que dans la première espèce. La
forme de l'ouverture et de l'opercule ont dû
éprouver des modifications en raison de ces dif-
férences générales. L'ouverture est ovalaire, mais
plutôt transversalement que longitudinalement,
et elle est rendue sinueuse dans le milieu par la
saillie qu'y fait l'avant-dernier tour : quant à l'o-
percule, sa forme est en tout semblable à celle
de Touverture et la ferme exactement. A la partie
antérieure de celle ouverture, il y a aussi uue
fi.-sure, mais elle est plus large et moins profonde
que dans la première espèce.
L'Atlante de Kéraudren est beaucoup plus rare
que l'autre; elle e»t d'une couleur jaunâtre, et
elle n'a que 4 millimètres de diamètre; elle ha-
bite les mers équa tonales.
ATLAS. Atlas.
Ce genre a été établi par M. Lesneur en même
temps que le précédent , et dans le même recueil ,
pour un Mollusque sans coquille, fort petit, très-
variable dans sa forme par les contractions dont
il est susceptible, et présentant une organisation
qui lui paroit particulièie , mais qui n'est cer-
tainement pas assez connue dans ses détails pour
pouvoir statuer d'uue manière invariable à son
égard. Il est d'ailleurs à craindre que^ comme
dans le genre Atlante, M. Lesueur n'ait pas tout
vu , et l'incertitude où l'on est sur la position des
L 2
84
A T L
brancLies , donue quelque force à ce que nous
venons de dire. M. l.esueur indique cependant
ces orgnnes, ce sont des cils qui couronnent la
masse anli'rieure de l'animal ; M. de Blainville a
adopte! d'abord cette opinion, d'oii l'élablisseinent
(le l'ordre des Ciliobranches proposé par ce sa-
vant pour le genre nouveau; il indique la place
de cet ordre dans les Gastéropodes. M. de Ferus-
sac, eu conséquence de cette manière de voir,
]noposa, dctns ses Tableaux sysiéinatiques , un
ordre incertain à la suite des luférobrambes , au-
(juel il conserve le nom proposé par M. de Blain-
ville. M. Lalreille , embarrassé saus doute de
placer d'une manière convenable un genre incer-
tain, le mit provisoirement, à ce que nous pen-
sons, dans sa famille des Bifaribrauches (^royez
ce mot), avec les E;enre l'hyllidie et Dipbyllide.
INI. de Blainville enliu , abandonnant sa première
idée, proposa, dans son Traité de Malacologie ,
d'introduire le genre Atlas dans la famille des
Acères, et de le mettre ainsi en rapport avec les
genres Gaslérophère , Sormet, Lobaire , etc. Ce
cliangement vient de la supposition faite par
M. de Blainville, que les cils du manteau pour-
roieiit fort bien ne pas être des branchies , et
qu'il est à présumer, d'après la position de l'anus,
que cet organe de la respiration pourroit être
situé dans nne cavité propre, non loin de la ter-
minaison de l'intestin.
On voit par ce qui précède combien ce genre
est enreloppé d'incertitudes : comme l'animal qui
en fait le sujet est extrêmement petit et qu'il n'a
point été revu depuis M. Lesueur, on concevra
facilement la grande réserve que nous mettons à
l'admettre dans la méthode. Nous nous contente-
rons donc, obligés que nous sommes de menliou-
ner tous les genres, et de fixer surtout l'attention
des zoologistes sur ce qui est incomplètement
connu, pour exciter leurs recherches, de rap-
porter les caractères génériques tels que M. Le-
suenr les a donnés, et de rappeler la seule espèce
qui se rapporte au genre.
CARACTÈRES GÉnÉRIQUES.
Corps globuleax , formé de deux parties sépa-
rées par un étranglement ; l'antérieure déprimée ,
circulaire, pourvue antérieurement d'un pied ou
disque pour ramper, et bordée par des cils bran-
chifères; l'autre ovalaire, sacciforme, postérieure,
contenant les viscères.
La caractéristique donnée par M. de Blainville
est fort dillérente de celle-ci , nous croyons utile
de la rapporter dans son entier : « Corps partagé
» en deux parties réunies par une sorte de pé-
» doncule, à peu près comme dans le genre Gas-
» téroplère; la postérieure ovalaire; l'antérieure
M dilatée circulairement et ciliée sur ses bords,
>i mais pourvue d'un Irès-petil pied distinct en
» dessous, et d'une paire de très-petits tentacules
A U R
» auriformes en dessus ; l'anus au milieu da côté
» droit de la masse postérieure; les organes de
» la respiration inconnus, ainsi que la terminai-
» son de ceux de la génération. »
Ce genre ne comprend qu'une seule espèce que
M. Lesueur a nommée :
1. Atlas de Pérou. Atlas Peronii. Les. Joutn.
de phys. toin. 85. pi. 4- fig- 2-
Ibid. BiAiNviLLE, Traité de Malac. pi. ^^.Jig.
6. a. b.
On ne connoit pas la patrie de cette espèce
singulière de Mollusque qui a à peine quelques
lignes de longueur.
AITACIIES MUSCULAIRES.
On nomme ainsi les points où les muscles d'un
Mollusque s'attachent à la coquille ; dans pres-
que toutes les coquilles , ces points d'attache
sont marqués d'une manière plus ou moins forte,
et on les nomme alors impiessions musculaires.
Elles varient pour le nombre , la forme, la place
qu'elles occupent, comme nous le verrons à l'ar-
ticle Mollusque.
ATYS. Atys.
Montfort , dans sa Conchyliologie systéma-
tique ( tom. 2. pag. 342 ) , a établi ce genre inu-
tile pour quelques coquilles démembrées du genre
Bulle, yoyez ce mot.
AULUS.
M. Ocken, dans son Traité de Zoologie, a pro-
posé de démembrer le genre Solen, et de donner
ce nom générique aux espèces Telliiioides , ce
que M. Mégerle avoit aussi tenté avant lui. Nous
ne croyons pas que le genre Solen , tel que
M. Lamarck l'a constitué, soit susceptible de di-
visions solidement établies sur des caractères
zoologiques ; ces nouveaux genres ne peuvent
être admis que comme des sous - divisions ou
groupes d'espèces propres à faciliter leur classe-
ment et leurs rapports dans un genre nombreux.
Voyez Solen.
AUMUSSE.
Nom vulgaire, devenu scientifique, d'une es-
pèce de Cône, Conus rexillum , décrit dans le
premier volume de ce Dictionnaire. Nous ren-
voyons à l'article Côxe n°. 82.
AURICULACÉS. Auriculacea.
M. Lamarck , le premier, employa cette ex-
pression , dans la Philosophie zoologique , et
l'appliqua à une famille dans laquelle le genre
Auricule étoit compris avec les Mélanopsides ,
les Mélanies et les Limnées. M. Lamarck aban-
donna bientôt cette réunion de genres, lorsqu'il
A U R
s'aperçut qu'elle metloit en conlact des Pectini-
bianclJes et des l'ulmobranclies; on ne retrouva
plus celte famille ni aucune aulve qui la représente
dans ses aulres ouvrages.
W. de Blainviile, dans son Tiaité de Malaco-
logie, s'empara du nom seulement, pour l'appli-
quer à une famille qui correspond assez exacte-
ment à celle des Auricules de M. de l'"erus5ac.
(f'oj-. AcRicuLEs); il plaça celle famille dans l'or-
dre des Pulmobranclies, entre celle des Limnacés
et des Liiuaciués; il la composa de trois genres
dans lesquels lurent introduits, comme sections ,
s, les genres de la famille des Auricules de M. de Fe-
russac j ces trois genres sont : Pi(5lin, Auricule et
P_yramidelle. Dans le premier, se trouvent lesTor-
nalelles et les {^onovules j dans le second, les
genres Scarabe et Carychie; le troisième n'étoit
point susceptible de cbangemens. Depuis la pu-
Llicalion du Traité de Malacologie , M. de Blain-
viile fut obligé de changer d'opinion relalive-
ment aux genres Tornatelle et Pjraraidelle, lors-
qu'il sut, d'une manière positive, que ces genres
sont operculés, comme INI. Lamarck l'avoil si ju-
dicieusement prévu. Dans les additions et cor-
rections , il convint de son erreur et la rectiila,
de sorte qu'a bien dire, la famille des Auricula-
cés fut réduite aux seuls Piélins el a^x Auiicules
dont il fallut retrancher une des sections. Telle
qu'elle est aujourd'hui , celle famille est plus na-
tuiwlle; nous croyons cependant que M. de Blain-
viile sera forcé d'y apporter non d'autres ré-
formes , mais un arrangement nouveau dans les
genres qui y sont restes, yoyez Piétin. Aubicule
el SCABABE.
AURICULAIRE.
Nom que quelques anciens oryctographes
donnoienl à des coquilles de forme auriculaire,
mais qu'ils ont si imparfaitement représentées ,
qu'il est impossible de pouvoir déterminer à quel
genre elles appartiennent.
AURICULE. Auricuîa. m
Plusieurs coquilles du genre Auricule furent
connues avant Linné et figurées dans quelques
ouvrages sans que les auteurs aient cherché à les
réunir. Klein paroit être le premier qui en ait
fait un genre dans sa Méthode de conchyliologie ,
page 37, sous le nom à'Auris inidœ ; et, ce qui
n'est pas ordinaire à cet auteur, dont les genres
sont formés des coquilles les plus étrangères les
unes aux autres, on ne trouve, dans celui-ci,
(jue des Auricules et une Tornatelle. Martini ,
dans son grand ouvrage, et Humphrey, daus le
Muséum calonnianum , ont beaucoup mieux en-
tendu ce genre que Linné, qui le confondit tout
eutier dans ses Volutes. L'auteur du Systema na-
iurœ fut entraîné à cette erreur par la seule con-
sidération des plis columellaires , ne tenant pas
A U R
s:
compte d'un caractère d'une plus haule impor-
tance, le défaut d'échancrure à la base de la
coquille; mais alors Linné sortoit la science con-
chyliologicuie du chaos : de telles erreurs sont
pardonnables à son immense génie.
Muller, en confondant cis coquilles parmi les
Hélices, fît un rapprochement plus heureux que
celui de Linné j ce savant zoologisie sut appré-
cier la valeur du caractère de l'ouverture ncu
échancrée que Linné, d.ins plus d'une occasion,
avoit méconnu; il se rnpprochoit donc davanlai'e
des bons principes zoologiques, et la science
n étoit point cncuie assez avancée pour permet!! e
des coupes que la sagesse de Linné, si jusiement
respectée , avoil limité à un petit nombre. Bru-
guière ne peut donc être sérieusement blâmé
d'avoir suivi l'esprit de Muller, en rangeant les
Auricules dans son genre immense des Buiimes,
quoique ce ne soit jjas une amélioration par le
la;l, puisque, placés dans une section à part
destinée à touies les espèces qui ont l'ouver-
ture déniée ou plissée , elles s'y trouvèrent
avec les Clausilies, les Maillots, elc. Lorsque
M. Lamarck créa ce genre Auricule d'une ma-
nière plus précise que ses devanciers, il y laissa
cependant un mélange de coquilles terrestres
marines et des rivages, ce qu'il étoit difficile de
corriger alors que Xhabitation des espèces éloit à
peine connue; aussi, à mesure qu'elle le fut, et
que la zoologie eut fali de nouveaux et rapides
progrès , M. Lamarck lui-même et d'autres con-
chyliologues perlèrent la réforme dans ce genre.
Draparnaud adopta le genre Auricule le premier
après sa création; il le caraclérisa principalement
d'après l'animal de \ Auricida myosotis , ce qui
en donnoit une excellenle idée, mais il y in-
troduisit une espèce terresire , qui probable-
ment ne doit pas lui appartenir. Ce mélange fait
par un aussi boa observaleur que Draparnaud, et
sanctionné un peu plus lard par Lamartk , ne
pouvoit manquer d'entraver notablement la cor-
rection de ce genre.
M. de Roissy, dont les ouvrages sont si judicieux
qu'ils méritent toujours d'être consultés, fut le
premierqui, dans le Buffbn de Sonnini , exprima
l'opinion qu'il ne falloit point admettre d'espèces
marines dans ce genre , opinion qui fut oubliée
ou ignorée, et à laquelle on est forcé de revenir
aujourd'hui; mais, dominé par les écrits de Dra-
parnaud, le savant que nous citons laissa dans
les Auricules les espèces d'Hélices qui ont quelque
chose de leur forme et de leur caractère : tant i!
est vrai de dire que ce n'est que lentement , très-
lenlement même quelquefois, que se font les
progrès dans les sciences.
I M. Lamarck, qui d'abord dans l'ordre mélho-
dique de son Système (1801) avoit rangé les
Auricules entre les Pyramidelles et les Volvaires,
s'aperçut bientôt que ce dernier genre ne oouvoil
rester dans ces rapports ; il l'éloigna en eflet , dans
Bô
A U R
«a Philosophie zoologique, de la famille des Auri-
culacés {^voyez ce mol) qui ne contient plus que
des coquilles terrestres ; cependant il est probable
qu'à cette époque , l'illustre professeur a porté
dans les Auricules une réforme qui ne s'y trouve
pas plus lard.
Montfort, cet auteur dont les travaux sont pour
ainsi dire plutôt l'elfet du liascird que d'un savoir
mis en pratique , lut pour les Auricules un peu
plus heureux que pour d'autres genres qu'il voulut
démembrer. Tout en conservant le geure Auri-
cule, il proposa les genres Scarabe , Mélampe et
Actéon. Cesgeures, en séparant des tj'pes d'orga-
nisation parliculière , dévoient être conservés;
mais telle est la défiance que i\l. Lamarck avoit
pour les travaux de Montfort, qu'il ne voulut pas
les consulter; d'où il résulte que M. Lamarck pro-
posa sous d'autres noms des t^enres déjà établis :
ce qui arriva non pour le j^enre Siarabe qu'il
n'adopta pas, mais pour les Mélampes et les
Actéons, doutil lit dans l'Extrait du cours (1811),
du premier, le genre Conovule, et du second le
genre Tornatelle. Dans l'ouvrage que nous citons,
la famille des Auriculacés n'existe plus; le genre
Auricule fait pariie de la seconde seclion de
celle des Colimacées , il avoisine les genres Cy-
clostoiue et Vertigo; tandis que les Conovules, qui
ont tant de rapports avec elles , sont placés dans la
fimille des Limnéens avec les Physes , Limnées et
l'ianorbes. Les Tornalelles réunies aux Pyrami-
dales dans une même famille, les Plicauées , sont
rejelées vers la fin de la série des coquilles à
ouverture entière , au milieu de genres tous oper-
culés , ce qui n'a d'abord clé adopté de personne :
cependant des observaliuns récentes ont fait voir
(jue ce tact qui caraclénse les travaux de M. La-
marck ne s'étoit pas ici démenti, car ces deux
genres sont operculés;
M. Cuvier ne tint pas compte de l'opinion de
M. Lamarck , il rassembla les Auricules avec les
Conovules, les Toniatelles et les Pyramidelles,
à la fia de sa famille des Pulmonés aquatiques,
et laissa le genre Scarabe de Montfort dans le
genre Hélice à tilre de sous-genre. Si M. de Fe-
ï'jssac n'iniila pas complètement M. Cuvier, du
mgins il en suivit la marclie , et dérigea ses efforts
pour améliorer la méthode de ce grand zoolo-
giste; et s'il eut soin de ramener le genre Sca-
rabe à ses véritables rapports, il ue sut pas pio-
liter des indications de M. Lamarck : aussi les
Tornalelles el les Pyramidelles se trouvent-elles
dans la famille des Auricules. Ce dernier genre,
comme dans l'ouvrage de M. Cuvier, ne conlieut
plus d'espèces lerreslres, de soite que, débarrassé
d'un côté de celles qui sont ioul-à-(ait marines
par j\l. de Roissy, d'un autre des terrestres par
W. Cuvier, ce genre Auricule ue présenta plus
qu'un assemblage bien naturel, et dont les es-
pè."es ont entr'elles une analogie incontestable.
Quant à l'animal des Auricules, il n'a que deux
A U R
tentacules , ce qui le distingue essentiellement
des Hélices qui, avec une forme alongée, ont aussi
une ou deux dents à l'ouverture, ce qui le sépare
bien nettement des Tornalelles el des Pyramide Iles.
M. Latreille, dans les Familles naturelles du
Règne animal, eut le bon esprit d'adopler ces
amélioraîions ei de M. de Ferussac et de M. La-
marck. Cet exemple sera cerlainement suivi par
la suite, il est fâcheux que JM. de Blainville ne
l'ait pas imité; il ne se contenta mcnie pas de
mettre les Tornalelles dans la famille des Auricu-
lacés, il les confondit dans le genre Piélin aveo
les Conovules, de sorle que lorsque M. Gray
annonça que le genre Tornaielle est operculé,
et lorsque nous pûmes nous convaincre qu'il en
est de même pour les Pyramidelles, M. de Blain-
ville fut obligé de revenir au scnliment de
M. Lamarck, comme on le voit dans les additions
et corrections au Traité de Malacologie. Ce savant
fit entrer le genre Carychium de Muller, ainsi
que le genre Scarabe de Monifort, dans les Auri-
cules , il fit de l'un et de l'autie une peiile seclion;
mais par une erreur de citation, sans doute, il
donna V Auricula myosotis comme représentai: t
le genre Carycliie , taudis que c'est un véritable
Auricule. Les seules Carychies connues en Fraute
sontcellesqiieDraparnaud a déentes sous les nom*
ôi'Auricula (ineata et niinima. Ces coquilles sont
tout-à-fait lerreslres; elles n'ont que deux lenU-
cules , et les yeux sont silués sur la lêie derrière
les tentacules. Ces légères dilféreuces sont-elle*
suffisanles pour conserver ce genre et le séparer
des Auiicules? INous croyons qu'on peul eu faire
une petite seclion sous-généiique.
Le Si^arabe , quoiqu'encore imparfaitement
connu quant à l'animal, pourioit plutôt cons-
tituer uu bon geure que le précédent. U ne dif-
fère des Auricules que par les tentacules qui sont
poinlus , par la position des yeux silués au-dessui
de la têle et à la base des tentacules, et surtout
pa; la posuiou de l'organe pulmonaire et de sou
orifice.
M. Lesson, qui pendant le cours de son voyage
autour du Monde vil l'animal de l'Auricule Uo
Midas, et en prit un très-bon dessin sur le vivant ,
a eu la bonté de nous le confier avec celle obli-
geance qui décèle dans ce savant distingué le
desir d'être utile à la science avant tout : cet ani-
mal a assez l'aspect d'un Hélice..II est d'un bruu-
rougeâtre , et toute sa surface dorsale est chargée
de tubercules aplatis, semblables à ceux que l'on
voit sur la Limace rouge. Le pied est aplati en
dessous , et plus étroit que dans li\ plupart des
Hélices; il est lisse, fibreux et d'un blanc-jaunâ-
ue; il ne paroit pas séparé du dos par un sillon ,
il se termine postérieurement en pointe ; antérieu-
rement il est arrondi , et il est séparé de la tèle par
un sillon : celle-ci est obtuse , assez large , fendue
antérieurement et en dessous, ce qui partage la
lèvre supérieure en deux parties é|^ales qui ue
A U R
ressetnLIcnl en aucune manière au mufle probos-
cidifoiœe que Urapainaud mentionne dans l'ani-
mal de \ Auricula myosotis. C'est au lond de
celle fente que se trouve la boui;l)e. La têle ne
porte que deux tentacules cylindriques, rugueux,
comtiie le reste de l'aniraul, et terminés anlërieu-
renicnl en un bouton arrondi semblable à celui
des {;riinds tentacules des Hélices. M. Lesson nous
B assuré que c'étoit là où éloienl les yeux de l'ani-
nial, et non à la base des tentacules ou sur la tête.
Quoique nous ayons la plus grande confiance
dans les observations de M. Lesson, nous avons
de la peine à nous persuader qu'il en soit ainsi :
«ans doute que ce savant voyageur voyant les ten-
tacules terminés en massue, saus étendre plus
)t/in ses investigations, en aura conclu par ana-
logie avec les Hélices et les Limaces que c'étoit
1-1 qu'étoieut les yeux. Tout ceci n'est qu'une
liypothèse gratuite de notre part , et nous ne la
faisons que dans la croyance que nous avons que
cet animal ne doit pas s'éloigner beaucouj) de
celui décrit par Draparnaud. La position de l'ou-
verture puloionaiie nous semble bien singulière;
elle est à gauche presque à l'extrémité postérieure
du pied, et en dessous de cet orgaue. 11 nous
temble que cette dis|)osiiion ne s'est pas encore
rencontrée dans les Mollusques de l'ordre, où se
trouvent les Auricules. A cet égard, le dessin de
M. Lesson ne laisse aucun doute, puisqu'il a re-
présenté l'animal en dessous exprès pour marquer
d'une manière incontestable la place de cette
ouverture. Le pédicule qui joint la partie anté-
rieure à la partie postérieure de l'animal , constam-
ment contenue dans la coquille, est assez gios;
il est enveloppé comme dans les Hélices par un
collitr épais et blanc à travers duquel l'animal est
obligé de passer , quand il rentre dans sa coquille.
Le muscle columellaire paroit divisé en deux
parties inégales , qui sans doute correspondent aux
plis columtllaires.
Quant à la disposition des viscères de cet ani-
mal, nous ne connoissons absolument rien, et
M. Lesson n'a fait à ce sujet aucune observation.
Ce savant voyageur n'a vu l'animal en question
que pendant l'iiiverj il s'enfonce dans la terre
non loin du rivage, et se blottit sous les racines
d'arbres: on l'y trouve en très-grande abondance,
et à une certaine profondeur. Celte habitude est
semblable à celle de nos Hélices et des Limaces ,
qui passent ainsi la saison froide ou la saison des
pluies dans les climats plus chauds.
C'est à la nouvelle Guinée, au havre de Doreliy,
que M. Lesson a vu ce Mollusque en grande abon-
dance : il est fort bon à manger à ce qu'il paroît ,
du moins au goût des Papous qui en sont friands ,
et le recherchent pour leur nourriture. D'après ce
qni précède et en n'admettant pas encore, comme
certaine, la place queM. Lesson assigne aux points
ocnlaires, les caractères de ce genre pourront
s'exprimer ainsi.
.4 Tj R
8'
CARACTEBES GESERIQUES.
Animal Gastéropodc portant à la tête deux
tentacules terminés anlérieuiement par uii tuber-
cule non oculilère, yeux à la base interne des
tentacules; orifice de la respiration à gauche, à
l'extrémité postérieure du pied et en dessous ;
point d'opercule.
Coquille épaisse , solide , ovalaire ou conoidc;
ouverture étroite , longitudinale, très-entière à la
base, rélrécie postérieurement et interrompue;
columelle chargée d'un ou de plusieurs plis;
lèvre droite soil fort épals.vic et lisse, soit tran-
chante et quelquefois striée en dedans.
Nous ne pensons pas que le genre Scarabe ,
composé aujourd'hui de trois espèces bien dis*
tinctes , doive rester confondu avec les -auri-
cules, il a des caractères qui lui sont ])arllculiers.
{^J-'oyez Scarabe.) Nous croyons qu'il est aussi
nécessaire de rejeter des Auricules , \ Auricula
doinbeiana Lamk. , Buluiius dombeianus Bhug.
n". 66. Si l'on compare cette coquille avec les
autres Auricules, on s'aperçcit bientôt qu'elle n'a
avec elles que fort peu d'analogie, tandis que
l'ampleur de l'ouverture, qui n'a ni plis ni bour-
relet sur la lèvie droite, l'inclinaison de cette
ouverture sur l'axe de la coquille, la forme et la
position du pli unique de la columelle, tout in-
di{[ue qu'elle doit entrer dans le genre Lim-
néc. Si on jette les yeux sur les ligures 6. et 7. de
la planche 469 de V Encyclopédie , on ne pensera
jamais que les deux coquilles qui y sont rejiié-
senlées appartiennent à des genres dilférens; ou
seroit cependant forcé de l'adinetlre si on suivoit
l'opinion de M. Lamarck, puisque l'une est l'Au-
ricule de Uombey et l'autre la Limnée slaguale
de cet auteur. Ce qui a sans doute porté M. La-
marck et plusieurs autres zoologistes à placer
ainsi cette coquille , c'est que son test est plus
épais que dans les autres Liiiinées; nous croyons
que ce motif est bien insuffisant pour l'opposer
avec avantage aux caractères réels du genre.
Nous avons vu que l'on avoit confondu des
Hélices véritables avec les Auricules. M. La-
marck, dans son dernier ouvrage, a maintenu ce
mélange, qui n'est plus admissible dès que l'on
connoit l'animal des Auricules; Bruguière ran-
geoit tout cela dans les Dulimes. Nous renvoyons
à cet article dans le premier volume où l'ort
trouvera décrites les espèces suivantes qui sont
de véritables Auricules : Auricula midce Lamk.
Bulintus auris niidœV)i\\iG. n°. 76. Auricula judoe
Lamk. Bultinus aunsjudœ Brcg. n° 78. Auricula
coniformisXjAins.. Bulm2us coniformisMv^vo. n°72.
Auricula nitens Lamk. Bulirnus ovulus Bbug.
n°. 71. Auricula monile Lamk. Bulirnus monih
Bbug. n°. 70.
M. Lamarck réunissant maintenant les Cono-
vules avec les Auricules, sur un motif mal fondé,
mais ce rapprochement étant devenu adcessaire
88
A V II
])ar les rapports inlimes qui les unissent, il a élu
{;énéialement adopté, ce que nous faisons aussi.
Nous pensons d'après cela qu'on peut partager
les Auncules en trois groupes bien tranchés, dans
le premier les Auricuies pro[)renient dites, dans
le second les Conovules , et dans le troisième les
Carychies.
Nous connoissons des espèces fossiles qui se
rapportent aux deux premiers groupes. Il est à
jnésumer que les petites espèces qui ont uu seul
pli à la columelie, comme ÏAuricuU miliolu,
V Auncula hordeola , etc., appartiennent à la sec-
tion des Carychies, quoiqu'on les trouve habi-
tuellement dans les terrains marins. Les espèces
fossiles que nous connoissons viennent toutes des
terrains tertiaires, où en général elles ne sont pas
aboudantes. Dans notre ouvrage sur les Coquilles
fossiles des environs de Paris, nous avons décrit
dans le genre Auricule une coquille singulière,
ambiguë, qui a la plupart des caractères de ce
genre, mais qui en offre quelques autres qui lui
sont particuliers; nous voulons parler de l'^u/vci^/a
ringens, que l'on a promené, pour ainsi dire, de
{icure en genre, et qui nous paroit devoir entrer
dans celui-ci de préférence, jusqu'au moment oii
1 animal étant connu ou pourra définitivement le
placer.
La. sé|)aration des Conovules et des Auricuies
n'est pas aussi nelle qu'on pourroit le croire; il
y a un passage entre les Auricuies à spire élevée
jusqu'à celles qui ont celle partie la plus aplalie ,
de telle sorte que celte distinction est établie
plulôt pour faciliter la recherche des espèces
qu'elle n'existe véritablement.
I. AuRiCDLE myosole.Auricula myosotis. Drap.
A. testa ofato-conicâ, apice acutâ , tenuilet
striatâ , coriieufucescente ; anfnictibus com>exis ;
columellâ triplicatâ j labro margine aibo , re-
Jlexo.
Drap. MoU. terr. et Jlw. de France, pi. 3.
Lamk. Aniin. s. rert. tom. 6. 2'. part. pag.
140. n°. 9.
Ibid. Ferussac, Prod.pag. lo3. n". 8.
Auricule pygniée. Dlain. Trait, de Malac. pi.
37. bis. A^. 6.
Var. a. Testa columellâ bidentatâ.
Var. b. Testa labro dextro incrassato , uni-
dentato.
Var. G. Testa angustiore , alb-descente.
Fossilis, Marcel de Serre, Note sur le gisse-
inent de quelques coquilles. Bull, des Scienc. 1814.
pag. 17. pi. \.fig. 9.
Celte coquille, qui est d'une petite taille, se
trouve fréquemment sur nos cô;es de l'Océan et
de la Méditerranée; elle est de forme ovale
A U Tx
alongée , poinluetau sommet , de couleur corné
brunâtre, peu opaque; la spire est composée de
huit à neul lours convexes , lisses, quelquefois
submarginés près de la suture; celle-ci est sim-
ple, peu enfoncée; si on l'examine à une forte
loupe , on la trouve plissée très-finement sur
quelques individus; le dernier tour est plus
grand que tous les autres réunis; l'ouveriure est
ovale, pointue, plus large à la base qu'au sommet,
oii elle se termine par un angle aigu, formé par la
réunion du. bord droit à l'avant-dernier tour; la
columelie est oblique, munie de trois plis iné-
gaux : le postérieur est le plus petit, il manque
quelquefois, comme dans la variété A; c'est plulôt
une dent qu'un pli; le moyen est le plus sailla-rt ,
il est presque lamelleux ; le troisième où l'anté-
rieur esl large et épais à la base, il produit à la
columelie une sorte de troncature ; le bord gauche
ne s'aperçoit qu'à la base de la columelie, il se
renverse , s'élargit , et cache ainsi une très-petite
fenle ombilicale; il est blanc ainsi que le bord
droit qui se réunii à lui. A la base de la coquilfe,
ordinairement ce bord droit esl simple, plus mince
postérieurement; il se charge d'un bourrelet a -
rondi et renversé en dehors antérieurement et la-
téralement ; orilinairement la lèvre droite est lisse
en dedans, et quelquefois elle est munie d'une
dent peu saillante qui correspond à l'intervalle
qui sépaie la dent columellaire postérieure de la
moyenne. Cette disposition est celle de la va-
riété B.
La variété A. se distingue, comme nous l'avons
vu , par la Columelie qui n'a que deux plis; le
bord droit est aussi moins épais , et il est toujours
simple. La variété C. est remarquable par sa
forme et sa couleur; elle est plus alongée , plus
étroite et toujours d'un blanc-jaunâtre passant à
une teinte plus foncée vers le sommet. M. de
Ferussac cite deux variétés qui sont probable-
ment des espèces distinctes; il ne les donne
qu'avec doute : nous ne les connoissons pas. Les in-
dividus fossiles ne différent à ce qu'il paroit eu
rien de ceux qui sont à l'état frais. M. Marcel de
Serre les a observés dans une marne bleuâtre, a
Bois- Vieil , département des Bouches-du-RLône.
Habite les bords de l'Océan en France et en An-
gleterre , les bords de la Méditerranée en Corse,
et probablement dans les îles dé l'Aichipel.
Longueur 10 à 12 millicu.
2. Auricule de Brocchi. Auricula tnyotis.
NoB.
A. testa ovato-acutà , tuigidulâ , lœi'igatâ y co-
lumellâ triplicata ; labro dextro unidentato j
anjractibus convexiusculis } sutura inargmatà.
T'olata myotis. Brocc. Conch. Jbss. subap.
tom. 2. pag. 640. pi. xt). fig. 9.
C'est à tort que M. Brocchi a blàiué Gmelia
d'avoir rapporté à l'Hélix scarabeus la coquille
figurée
A U R
ûginfe par Lister {tai>. ^Yl--fiS- ^2.)) p' copii^c
par Klein ( Ostiœc. tab. 1 . Jig. 24. ) j c;l c'est en-
core plus à tort qu'il lui trouve de la ressein-
blauce avec son T'oluta f}iyotis , les ligures dont
il est question représentant une espèce distincte
de Scarabe (^voyez ce mot), tandis que la
coquille fossile dont il est question est une vc'ri-
lable Auricule très-voisine pour ses rapports de
V'^iiricula myosotis.
Coquille ovale, pointue, beaucoup plus large
que la préct'dente, lisse et épaisse. La spire , ter-
minée en pointe aiguu, est composée de sept à
huit tours peu convexes; la suture est accompa-
gnée d'une strie; le dernier tour est plus t^rand
que tous les autres. L'ouverture est ovalaire, ré-
trécie d'une manière noiable par trois dents colu-
inellaires, par l'épaississement du bord droit qui
en outre porte une dent obtuse vers son tiers
postérieur; le bord «;aucLe est assei épais, il
s'applique sur l'avant-dernier tour de spire, s'é-
largit et se renverse à la Ijase de la coquille, de
manière à cacher presque complètement la fente
ombilicale;ilse continue ensuileavecleborddroit.
Longueur 17 millim. , largeur 10.
Fossile dans le Piémont et au val d'Audone. Nous
devons cette espèce à l'obligeance de M. Bonelli,
savant professeur de zoologie à l'Académie de
Turin.
5. AoRicDLE de Saint-Firmin. Auricula Fir-
Tninii. Fatr.
A. Testa ovato-acutâ, comeo fiilfâ ,Jasciatâ ,
pallidù striato-punctatâ y aperturâ ovutà ; colu-
mellâ triplicatâ; labro dextro acuto.
Payraudeau , Catalogue desc. des Ann. et des
Moll. de Corse , pag. io5. n°. 22g. p/. b-fig. 10.
Cette coquille est de la taille de l'Auricule
myosote; elle s'en distingue toujours et très-faci-
lement; elle est ovale , pointue , formée de sept à
huit tours dont le dernier est plus grand que tous
les autres; la spire est conique, pointue; les
tours qui la composent sont aplatis, séparés par
une suture marginée; ils sont, aussi-bien que le
dei'nier , couverts de stries transverses et longi-
tudinales régulières ponctuées dans l'endroit de
l'entrecroisement; de cliacune de ces ponctua-
it tions s'élève, dans les individus bien frais, un
poil épidermique court que l'on ne voit qu'à une
forte loupe. L'ouverture est ovale, pointue aux
deux extrémités; la columelle ollie trois plis sail-
lans, lamelleux;la lèvre gauche n'est pas sensible,
si ce n'est à la base où elle se renverse en s'élar-
gissant un peu; la lèvre droite est simple, mince
et tranchante. La couleur de cette coquille est le
fauve corné , passant ;i une teinte plus foncée
au sommet. Elle a uue fascie transverse, obtuse
dans le milieu du dernier tour.
Longueur 10 millim. , largeur 4-
Habite en Corse , où elle est assez rare.
Histairs Naturelle des Vers. Tome II.
A U R
89
4- Auricule ombiliquée. Auricula umbilicata.
Nob.
A. testa ovato-conicâ , turgidulâ j spirâ co-
inça, acutâ; anfnictibus confc.ris , maiginatis ;
umbdico infundihulijormi , angulo basi sépa-
ra ta ; aperturâ angustâ j labro dextro crasso ;
columellà triplicatâ.
L'Auricule ombiliquée est une jolie coquille
fossile parfaitement caractérisée. Elle est ovalaire,
ventrue, lisse ou presque lisse, le dernier tour
ollrant quelquefois une ou deux carènes trans-
verses et obtuses; la spire est conique, pointue ,
composée de six à sept tours convexes, forte-
ment séparés par une suture bordée, quelquefois
simple. La base de la coquille ollie un ombilic
très-évasé antérieurement , fort rétréci posté-
rieurement ; il est séparé du reste de la coquille
par un angle s:iillant , qui aboutit à l'angle anté-
rieur de l'ouverture ou sa base; cette ouverture
est longitudinale, fort étroite et rélrécie encore par
trois plis colume]laires,et un bourrelet fort épais de
la lèvre droite, bourrelet qui se termine posté-
rieurement par une dent obtuse; le pli columel-
laire postérieur ne se prolonge pas à l'intérieur de
la coquille , ce n'est à bien dire qu'une dent ; le
bord gauche s'applique d'abord sur l'avant-der-
nier tour, il est dans cet endroit fort mince et
pen sensible , mais vis-à-vis l'ombilic , il s'é-
paissit , s'arrondit, couvre un peu la fente ombili-
cale, et se continue eu s'infléchissant verslebord
droit.
Longueur i3 millim., largeur 7.
Fossile assez rare des faluus de !a Touraine.
5. Auricule oblonguc. Auricula oblonga,
Nob.
A. testa ovato-obloiigâ , lœvigatâ y sptrâ acu-
tiusculâ y arifractihus depressis, ultimo inagrui ad
suturant smuutoj aperturâ ovatâ , niagnâ; colu-
mellà biplicatâ.
Quoiqu'à peu prcs du même volume que l'Au-
ricule ombiliquée, on l'en distingue par sa forme
plus étroite, plus alongée; sa sj ire est plus courte,
un peu plus ob(u>^e, formée de cinq tours aplatis
dont le dernier est sinueux vers la suture; celte
suture est simple, non marginée et très-superfi-
cielle; le dernier tour est très-grand, il occupe
près des trois quarts de la coquille , il est convexe ,
oblong , et tout lisse, comme le reste du test;
l'ouverture est grande relativement au volume de
cette espèce ; elle est ovalaire , évasée dans pres-
que tout son pourtour; le bord gauche , quoique
mince, se distingue fort bien, il s'élargit à la
base et couvre ainsi complètement l'ombilic, le
bord droit est épais et sans dents; la columelle
n'a que deux plis qui la suivent dans toute sa lon-
gueur.
Longueur i5 milliin., largeur 7.
M
50 A U R
KUc se trouve avec la p:é;^denle dans les
faluns de la Touraine.
6. AuRiccLE pisoline. Auricula pisolina. Nos.
A. testa ovato-acutâ , glohulosâ , lœfigatâ ;
spuâ elongatà , acutâ y cmjractibus corwexis ,
sutura marginatâ separutis ; apeiturâ abbre-
viatâ , ovatâ ; columellà tndcntalâ.
Celle-ci est fort rapprochée dos denx précd-
dentes; elle est consiamtneut |)las petite et plus
globuleuse; la spire est alongde , pointue, for-
mée de sept à huit tours peu convexes ; la suture
Bit peu profonde mais mjrgiuôe. Le dernier tour
est court à peu près de la moitié de la longueur
toiùle; il est ventru, gloljuleiix, tout lisse comme
tout le reste de la coijui.le; l'ouverluie est fort
courte, plutôt suljquadiangulaiie qu'ovale , évasée
à la base ; la columelle est garnie de trois plis sail-
lans , lamelleux ; le bord gauche est mince et
«épaissit à peine à sa base , de sorie que la fente
ombilicale, très-petite, reste à découvert; le bord
droit bien arqué est simple et saus bourrelets ni
dents.
Longueur 44 millim. , largeur 7.
Fossile dans les faluns de la Touraiue.
7. AuRicuLE ovale. Auricula oi-'atu. Lamk.
A. testa oi'ato-acutâ , subi'entricosâ , utroque
latere submarginatâ ; labro dextro crasso , in
inedio subsiiiuatn y columellà obliqua , margi-
natâ y pliais duubus tribusi'e instructâ.
Lamk. Arm. du Mus. toin, 4. pug. 433. n°, 2;
et toni. Q. pi. do. fig. 8 a. L.
Ibid. Atiini sans vert. tom. 7. pag. 538. n°. 3.
Ibid. NoB. Descrip. des Coquillesjoss. des envi-
rons ds Paris, tom. a. pag. b8. /'/. Ô-fig. 12. l3.
Espèce remarquable , encore rare dans 1rs col-
lections : elle est ovale, oMongnc, sa spire est
aiguë , plus alongée que dans la plupart des
espèces précédentes , le dernier tour de spire
présente constamment deux bourrelets opposés ,
qui font paroître la coquille aplatie. Quelques
individus , semblables en cela aux espèces du
genre Scarabe {^poyez ce mot), ont des bour-
relets opposés à tous les tours de spire; l'ouver-
ture occupe un peu plus de la moitié de la lon-
gueur de la coquille; sa lèvre droite, épaissie en
dedans , non rédéchie , est légèrement sinuée
vers son milieu ; le bord gauche est mince , appli-
qué sur l'avant-dernier tour, il ne devient sail-
lant qu'à la base, où il s'arrondit, et cache une
très-petite fente ombilicale; la columelle n'olTre
que deux plis sublamelleux , et quelquefois une
dent postérieure fort peiile. Les plus grands in-
dividus n'ont pas plus de 20 millim. de longueur
sur 10 de large.
Cette coquille est fossile aux environs de Paris
à Giignon , Maule , Manies , etc.
A U R
3. Ai;ricui.e fascice. Auricula Jcisclata. Nob.
A. testa oçato-conicâ , turbinatâ , basi atté-
nua ta , Iccvigatâ , nitidà , albido-cœrulescente ,
JùU'o-fasciatâ ; spirâ bret-'issimâ y colum»llà
quadriplicatâ y labro dextro dentato.
Celte coquille est bien voisine de l'Auricule
coniforme {^Bulimus conifbrmis Brcg. n°. 72.)^
mais elle se caractérise constamment d'une ma-
nièie si tranchée, que nous ne pensons pas
qu'on la confonde avec elle. Sa taille est petite ;
elle est de forme ovalaire , conique , plus large
à la base que la plupart des Conovules , parce
que son ombilic , fortement évasé , occupe un
assez grand espace ; la spire est courte , réguliè-
rement conique , formée de huit à neufs tours-
aplatis , très-rapprochés ; l'ouverture est longi-
tudinale, fort étroite postérieurement, un peu
plus évasée antérieurement ; la columelle pré-
sente quatre plis , dont les inférieurs sont les pks
gros ; le bord gauche n'est sensible qu'à la base
de la columelle , il se renverse au-dessus de l'om-
bilic en le laissant ouvert ; le bord droit est tran-
chant , s'épaississant im peu en dedans ; il est
chargé vers l'ouverture de quatre ou cinq dents
assez saillantes, et il n'est pas strié. Toute la
coquille e.st lisse, polie, brillante, de couleur
Lhtnc-bleuâire , interrom))ue par quatre ou cinq
zones brunes , régulières et transverses.
Nous ignorons sa patrie. Elle a i3 millimètres
de long sur 9 de large.
9. Auriccle cornée. Aiiricula cornea. Nob.
A. testa ovato-conijbmxi , translucidâ , trans-
l'ersim substriatd , corneo-griseà ; spirâ breçi ,
obtus J, sœpè erosâ; aperturâ angustâ, elongatà;
columellà bipltcatâ , basi albâ y labro ienut ,
acuto.
Coquille qui , comme la précédente , appar-
tient à la section des Conovules; elle est ovalaire,
coniforme , à spire un peu plus alongée que dans
l'espèce que nous venons de décrire, peu épaisse
et translucide; sa couleur est celle de la corne
un peu brunâtre; sa surface, qui est brillante et
qui paroît li^se à l'œil nu, est souvent couverte
de stries superficielles, transverses, peu régc-
lières, coupées longitudinalement par des a> - ^
croissemens plus ou moins serrés. T^a spire rac-
courcie est composée de sept à huit tours; elle est
obtuse au sommet, parce que cette partie est
rongée, comme cela a lieu dans beaucoup de co-
quilles d'eau douce, re qui nous fait présumer
que celle-ci y vit aussi; les sutures sont simples
et superficielles; l'ouverture est longue et étroite,
elle se termine postérieurement par un angle fort
aigu; la columelle est munie de deux plis simples
et peu saillans, l'intérieur se continne avec le
bord gauche qui devient alors saillant à la base
de la columelle, il est blanc dans cet endroit; la
A U R
It^Vre droite est mince et traucliaDie, sans stries
ui dénis à l'iniérieur.
Loni;ucur 11 millimètres, largeur 5. HaLiie
New-Yorck.
10. AuRicoLE livide. Auricula lii>ida. Nos.
A. testa conoideâ , Icecigatà, albido-lwidà vel
fufescente ; spirà brevi , conicâ; aperturà elon-
gatâ, angustâ/ columellâ quadridentatâ ; basi
caslaneà , labro dextro inlus multidcntalu.
Nous ignorons Vhahit-it de cette espèce, elle
nous a été comniuniquce par M. Marmin avec
son obligeance accoutumée: elle a la Ibrme d'uu
cône et sa taille approche beaucoup de celle de
l'Auricule conitorme (_Bu/i/iiusconifbn>iisBRVG.),
mais elle s'en dislingue constammentj la spire,
régulièrement conoide, est courie et pointue,
elle lait à peu près le quart de la longueur totale;
elle est formée de neuf à dix tours très-serrés,
aplatis, séparés par une suture superficielle. Le
dernier tour, fort grand, est lisse et poli comme
la spire elle-même, il est atténué à la base. L'ou-
verlure est longitudinale, éiroile, plus large à la
base; la columelle est chargée de quaire plis
dont le postérieur est le plus petit ; le bord gauche
ne se voit pas sur l'avani-dernier tour, ce n'est
qu'à la base de la columelle qu'il se montre épais,
arrondi, bien lisse, brillant, et toujours coloré
en brun châtain; il n"y a point d'ombilic , le bord
droit tranchant s épaissit en dedans, oii il pré-
sente un assez grand nombre de dents saillantes
blanches. La couleur de celte coquille est le plus
ordinairement le blanc fauve, livide et peu foncé,
passant à une teinte plus obs.ure au sjmmel;
quelquefois, mais rarement, sa couleur reste par-
tout d'un brun obscur, mais la base de la colu-
melle reste toujours de la même couleur.
Longueur i8 millimètres, largeur il. Il 3' a des
individus d'une plus grande taille.
11. AuRicnLE à deux plis. Auricula biplicata.
NOB.
'A. testa conicâ, turbinatâf lœvigatâ, castaneo-
fuscâ; spirâ hi^vi , conicâ j aperturà longà, ad
basini dilaiaiâ; columellâ biplicata; labro dex-
tro acuto, intiis obsolète striato; umbilico itijun-
dibuliformi , partirn obtecto.
On ne sauroit confondre cette espèce avec au-
cune de celles qui font partie de la section des
Conovules; elle acquiert la même taille que l'Au-
ricule coniforme, mais elle a des caractères par-
ticuliers dans la coloration, la forme, le nombre
des plis columellaiies, qui la distinguent parfaite-
ment. Elle est réf^ulièremenl conique , mais plus
étroite et plus longue que les précédentes rela-
tivement à la taille; sa spire est fort courie, co-
nique, pointue, ne présentant que sept tours dont
les sutures, superficielles, sont peu régulières;
cetie spire occupe à peu près le cinquième de la
A U R
9»
coquille; le dernier tour, qui est fort grand, est
lari;ement ombiliqué à la base; cet ombilic, in-
ioudibulifuruie, est eu partie couvert par la lèvre
gauche, et il est séparé du reste de la surface
par un angle obtus qui le limite nettement. L'ou-
verture est fort longue , rétrécie postérieurement,
elle s'évase à la base; la columelle est munie de
deux plis seulement, dont l'un, le postérieur, est
fort gros, blanc et subdivisé à la base, l'autre
antérieur est peu saillant et se voit à peine. Le
bord gauche n'est sensible qu'à la base de la co-
lumelle; il s'élargit considérablement ,' se ren-
verse au-dessus de l'omljilic sans le boucher, et
s'amincissant ensuite, il se courbe à sa base pour
se joindre au bord droit; ce bord est mince,
tranchant, s'épaissit à l'intérieur où il est garni
de plis peu saillans et nombreux. La couleur de
cette coquille est partout d'uu brun foncé un
peu grisâtre , excepté la dent culumellaire , la
plus grosse, qui est blanche.
Longueur 22 miUim., largeur 12.
12. Aomcci.E de Tours. Auricula turonensi'.
NoB.
A. testa conoidtâ , turbinatâ , hvvigatâ; spirâ
brevi , obtusâ; aperturà elongatâ , ajigustâ; CO'
lumellâ triplicatâj plicis mmiinis ; labro dextro
iniiis multiplicato.
Nous ne croyons pas que l'on ait cité jusqu'à
présent une seule espèce d'Auricule fossile qui
pût se rapporter nettement , et sans laisser de
doutes, à la section des Couuvules. Nous en pos-
sédons depuis quelque temps uue espèce qui
vient des fjluuières de la Touraiue, où elle pa-
roit bien rare, car nous n'avons jamais vu que le
seul individu que nous possédons et que nous
avons acquis avec beaucoup d'autres fossiles de
la même localité. Cette espèce est d'une petite
taille; la spire est conique, courte, obtuse, coaj-
posée de six tours fort courts et aplatis, séparés
par une suture simple, régulière et peu jirofonde.
Le dernier tour présente à peine à la base une
trace de la fente ombilicale; l'ouverture est iort
étroite, un peu évasée anténeinemeni; la colu-
melle ollie trois petits plis peu saillans, les de«x
postérieurs sont fort rapprochés l'un de l'autre,
l'antérieur est plus isolé; la Icvre droite , nu peu
obtuse, est striée à l'intérieur dans toute sa lon-
gueur. Toute la coquille est lisse et polie, sa lon-
gueur est de II millimètres, sa largeur de 7.
Fossile en Touraine.
Nous observerons que cette espèce a beaucoup
d'analogie avec uue variété de l'Auricule coni-
forme; on pourroit la considérer comme un sub-
analogue.
Les quatre espèces que nous allons décrire ap-
partiennent à une petite section bien distincte
des Coaovules , quoiqu'elles en conservent la
forme. lU. de Ferussac avoit fait , avec les dcjx
ai -^
97 A U R
seules espèces qu'il connoissoit, la section des
Cassidiiles, placée à la suile des Conovules dans
le genre Auiicule. Ce petit groupe, que nous
cioyons fluviatile ou des eaux saumâtres, pour-
loit bien , par la suile , lorsque l'animal sera
connu, constituer uu petit genre caraciénsi^ par
Jeux plis columellaires fort gros; la lèvre droite
très-dlargie et épaissie en dedans, à bourrelet
tronqué posténeuremenl , pour donner naissance
à une écbancrure assez profonde entaillée dans
le bord droit; une côte obliquement décurrenle
à la base de la coquille, circonscrivant un ombilic.
\i'Auricula Jelis Lamk. {Biiiimus auris Jelis,
Rrog. n°. 77. ) figurée dans l'Atlas de ce Dic-
tionnaire, pi. 460. fîg. 5. a. b. peut donner une
juste idée du groupe des Casstdules et oflrir
le moyen de juger les autres par analogie.
i3. AuBicuLE noyau. Auricula nuclcus. Feu.
A. testa oi'ato-conicâ,fusco-nigricante, ali-
t/U(niîisper albo Jasciatà., tenuissinié striatâ j
spirà conicâ exertiusculâ , oblusùj coluinellâ bi-
plicatâ; lahm dcxtro valdà inciassato , postice
resecto.
Ferus. Prod. pag. lo5. n°. 26.
Marttn. Univ. conch. t. 2. tah. 6-j.fig. exter.
Coquille ovalaire , conoide; à spire médiocre,
conique, obtuse au sommet, composée de six à
sept tours aplatis, plus larges que dans les Co-
novules proprement dits, séijaiés par une suture
régulière moins superllcielle. Le dernier tour est
beaucoup plus grand que tous les autres réunis,
il forme les trois quarts de la coquille, il est
sirié transversalement ainsi que la spire; ces stries
sont fines , peu profondes , régulières , serrées ; la
base de la coquille est atténuée, mais moins en
général que dans les Conovules; il y a un om-
bilic circuuscrit par une côte oblique, saillante,
blancliàlre, qui, partant du bord gauche vis-à-
vis l'espace qui sépare les deux dents columel-
laires , aboutit à la base de l'ouveituie ; celle-ci
est alougée, longitudinale, rélrécie, plus large
antérieurement et postéricuiemeut que dans le
milieu; le bord gauche, très-minte et peu sen-
sible postérieurement, se détache vers le milieu
de la longueur de la columelle , reste plat, et
comme dans la plupart des Casques, par exem-
ple, forme une lame qui couvre l'ombilic; c'est
dans cet endroit, et sur la columelle, que se
voient deux plis simples et obliques^ peu saillans
et obtus; ce bord gauche, après être descendu
perpendiculairement jusqu'à la base de la co-
quille, se joint au bord droit en formant un arc
de cercle et sans changer de largeur. Le bord
droit est garni d'un bourrelet saillant eu dedans
et en dehors, il est aplati et partagé dislincte-
meiit en deux parties; la plus longue uniformé-
ment de la mêa:e largeur , et se ternnnnnt par une
A U R
troncature où le bord s'amincissant subitement,
forme une échancrure arrondie, entièrement en-
taillée dans son épaisseur; cette entaille termine le
borda l'endroit de sa jonction à l'a vaut-dernier tour.
Toute celte coquille est d'un brun foncé obscur,
quelquefois un peu grisâtre; plnfieurs individus
sont ornés de quelques bandes blanches au nombre
de trois ou quatre; le bord droit et le gauche,
jusqu'au second pli, sont de couleur fauve clair.
Longueur 16 millim., largeur 10.
Nous ne connoissous pas son habitation. Mar-
tyn la dit d'Otaiti.
14. AcnicoLE de Belette. Auricula mustelina.
NoB.
A. teslâ ovato-conoideâ , siibventricosâ, tenue
strialâ, albidâ, quatuor zonts mfis , inccqualibiis
cinctâ ; aperturà longitudinali, angustatâ niedio;
coluinellâ biplicatâj plicis magnù; labro dextro
niarglnato.
Cette jolie coquille avoisine pour sa taille V Au-
ricula Jelis ; elle est plus grande que l'espèce
précédente, sa forme est semblable; la spire est
un peu moins saillante et cependant moins ob-
I tuse, elle est régulièrement conique, et formée
I de sept tours aplatis; le dernier tour est très-
grand, terminé par une ouverture aussi haute
que lui; il est orné, ainsi que lous les autres, de
stries fines, régulières, superficielles; atténué à
la base, il est, comme dans l'espèce précédente,
muni d'un ombilic étroit, circonscrit par un
angle saillant tout blanc. L'ouverture a la même
forme, rétrécie dans le milieu et longitudinale;
la columelle porte deux gros plis obliques en
sens inverse, saillans, sublamelliformes; le bord
gauche est fort large, le droit, moins large à la
base, augmente insensiblement, postérieurement
et en dedans , où il fait une saillie considérable
dans l'ouverture et la rétrécit d'une manière no-
table; il se termine brusquement par une écban-
crure profonde, partagée en deu.x parties inégales
par une petite dent. L'Auricule de belette est agréa-
blement ornée'de quatre zones brunes de largeur
inégale sur un fond blanc de lait; la plus étroite
de ces bandes brunes est placée au bord de la
suture, de sorte qu'elle se voit sur toute la spire ;
les bords de l'ouverture, ainsi que les plis co-
luraellaires, sont d'un blanc rosé d'une grande
fraîcheur. Cette jolie espèce , encore fort rare
dans les collections, est longue de 18 tnillim. et
large de 12. Sa patrie est inconnue.
i5. AuRicuLE labrelle. Auricula labrella. Nos.
A. testa ofato-acutâ, tenuiter striatâ , griseo-
fulvâ, basi attenuatâ; spirâ elongatâ , acuiâ;
anjractibus rotundatis , marginatis ; columtllâ
biplicatâj labm incrassato , marginato.
Nous soupçonnons que celte espèce est la même
que celle que M. de Ferussac a nommée Auricula
A U R
faba dans son Prodrome ; il l'inditfue de l'IIe-dè-
Fiance, et celle que nous poss(?don3 en vient
aussi; il la croit intermédiaire entre les Cono-
vules et la section des Cassidules, nous croyons
qu'elle doit faire partie de celte dcunièrc. Comme
Î\I. de Ferussac ne donne ni description , ni fijjure
de cette espèce, il ne nous a pas été possible de
nous assurer positivemcntsinous taisions undouble
emploi. L'auricule labrcUe est fort remarquable ;
avec tous les caractères des deux précédcuies es-
pèces, elle a celui bien particulier» d'avoir une
spire beaucoup plus alongée, ce qui la rend plus
ovale et plus longue; sa base est aussi plus étroite
et plus atténuée, quoique présentant aussi un
onii)ilio circonsciit par un angle saillant et blanc,
loi'sque le reste de la coquille est d'un brun gri-
zAtie un peu plus foncé à la spire. Cette partie
est composée de six tours arrondis , finement
striés et marginés ; le dernier tour, plus grand
que tous les autres réunis, est subglobuleux, line-
meut et régulicrement strié comme les premiers;
l'ouverture est petite, le bord gauche est sensible
dans toute son étendue, et saillant seulement à
la i>ase, un peu avant de se réunir au bord droit ;
l.t colntnelle est obli([ue et munie de deux gros
plis; le bord droit, très-épais, forme en dehors
un bourrelet arrondi; en dessus, il est aplati et
suillant en dedans, il rétrécit .beaucoup l'ouver-
ture dans le milieu; il est tronqué postérieure-
nu'nt, et l'éihancrure qu'il forme n'est point ar-
rondie comme dans les deux espèces que nous
avons décrites.
Longueur 12 millim. , largeur 7.
Habite à l'Ile-de-France. Elle est probablement
lacustre.
16. AnaicuLE angistome. AuricuLi angistoma.
Ndti.
A. testa opato-elongatà , lœvigatâ , nitidâ ,
Jlafâ j spirâélongatâ , conicâ , obtusâ ; basi atte-
nuatài apertuiû a^gustatâ; columeliâ bidentatâ;
labro dcxtro valdà iniùs marginato , crenuto ,
postice intemipto.
Coquille ovale-oblongue , à spire alongée, ob-
tuse, formée de sept tours à peine convexes , mais
assez larges, à suture simple très-superlicielle. Le
dernier tour est un peu plus grand que la moitié
de la coquille ; il est légèrement atténué à la base ,
et il est dépourvu de cet angle circonscrivant un
ombilic : ici à peine si l'on voit une fente ombi-
licale couverte par le bord gauche. L'ouverture
est longitudinale, très-étroite, grimaçante; la
coiumelle offre à sa base deux plis sàillans et
obliques; le bord gauche, très-mince sur l'avant-
deiuier tour où il s'applique , s'arrondit , s'épaissit ,
e< s'élargit à la base où il se courbe pour gagner
le bord droit. Ce bord n'est point marginé au-
dehors, comme dans les espèces précédentes,
sou bourrelet est fort saillant en dedans, il est
A L R
9-
tronqué postérieurement , mais l'échancrure qui
en résulte est très-petite; ce bourrelet, de couleur
blanche, a cela do remarquable, d'clre denté dans
toute sa longueur. La coquille est toute lisse,
[lolie et brillante; elle est partout d'un fauve clair
])lus foncé au sommet. Elle a iG millitn. de long
sur 7 de large. Nous ignorons sa patrie.
17. Aop.iccLE conovuliforme. Aurlcul<i cono-
l'uliforniis. Nob.
A. testa ovato-ventricosâ , suhglohulosû , ie-
nutssimè striaiâ ,• spirâ conico-depressà ; apet-
turâ seinilunan j labro de.rtrn crasso non repli-
cato; colmnellâ marginatâ , aliqttantisper iiru-
plicatâ.
Nob. Dcscript. des Coq.Joss. des eni>. de Paris,
tom. 3. pag. 67. n°. l. pi. S. fig. 9. 10. 1 1. 16.
Nous sommes restés dans le doute à l'égard de
cette coquille qui avec la forme des Conovules,
n'en présente pas la plupart des caractères : mal-
gré cela nous ne voyons aucuns genres où elle
convienne mieux que celui-ci , à moins que d'en
établir un exprès pour elle, ce qui nous semble
peu nécessaire. Elle est ovale, globuleuse, terminée
par une spire pointue surbaissée, composée de
huit à neuf tours rapprochés; le dernier est plus
grand que tous les aulres, atténué à la base et
dépourvu d'ombilic; il est finement strié dans
toute son étendue ainsi que la spire; ces stries
transverses sont fines, serrées, régulières, peu pro-
fondes, on les voit à peine à l'œil nu. L'ouverture
est gi'ànde, semi-lunaire, évasée à la base , ré-
Irécie au sommet; la columellû n'a le plus sou-
vent ni stries, ni plis. Nous avons un individu qui
offre un pli peu saillant à sa base. Le bord droit
est épais , arrondi , lisse , non marginé en dehors-
et dépourvu de dentelures ou de stries, comme
dans quelques Conovules. Longueur 19 miliim. ,
largeur lo.
Fossile aux environs de Paris , à Parney particu-
lièrement. Cette coquille est rare.
18. AuBicuLE pygmée. Auricula minima.
Drap.
A. testa minimâ, ovato-oblongâ, apicè obtusâ,
tenuissime striatâ , diaphanâ , albidâ y colunii lia
uniplicatâ; labro bidenlato rejlexo.
Carychium minimum. Mull. Vemi. pag. I25.
n°. 521.
Uelix carychium. Lisn. Gmex,. ^c^. 3663 n'^'
i56.
Auricula minima. Draparnaud , Moll. de
France , pag. 5j. pi. "h.fig. 18. 19.
Ibid. Lams. Anim. s. vert. tom. 6. pag. \i,o.
n". 10.
Carychium minimum. Feuuss. Prod. pag. 100.
n". 3.
m
A U R
lôiJ. PrEiFrE;\j Coquilles terr. et Jliii>. de
Prusse , pas- b'g. pi. i./ig. 5. 6. et pi. "b.fg- 40.
41-
Nous croyons que c'est à tort que M. de Fe-
lussac a compris sans y mettre de doute, dans
lu synonymie de celte espèce, le Bulinius ini-
iiimus de Bruguière ; n'ayant pas lu la descrip-
tion et les citations de cet auteur , et s'en rappor-
tant à la seule annlouje du nom , il n'a pas vu que
le Bnlimus de Bruguière dtoit une coquille d'eau
douce, la même que V Hélix minuta de WuUer
[Verni, piig. 101. «". 299.), fort diflérenle du
Carychium miniinum du même auteur (;;f/jj. i25.
«". 521), et que Bruguière n'a mentionné nulle
part. (]eite erreur devient d'autant plus sensible
que Bruguière dit qu'il a trouvé son Bulvniis
miniinus dans la Seine , tandis que Muller et
Uraparnaud donnent pour liabitation du Cary-
chium minimum les lieux humides sur les feuilles
ptniiries. Nous doutons que cette coquille, qui a
un aspect particulier , et qui vil loin de la mer,
soit une Auricule véritable comme l'a pensé
IVI. Lamarck d'après Draparnaudj elle doit donc
faire une petite section à part, ainsi que quelques
auires qui lui sont analogues, et que nous n'avons
pas sous les yeux. JM. de BluinviUe dit dans son
Traite de Malacologie ■! nouvelles additions et cor-
vecilons, pag. 634.) q"e les espèces de la section
E. du genre Auricule, espèces qui sont turri-
culées, et sana plis àla columelle, ne doivent pas
rester parmi les Auricules , parce qu'elles sont
operculées; que M. Gray et d'aulres savansauglais
lui ont aflirmé ce fait,
Il est certain que l'Auricule burinée de Dra-
parnaud , que M. de Ferussac a rangée parmi les
Caiycbies, n'a en aucune façon l'aspect de ce
genre, et encore moins celui des Auricules; aussi
M. Lamarck a-t-il eu soin de ne pas l'y admettre.
Cette coquille apparlier.droit au genre Cyclos-
tome,et non aux l'aludines, s'il est vrai, comme
le dit Draparnaud , que son animal vit dans les
bois sur les mousses. Il est à présumer que les
personnes qui rapportent celte espèce aux Falu-
diues se trompent, ou il faut supposer que Dra-
parnaud, d'ailleurs si exact dans ses citations, a
éié iiiduit en erreur sur sa manière de vivre.
Toutes ces incertitudes nous démontrent qu'il est
nécessaire d'observer de nouveau ce genre Cary-
cliie, et la peutesse des animaux, les plus petits
peut-être des ÎMollusques uniloculaircs, n'est pas
un des moindres obslnclcs qui puisse s'opposer à
décider eiiGn leurs rapports.
Si l'on compare la phrase caractéristique que
nous avons donnée de l'Auricule pygmée avec
celle de 31. Lamarck, on s'apercevra que nous
y avons apporté quelques cliangemcns; après un
examen atlcnlil à une forte loupe, unus avons re-
connu que la coquille dont il est question est siriée
longiludinalement , quoique cependant quelques
A Tj' R
individus soient lisses; mais on reoonnoîl que cenx-
là sont roulés. Celte coquille , qui a à peine une li-
gne de longueur, estovalaire, alongée, obtuse au
sommet ; la spire formée de six ou sept tours est
plus longue que le dernier; ces tours sont arron-
dis , bien séparés par une suture assez profonde.
Le dernier tour est court et globuleux, à peine
ombiliqué à la base; l'ouverlure est arrondie, le
bord gauche est épais , étalé sur l'avant-dernier
tour, il se relève à la base de la columelle , et se
prolonge eu s'arrondissant au moment de se cour-
ber pour se joindre au bord droit; il s'élargit un
peu et donne naissance à une dent; la columelle
est oblique, et elle ne présente qu'un seul pli
assez saillant; le bord droit épais, renversé en
dehors en bourrelet marginal, est pourvu d'une
dent plus saillante que celle que nous avons men-
tionnée. Les plus grands individus decette espeœ
n'ont pas deux millimètres de long sur un de
large. Elle habite en France , en Prusse , en
Suisse, etc.; dans les lieux humides, sous les
pierres , les bois ou les feuilles pourries.
jg. Adbicule grimaçante. Auricula ringens.
Lamk.
A. testa oi>atâ, turgidulâ , transversim striijtâ ;
stnis tenuissiniiS) regularibus; columellâ obliqua,
rnarginatâ , basi truncatâ, biplicatâ ; labro dextro
obliqua , 1-eJlexo , in medio injlato et dentato.
Lamk. Ann. du Mus. tom. 4- pag. 435.; et
tom. 8. pi. 6o.J/g. 1 1 . a. b.
Ibid. Anim. s. vert. tom. j.pag. SSg. «">. 3.
NoB. Descrip. des Coq.Jbss. des env. de Paris,
pî. Q.Jg. 16. 17.
Marginella. Ménabd de la Grote, Ann. du
Mus. tom. 17. pag. 53i.
Lorsque nous donnâmes la synonymie de cette
espèce, dans notre ouvrage sur les c( quilles
fossiles des environs de Paris, nous confondîmes ,
comme M. de Ferussac l'avoit également fait,
plusieurs espèces à titre de variété; aujourd'hui ,
que nous avons fait de nouveau un examen ap-
profondi de ces coquilles, nous croyons qu'il est
possible de donner de bons caractères [lour les
distinguer. Les variations continuelles dans les-
quelles se sont trouvés les auteurs, relativement à
ces coquilles singulières, nous avoit donné l'opi-
nion qu'elles pourroient bien former un petit
genre; cette idée devient plus probable pour
nous , lorsque nous voulons trouver des rapports
réels avec des genres dans lesquels on a voulu
essayer do les placer. Nous ne sommes cepen-
dant point encore assez éclairés pour le proposer
définitivement , la connoissance de l'animal étant
une condition indispensable, quand il existe tant
de rapports avec des genres très-éloignés appar-
tenant à des familles et à des classes diflérenles.
Kous pensons que les seules coquilles qui doi-
A U R
vent rester dans l'espèce de M. Laraarck, VAuii-
cula rijigens telle qu'il l'a connue, sont celles qui
proviennent des environs de Paris et de Va-
lopnes.
De toutes les espèces de ce groupe, celle-ci
leàte conslarament la plus petite; elle est glo-
buleuse, pointue, formée de cinq tours arrondis,
dont le dernier est beaucoup plus grand que tous
les autres; le sommet est poiniu; la suiure est
simple et médiocrement profonde, toute la sur-
lace extérieure est régulièrement et linemeut
striée ; les stries sont simples , arrondies , étroiles ,
lisses, et l'inlervalle qui les sépare est lisse aussft
L'ouverture est ovalaire, subtrigone, rélrécie par
deux plis columellaires trcs-saillans situés à la
base de la columelle , et souvent une dent obli-
que placée à sa partie postérieure. Le pli anté-
rieur se renverse en dehors en se con tournant
sur la columelle , disposition qui produit une
sorte d'échancrure comparable à celle de quel-
ques Buccins; le bord gauche est épais, large-
ment étalé , mais bien nettement circonscrit ; il se
contourne à labasede la coquille, borde en dehors
l'échancrure qui s'y trouve, et se continue avec
le bord droit ; celui-ci , bien arrondi en bourrelet ,
s'épaissit et devient plus saillant dans le milieu,
ce qui contribue à rétrécir notablement l'ouver-
ture , il descend plus bas que la columelle : ce qui
est un des bons caractères qui distinguent celte
espèce.
Longueur des plus grands individus 5 mil'im. ,
largeur 3.
"Très-commune aux environs de Paris dans
les sables du calcaire grossier; non mnins répan-
due dans ceux de Hauieville, près Valognes.
20. Adbicdle buccinée. Auricula buccinea.
A. testa minuta ,subovatâ , inflatâ , laeingatâ;
spirâ brevi , acutâ ; colimiellâ Iriplicatâ ; plicis
acutisj labro ser.estro expanso , adnato , aliero
marginaio , in rnedio inflaio, non crenato,
Voluta buccinea. Brocchi , Conch. subap.
iom. 2. pag. 319. n°. 23. pi. ù,.fig. 9.
Ihid. Sow. Min. conch. pi. ^Q^.fig. 2.
Auricula ringens. Var. a. Fer. Pnd. pag. 109.
Und. NoB. Var A. et B. Vescript. des Coq.
foss. des env. de Paris, tom* 2. pag. 72.
An eadeni? Voluta pisum ? Brocchi , loc. cit.
pag. 64a. pi. i^.Jig. 10.
Cette coquille est certainement distincte de la
précédente; nous avons réuni les deux espèces de
M. Brocchi, parce que son Voluta pisum , éta-
bli avec une coquille cassée, nous a semblé, d'a-
pj-ès la description et la figure , identiquement
semblable au Voluta buccinea. Cette coquille est
toujours beaucoup plus grande que l'Auricula
ringens/ elle est globuleuse, à spire courte,
pointue; ayant sixtonrs de spire seuleiDËDt, ils sent
A U R
cf.
arrondis et séparés par une suture peu profonde
et simple. Le dernier tour est très-globuleux,
arrondi, ventru, beaucoup plus grand que tous les
autres, il est complètement lisse comme eux,
l'ouverture qui le termine est étroite; la colu-
melle oblique dire à sa base deux plis , dont l'an-
térieur forme l'échancrure, un troisième plus
épais, calleux, se remarque à la partie postérieure;
le bord droit arrondi, raarginé en dehors, se gon-
fle au milieu , mais il n'est ni crénelé ni ;.enlé; le
bord gauche s'élargit et s'amincit, il est moins
visible que dans l'espèce précédente; il se joint
pourtant au bourrelet marginal qui borde la base
et le bord droit de l'ouverture.
On trouve celle espèce à l'état fossile dans le
Plaisantin, dans les faluns de la Touraine, et
aux environs d'Angers : dans cette dernière localité
ils sont un peu plus alongés.
Longueur 8 millim. , largeur 5.
21. AtiBicuLE de Bonelli. Auricula Bonelli.
Nos.
A. testa ovato-abbreviatà , turgidulâ, dégan-
ter stiiatâj striis- tenuibus , numerosissimis , an-
gulis minimis lateralibus imbricatis / columellâ.
triplicatâ; labro dextm incrassato , valdè margi-
nato.
C'est à M. Bonelli , savant professeur de Turin ,
que nous devons la connoissance de celte jolie
espèce, voisine pour ses rapports de V Auricula
ringens et autres analogues. Elle s'en distingue
constamment, et par le volume qui est plus
considérai le que dans aucune des autres espèces,
et par la forme beaucoup plus globuleuse. Outre
ces deux caractères saillans , elle a la spire très-
courte, pointue, formée de cinq tours arrondis
dont la suture est simple; le dernier tour est
très-grand, globuleux, ainsi que la spire striée
transversalement dans toute son étendue; les
stries sont fines, dentelées des deux cotés de
manière à ce que les dentelures de l'une enlrent
dans les angles rentrans de l'autre, et récipro-
quement : cette disposition est semblable à ce qui'
résulteroil de l'enlre-croisement des dents égales
de deux lames de scie. L'ouverture est ovale-
trigone , longitudinale , sinueuse et versante à la
base. La columelle est chargée de trois plis sail-
lans, les deux antérieurs sublamelliformes, le
postérieur, plus épais, se confond par une base
élargie avec le bord gauche; le bord droit est
arrondi, épais, fortement marginé en dehors et
renflé vers sa base, vis-à-vis les dents columel-
laires.
Longueur 9 millim. , largeur 7. Fossile des
environs de Turin.
23. AcRiccLE marginée. Auricula marginata-
NoB.
! A. testa ovato-yentricosâ , larvigciâ j spirâ
^:
96
A U R
acuiâ ; sutura subcanaliculatâ ; lahro slnislro la-
tissimoj cohimellâ triplicatâ , callo repando pos-
iicè instruciâ ; labro dexlro sub callo margijiato .
m itiedio valdè incrassato.
C'est encore ;i l'oLligeance de M. Bonelli que
uous devons celle espèce remarquable: elle est
petite, ovale, pointue, ventrue, toute lisse; les
tours de spire au nombre de cinq sont arrondis,
et netlt-.iont sépares par une suture assez pro-
fonde subcanaliculée; le dernier tour est beau-
coup plus grand que tous les autres; il est globu-
leux, et se termine par une ouverture qui seule
caractérise fort bien cette espèce. Le bord gau-
che est tiès-large , il s'étale sur presque toute la
face inférieure du dernier tour. Il est mince, et sa
limite seroit diOlcile à apercevoir s'il n'étoit plus
lisse, plus brillant que le reste de la coquille; il
se. contourne à la base autour de l'échanerure,
très-pelite , qui s'y trouve; il est ordinairement
dans cet endroit chargé de plusieurs sillons irré-
galiers, et il gagne le bourrelet du bord droit.
La columelle est munie de trois gros plis saillans ,
et de plus postérieurement d'une callosité longi-
tudinale un peu recourbée, saillante, et couvrant
l'ouverture en s'approchant du bord droit , entre
lequel elle ne laisse qu'une fente étroite, une
sorte de petit canal, terminé par une légère
tchancrure du bord droit dans l'endroit de sa
jonction sur l'avaut-dernier tour : c'est en des-
sous de cette callosité qu'il faut chercher le
troisième pli columellaire que l'on ne verroit pas
sans cela. Le bord droit est arrondi, niarginé, et
largement bordé en dehors, il s'élargit iuférieu-
rement vis-ù-vis les plis de la columelle; il s'a-
platit et devient presque tranchant à son bord
interne, qui est subtrouqué antérieurement. Cette
coquille curieuse , que l'on trouve dans les sables
d'Asti, u'a que 6 millimètres de long et 4 de
large,
AURICULES (les). Auriculœ.
M. de Ferussac donna le premier ce nom à la
famille qui rassembla les divers genres qui avoisi-
nent celui des Auricules, d'oii elle a tiré son
nom. Si l'on consulte l'article Auriculacées , on
verra que jM. Lamarck avoit eu le premier l'idée
d'une famille de cette nature, idée qu'il aban-
donna par la suite parce qu'il ne trouva pas qu'on
eût des données suffisantes pour admettre ou pour
rejeter défiuiiivemeut plusieurs des genres qui
dévoient entrer dans sa composition. C'est ainsi ,
comme nous l'avons dit à l'article Auhicule {roy.
ce mot), que les genres Scarabe et Carychie, l'un
et l'autre terrestre, furent rapportés aux Auri-
cules , et le Piélin , qui appartient à un mollus-
que marin , fut rejeté loin d'elles avec les Torna-
telles. Celte marche, celle distribution ne parut
pas naturelle; personne ne l'adopta, elle n'avoit I
pourtant besoin que d'être perfectionnée. Le temps, '
A U R
qui a conduit à de nouvelles observations, a fait
counoître que M. Lamarck avoit eu parfaitement
raison d'éloigner des Auricules plusieurs des
genres C|ue , malgré cela , M. de Ferussac a com-
pris dans la famille des Auricules. Nous devoi.s
rendre cette justice à cet auteur, que ce n est
qu'avec doute qu'il les y a laissés : doute qu'il a
manifesté dans son Prodrome aussi-bien qu'à
l'article AuRicuLE du Dictionnaire classique.
M. Liimarck, comme nous l'avons vu, ne seni/oit
pas la nécessité de cette famille des Auricules,
parce qu'il n'admeltoit pas les genres qui y sont
aujourd'hui. M. de Ferussac, qui les adopte tous ,
a cherché un arrangement convenable cjui les
melle en rapporls. Cette famille fait partie du
quatrième ordre , les Pulmonés sans opercules ,
et constitue à elle seule le second sous-ordie, les
Géhydrophylcs (ployez ce mot); six genres la
composent , ih sont disposés dans l'ordre suivant ;
Carychie, Scarabe, Auricule, Pyramidelle,
Tonialelle, Piétin. Voyez ces mots et surtout
AuElCL'LE.
AL'RICDLITE.
M. Dose, dans le Nouveau 'Dictionnaire d his-
toire naturelle, dit cjue l'on donne vulgairement
ce nom à une espèce de Gryphées. Laquelle 'r"
tious l'ignorons , car il ne fait aucune citation.
AURIFÈRE. Aurifera.
M. de Blainville avoit créé sous c* nom un
genre de Cirrhipèdes cjue Léach a proposé suiu
la dénomination diOtion pour le Lepas attrita lie
Linné. Bruguièie, dans le premier volume de ce
Dictionnaire, pag. Q6., a bien fait sentir la difiâ-
rence de cet animal avec celui des Anatifes, mais
il n'en a pas fait un genre. Le même animal a
reçu le nom de Brante par M. Okeu. Le nom de
JM. Léach a3'ant été adopté de préférence, c'est
à lui que nous renvoyons.
AURI FORMES. Aurifomies.
M. Lamarck a établi une famille sous le nom
de Macrostomes (roycz ce mot) , pour y ra&senv-
bler les genres Haliolide, Stomate, Sioniatelk;
et Sigaret. M. Latreille en éloigna juslement ce
dernier, et au nom de Macrostomes subslitua
celui-ci. Cette famille des Auriformes est la pre-
mière des Scutibranches : en traitant ce mot,
nous examinerons la valeur des nouveaux rap-
ports que iM. Latreille a proposés entre cette la^
mille et la suivante,
AURIS.
Dénomination latine employée par quelques au-
teurs, surtout les anciens, avec une épilnete plus
ou moins caractérisque , pour désigner les co-
auiUes qui ont une forme analogue à celle de
l'oreille
A V I
l'oreille humaine ou de quelqnes animaux, y^nyez
OnEItLE.
AURISCALPIUM.
W. Lamarck avoii d^-jà crt-û le genre Analine ,
lorsque M. Mi'gerle , duas le Magasin de Berlin
(1811), le proposa de nouveau sous ce nom
é^ Auriscalpiuin qui ue devoil pas élie adopié.
Voyez Aaatixe.
AVAGNON.
Nom vulgaire emplo^'é sur nos côtes de l'O-
céan pour désigner des coquilles (|ui s'y manj^ent,
comme les moules. On fait aussi usa^e du mot
Lavignou, que iM. Cuviei a adopté, pour l'appii-
quei a uu genre formé de ces coquilles. Il laul
remarquer qu'avant la création de ce genre, iMé-
fierle l'avoit établi sous le nom iX'Arénaire (i'Ove-
ce mol), et Montagu sous celui de Ligule (voyez
aussi ce mot), et depuis M. Turlon lui a donné
celui de Listera auquel nous renvoyons, ainsi
qu'a JMactre et à Lulraiie.
AV12LIXE.
Les marchands donnent ce nom, ainsi que celui
lie Scui-ahé ou do Gueule de luup , a une coquille
fort remarqiialjle^ar sa furme et ses dents nom-
1 reuses, qui obstruent son ouverture; c'est ÏHeli.v
s.aïubeus de Linné , Auiicula scaïubeus de Lamk.
Davila, dans son Catalogue, a aussi donné le nom
à' Aveline au Tomaîjlts Jaicmta Lamk. Voyez
SCARABE et ToRNAXELLE.
AVICOLE. Ai>icula.
Si nous recherchons parmi les anciens auteurs
de conchyliologie l'origine de ce genre, nous le
trouvons mentionné , pour la première fois , par
AIdrovande (c/c Teslaceis , pag. 45c)); il le dé-
signe, à cauie du peu d'épaisseur des coquilles,
sous le nom de Testacea tcnuis teatce j il en
donne une notion irès-courle, et le compare aux
moules qui se fixent par un hyssus de la mêine
manière. Langius, dans sun 'fraité, si bien lait
pour le temps où il parut, ne le distingua nulle-
ment, et à cet égard Lister le suivii. Guaiierri
lut le premier, ce nous semble, qui ait indiqué
ce genre d'une manière nette et tranchée; il le
désigne par le nom carastéri^lique de Cochlea
(ilijormis , et la planche 94. de son ouvrage re-
présente, sans aucun mélange, les espèces qu'il
f.onnoissoit : ainsi Klein, en créant de nouveau
ce genre sous le nnm qu'il porte encore aujour-
d'hui, n'eut pas le n-.énte de l'invention, et il ne
fut pas mieux circonscrit, car, comme lui, Gual-
tierri en avoil séparé les Fiutadines , exemple
que M. Lamarck suivit plus tard.
Adanson ne connut qu'une seule espèce de ce
^istoire Naturelle des Vers. Tome 11.
A V I
97
genre; entraîné par des rapports mal appréciés,
il le rangea dans le genre Jambonneau , qui res-
semble à un incertœ sedis bien plutôt qu'ci un
génie, puiscju^ony trouve les genres Pinne, Moule,
Wodiole, Cardite cl Avicule. Linné, sans imiter
ce mauvais exemjile qu'Adanson donna si rare-
ment, rassembla en une seule espèce toutes les
Avicules qu'il connut et la plaça parmi les Moules
sous le nom de ISlytilus hirundo. Briiguière ne vit
pas d'abord la nécessité de séparer les Avicules
des Moules, ce ne fut (ju'après la publication du
premier volume de ce Dictionnaire, dans l'arran-
gement des planches qui l'accompagnent, qu'il son-
gea à une réiorme nécessaire; il comprenoit dans
son genre Hironde , Aviculu , non-seulement les
Avicules de Klein, mais encore les Marteaux et
les Pintadines.
Dès ses premiers travaux , IM. Lamarck réferma
le genre de Bruguière en séparant les Marteaux;
il eût fallu s'arrêter là peut-être, car les Pinta-
dines ont avec les Avicules de tels rapports,
qu'il est impos ible de les séparer nettement.
Compris dans la famille des Byssifères de la philo-
sophie zoologique, ce genre se retrouve dans
V Extrait du Cours , mais alors les Pintadines en
sont séparées. M. Cuvier n'a pas admis celte sé-
paration , mais au lieu de les ranger dans les
Acéphales monomyaircs, comme M. Lamarck,
il les met dans les Dimyaires, à cause de l'exis-
tence d'un second muscle adducteur, extrême-
ment petit, dont on retrouve les traces sur les
coquilles. Ce genre, avec les Jambonneaux et les
Arches, consli; ne la seconde famille des Osi ra-
cées , caractérisée par deux muscles. Malgré cette
opinion du célèbre zoologiste dont nous venons
de parler, M. Lamarck conserva sa manière de
voir à l'égard des Avicules; dans son dernier ou-
vrage, en ellel , on les trouve dans sa famille des
Malléacées, démembrée de celle des Byssifères,
de VExtrait du Cours : elles n'ont pas changé
de rapports d'une manière notable, seulement au
lieu dé ire sépaiées des Pintadines par les Mar-
teaux , elles sont eu contact immédiat.
M. de Feiussac n'a adopié ni l'un ni l'autre des
arrangemens que nous venons de mentiocuer : a
côté de la famille des Malléacées se trouve celle
des Avicules, dans l'ordre des Ostracés dimyaires;
le genre qui nous occupe se voit entre les Créna-
lules et les Piuladines. Dieu peu de temps après
la publication de ses Tableaux systématiques ,
31. de Ferussac, dans le Dictionnaire classique
d'histoire naturelle , revint à la première opinion
de M. Lamarck, a celle de M. Cuvier, en réu-
nissant les deux genres Avicule et Pintadiue. M. ée
Blaiuville, dans son Traité de Malacologie,
adopta complètement cette manière de voir,
mais donna au genre d'autres rapports en le pla-
çant dans la famille des ]Margaritaccs. {Voyez ce
mot). La famille des Oxigones de M. Latreil e
N
c,8
A V I
(^Fam. nai. du Règ. anim., pap;. 211.) corres-
pond netlement à celle des Malk'aci'es j on y re-
marque cependanl le gunie Piiinc qui nous semble
avoir plus d'analogie avec les Moules qu'avec les
Mollusques des Avicules.
Le magnifique ouvrage de l'o'.i nous a dévoilé
l'anatomie d'une espèce il'Avicule assez commune
dans la Méditerranée ; c'est d'après lui que nous al-
lons donner quelques détails sur son organisation.
Le manteau, pourvu d'un double rang de cir-
rLes, est ouvert dans toule sa longueur et formé,
comme dans presque tous les BJoUusqucs de cette
famille, de deux lobes égaux; un pi-olongement
postérieur est placé entre les deux appendices
qui terminent de ce côté la base de la coquille;
deux paires de braiicbies lamelliformes sont pla-
cées de chaque côté du corps et en dedans du
manteau; elles sont plus courtes que lui. La masse
abdominale est petite; elle se termine antérieure-
ment par un pied cylindrique, alougé, pourvu à
la base d'un bjssus à soies rudes, agglomérées et
nombreuses. L'ouverture buccale est médiocre,
tout-à-fait antérieure, transverse; les deux lèvres
qui la forment sont papilleuses et garnies de chaque
côté d'appendices labiaux , striés et tronqués au
sommet. L'anus, libre et flottant, passe derrière
ce muscle adducieur des valves , auquel il est
adhérent dans une grande partie de son étendue;
le muscle est c_ylindrique , assez alongé , il laisse
sur la coquille des traces de sa présence, ainsi
que le muscle rétracleur du pied qui s'insère
non loin du premier. Le sjjstème vasculaire ne
paruît pas différer bien notablement de celui des
Moules.
D'après ce qui précède, il n'est pas douteux
que le genre Avicule ne doive être conservé;
outre une forme particulière dans sa coquille, il
offre aussi, dans son organisaliou, quelques parti-
cularités qui le distinguent des autres genres
avoisinans; ainsi la terminaison de l'anus, par
exemple, est toui-à-fait diflérente de celle des
Moules. La masse abdominale est beaucoup plus
courte, et le byssus est d'une structure fort dillé-
lenle de celle des Moules et des Finnes; au lieu
d'être composé d'un faisceau de soies isolées,
dont chacune s'attache séjiarément , toutes ici
sont réunies par une sorte de membrane cornée,
fort dure, au-dessous de laquelle se voient des
fibres en faisceaux plus ou moins gros qu'il est
impossible d'isoler. Ce byssus, par cette disposi-
tion, ressemble à un large empâtement compa-
rable à celui de certains Polypiers flexibles.
Il existe un passage insensible entre les Avi-
cules et les Pintadines, de telle sorte quil est
impossible de décider si quelques espèces dé-
pendent plutôt d'un genre que de l'autre ; ce
motif est suffisant pour réunir en un seul genre
t ules les coquilles qui ont entre elles tant d'ana-
ogie, et , quoiqu'on ne connoisse pas encore l'a-
A V I
nimal des Pintadines, il est bien à présumer qu'il
ne difl'ère pas de celui des Avicules d'une ma-
nière notable.
CAB. ICTÈRES GÉNÉRIQUES.
Animal lamellibranche; deux paires de bran-
chies syniélriques; corps petit, terminé par un
pied cylindroide vermiculaire ; un byssus à
fi lires grossières, réunies, attaché à la base du
pied; anus flottant derrière le muscle adducteur
postérieur; muscle antérieurj petit, presque ru-
dimcnlaire.
Coquille inéquivalve, le plus souvent mince et
fragile; à base transversale, droiie, une échau-
crure à la valve droite pour le passage du byssus.
Charnière linéaire, sub unideniée, quelquefois
sans dents; facette du bjramenl marjjinale, large,
oblique , eu canal.
Le nom de ce genre indique suffisamment qu'il
B3 le doit qu'à une comparaison assez juste de sa
forme avec celle d'un oiseau dont les ailes sont
étendues ou dans l'action de voler, surtout lors-
qu'on ouvre les Valves sans les écarter. Celle
forme ne se trouve pas dans toutes les espèces,
elle n'appartient qu'à celles de la première sec-
linn, encore il y en a plusieurs qui, par la di-
miuulion graduelle de l'appendice postérieur, ne
peuvent plus recevoir cette comparaison.
Toutes les coquilles de ce genre sont nacréts '
en dedans; il y a quelques-unes qui, par leur
épaisseur, leur grandeur et l'éclat de leur nacre,
sont l'objet d'un commerce particulier, et d'une
pêche Uès-aclive dans certains parages de la mer
des Indes ou de l'Océan ausiral ; celte pêche a
d'autant plus d'attrait qu'elle fournit la plus
grande partie des perles répandues dans le com-
merce; nous reviendrons sur ce sujet intéressant
à l'article Perle. Toutes ces coquilles sont ma-
rines, inéqui valves, souvent écailleuses en de-
hors; elles sont composées de deux parlies bien
distinctes, une corllcale qui prend sur les bords
un développement beaucoup plus considérable
que dans beaucoup d'autres genres. Nous avons
observé que cette couche corticale avoit, dans
ce genre , une structure semblable à celle des
Pinnes, c'est-à dire fibreuse perpendiculairement;
nous avons observé ce fait aussi bien dans les
Avicules proprement dites que dans les Pinta-
dines. Il pourra peut-être par la suite être d'une
assez grande utilité pour fixer définitivement les
rapports des divers genres qui l'oflVent.
Nous diviserons les espèces du genre Avicule
en deux groupes , le premier pour celles qui cons-
tituent les Avicules de M. Lamarck, et le second
pour le genre Pintadine du même auteur. Nous
disposerons les espèces de manière à ce que l'on
passe insensiblement d'une section à l'autre par
A V I
le raccourcissement successif du prolongement
jiostérieur du bord supérieur : ce bord supérieur
fst aussi le bord cardinal ; dans les Avicules el
plusieurs Pinladines, il est muni d'une dent pla-
cée sous les crochets , celte dent est tort peu
saillante, elle ne peut donc pas être d'une grande
utilité pour la solidité de la charnière.
L'impression musculaire qui se voit dans l'in-
térieur des valves , n'est pas placée au centre ,
mais sur le côté postérieur; elle est composée de
deux parties bien distinctes , la plus petite , qui est
ranlùneuie, donne attache au muscle rétracleur
du pied. Une autre impression beaucoup plus pe-
tite , à peine visible dans quelques espèces , est
placée antérieurement en dedans des crochets; elle
indique, comme nous l'avons vu, la position du
muscle adducteur antérieur de.s valves , lorsqu'il
existe.
t". Section. Les Aficules.
AvicuLE macropière. Aficula macroptera.
Lauk.
A. testa maxbnâ , extùs fusco-nigricante , in-
tus alhido rubescente y alâ aiiiplissiniâ , obliqué
cuivâ y caudâ longiusculâ , latd , suhacutà.
Lamk. Anim. sans vert. toin. 6. pug- '47'
n". I.
Mytilus hirundo, var. S. Lin. Gjiel. pag. 3557.
n". 22.
GuALTiERi , Test. pi. 94- fiS' ^ ■
Knorr. Vergn. 6. tab. 2.
Nous mettons un point de doute à la citation de
la figure de Gualtieri, parce qu'elle représente une
i spèce dont le prolonj^ement postérieur est beuu-
«:oup l-'lus j^rand qu'il ne l'est dans les individus de
la cullecliun de M. Lamarck et de la nôtre. Cette
esptce, la plus jjrande du genre, est plus longue
que large, oblique, très-inéquilalcrale ; le sinus de
la v.ilve droite pour le passage du bjssus est pro-
ie md , il est placé assez bas dans la longueur du bord
antérieur; l'appendice postérieur est peu alongé ,
assez large surtout à sa base. A l'intérieur, celte
coquille est d'une nacre brillante rougeâtre très-
belle; lu partie nacrée est débordée tout autour par
la couche corticale, brune el subcoruée : à l'exté-
rieur elle est d'un brun foncé , quelquefois à peine
ëcailleuse , mais plus souvent couverte de lames
écailleuses lasciniées irrégulièrement , plus nom-
breuses, plus saillantes vers le bord inlérieur des
valves que partout ailleurs. Dans le jeune âge , on
voit sur les crochets des raies blanchâtres longitu-
dinales rayonnantes qui , dans quelques individus,
se prolongent fort loin sur les valves. C'est de
cette espèce dont le byssus remarquable a été cité
précédemment : elle acquiert jusqu'à vingt centi-
mètres de longueur. On ignore sa patrie.
A V I
99
2. AvicuLE demi-llèchc. Avicula semisagitta.
Lamk.
A. testa obliqua , longissi'mè caudatâ , extùs
nigrâ , radiatini siiuarnulosâ ; squaniulis tnini-
niis, acutis , inibncatis.
Lister , Conch. tab. 2.20. fig. 55':*
Knorr. Vergn. ù,. tab.^.fig. 5. et'b. tab. lo.
fis- 1. 2.
Celte espèce est remarquable aussi bien par son
appendice postérieur fort long que par la disposi-
tion particulière des écailles qui couvrent une
partie de sa surface extérieure. Elle est très-obli-
que , obliquement subcarénée dans le milieu des
valves par une gibbosité obtuse qui les partage en
deux parlies presqu'égales. Toute celte coquille
est d'un noir foncé à l'extérieur, ainsi que le limbe
intérieur des valves qui déborde la substance na-
crée ; elle est couverte dans presque toute sou
étendue, surtout la valve droite, de rangées
ra^'onnanles d'écaillés petites et pointues qui par-
lant du sommet s'élargissent jusqu'au bord infé-
rieur des valves où elles aboutissent. La charnière,
outre une dent cardinale bifide médiocre , dire
en outre sur la valve droite une dent latérale fort
longue, reçue dans une cavité correspondante de
la gauche. A l'iuiérieur, cette coquille est d'une
nacre blanche un peu bleuâtre. Longueur qua-
rante-un millimètres , largeur quatre-vingt-cinq
Nous ne savons de quelle mer elle vient.
3. Avicule vesperlilion. Avicula vespertilio.
NOB.
A. testa griseo -fuscatâ , incequivalvi sub-
striatâj alâ latà, rottmdatâ, vix obliqua j caudâ
elongatâ, a ngustâ, Jragili.
Coquille d'une taille médiocre, et l'une de
cette section qui est le moins oblique; elle est en
dehois d'un brun - grisâtre , toute couverte de
stries peu régulières , peu profondes , qui indi-
quent des accroissemens ; la valve droite est plus
petite que la gauche et i'échancrure pour le byssus
est assez profonde ; l'appendice postérieur est
long, étroit, grêle, fragile, et contraste avec la
largeur des valves , qui sont , comme nous l'avons
dit , peu obliques et arrondies. La charnière a une
dent cardinale irès-petite, et ofire à peine la
trace de la dent latérale que nous avons signalée
dans l'espèce précédente. A l'intérieur, la nacre
est blanche , avec des reliefs rougeâtres et cui-
vreux , et la matière corticale la déborde fort
peu. Nous ignorons d'oii vient cette espèce , qui
a trente -cinq millimètres de longueur et cin-
quante-sept de large.
4. AviccLE de Tarante. Avicula tarentina.
Lamk.
A. depressâ , obliqua , griseà , fusco-radiatâ ,
N a
100
A V I
irregulariter striatà ; striis infemè squainulosis y
alâ latâi caudà variabili , sœpius elongatâ.
Myiilus hirundo. Poli , Test, des Deux-Siciles ,
pag. 65. pi. 2û./?g g.
L^MK. AnijTi. sans vert. toin. 6. pag. 148.
72°. 7.
Uac des variétés de cette espèce est VAvicula
Jalcata Lami.
Cette espèce , assez commune dans quelques
parties de la jMéditerranée , est celle qui a servi
aux anatomiesde Poli, dont nous avons eu occasion
de parler. Elle est variable quant à la forme et à
l'épaisseur; elle se reconnoit cependant facile-
ment à certains caractères qu'il seroit diflicile de
méconnoître. Elle est souveut mince, ce qui dé-
pend probablement de l'âge, car nous en possé-
dons plusieurs d'épaisses et de fort solides. L'ap-
pendice postérieur dépasse ordinairement les val-
ves en lonoueur dans quelques individus; il est
même fort lonj;; , gièle , très-liagile ; le corps des
valves est assez grand, ovalaire , oblique; l'ex-
trémité antérieure est étroite , alongée , à base
beaucoup moins large que dans les autres espcL-es,
et ce qui lui est particulier, c'est que le sinus
pour le byssus est creusé également dans les deux
valves. Le bord cardiual est droit , peu épais , et
n'ollre qu'une dent très-petite et pas la moindre
trace de la dent latérale que nous avons signalée
dans les deux espèces qui précèdent. La couleur
en dehors est d'un blanc-jaunâtre ou grisâtre ,
avec quelques rayons d'un brun obscur ; en de-
dans elle est d'une nacre argentée , lar>rement
débordée, surtout postérieurement, par la subs-
tance corticale. Quelquefois cette coquille est
lisse, avec quelques stries irréguhères qui mar-
quent ses accroissemens ; d'autres fois, et c'est le
plus souveut, ces stries sont lamelleuses et leur
Lord libre découpé assez profondément en dente-
lures irrégulières et aiguës.
Cette espèce paroît particulière à la Médiler-
ranée, et surtout abonder dans le golfe de Ta-
rente et les mers de Sicile. Elle est longue de
cinquante-cinq millimètres , et large de quatre-
vingts.
5. AvicuLE safranée. Avicula crocea. Lamk.
A. testa glabrâ , luteo-croceâ , immaculatâ y
alâ obliqué divancatâ y caudâ latâ , iriarigulari;
cardme , dente laterali magno , inslructo.
Lamk. Anini. sans vert. loc. cit. n°. 6.
LÉach , Miscel. zool. pi. 1 14.
Var. a. Lamk. Caudâ longiusculâ , attenuatâ.
Var. b. Caudâ hrevi, alam non superante^ alâ
obliquissimèjalcatâ. Nob^
Cette espèce remarquable se reconnoit à la
première vue par sa couleur qui est peu variable
et sans aiélange : cette couleur est le jaune de sa-
A V I
fran. Cette coquille n'acquiert jamais une grande
taille ; très-oblicpic, elle est aussi très-inéquivalve,
sa valve droite étant non-seulement plus petite,
mais encore moins profonde que la gauche. L'ap-
pendice postérieur est large ù sa base, triangu-
laire , terminé en pointe plus ou moins aiguë , plus
ou moins longue, mais en général plus longue
dans les jeunes que dans les vieux individus, et
dépassant en longueur l'extrémité postérieure des
valves ; celles-ci sont Irès-obllques , subgibbeuses
dans le milieu, et étroites. Cette coquille paioit
lisse, m.iis vue à une forte loupe, on y voit des
stries très-fines, très -régulières, et longitudi-
nales ; en dedans elle est d'une nacre blanche ar-
gentée, très-belle; la charnière est remarquable
en ce que la dent latérale est très-saillante. La
variété A. se distingue par la longueur de Fappen-
dice postérieur; la variélé B. , au contraire, l'a
beaucoup plus courte , mais par la longueur des
valves , leur obliquité et leur courbure, elle res-
semble à une faux.
I/ongneur de cette varilé, soixante-cinq milli-
mètres; largeur, soixante.
6. Avicole de Savigiiy. Avicula Savignyi.
NoB.
A. testa ienui,J'rcigili,J'usco-nigricantey obli-
qua ,undiquè transversïni striatâ ; striis tenuissi-
mis, antice subsquaiiiosiSj caudâ brevi, alam vi.r
superante.
Avuisinant pour sa couleur l'espèce que nous
avons désignée précédemment sous le nom à'Ai'i-
cala seinisagitla , celle-ci s'en distingue parlaile-
ment ; elle est arrondie , oblique, courbe , équi-
valve (juant aux dimensions des contours, maisiné-
quivalve quant à la profondeur des valves , la gau-
che l'emportant sur la droite à cet égard. I/extré-
mlté posiéneine est courte, large, à peine plus lon-
gue (|ue l'extrémité des valves ; l'extrémité anté-
rieure est assez longue, triangulaire, munie à sa
base et sur la valve droite seulement, d'une profonde
échancruie pour le byssus. En dehors, cette co-
quille est d'un brun-noirâtre ; on voit cependant
sur les crochets , mais sur la valve gauche surtout,
quelques rayons blanchâtres qui disparoissent dans
l'épaisseur de la couche corticale; car si on inter-
pose la coquille entre l'œil et la lumière, on distin-
guera , à l'aide de sa transparence , un grand nom-
bre de rayons blanchâtres dans toute son étendue.
La surface extérieure des deux valves est finement
striée en travers; ces stries, vers le bord infé-
rieur, se relèvent en lamelles très-minces , fauves
et écailleuses antérieurement. Le bord cardinal
est mince, la dent cardinale est petite, et il y a
à peine un indice de la dent latérale. La nacre
de l'intérieur est blanche , avec des reflets métal-
liques bleux et rouges ; un large bord de substance
corticale circonscrit la tache nacrée de l'inté-
rieur.
A V I
Celle coquille est voisine, pour ses rapports,
(le celle fij^urte dans le grand ouvrage d'Egypte
(1/)/. II. fig. 6. ) par le savant auquel nous
la dédions. Il existe des diflérences asstz notables
pour qu'elle doive en èlre distinguée.
Longueur quarante-cinq milliuiètres , largeur
soixanie-dix-huit. Nou» ne counoissons pas son
hahitat.
7. AvicuLE atlaniiqae..-^Cfï'»/<^<z//a/7//ca.LAMK.
A. testa fuscatâ , suhstriatâi alâ latà , rotun-
Jatâ , vix obliqua y caudâ elongatâ , angusta;
valvis magnitudmc inœqualibus.
jiviculu atlantica. L^kk. Anim. sans vert.
loc. cit. n°. 8.
GuALTiERi, Test. g4.^g. B.
^lytilus hirundo. Lin. Gniell. 3357. ^"- 23.
\ ai-, a. Testa albo-radtatà. Encyclop. pi. 177.
Chemnitz , Conch. tub. Z\.fig. 722.
Var. b. Testa latiore ; caudâ longâ , irutn-
galari.
Le Chanon , Adans. Voyag. au Sénég. pi. 1 5.
fg- 6.
Les figures des coquilles de ce genre sont en
gênerai mauvaises dans les auleurs qui en ont
ûonnû ; ce n'est qu'avec une grande circons-
pecliou qu'il convient de les citer j celles de l'Kn-
cyclopédie sont malheureusement de ce nombre ,
et elles nous font seuiir , aussi-bien que les autres ,
la nécessité d'une bonne monographie de ce genre;
elles sont d'ailleurs la plupart recopiées de Chem-
nitz.
L'Avicule atlantique est une coquille d'une taille
moyenne entre les espèces du genre. Elle est brune,
et quelquefois rayonnée de blanc , surtout dans les
individus qui n'ont pas acquis tout leur dévelop-
pement, ce qui n'est cependant pas conslaul ; les
valves sont ovales, peu obliques, substriées, iné-
gales quant à la profondeur, minces fragiles; l'é-
chancrure pour le byssus, sur la valve droite seu-
lement , est profonde. Le prolongement postérieur
est assez variable, il dépasse cependant toujours
la longueur des valves; il est plus ou moins étroit ,
grêle et fragile, ce qui tient sans doute à l'âge,
comme nous avons pu le remarquer dans d'autres
espèces. La variété A. ,àlaquellenous rapporterons
avec doute la figure citée de l'Encyclopédie , est
remarquable par les rayons blanchâtres qui l'or-
nent. La variété B. est caractérisée par la forme
des valves qui sont courtes , à peine obliques et
terminées par un appendice triangulaire assez long.
La longueur de celle espèce est de quarante à qua-
ranie-cinq millimètres, et sa largeur de soixante-
dix a quatre-vingts. Elle provient des mers Atlan-
tiques chaudes et du Sénégal.
A V I I,;l
8. AvictJLE pLak'nacée. Avicula phalonacaa.
Lamk.
A. testa cmssâ , veniricosà , subobliquâ , iaevi-
gatJ., subcaudatà, intîis tiuirguntaceù j epider-
mide lutcscctttc , maculis nifîs irrcgularibus or^
nalo ; cardinc edentulo.
Lamk. Atiim. sans vert. loc. cit. n". i5.
Basterot. Méiii. sur les Jhss. de Bordeaux..
Mcm. de la Soc. d'hist. nut. de Paris , tom. a.
pag. 73.
Les auteurs que nous venons de citer n'ont pas
connu compléleœent cette cocpiille , comme l'at-
testent leurs descriptions ; elle est fort inu'ressanle
cependant : elle est la plus grande fossile connue
dans ce genre , et peut très-bien servir à lier le
genre Avicule au genre Pinladine , par le laccoui-
cissement de l'extrémité postérieure.
Cette coquille est épaisse , solide , peu oblique,
arrondie inférieurement , peu échancrée posté-
rieurement et terminée de ce côté par un appcL-
dice tiès-court. L'auiiculeanlérienr est plus long ,
pointu, excavé, mais fort peu à la base , pour le
passage du byssus. La valve droite est moins pro-
fonde que la gauche , mais elle lui est égale dans
les autres dimensions. Dans les vieux individus ,
le bord supérieur ou cardinal ollre un talon assez
large sur lequel est creusée bien nettement la
gouttière du ligament. Ce qui n'est pas moins
remarquable dans cette coquille, c'est le manque
absolu de dents à la charnière, ce qui la rappro-
che davantage encore des Pintadiues. Nocs pos-
sédons deux individus complets de cette espèce ;
l'un des deux est précieux en cela ((u'il a conservé
presque toute la couche épidermique, avec des
traces de couleur : il est d'un blanc-roussâtre ,
parsemé de taches nubéculeusesde brun peu foncé.
Longueur soixante millimètres, largeur soixante-
dix. On la trouve assez communément à Bordeaux,
mais presque toujours mutilée.
g. AvicuLEa queue courte. Avicula brcvi caudu .
NoB.
A. testa tenuiyjragili , nigricante , substnalâ ,
obliqua j caudâ brevissiinâ , obtusâ j auriculâ nii-
Tiirnâ.
Coquille aussi longue que large , le bord supé-
rieur se trouvant diminué de la longueur du pro-
longement postérieur, qui ici manque presqu'en-
tièrement. Les valves sont obliquement courbées
en arrière, inégales, assez minces et fragiles;
l'oreillette antérieure est médiocre, obtuse, sub-
qnadrangulaire ; l'échancrure de la base est peu
profonde, elle existe dans les deux valves, mais
inégalement , étant plus petite sur la valve gauche.
L'appendice postérieur est court, obtus , triangu-
laire et ne dépasse pas l'extrémité des valves. Le
bord cardinal, assez épais , est pourvu d'une dent
l
iU2 A \ l
apicale assez grusse, ei d'uoe deni latérale plut
f rosse encore ; elle est beaucoup plus courie et
eaocoap plus solide que daus toutes les espèces
du genre. En dehors, cette coquille est lisse,
marquée d'accroissptnens peu réj:,uliers; elle est
d'uu i)run-noirâtre. Sa lonf;ut-ur et sa largeur sont
de quarante-cinq miUiméires N .'US la crojous de
la luer Kouge.
10. Aticuls à côtes. Aificula costata- Sow.
uA. ttstà ofalo-rvtundalJ j inayuwalfi ; ralvâ
deirtrû pUiniusculâ , radiaUni stnalâ; vali>à si-
riistra projutidà, cuitii aimpLcibus eltfatis, ladia-
tif , orruiiû j caudd auricuiùijue brtfisumis.
Sow. Mtn. Cortch. pi. :i44.. fig. i .
Coquille siagulière par la disparité de ses val-
ves e( leur exlt'ê oie inégalité dans toutes les pru-
orlions. Elle est arrondie , peu oblique ; l'ureil-
eite aulérieuie est lrès-;ieiile, trianjgulaire, poin-
tue, séparée par uu pr'jloDd siriu!. Iriausulaire qui
la sépare jusqu'à sa base daus la valve droite , sur
la •;auclie elle est moins ejtcavée. Le prolonge-
uieiit postérieur est Juri court ^ triangulaire et ue
dépas^aut pas l'exiréinité des valves ; cclles-c-i
sont très-inégales , la droite est irès-aplaiie et
tellement dispropurlioDoée avec la gaticue, qu'il
laul avoir des individus complets pour cruire
qu'elle puisse appartenir à un m^me individu,
da surface CKléneure est couverte de suies éle-
vées , rayonnantes, plus ou moins nombreuses
.selon les individus. La valve droite esl profonde,
veotrue, chargée extérieurement de huit à onze cô-
tes saillantes, rajonuaults, se lermLiiaut sur le bord
par des pointes aiguës , ce qui découpe ce bord par
autant de dentelures qu'il _y a de côtes ; la valve
droite est simple au contraire daus sou bord. Celte
coquille ne se trouve qu'il l'élal de pélrilication
en Angleterre*! en l'rauce daus l'oolite ferrugi-
neuse. Celles que nous possédons viennent des
environs deCaeu et de bayeux. La valve inférieure
est longue de vingt-liuil millimètret, et large de
trente-cinq.
Seconde section. Les Pintadines. Lahii..
11. Aticvue écttilleuse. AttKula squamosa.
Non.
jd. testa subquadratâ , irffernè rotundiUâ , pos-
tici subsinuat<j - caucUilà,/'ui<:o-fi.olascente,<iU>(/
obscure rudiatà , latm^UosQ-squartnisti.
Cette coquille tient encore à la section précé-
dente par plusieurs caractères; elle n'a point d'à]»
peodice postérieur , wuis un léger sinus du bord
postérieur indique un commencement, uu rudi-
ment de celle parue : ce qui la he encore au<
autre» Avicules, c'est la cLaruière , qui est pour-
vue d'une deut cardinale et d'uti rudimeat de dent
A S 1
latérale. Les individus de cette espèce que nous
connoissoDs sont d'un médiocre volume, li^s val-
Tes sont d'inégale profondeur, presque carrées,
peu obliques. L'oreillette de la valve dioite est
toujours large à la base, pourvue d'un sinus pelil,
Esu enfoncé. La couleur de cette coquille esl le
run- violacé obscurément, rajonnée de blanc du
sommet a la base par trois ou quatre ligues dc;nl
les écailles s.mt un jieu plus saillantes. Toute la
suiface est Ci.-urerte«de lames saillantes, con-
centriques, régulières, plus fréquentes vers les
bords et terminées par des écailles minces , fra-
giles et pointues. Lu dedans, la nacre est d un
blanc brillaut ; elle est entourée d'un limbe pt u
large, de substance corticale. îvous ue coun<'i.->-
B' us pas la patrie de cette coquille, qui esl aussi
longue que Lrge : ueute-ciuq miUiuuetres.
J2. Aricoi.£ rayonnée. y^ci'cu/a raiiata. Nob.
A- testa subquadiati , tnjtmè rvtundatâ , pos-
lice obliqua, tenui , JragUi, Jusco-rubescerUe ,
Urieis albis radiatà, lamellosA , squamosâ.
Plusieurs caractères distinguent cette coquille ;
elle appartient encore aux Avicules de la pre-
mière kection par la charnière, mais par la foraie
aux Fiut-adiiK's parmi lesquelles elle doit prendit
place. Ou ne sauioil la confondre avec la précé-
dente, elle est toujours plus grande , plus mince .
son bord supérieur esl beaucoup plus court , 1 1
sur le postérieur , à peine s'il existe une lé-
gère inflexion qui indique un rudiment d'appet.-
dice postérieur. Les valves sont inégales quant ;>
la profondeur, la droite esl la plus aplatie; l't--
reilltiie de cette valve est courte, mais fort large,
quadraugulaire , le sinus qui la circonscrit inlt-
rieuieoieul est profond et étroit. La cLainière et
étroite , elle ue préseule qu'un rudiment de dent
cardinale, et uu autre rudiment de dent latérale;
le bord cardinal esl court, l'inférieur est plu»
grand , mince et arrondi en dehors. Cette co-
quille esl couverte de lames concentriques imbri-
quées , écaïUeuses ; sa couleui est bruu-rougeâlre ,
laierrompue par un assez grand nombre de rayon*
blancs. Lu dedans la nacre esl d'un blano-verda-
tre , et elle esl entourée d'un large bord de subs-
tance corticale. Longueur 53 milLai. , laigeuj 03.
Fatrie inconnue.
i3. Avtcri.£ albine. Avicula albina. Lamk.
A. testa subquadrxUà , dvprtssà , aCbtdo-lulri ,
imdtati , iquarnosa j latert pusttço parum pvr-
stnuato.
Meleagnria albina. Lauk. Arum. i. fert. lom.
G. pag. l\)Z. n'. *.
BuiurB. Mus. tab. ^ij-fig- B?
Savickt, Coq. d'E^pte ,pl. %.Jig. 1 1 •
Celte espèce est Ikcileiuent reconauitsal'ie,
AVI
IC ;
feTv _^. ,._
^■■^^6«. T -Ts
Lexol. CcmcL 21^. £:: ^- 5». et
V A.
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iaçjHHiôaiàes «Mes «s-
j;aîâsras j.»— n a? recmaàc Ces ■^^-«^■n -^m. aoc-s
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de Sen «à Tok anawe eesac ca^pAe
.WL II. «Si'-
Cet» c-.-
r-
pfiSb_~. -, —
io4 A Y î
par la suite on en fit un petit genre, ce qne nous
ne croyons pas nécessaire, quant à présent, que
l'analomie ne pourroit nous servir de guide; nous
nen avons pas fait non plus une section, parce
que ces espèces ne diirereni de celles qui pré-
cèdent que par leur grande obliquité et le rac-
courcissement du bord cardinal.
L'AvicuIe dont il est ici question est d'une
peine taille, mince, fragile, très-comprimée; sa
forme es; un ovale alougé dont le grand diamètre
est très-oblique avec l'axe de la coquille, il est
tronqué supérieurement par le bord cardinal qui
est droit et court; le bord anléiieure est oblique,
arrondi; le postérieur est presque droit, et tait,
avec le supérieur, un angle très-ouvert; sa char-
mère e.-,t simple et sans "dents; la vaive gauche
est la plus profonde; la droite porte une irùs-pe-
tile oreillette antérieure, séparée par une éclian-
crure clroi:e, mais profende. En dehors, celte
coquille est toute lisse, d'un blanc sale, jaunâtre
ou roussàtre; en dedans se voit un espace nacré,
petit, bordé largement, surtout vers la partie
postérieure, par la substanct corticale. Grand
diamèlre, 5o miliim. i'airie inconnue.
i6. AvicuLE papiliunacée. Anicula papiliona-
ceu. Lamk,
A. testa ovato-obliquissiniâf rubro-violascenîe ,
aptce albâj radns fiiidulis, ad basini efanesccn-
tibiis, albo fuscofe guttatis , panctis per séries
iongitud'.iiales dupontis.
Lauk. Anim. s. vert. pag. 14g. n". 10.
(".SEJixiTZj Conclï. tant. 8. tab. Zl.fig. 736.
Encyclnp.pl. ijj.flg. 5. ex Chem.nitz.
Les auteurs qui ont parlé de celle espèce pa-
Toiàsent ne l'avoir connue que dans son jeune
âge, ils n'ont donc pu en donner une description
complète. Nous en possédons un individu beau-
coup plus grand, en voici la descriplion :
De forme obliquement ovale, poiniae poslé-
rieiiremect, tronquée supérieurement par le bord
cardinal, qui est tout droit, pas la moindre ap-
parence de prolongement posiérieur comme dans
l'espèce précédente; bord antérieur, arrondi, dé-
passant le supérieur; bord postérieur, droit , très-
oblique, et formant, par sa jonction avec le su-
périeur, un angle très -ouvert; oreilleiie de la
valve droil_e, très-pe:i'.e, triangulaire; le sinus
pour le byssus médiocre, assez profond, trian-
gulaire aussi. Les crochets sont blancs , cette
couleur passe insensiblement au rouge vineux,
qui devient obscur et brunâtre inférieurement et
postérieurement; sur sa partie blanche commen-
cent des rayons de taches d'un beau vert, qui dis-
paroissent peu à peu, à mesure que la couleur
ronge devient plus obscure. Sur ces taches vertes
pu dans leur intervalle ou voit des ranoées
AVI
rayonnantes du sommet à la base, de petits points
blancs ou jaunâtres. En dedans la nacre est d'un
blanc verdâlre, circonscrile par un large bord
non nacré , de la même couleur que le dehors de
la coquille. Elle est rare et vient de la Nouvelle-
Hollande. Le grand diamèire est de 60 millim.
17. Avicule lingulée. Avicula linguluta. Noe.
A. testa ovato-obliquâ , depressâ, nigrâ , soli-
dulâ fiœvigatâ.
Très-voisine de l'espèce précédente pour la
forme et la taille, on ne saurcit cependant les
contundre, celle-ci étant plus solide, moins obli-
que , plus arrondie intérieurement, et partout
d nue couleur nrire uniforme. Le bord cardinal
est assez épais, mais fort court; il a, avec le pos-
térieur, une disposition semblable à celle des
deux auîres espèces. La valve droiie est plate,
quelquefois convexe en dedans; son oreillette est
triangulaire et peiiie; le sinus d'une forme pa-
reille est assez grand; la partie nacrée de l'in-^
teneur n'a que peu d'étendue, elle est entourée
d'un large bord noir.
Pairie inconnue. Grand diamètre. Go miliim.
Des coquilles pétrifiées d'un assez grand vc>-
lume , que l'on rencontre surtout dans l'ooliie
lerrugintUiC de Caen et de Baveux , ainsi que
dans l'oûlile blanche de Saint-5lihici, sont pla-
cées dans presque toutes les collections à la suite
des Puiladiaes, et consi'quemmenl des Avlcules.
Pluîieuis moufs nous ont porté h les ranger plutôt
à la suite des Lliics : ces coquilles manijuent de
l'écluincrure pour le passage du bjssus; elles
sont plus ou moins baillantes antérieiiretiient , et
ce bâillement a lieu au-dessous d'oreillettes sem-
blables à celle des Limes. Les bords ne sont pas
simples comme dans toutes les Avicules , mais
garnis de dentelures réciproques, qui sont pro-
duites par des cotes saillantes, et rayonnantes du
sommet à la base àes valves. Le bord cardinal
est lort court et mé.li cre, ce qui rend ces co-
quilles presque équilatérales, les éloigne encore
des Aviculees et Itj rapproche des Limes. J^'oyez
ce mot.
AVICULEES (les).
ÛL de Fcrussac a proposé de faire celle famille
aux dépens de celle des Byssifères de M. Lamarck
( iO)e- BissiFÉBEi), étaolis dans la Philosophie
zoologique et V Extrait du Cours , puis démem-
brés en trois familles , dans l'Histoire d s Ani-
maux sans vertèbres , les jMyiilacées, les Maliéa-
cées et les Pectinides. La famille des Avicules de
M. de Ferussac correspond à celle des iialléacées
de iM. Lamarck, si ce n'est qu'il y a ajouté le
genre Pinne que ce savant range plus naturtUe-
men: , ce nous semble, dans les iMytilacéps. Voyez
ce mot et M-^lleacées.
AXDIÈDE-
A X 1
AXIMÉDE. Aximedia.
Dana son travail sur les Miileltes de l'Obio,
J\l. Rafinesque a pariajré ce j^eni-e en piusieui'i
sous-genies; celui-ci est de ce nombre, mais
n'élant fondéf que sur de Irès-foibles caractères,
ils sont inadmi'slbles comme nous le verrons à
à Tarlicle IMuLETTE auquel nous renvoyons.
AX(N. A.rimis,
I\l. Sowerbv s'est hasardé, dans son Mineml
conchology , a proposer ce ^enre pour des co-
quilles bivalves p^lrilii'es doul on ne connoîl que
le moule et pas la moindre trace de charnière.
Oa conçoit facilement qu'il est impossible d'a-
dopter un genre ;unsi iiiceriain, et il est fâcheux
A X I
inS
que datjs la science on mette si peu de scrupule
à introduire de unnveaux genres aussi peu
nécessaires que celui-ci.
AXINLE. Axiinva.
Le célèbre Poli a donné ce nom à un genre
dont les animaux mal connus, a été, à cause do
cela, confondu par j.inné parmi les Arches; de-
puis il fut rétabli p,a- M. Lamarck sous le nom
de Pétoncle {voyez ce mol), qui a été généra-
lement adopté. Dans son système de nomencl.i-
ture, Poli désignoit pu- un nom particulier les
animaux et les coquilles : ctlles de snn genre
Axinée portent la dénomination d^ Axinoderinc ,
qui n'a point été adoptée plus que la première.
HUloiie Natut-elie des Vers. Tome II
&
BAC
BaCUI.ITE. Baculiles.
Les Baculiles, connues seulement ù l't'iat de
pélrilicalion , furent justement comparées avec
les Ammonites ])ar le plus j;iand nombre des ob-
servateurs, (^eux qui précédèrent liumarck , sans
en former un genre distinct, avoient juj^é, par
sa structure , qu'il se rapprochoit des cornes
d'Ammon. Sclieuchzer, Klein, Bourj^uet , Lan-
p,ius, Walch et Knorr furent de ce sentiment.
Les dénominations variées (jue ces auteurs don-
nèrent à ces corps, ne les ont jamais empêchés
de les comparer et de les rapproclier des Ammo-
nites. M. dcllupsch , dans un ÎNIéinoire intéressant,
confirma cette opinion. L'anieur , par une compa-
raison approfondie de plusieurs coquilles cloison-
nées , fut le premier, en 1771 , à établir des rap-
ports que personne peut-être alors n'apprécia
convenablement , puisque ce ne fut que long-
temps après qu'ils furent: reconnus d'une grande
juslesse. M. de llupscb , en effet, donna comme
conclusion de son travail, que les Orthocéraiiles
sont des Nautiles droits, comme les Baculiles sont
des Ammonites droites. Faujas qui, dans VHis-
iuire naturelle de la montagne Haint-Pienv de
Maestricht , rend compte de l'opinion de M. de
Tlupsch pour la combattre, fait de vains elforls
pour trouver cet auteur en contradiction, et il
ne peut y réussir, car il a tellement raisonné juste,
qu'il est impossible de rejeter ses conclusions. Au
reste, Faujas n'étoit pas un juge compétent dans
cette occasion. Son opinion éloit qu'il ne falloit
pas faire un genre distinct des Baculites , mais le
laisser, ainsi que les Turrililes , parmi les Am-
nioniles. Il se trouvoil par là en opposition avec
Lamarck, ijui venoil définitivement d'établir le
genre Baculite dans le Système des animaux sans
vertèbres , publié en iboi. Faujas u'enipêcba pas
le genre de Lamarck d'être généralemenl adopté;
et de Roissy , dans le Bujfon deSonnini , en donna
le premier exemple; mais , entraîné comme I-a-
marck par des rapports de formes , il n'établit pas
plus que lui ceux indiqués par M. de Ilnpscb. L'ne
erreur que ces auteurs accréditèrent , dunt on doit
la reclihcation incomplète à Moutfort , est relative
àl'existencedu sipbou. On croyoilque (ette partie
importante des coquilles cloisonnées n'existoit pas
dans les Baculiles. Montfort aiRrma le contraire ;
mais on a droit de demander d'après quelle obser-
vation il a pu dire (]ue le siphon est central , puis-
qu'il est prouvé qu'il est latéral. Defrance , le
premier, à ce qu'il paroît, rectifia l'erreur de
61ontfort,et bien des personnes lurent à même de
la vérifier, par la découverte que fit M. Gerville
d'une nouvelle espèce dans les t»a virons de Va-
lo^ies.
BI. T.amarck créa dans la Philosophie zoolo-
giijue la famille des Nautilacées, qui n'auroit par
la siiile éprouvé aucun changement, s'il lui eût
donné celui d'Ammonécs et en avoit ôté le genre
Nautile : ce genre est le seul en ellet qui ne soit
pas complètement en rapport avec les autres.
M. Lamardc réforma bientôt lui-même celte fa-
mille. Dans l'Extrait du cours , on trouve celle des
Amuionées ; elle est terminée par les Baculiles,
qui se trouvent naturellement près des Hamite»,
des Turrililes et des Ammonites. 11 n'y changea
plus rien par la suite.
Le célèbre auteur du "Règne animal et de tant
d'autres ouvrages qui ont donné une si vive im-
pulsion aux sciences naturelles , a su apprécier la
juslesse des rappioc hemens de M. Lamarck, et il
les a conservés. Son genre Ammonite, qui com-
prend quatre sous-genres, contient les mêmes
objets et dans la même dlslribution que dans la
famille des yVuimonées. On peut donc regarder
ce genre Ammonite comme l'équivalent d'une
fauiille. Nous avons vu à l'article Ammonfes ,
auquel nous renvoyons, ce.mmenl I\1M. de Fe-
russac , de Blainville , Latreille , de Haan et
d'OrJjigny ont compris son arrangement, et com-
bien avoient été utiles pour arriver à un classe-
ment naturel les caractères dont s'étoit servi M.
Lamaick. Le genre 'l'irannite , que MoniforI créa
sur une ligure de Knorr, n'ayant point été observé
depuis lui , quoique , suivant son assertion , on le
trouve fréquemment à la montagne S-unie-Calhe-
rine de Rouen , a jeté dans l'embarras les zoolo-
gistes qui se sont occupés des Baculiie^. La plupart
le rapprochèrent des Baculiles, d'autres en firent
un sous-genre ; les plus prudens , ceux qui savoieut
le mieux apprécier les travaux de Montfort, ne le
mentionnèrent qu'avec doute; M. Uesmarest e>t
du nombre. On aiiroit même pu le rejeter, car il
a été fait avec des individus usés de Baculitt-s.
Dans un Irès-beau Mémoire , inséré dans le
Journal de Physique , 1817, ce zoologiste d"uii
grand mérite donna des observations sur les Ba-
culiles, et une description avec de bonnes figures
des espèces qu'il connut. Il crut êlre le premier
à rectifier l'erreur de Montfort sur la place du si-
phon , mais Defrance l'avoit fait plus d'une année
avant lui. Les caractères dont se servit M. Desma-
rest pour la distinction des espèces éloient peut-
êlre de trop peu de valeur, ce qui les lui a fait
muliiplier de manière à considérer comme telles
de simples variétés.
Maintenant que le genre Baculite est bien connu,
que ses rapports sont inconteslablement bien éta
hlis, qu'on en a séparé destronçons de Ilamites-
U A C
qui y dloieiit confondus, on peut exprimer les
cuiacières géoûriques de la manière suivante :
cahactèhes cénébiques.
Animal inconnu.
(Coquille dioiie, ovale dans la coupe transverse,
quciquelois un peu déjjnaKje, fort longue, r<''j;u-
lièromeut conique; cloiaons sinueuses, dont les
bords sont découpés eu feuilles de persil , peu
diitaiiies , la deinicre fort jurande , eng.iinanlej le
lipbon marfi,inal.
Les Bacuiites ne se sont encore trouvées qu'à
l'état de pélriii»:ation dans les terrains de craie ;
nous n'en connoissuns aucune provenant de terrains
soit supc'rieurs , soit iiih'rieurs à ceux-là. La for-
mation crayeuse a celle singulière propriclé , de
dissoudre le test de presque toutes les coqui les qui
y ont (-u' enfouies ; c'est j)our celte raison que l'on
n'y rencontre jamais que le moule intérieur des Ba-
culiles. On peut juger cependant, par l'inleivalle
qui sépare le moule de l'empreinte extérieure de la
coquille dans laquelle il est quelquelois libre , que
le test de ces coquilles doit eue très-mince. Dans
quelipies localités , les moules conservent les rellels
nacrés, ce qui indique que la coquille elle-même
l'éloit aussi , comme cela a tu lieu dans beaucoup
d'Ammonites.
Les Baculites sont rég;nlièrement coniques , irès-
alûiif^ées et terminées en pointe. On a calculé, par
la prii^ression di.ns l'augmentation du diamèlie de
la base , ipi'une coquille qui auroit dix-huit lignes
de diamètre à l'extrémité antérieure , auroit plus
de deux pieds de longueur. Il a dû exister des
individus plus longs que cela , à en jugi-r par
quelques tronçons de ce genre. Les articulations
sont nombreuses , plus rapprochées au sommet
qu'à la base ; elles sont onduleuses et parfai-
tement symétriques. Les saillies placées sur les
bords sont taillées en queue d'aronde et terminées
de manière à se retenir fortement , quoique par la
disparition du test , elles deviennent quelquefois
mobiles les unes sur les autres. Les démesures
des bords des cloisons sont beaucoup moins pro-
fondes que dans les ILimiles , ce qui peut fort
bien servir à distinguer les deux genres, lorsque
la courbure de celui-ci n'est point assez complète
pour le caractériser autrement.
Quelques auteurs ont indiqué des Baculites
parfaitement cylindriques; nous n'en connoissons
point qui aient cette forme : toutes celles que nous
avons observées jusqu'à présent étoient ovales.
L'espèce qui se trouve à Valognes a cela de re-
marquable, d'avoir un côté beaucoup plus aigu
que l'autre ; c'est celui qu'occupe le siphon. La der-
nière loge est assez grande, engainante, et il est
bien à présumer qu'elle ne pou voit contenir qu'une
petite partie de l'animal. On ignore comment
son onverture se lerminoit ; on peut supposer, par
analogie avec la spirule, qu'elle étoit dépourrae
BAC
ro7
de bourrelet , qu'elle étoit simple , mince et fra-
gi'e. N'oiis n'avons jamais rien vu dans les collec-
tions qui put nous en duiiner une idée satisfaisante.
Dans le Mémoire de AL Desmarcst que nous
avons cité, on trouve la description de quatre
espèces : la première , par la forme de ses digila-
tions , a|>[)ailienl bien corlainemenl au genre Ha-
mite ; la seconde, la Baculile de Knorr, paroit
fort douteuse; c'est elle dont Montfort a fait le
ly|)e de son genre Tiranite : noua avons dit pour
quelles raisons on devoit le rejeter et considérer
l'espèce comme douteuse. La troisième espèce ,
que JL Uesmarest nomme Baculite dissembla-
ble, Baculites dissinti/is , nous semble inadmis-
sible caractérisée comme elle l'est. D'un côté,
dit c'e savant , les lobes des cloisons sont découpés
en feuilles de persil, et de l'autre ils sont sim-
ples : les figures qui accompagnent son Mémoire
le représentent. Nous avons quelques raisons de
croire que cela est accidentel , l'ayant observé
assez fréquemment sur la Baculile de Valognes.
Comme les persillagesdes cloisons sont très-super-
liciels, un (bible frottement suffit pour les faire
disparoilre ; il arrive même que cette circonstance
peut avoir lieu par le remplissage incomplet de
la coquille lors de son enfouissement, et nous en
avons sous les 3'eux la preuve matérielle. La qua-
trième espèce en comprend deux que nous croyons
distinctes, et que M. Desmarest a confondues. La
Baculile dissemblable appartient bien probable-
ment à l'une d'elles , celle à laquelle nous conser-
vons le nom de Baculite de Faujas , donné par
Lamarck. Quant aux trois espèces de cet auteur,
les deux piemières nous sont connues; l'autre,
qui est cylindrique et qui vient d'Angleterre, esi-
elle de ce genre? Il est à présumer que c est un
tronçon de Huniile qui a servi pour la caractériser.
I. Baculite de Faujas. Baculites vertebralis.
Lamk.
B. testa reciJ, lateribus oppositis lévite r de-
pressd y suturis lobatis , denticulatis.
L.iMK. Anim. sans vert. toni. 7. pag. 647- "" ' .
FaujaSj Hist. nat. de la Mont, de Saint-Pierre,
pag. 140 pi. 2.\.Jig. 2.. 3.
Baculites vertebralis , Mortfort. Conch. syst.
lom. I. pag. 542.
Ibid. Desm.^resTj Journal de phys. tom. 85.
pag. 49. pi. 2 yîg. 7. 8.
Celte espèce est moins commanément répandue
dans les collections que la suivante; c'est elle
probablement que Langius a figurée, & que Bour-
guet a rendue presque méconnoissable en la reco-
piant; mais on ne peut avoir aucune certitude à
cet égard. Celle qui a été découverte par Faujas
est généralement d'un volamç peu considérable;
elle efl aplatie également des deux côtés, ce qnî
la rend régaUèremeot ovale, le côté du siphoa
O
%,
io8
B A C
n,'élant ni plus a^ilali ni plus caiéué que raulie.
Les cloisous sont liès-rappioclices , pml'aiieineal
vûpulièrea , à deu'.eliuei peu profondes.
C'est à Maastricht surtout que se trouve celle
cspècej (juelcjuelois elle y est à l'élat siliceux.
M. Duchastel nous en a lait voir un tronçon ve-
nant de Cipli , dans un terrain setublal^le à celui
rie Maesiricht. On ne la connoit point entière,
mais, d'après quelques fragmens,on peut sup-
postT qu'elle pouvoit avoir 8 à lO pouces de lon-
gueur.
2. Daculite gladiée. Baculites anceps.hxtm.
B. Testa rectâ , conipressiuscitlâ , ancipiti ,
lœvi ; uiio lalera subacuio , aliero crussiore ,
obtuso; siphone margijuili ad lattis acutuin.
Lasik. loc. cit. «'. 2.
BaciiUtes vcrtebialii. Def. Dict. des Scien.
nat. iom.'5. pag. l6o dit Supplément.
An Baculites dissimilis ? Uesmaret , Journ. de
phys. tom. 85. pag. 48. Ji". 5. ;;/. i-Jig 4- 5. 6.
Baculites i>erte/?ralis. Blaikv. Trait, de Mala^.
pi. 12.
Il est nécessaire de faire attention à la plirase
descriptive que nous avons copiée dans l'ouvrage
de M. Lamarck , pour qu'on se fasse une juste
idée de quelle manière nous circonscrivons cette
espèce.
Une Baculile a été trouvée par Faujas; elle a
été nommée vertebialis ; elle n'est jamais angu-
leuse. Une autre l'ut découverte plus tard à Va-
lognes et, à ce qu'il paroît, en AnH,lt;ierre; elle
est constamment subcarénée du côté du siphon.
Tons les auteurs, à l'exception de M. Lamarck,
la confondent avec la première : nous voulons
éviter cette confusion, & pour cela, nous avons
veclifié la synonymie comme on vient de le voir.
La Baculiie gladiée acquiert toujours un plus
grand volume que la première , et elle s'en dis-
lingue en outre par l'angle obtus qui règne dans
toute sa lonj^ueur, du côté du siphon.
Les articulations sont nombreuses, rapprochées,
surtout au sommet, & s'éloignent insensiblement
à sa base; celle-ci est formée par une loge fort
grande qui, dans les vieux individus, conserve
souvent des ondulations plus ou moins régulières
qui indiquent des rétrécissemens et des élargisse-
mens successifs de l'ouverture.
Chaque artlculatious a, du côté fle la base , sept
apophyses , et du côté du sommet, six seulement :
les plus saillanles, sont les Latérales; elles sont ab-
solument semblables d'un côté et de l'autre dans
le nombre & la forme des dentelures; des apo-
physes moyennes, celle où est le siphon n'est pas
dentelée, elle est tronquée et peu saillante; celle
du côté opposé est fort peu saillante aussi, elle
est en dessous divisécpar une très-petite anfrac-
tuosité médiane, et en dessus, à la même place,
BAL
se trouve une très-petite saillie qui correspond à
la cavité de la cloison suivante.
Cette espèce se rencontre principalement aux
environs de Valognes, département de la Manche;
c'est à M. de Gerville qu'en en doit la découverte .
D'après M. Lamarck , elle se trouveroit aussi eu
Angleterre.
BAIGNOIRE.
Nom spécifique employé par quelques auteurs
pour des coquilles fort dilTérenies : l'une est le
triton lotorium Lanik. , dont Monilort a fait uu
genre iiiu'ile {^voyez Lotoire et Triton); l'autre
est VAvicula uiacroptera que l'on nomine aussi
Baignoire cuiarée. Vuycz Avicule.
BAJET.
Bruguière , dans le premier volume de ce
Dictionnaire, n':r pas mentionné ce nom donné
par Adanson [^Voyage au Sénégal, pag. 201.
pi. 14. f'g. i4- ) ^ ""^ espèce de son genre Huîtie ,
Ostrea cnstata Lamk. Voyez IIuItbe.
BALANE. Balanus.
Comme nous l'avons fait pour l'article Asatife,
nous allons indiquer les changemens qui sont sur-
venus, dans le genre Balane , depuis le travail de
Bruguière dans le premier volume de ce Diction-
naire.
Cet auteur le premier institua ce genre en lui
donnant le nom de Balanite , qui ne fut point
adopté, parce qu'alors s'éiablit l'usage, aban-
donné depuis, de désigner les espèces fossiles de
chaque genre parla terminaison en île, du nom
générique. M. Lamarck consacra le nom de Ba-
lane en adoptant ce genre dans son Système des
Animau.r sans verlèbivi ( 1801 ). ('et exemple fut
bientôt suivi par tous les zoologistes qui sentirent
toute la nécessité du démembrement du genre
Lépas de Linné. M. Lamarck ne tarda pas à
rendre ce démembrement plus complet en créant
les genres Coronules & Tuincinelle (^voyez ces
mots) dans le premier volume des Annales du
Muséum. M. de Roissy les adopta le premier,
ainsi que M. Duméril; le genre Balane se trouva
donc simplifié , et quoiqu'il contienne encore plu-
sieurs espèces qui pouvoient en être séparées, il
resta sans changemens pendant long-temps; la
Philosophie zoologique , \Ej~lrait du Cours de
M. Lamarck, le Règne animal de M. Cuvier,
démontrent cet état slationnaire. Léach le premier
tenta d'établir de nouveaux genres avec plusieurs
espèces de Balanes, tels sont ceax qu'il a nommés
Acaste , Pyrgome el Creusie {voyez ces mots);
c'est ainsi que l'ancien genre Balane de Bruguière
fournit cinq coupes nouvelles et devint , dans le
dernier ouvrage de M. Lamarck, le type d'une
famille, ainsi que le genre Anatife qui suivit une
marche à peu près analogue. M. de Ferussac ,
BAI.
dans ses Tableaux des Animaux nioUasques ,
n'apporia aucuns clian^emens ni dans les rapports
ni dans le nombre des g^ires que nous avons
^Durac'rés. Cependant, pour pa3'er son tribut d'in-
novation, M. de J''eiu:>sjc , à l'article liaiane du
Dictioniiaiie classique d'/iistoùv naturelle, pro-
posa un arrangement uiélliodique des {genres qui
ne dillère guère de celui de M. Lanaarek, et ajouta le
nom de deux genres qui sont restes inconnus; l'un
d'eux, dcdié à liosc sous le nom de Boscie , n'a
pas été menliuuné à sa place dans la suile du
même ouvrage : est-ce oubli de la part de l'au-
teur'r* a-t-il reconnu que ce genre étoit iuulile i*
c'est à quoi il nous seroit difficile de répondre.
M. Ranzani publia un peu plus lard la première
décade de ses Mémoires sur la Zoologie ; il s'en
trouve un sur le genre liaiane, dans lequel il
propose plusieurs démenibrcmens, deux eatr'autres
ponr les Coronults , qui ne seront probablement
pas adoptés.
Deux autres genres faits avec des Balanes pro-
prement dues, sur lesquels li existe encore quel-
ques dou:es , ou; été adopiés par M. de Blaiiiville,
ce sont les genres Cjblliamale et Oclitbosie. Le
genre Conie , créé par Léatli dans le Supplément
de l'iinc^'clopédie d'Edimbourg, genre cjui corres-
pond à celui nommé Asenius par M. Ranzani, a
été aussi adopté par M. de Ulainville; il n'en a
pas éié de même de celui nommé Octomeris par
]\I. Sowerby, dans son Gênera , ponr les espèces
qui sont formées de huit parties. {^T^oyez ('utha-
siALE, OcHTBOsiE , Co.viE et Octomehis. ) D'après
ce qui précède, il est naturel de croire que le
genre liaiane, ainsi réduit et rectifié, ne subira
j)lus de notables cliangemeus : cependant W. de
lilainville propose d'y réunir le genre Acaste, qui ,
comme nous l'avons vu , a des caractères suIRsans
pour être adopté; il en a d'aussi bons certaine-
ment que le genre Conie; ainsi, si l'on admet
l'un, pourquoi rejeter l'autre.'' En principe, nous
croyons que les genres formés uniquement, comme
la plupart de ceux que nous avons cités , d'après
le nombre des valves de la partie coronaire, ne
sont pas de bons genres, zoologiquement parlant,
puisque les animaux sont seml)lables à celui des
Balanes proprement dites. Un changement qni se-
roit favorable ne consisteroit pas à rejeter tous
ces nouveaux genres, mais à les ramener à leur
juste valeur, celle de sous-genre on simplement
de groupes, c'est alors seulement que le genre
Acaste pourroit être englobé comme les autres.
De cette manière les Balanes deviendroient un
genre naturel , caractérisé par l'animal et l'oper-
cule, et composé de plusieurs groupes :
1°. Pour les espèces à trois parties, genre Och-
thosie ;
2°. Pour les espèces à quatre valves, genre
Conie ;
o". Pour les espèces qui en ont six, genre
Balane tel qu'on le Caractérise maintenant;
BAL. 109
4''. Pour les espèces qui ont Luit parties , genre
Octomeris.
Le genre Acaste, qui vil dans les éponges,
comme les Pyrgonces dans les Polypiers, pour-
roit soit à titre de genre, soit comme groupe des
Balanes, servir de passage à ce dernier, d'ail-
leurs bien caractérisé par son opercule. Avant
que l'on introduise dans la science ce (pie nous
veniins de proposer, voici de quelle manière il
convient de circonscrire le genre Balane.
CAR.^CTÈRES OÉNÉRIQUES.
Animal sessile enfermé dans une coquille oper-
culée. Bras nombreux, sur deux rangs inégaux,
articulés, ciliés, composés chacun de deux cirres
soutenus jiar un pédicule et exserliles hors de
l'opercule. Bouche sans saillie, ayant quatre mâ-
choires Iransverses , dentées, et en outre cpialre
appendices velus , ressemblant à des palpes.
Lamarck.
Coquille sessile, fixée, conique, tronquée au
sommet, fermée au fond par une lame calcaire,
quelquefois membraneuse, adhérente; cône fjrmé
de six pièces dislincies, une antérieure et l'auiie
postérieure, médianes, deux paires de latérales;
opercule intérieur, quadrivalve, formant une
pyramide saillante dans l'ouverture.
Bruguière ayant donné des détails fort éten-
dus sur la structure et l'accroisseaient des co-
quilles des Balanes , détails sullisans , et qui font
voir combien il étoit bon observateur, nous y
renvoyons le lecteur, ainsi qu'à la description des
espèces, qui jicuvcnt suffire pour donner du genrH
une idée juste et précise.
Toutes, à l'exce|nion de ('elles (jue nous allons
indiquer, appartiennent véritablement au genre
qui nous occupe.
Le Balanus rerruca n". i3, n'ayant rpie trois
valves, appartient, comme nous le verrons, au
genre Ochthosie.
Le Balanus squamosus n". 17 n'a aucune
(race d'aires latérales; il est très-celluleux et très-
épais; il appartient incontestablement au genre
Conie.
Enfin les Balanus diadema et tesiudiiuirius
ont servi depuis fort long-temps, comme nons
l'avons vu, au genre Coronule.
BALANIDES. Balanidea.
La famille à laquelle M. de Blainville donne
ce nom correspond à celle que M. Lamarck a
instituée depuis long-temps pour le genre Balane
de Bruguière et ses démembremens. M. de Blain-.
ville la considère aussi de la même manière;
mais il y a introduit des genres que M. Lamarck
n'a pas connus, et il la divise en deux sections
d'après la position de l'opercule , vertical dans la
première, horizontal , dans la seconde, les genres
Balane, Ochthosie, Conie, Creusie et (^htlia-
j £(. DAT
maie, forment le pieii iei- j^roujie , et le second
ne contient que le seul genre Coronuie auquel
est n'uni celui des Tul;icineiles. Nous renvoyons
à ces mois de genres, et surtout à Ciirhipèdes,
où nous parlerons de nouveau de la famille des
jSiilauides.
BALANITE. BaîaniUs.
Nom que Bruguière , dans le premier volume
de ce Dictionnaire , imposa à un genre qu'il ve-
noit de créer dans les Lepas de Linni?. M. La-
marck lui a donné le nom de Balane qui a clé
adopté de préférence. Voyez Dai.ake.
liALISE.
■ Nom vulgaire que les marchands donnent en-
core quelquefois au Cérile télescope, Cerithiutn
telescopium. foyez Cébite dans le premier vo-
Junie , n°. 17.
BARBELLE. Barbala.
\i^ni\^TSluseiini Calonnianum , Hempîirey a
donné ce nom à une coquille précieuse venant
de la Chine : Solander lui avoit donné celui de
Mylilus plicatus , et il l'assimile au Mu'el d'Adan-
son. Ce rapprochement peut servir à indiquer le
jjjenre de la coquille nommée Barbelle , le Mulel
étant très-probablement une Iridine; il est croya-
ijle que le nom de Barbelle s'applique au même
j^enre. Vnyez Iribine.
BARNET.
On trouve, dans le premier volume de ce Dic-
lionnaire, un renvoi de Baruet à Buccin oculé;
mais à l'article Buccin ou ne trouve ni le Buccin
oculé, ni rien qui ait rapport au Darnet, de sorte
que cette petite coquille, depuis Adanson i^Voy.
tiu Sétiég. pag 146. pi. 10. J/g. I.), n'a été men-
tionnée par aucun auteur; elle méritoit cepen-
lianl bien de l'être , car l'animal , bien décrit , est
le piemier que l'on ait donné comme type au
genre Buccin. Nous ne la connoissons pas.
BASE. Basis.
Depuis Linné on a donné diverses définitions
de ce mot, cependant elle éioit la plus simple
et la plus facile à comprendre ; Bruguière l'a
adoptée, et nous n'avons pas bien compris celle
que propose M. de Ferussac dans le Dictionnaire
classique d'histoire naturelle. Nous verrons à
l'ariicle Coquille s'il est nécessaire d'y apporter
des changemens.
BATEAU.
On donne vulgairement ce nom à une Patelle
mince et profonde, Palella compressa Lamarcs.
T'osez Patelle.
BEC
BATOLITE. BatoUtes.
L'iiiiaginaiion de Monlforl alloit quelquefois
très loin d ms les conjectures qu'il formoit sur
les dimensions des genres : là où l'observaii<in
manquoil son esprit y supplécil, son genre Ba-
tolile, qui n'est autre chose qu'une Hippurite
{voyez ce mot), nous en oflVe un exemple. De
ce qu'il a vu un tronçon d'Hippurite de quaire
pouces de diamèlrc , il en conclut qu'elle avoil
dû avoir cinquante-quatre pieds de longueur; il
dit en avoir vu dans les Alpes qui avoient trois
pieds de long sur un pouce de diamètre à la base.
Nous pouvons affirmer que Wontfort a cru voir,
ce qui lui est arrivé dans plus d'une occasion.
L'observation prouve qu'à l'exception de l'IIip-
piirile, dont cet auteur a fait le genre inadmis-
sible qu'il nomme Balotite .^ toutes les autres
Jlippuiiles sont en cône dont la terminaison est
quelquefois très-brusque. Ce qu'il y a de parti-
culier, c'est que M. de Ferussac, dans \& Dic-
tionnaire classique , cite ces extravagances de
Wonlfort sans les réfuter, et admeite encore ce
genre ainsi que les Ilippurites parmi les Cépha-
lopodes décapodes. Nous verrons à l'article Hip-
purite combien étoit peu juste celte opinion.
BATONNET.
Nom vulgaire d'une jolie espèce de c ône assez
rare dans les collections. Bruguière l'a décrit
sous ce nom au n°. 127 de l'article Cône. Voyez
ce mot tome i'^''.
BATTANS.
Adanson, dans son ouvrage si remarquable sur
les Coquilles du Sénégal, employoit ce mot pour
désigner les valves d'une coquille; ce mot n'u
point été adopté, on lui a préféré celui de valves.
Voyez ce mot et Coquille.
BEC. Rosirum.
Ce mot a diverses acceptions qui, pour la plu-
part , sont tombées en désuétude pour la science ,
ou sont entrées dans le domaine du vulgaire.
C'est ainsi que les marchands disent une coquille
à bec pour désigner telle qui à un canal court et
recourbé à la base; ils nomment aussi becs les
sommets des coquilles bivalves, quand ils sont
longs et en forme de crochet. Enfin, en ajoutant
une épithète plus ou moins caractéristique, ils
désignent plusieurs coquilles de genres diflérens.
Le bec de canard est la Lingule analine d'après
Favard d'Herbigny; le même mot s'applique à
l'Analime subroslrée Lamk. Le bec de lluie est
le Douajc scortum , le bec de perroquet le Ters-
bratala psittacea Lamk. {^Voyez les genres que
nous venons de mentionner. )
On a comparé très-judicieusement les mandi-
bules des Sèches, des Calmars, etc., au bec d'un
perroquet, et cette ressemblance, qui est fort
BEL
exacfe, a fait conserver le nom de hec aux mâ-
choires de ces animaux, yujez Cépualopodes.
BÉCASSE.
La pomprraisnn que l'on a fuite du canal de la
base de quelc[ucs coquilles , vrr. le hec des
oiseaux nomnu's bécasses, a d(?lerminé les an-
ciens concb^liologues et les marcliauds à appli-
quer ce nom, avec une épilLète caracidrisllqiie ,
à plusieurs coquilles qui rentrent dans le ji,enio
Rocher. Voyez ce raot.
La Tète de bécasse , est le Mutex haustcl-
lum.
La DÉCASSE à ramages, le Murex cornutus.
\-a. BÉCASSE épineuse, le Murex cnissispina.
La GRANDE BÉCASSE épiueusc, le Murex ie-
nuispina.
La BÉCASSE à courte épines, le Murex hran-
daris.
Bruguièrc a fait un renvoi de Bécasse épineuse
au genre Pourpre; nous ne pouvons nous l'expli-
quer, il faul voir le mot Rocher.
BELEMNITE. Belenmites.
Nous avons toujours été surpris que ce genre,
connu depuis si loug-temps , et désigné par le nom
de Bélemnite , bien avant la publicaliou du pre-
mier volume de \ Encyclopédie , n'y ait été oicn-
lionné d'aucune ruauière, pas même par un ren-
voi. Il est à présumer que, suivant les erremens
de l'immortel aiileui- du Sysleina naturœ , Bru-
guicre le compremut dans le genre ÎVautile, ce
qui atijourd'iiui n'est plus admissible.
Ce genre, intéreisaut tout à-la-fois la zodlogie
et la géologie , uiériloit bien d'attirer l'attention
des savans modernes; cela étoit d'autant plus
nécessaire, qu'ajirès avoir occupé les naturalistes
de presque tous les âges, après avoir été le sujet
d'une foule de préjugés et d'erreurs parmi presque
tous les peuples, il étoit resté à peu près inconnu
jusque dans ces derniers temps. Pour ce qui a rap-
port aux espèces, et à leur détermination rigou-
reuse, deux travaux furent entrepris dans ce but,
l'un de M. FaureBiguet , l'autre incomparablement
plus complet de W. Blain ville, dans lequel on
trouve, avec une histoire irès-bien faite du genre
des coDsidérationsd'un haut intérêt pour la zoologie
et la géologie. Nous citerons encore l'article BÉ-
LEMNiTE de M. de Ferussac dans le Dictionnaiie
classitjue d'histoire naturelle , article incomplet ,
])nisqu'il ollre seulement la partie la moins im-
portante pour le naturaliste , la partie historique .
qui , tout attrayante qu'elle puisse être pour
l'écrivain érudit et le lecteur, ne peut être con-
sidérée que comme une introduction à l'étude
des espèces d'un genre. Nous nouS sommes très-
utilement servis des travaux que nous venons de
citer, ainsi que d'un Mémoire de Gueltard, qui
B K L 1 1 1
contient beaucoup de bonnes observalious , pcnr
remonter aux sources et vérifier, autant que cela
nous a été possible, les faits c[ui y sont consignés.
Quoique nous n'ayons«rien de bien important a
ajouter à l'histoire curieuse des Bélemnites, clip
est trop intéressante pour que nous ne la tracions
pas le plus possible en abrégé.
On a prétendu que le premier auteur qui ait
parlé des Bélemnites étoit Théophrasle; on a
rapporté un passage où il fait mention d'une
pierre provenant de l'endurcissement de l'urine
de lynx; mais il est impo.<;sil)!e, comme Hill la
fort judicieusement dit daus ses Commentaires
sur Théophraste , d'assurer que cet ancien ait
voulu désigner des Bélemnites . sa descripiioii
ne s'accordunt en aucune fat^on avec celle d'un
corps de cette espèce. IM. de Ferussac et JNl. do
Blainville sont de ce sentiment, que nous parta-
geons d'autant plus volontieis, qu'il n'y a vérita-
blement aucune ressemblance entre le lyncurium
et une Béleninile.
Pline, après avoir rapporté le passage deThéo-
pliraste, me que luriue d'un animal puis-e .'e
changer en pierre; on ne peut que l'approuver de
maintester une opinion conforme à la nature des
laits. Cependant , après avoir dit que le lyncurium
n'étoit pas connu, en parlant du lynx, dans son
Traité des animaux , il rappelle sans critique la
manière de voir de Théophrasle, la rend plus
obscure, en donnant à croiie qu'il a voulu parler
du succin, substance qui a bien quelques-unes
des propriétés du lyncurium , mais qui ne les pos-
sède pas toutes. Il est plus probable que les
idœi dactili de Piine qui, dit-il, se trouvent dans
l'ile de Candie, ont une couleur ferrugineuse, et
ont la loraie du pouce humain, appartiennent
plutôt à ce genre que le lyncurium. Cette déter-
mination, quelqu'incomplète qu'elle soit, établit
une comparaison qui, malgré son peu de jus-
tesse, est cependant plus déterminante que celle
que l'on a faite avec le texte de Théophrasle. il
n'en est pas de même d'un autre passage de
Pline, que l'on a appliqué aux Bélemnites , mais
qui laisse quelques doutes puisqu'on peut l'en-
tendre de deux manières. En forçant le sens pour
l'appliquer aux Bélemnites , plusieurs personnes
ont cru trouver une preuve que Pline a connu
ces corps; mais on doit dire que ce passage
ne peut s'appliquer convenablement qu'à l'éclat
des pierres précieuses qui jettent la lumière
en rayonnant. Nous passerons sous silence Dios-
coride et Solin, qui n'ont rien ajoutés aux ou-
vrages de Théophrasle et de Pline, et nous
observerons que le mot de Bélemnite n'a pas été
donné par les Anciens, et qu'il est assez croyable
qu'ils n'ont point connu ces corps, le passage de
Pline sur les idcci dactyli étant le seul qui peut
faire naître quelques doules à cet égard.
Isidore de Séville au sixième siècle , dans ses
Origines , a contribué beaucoup à faire confondre
if2 BEL
le lyncuiium avec le succin; il en parle dans
un autre chapitre que l'iJœus daciylus , sur le-
quel, du reste, il ue dit liea de plus que l'iiue.
Ici commence un long intervalle pendant lequel
on rhei'che en vain des documens sur l'Listûire
du génie qui nous occupe; ce n'est qu'au renou-
vellement des lettres au quinzième siècle que les
minéralogistes et les personnes qui s'occupoient
de matière médicale surtout, recherchèrent le
lyncurium de Théophrasle, s'imaginant, comme
le croit avec vraisemblance M. de Blainville,
que provenant de l'urine de l_ynx, celte substance
devoit avoir de grandes venus pour la guérison
des pierres et des calculs vésicaux; nfais il fjlloit
trouver le lyncurium. Dans quelques endroits de
la Prusse, on trouve en assez grande abondance
du succin dans un diluvium, dans lequel il n'est
pas rare de rencontrer des morceaux de Bélem-
niles de la craie, qui ont aussi une couleur d'am-
hre , d'où a pu naître dans ces temps d'ignorance
la confusion entre ces corps et le succin. Jusqu'à
Agrlcola, on ne trouve rien de raisonnable sur
les Bélemnites; c'est donc à lui, dit iM. de Blain-
ville , que l'on d^it les premières bonnes obser-
valions et un peu étendues sur ce genre. Il paroît
aussi que c'est lui le premier, en 104(5, dans son
ouvrage vraiment remarquable pour celte époque
sur la cause et l'origine des corps fossiles , qui
employa le mot de Bélemnile ; dans les recherches
qu'il fit sur ces fossiles, il s'uiquiéla peu de leur
origine et de leurs rapports, il n'adopta pas les
préjugés de son temps sur ses vertus médicales,
il rejeta l'idée d'analogie alors reçue avec le
Ij'ncurmm , et il les décrivit assez complètement,
puisqu'il parle de l'alvéole logée dans la cavité
de U base. Ce ne fut que sept ans après que
Belon, dans le quinzième chapitre de ses Singu-
larités, adopta le nom de Bi'lemnite : il suit, du
reste, l'opinion d'Agricola ; mais il regarde comme
certaine l'analogie du dactylus idaiis de Pline
avec la Bélemnite; il affirme positivement qu'elle
se liouve en Crète de la même manière qu'au
mont Siiut-Jean auprès de Luxembourg, où,
d'après ce qu'il a vu, on en trouve en très-grande
quantité. Nous ue parlerons pas de Jlalioli qui n'a
fait que commenter Dioscoride , et qui n'a rien
dit d'intéressant sur les Bélemniles, et nous arri-
vons à Kentmann et à Gcsner qui , en l565 , don-
nèrent la première figure de Bélemnile qui soit
coauue , et dont on auroit pu tirer quelqu'avaii-
tage , pour les rapports, s'il eut été possible al'^rs
d'en établir. En suivant rigoureusement 1î;s dates,
cotis devons parler ici de l'opinion de Mcrcati :
cet auteur, qui mourut eu iSgo, avoit terminé
avant celle époque son Meiallotheca vaticana j
encore que sou manuscrit n'ait été imjnimé et
publié que plus de deux cents ans après , ce ne se-
roit pas un motif de ne le citer qu'à cette époque;
ses opinions ne seroient plus en relation avec le
temps de cette publicatioii. Cette opinion erronée
BEL
se reisent du temps où elle fut produite, quoi-
que de bien meilleu es l'aient été avant elle : elle
consiste à traduire daciylus par datte , et à sup-
poser que Pline à comparé les Bélemnites au
noyau de ce fruit. Une objection sérieuse peut
être faite à cela, c'est qu'il ne croît point de daw
tiers en Crète, et qu'ils n'y sont même pas eu -
livés; ainsi il nous semble évident que Pline na
pu comparer les Bélemnites aux noyaux de
dalles du mont Ida, puisqu'il n'en existoit pas
dans cet endroit. Nous ue devons pas oublier
Césalpin, qui écrivoil dans le même temps que
Mercati, et qui lut le premier qui rechercha 1 o-
rigine des Bélemniles; elles proviennent de la
Pinne-marine , dit-il, ou de quelqu'aulre coijuil-
la"^e. Il avilit donc bien senti , chose remarqua-
ble, que c'étoit à celle classe d'êtres qu'il lal-
loit la rapporter : c'étoit sans doute une opi-
nion hasardée, mais qui ne manquoit pas d'une
certaine justesse.
Avant d'aller plus loin, résumons en quelques
mots ce qu'il y a de plus essentiel dans ce que
nous venons de dire : Agricola est le premier qui
fait de bonnes observations sur la Bélemnite,
Gesner en donne la première ligure, et Césalpin
fait entrevoir pour la première lois cjuels rapports
on d lit lui chercher. Celte progression mérite
certainement d'être remarquée.
Nous voilà parvenus, avec linperatn , à l'année
iSog; il ne mériteroit pas d'être meutionné si son
ouvraj^e, consacré plus spécialement à la miné-
ralogie, ne lui avoit acquis quehjue célébrité:
il dit que les Bélemnites ne sont que des stalac-
tites. U.i nous dispensera de rapporter les preuves
qu'il en donne.
Boelius de Boot doit être excepté de la liste
des auteurs que nous ne citons pas, parce qu'ils
n'ont fiit faire à la science aucuns progrès; non
qu'il ail rien dit d'important sur ces corps dans
son Traité des Pierres et des Gemmes , mais parce
qu'il a élé le sujet d'une méprise de M. Beudant,
qui a cru qu'il avoil été le preniier qui ait em^
ployé ce mot de Bélemnite, dont l'origine est
jjeaucoup plus ancienne , comme nous l'avons dit,
Depuis 1609 que parut l'ouvrage de Boelius de
Boot, jusqu'en iCjS, que Lister publia le sien,
on trouve une dixaine d'ouvrages qui, dans une
hisloire d'un genre aussi iinporiant que celui-ci,
ne mériteiil d êire notés que pour ludiqiier d'une
manière générale limpulsuii des esprits. C'est à
celte époque que commença le g'iU des collec-
tions et qu'on rassembla les productions naturelles
comme objets de pure curiosité. Les pharmaciens
lurent les premiers qui firent des collections et
qui en propagèrent le goût ; au?si presque tous
le> ouvrages qui parurent alors ne sjni que des
descriptions de musi'ums plus ou moins remar-
quables. A l'aiipui de notre opinion, nous jiour-
rious citer, dans l'espace d'une quarantaine d'an»
uées, le Muséum de Calceolaii, celui d'Aldro»
vande ,
B E L
vande, celui de Wormius, celui de LacLmund,
et celui d'Oleaiius, dans lesquels il est question
des Bt^lemniles, sans y comprendre ceux où elles
ne sont pas mentionnées".
Lister, médecin de la reine Anne, l'ioit un
liomme remarquable pour son époque, sou s^rand
tuivraj^e de conchyologit; est la preuve qu'il avoit
devancé ses couleuiporains dans l'élude de celle
science : ce fut à la tiu de son Traité des anunaujc
d' Angleterre qu'il donna la description de deux
liélemnites; il les admet au nombre des corps
organisés, dans sa section des lapides turbinati
non spirati , non loin des Oursins, sans jiisiiHer
s>m opinion. Césalpin avuit eu la même pensée;
mallieureusement elle resta lonf;-lemps encore
avaut de prévaloir, les anciennes théoiics trou-
vèrent des délcDseurs dans ceux-là nicuies qui,
ayant rassemblé de grandes collections de ces
ccups , auroient dû être plus capables de les juger.
Avant Luyd , il exisloit une o|)inion assez ré-
pandue et que nous n'avons pus encore rap-
pjitéej elle trouva quelques auteurs qui plus tard
la soutinrent, malgré son peu de tondement: elle
consiste à regarder les Bélemniles comme une
corne frontale de certains poissons comparables au
narval. Il étoit fort diflicile de concilier celte
manière de voir avec l'existence constatée de
l'alvéyle placée dans l'intérieur; aussi Luyd ne
r.idopta pas, il en préféra une autre qui n'est
pas plus recevable. Les Bélemnitos , clisoil-il ,
étoient le résultat d'une matière minérale moulée
dans l'intérieur de quelque tube marin, ce qui le
détermina à les ranger parmi les péinticatious.
Il fui le preinier qui donna le nom 6.'cili'éole aux
concamératinns qui se voient dans l'intérieur ue
la cavité des Bélemnites , et ce rapport , qui a voit
déjà été entrevu, fut définitivement mis hors de
doute par celui-là même qui !e conlestoit. Wood-
ward , qui connut un très-grand nombre de Bé-
lemnites, qui les avoit rassemblées de diverses
localités, en aperçut assez bien les dillerences, et
les rangea néanmoins , dans son Histoire naturelle
de kl Terre , parmi les minéraux l'éguliers.
Depuis l'année 1702 jusqu'en 1724, il existe
un certain nombre d'ouvrages dans lesquels il est
question des Bélemnites; laulot en suivant des
opinions reçues , ou les plac nt , comme Si lieu-
chzer, parmi les minéraux; d'autres les rappor-
tèrent au règne animal; d'autres enlin se conten-
toient de les rassembler en grand nombre , de les
iiguier et de les décrire, sans entrer dans une
discussion approtondie sur leur naiure.
Ce fut eu 1724 que parut une dissertation fort
importante, puisqu'à celte époque Elirharl, son
auteur, par une discussion lort approiondie, indi-
qua, avec une justesse bien faite pour donner de la
coniiance, la place que doivent occuper les Bélem-
nites; il a démontré que ce sont des coquilles ma-
rines voisines des Nautiles et des Spirules, servant
d'enveloppe à ce que Luyd avoit nommé alvéole^
Histoire Naturelle des Vers, Tome II,
BEL
ii3
il s"aperçut aussi qu'elles s'accroissoieut par
l'addition successive de couches extérieures, et
qu enlin leur couiposition cliimique dévoiloit leur
origine animale. Il éloit impossible d'arriver à
de meilleurs résultats: ils sont tellemenl justes,
que l'opinion qui en découle e^t celle t[ui e.st
universellemenl adoptée maintenant, qu'elle a été
sanctionnée par la connoissance, si nécessaire
pour cela , de l'animal de la spirule. Lhiliart
croyoit que l'animal des Bélemnites étoif contenu
dans la portion de leur cavité laissée libre par
l'alvéole; celle croyance fut celle de tous les
zoologistes, non -seulement pour le genre qui
nous occupe, mais encore pour tous les autres
qui lui sont analogues par l'organisation, jusqu'au
moment où la découverte de l'animal de la spi-
rille vint jeter une vive lumière sur cette ques-
tion zoologique d'un haut inlérêl. L'année d'aiiiès
et sans counoltre la dissertation d'Ehrliarl , Rosi-
nus arriva de son coté au même résultat , ce qui
auroit dû avoir une grande iulluence, si à celle
époque on avoit su ajjprécier celte coïncidence.
Cependant il n'en fui pas ainsi, plusieurs auteurs
conservèrent les anciennes erreurs, et Bourguet
entre autres, qui jouit d'une certaine célébrité,
loin d admelire les vérités incontestables de ces
deux auteurs, donna encore une nouvel e opinion
sur les B.'lemuiles; il prétend, dans ses Lettres
philosophiques , il croit même le prouver, que les
Bélemuites sont des den;-s de cachalot ou de quel-
que grande espèce de cétacés; mais douze eu
treize ans après, eu publiant son Traité de Pétri-
fications, il montra des doutes sur la validité de
sa piemiere opiuion.
Klein mentionna d'abord, sans s'expliquer, le>-
Bélemniles parmi les tuyau-x marins; il étoit per-
mis de croire, d'après cela, que c'éloit avec eux
qu'il leur trouvoit de l'afliuité; mais quelques an-
nées plus lard, dans le temps que la disserlalinn
de Breyne sur les Polylhalames avoit pu le faire
revenir d'une opiuion erronée, il dit, dans son
Traité sur les Oursins, qu'il croyoit, avec Rosi-
nus et Ehrhart, les Bélemnites voisines des Nau-
tiles; et cependant, par une bizarrerie difficile a
expliquer, il conserva , parmi les pointes d'Our-
sins, celles qui, par une cause quelconque, n'ont
jamais de cavité. Il persista dans cette opiuion
long-temps après, comme on peut s'en assurer
dans l'édition de la si.iographie lithographique de
Scheuchzer, qu'il publia en 1740.
La dissertation Irès-estimée de Breyne, de Po~
Ijthalaniis , est une juste application des nou-
velles idées à la classilicalion des coquilles, et
celle dis:inction fondamentale de coquilles mo-
notlialames et polytlialames , est une conséquence
des résultats obtenus par Ebrliarl. On croirait
peut-être que les opinions fondées sur de bonnes
observations , conduisant à des changemens favo-
rables dans cette partie des sciences, ont été sui-
le champ adoptées. L'esprit humain n'est point
ii4 BEL
ainsi fait, il s'atlache loni;-temps encore à l'er-
reur, aux inuovaiions les plus déanées de preuves,
lorsque la vérité a élu trouvée et qu'il ne taadroit
qui' la suivre. Ainsi nous trouvons Capeller , qui
prétend que les Bélemniles sont des Holoturies,
qui ont été pétriliéesau moment où elles avaloient
une coquille qui est restée à demi-dii^érée ; il
veut parler Je l'alvéole. Le minéralogiste Wallé-
nas , peu compétent pour juger une pareille opi-
nion, l'admet sans la discuter beaucoup. Nous
voyons Dacosta revenir à une idée abandonnée
dejiuis plus d'un siècle, que lesBélemnites sont des
slalacliqiies, et Bromel les nommer encore pierres
de foudres. A côté de ces erreurs dont nous pour-
rions augmenter beaucoup la liste, c'est avec
plaisir que nous citons les ouvrages de quelques
auteurs qui ont su les éviier: ainsi Baker place
les Bélemnites près des Orlliocères , avec les-
quelles elles ont certainement beaucoup d'ana-
logie. Brauder admette rapprochement, et a le
bon esprit d'adopter la manière de voir de Ro-
sinus et d'Eiirhart. Ue plus , il cberche à pruuver,
ce que l'on u'avoit pas tail avant lui, que toutes
les Bélemnites qui n'ont point de cavité ne le
doivent qu'au jeune âge ; ce qui est incontestable
pour presque toutes , car il y en a pas plus de
deux qui soient sans cavités à tous les âges.
Allioni, dont l'oryctographie piémonlaise a con-
servé une juste réputation , adopte sur les Bé-
lemni.es le sentiment de Bre^'ae, et il annonce
d'après Bozzetii qu'il existe une Bélemnile vi-
vante dans le cabinet du chanoine Capponi ; mais
cela paroît bien peu probable : ne seroit-ce pas
plutôt, comme le croit aussi M. de Blainville, une
baguette d'Oursin i* On doit regretter néanmoins
que ce corps n'ait pas été figuré avec soin.
Malgré tant de travaux sur les Bélemnites,
malgré les opinions si judicieuses d'hommes d'un
grand mérite, malgré l'adhésion de Linné à ces
opinions , ou trouve encore des naturalistes en
petit nombre, il est vrai , qui s'attachent à d'an-
ciennes erreurs, et enchérissent sur elles d'une
manière ridicule. Peut-on qualifier autrement
l'opinion de Bertrand, qui en 179^, dans son
Dictionnaire des Fossiles , veut rajeunir celle de
Capeller en l'embellissant par de faux raisonue-
mens? Celle de Lemonnicr qu'on trouve dans le
même ouvrage mérite d'être traitée de même ,
puisqu'elle veut prouver que les Bélemnites ne
sont que des stalactites, comme Daco^ta et avant
lui Lang.us l'avoient cru. Celle de la Tourette
peut se mettre au même rang que les piécé-
denles; elle a cela de particulier d'avoir été aussi
recneillie dans le Dictionnaire des Fossi/es de
Beitrund. Cet auteur croit que la Bélemnite est
nne espèce de Polype , et l'alvéole une antre
articulé indépendant du premier, et qui cepen-
dant vivroit dans sa cavité. De telles erreurs n'ont
pas besoin d'être réfutées.
Nous louchons enfin au moment où nous n'au-
BEL
rons plus la pénible tâche de signaler des erreurs;
le temps des vacillations a fait place à celui d'nne
fi.xité beaucoup plus grande. La vérité, après avoir
été souvent méconnue , présida presque seule aux
travaux que nous allons mentionner. Les opinions
d'Ehriiart et de Rosinus prévalurent enfin , et on
ne chercha plus qu'à les perfectionner. Dans na
Mémoire inséré dans les Transactions phi/oso-
phi/jues , Plaît donna beaucoup de développe-
ment a ses idées; considérant que dans certains
Mollusques , la coquille reçoit un accroissement
extérieur par superposition de couches, que dans
les Porcelaines, par exemple, cela est dû à la
disposition des lobes du manteau, il en conclut
par anologie que l'accroisemeut des Bélemniles
se faisant par le dehors, l'animal devoit aussi
être pourvu d'un manteau , si ce n'est semblable ,
au moins analogue. Cette théorie étoit certaine-
ment très -satisfaisante pour une époque où rien
encore re pnuvoit faire présumer une analogie
avec les Sèches. Ce ne fut pas long-temps après
cependant que ces nouveaux rapports furent en-
trevus à l'occasion d'une observation faite par
Firinin, en 1767, d'un corps qu'il prélendit être
iiiie Bélemnite vivante, ce que Bernard son ami
soutint aussi. Mais un auteur anonyme (Pallas)
démontra que cen'éioit qu'un calmar mutilé. Cette
observation, tout incomplète qu'elle étoit, pouvoit
cependant conduire à une idée lumineuse.
Un chapitre de l'ouvrage de Knorr sur les
pétrifications est entièrement consacré à l'his-
toire et à la dislinction des Bélemnites. Walch
s'est rendu célèlire par cet ouvrage dont le texte
lui appartient. Ce chapitre des Bélemnites est
vraiment remarquable, et peut entrer en paral-
lèle avec le Mémoire de Guettard que nous men-
tionnerons bientôt. L'auteur donna une ana-
lyse fort étendue de ceux qui l'ont précédé, et »e
montra judicieux en adoptant l'opinion que les
Bélemnites sont des coquilles analogues aux Nau-
tiles, forts diHérentes cependant des Orthocéra-
tites que Bianthi venoit de découvrir à l'état
vivant. Telle est l'inlluence malheureuse des
noms et la confusion qu'ils entraînent, que ee
mot Orlhocératile changé en Orthocère appliqmS
à des corps fort dilFérens devint parmi les auteurs
une source d'erreurs et de faux rapprochemens
qui ne sont dus qu'à la ressemblance du nom :
c'est ainsi, pouren donner un exemple, que furent
rassemblées des Orthocères vivantes , qui ne sont
autre chose que des Nodosaires , coquilles micros-
copiques , avec les Orthocères fossiles , qui sont de
véritables Nautiles, droits, cloisonnés et sipho-
nifères, avec les Orthocérates de la Peyrouse, qui
sont des coquilles bivalves. Cette confusion, qni
existe encore dans les auteurs les plus modernes ,
n'est pas la seule due à la même cause que nous
pourrions citer. Ainsi cette Orthocératite vivante
de Bianchi n'étoit pas comparable avec les Bé-
lemnites; et Walch l'avoit très-bien senti. Cet
BEL
auteur en distingua plusieurs espèces, mais mal-
heureusement sans les définir d'une luanicj-e
rii^oureiise et précise : l'exemple do Linné ii'cloit
point encore {généralement suivi.
Dans une disserlalioii très aprofondie que Ion
trouve dans le ciiujuiùme volume de ses Mé-
moires, (juettard, eu 178^, (il usage de celle
•aj^acilé qui lui étoit parliculiére en iaisani l'exa-
men critique de toutes les opinions de ses de-
vanciers; Walcli, comme nous l'avons vu, a voit fait
de même huit ans avant; mais telle éloit la
lenteur des communications scientiliques , qu'il
est presque certain que (jueltard ne connoissoit
pas l'important travail de l'auleur allemand. Il
arriva à ce résultat imjiorlatil , ([ue les opinions
d'Ebrhart, de Ri-sinus , et de ceux qui les avoicut
suivies, éloient les seules vraies, les seules qu'il
fût permis désormais d'adopter, et avec Linné,
il pense que la Bélemniteest un Naulile droit ou
se rapproche de ce j^enre ]iar un {^raiid nombre
d'.inalo<;ies. Bruj:;iiière , se rangeant de l'opinion
de Linné, ne les sépara pa^, à ce qu'il paroît, des
Nautiles, comme cela semble pr^ibable par la dé-
finition qu'il donna de ce pienre , et l'absence
abioliie de toute indication pv,r;iiiilière des Dé-
lemniles, dans le premier wlume de cet ou-
Vrase.
Telle est la série fort Ionique , comme on le
voit , dos ouvraf^es qui ont été laits sur les Bélem-
nites, et qui ont précédé les auteurs de ce
siècle. Ici une proj^ression rapide va se montrer,
et le court espace de vini;t-sept années aura été
plus profitable à la connoissance exacte et com-
plète des RéleniMiles , que presque tous les écrits
que nous avons mentionnés. Dès 1 800 , une polé-
mique qui ne fut pas iiuilile s'éleva entre Lisaj^e
et Deluc sur pludeurs points importans; le premier
prc'tendoit que les Bélemnites ne sont que des
noyaux d'Ortbocéraliles ; le second au contraire
que les Ortliocéraliles ne sont que des piles
d'alvéoles appartenant aux Bélemnites. Mili^ré
celte divergence, on voit que ces deux savans
avoient apprécié les rapports qui lient les deux
(genres , et qu'ils ne dillércneut que dans la ma-
nière de les envisaa^er. Deluc s'éloit fait une
fjusse idée de l'alvéole, il croyoït que les cloisons
fort épaisses se touclioient et ne l.iissoient entre
elles aucun espaça vide; d'où il fut conduit à
rejeter l'exis'ence du siphon : il ne falloit ce-
penilant (pi'avoir des yeux pour s'assurer facile-
n;ent du contraire.
Dès son entrée dans la carrière Eooloo;ique ,
RL t.amarck, dans son Sysldme des aniniau.v sans
ler/èùres , rétablit le g;enre liélemnite , et répara
de cette manière la confu.-.ion de Linné, de Brii-
guière et de plusieurs autres auteurs. A cette épo-
que , JVI. Lamarck ne forma qu'une seule série
parmi les coquilles cloisonnées , en commençant
par celles tjui sont discoïdes , pour finir par celles
qui sont droites. Nous ne savons si ce savant con-
BEL ii5
fondit les Orlhocératites avec les Orlhocères j ce
qu'il y a de certain , c'est que dans ce dernier
f^inre , qui est le seul menlionné, il n'a donné
pour exemple que le Nauii/us rap/iunits , coquille
microscropique (|ui n'a que des rapports fort
éloignés avec les Bélemnites , et qui s'en trouve
cependant rapprochée ainsi que les Ilipjiuritcs ,
que la l'eyrouse aviit aussi nommées OrÛiocéra-
iiles , quoiciue ce soient des coquilles bivalves.
M. de Rois5y, da'js le 7J///^;?i deSonniiii, adopta
complètement l'opinion de M. Lamarck, et ne
comprit dans le "ijciiro Orlhocère, qu'il rapproche
aussi des Bélemnites , que des coquilles microscn-
piijiies , ce qui devoit produire d'autant plus faci-
lement la confusion que Lesaj^c , sous le niêuie
nom, avoil désigné des corps tout diirérens. Du
reste, cet auteur se- contente de rappeler fort e;i
abré-^é et très-mcomplétemeut quelques opinions,
sans se prononcer plus pour l'une que pour l'au-
tre , ne juj:;eant pas que la science possédât assez
de matériaux pour se décider, présumant cepen-
dant que la Bélcuuute devoit être ])laoée a la
partie postérieure d'un animal céphalopode , en
tout ou eu partie couverte par le manteau ; mais
nous avons eu occasion de le dire , cette manière
de voir n'est pas nouvelle.
M. Laniari k, dans sa Philosophie zoologiquc ,
opéra des chanj^emens avanta^^eux dans la distri-
bution générale des Céphalopodes ; mais les iJé-
lemniles, quoiqu'appartenant à la famille des L-
luoiacées {^loyez ce mot) , n'en furent pas mieux
placées dans la série, puisqu'elles furent beaucoup
trop éliiignées des Nautiles.
La Conchyliologie systcmalique de Montfori ,
qui trop long-temps inspira de la confiance aux sa-
vans , vint leur oll'rir, en 1808 , une opinion à la-
quelle il n'étoit guère permis de s'attendre à cet;e
époque, après les discussions approfondies dont les
Bélemnites avoient été le sujet. Cet auteur pré-
tendit que l'avéole n'apparteiioit point à la Bé-
lemnite, que c'éloient deux corps entièrement
indépendans que le hasard seul réunissoit quel-
quefois , mais ne pouvoit convenir à un niême
animal. Il fut donc conduit à former de la Célem-
nilc un génie, et un autre avec l'alvéole, tx qu'il
y a de pariiculier , et ce qui est inconciliable , c'est
que Monllort, tout en soutenant son hypothèse,
laissa les Bélemnites parmi les corpiillcs cloison-
nées. Ou les Bélemiines ne sont pas cloisonnées ,
et alors pourquoi les laisser parmi les (yéjihalopo-
des 'i:* ou elles le sont, et pourquoi faire un genre
Callyrhoë avec les alvéoles qui s'y trouvent i
Voilà un dilemme (jue je donne a résoudre à Muit-
i'oit et à ceux qui seraient tentés de l'imiter. Dans
un genre où les espèces étoient à peine connues ,
cet auteur , iocond en genres nouveain; , trouva
moyen d'en démembrer sur les caractères de la
plus mince valeur , et souvent purement acciden-
tels, les genres qu'il nomme l'acliie, Thalamule,
Cullyrhoé, Célocine , Acaine, Chrys.i're, Ilibo-
i' a
ii6
BEL
lite et l'orodrague. Aucuns de ces genres ne fu-
rent adoptés j ils ne mériioient pas de l'être.
Nous avons vu que M. Lamarck avoit amélioré
la classilicnlion des Céphalopodes dans sa Philo-
sophie zoolngique, sans que cependant les Bélem-
niles eussent changé de place : il n'en est pas de
même dans l'Extrait du Cours ; dans cet ouvrage
elles commencent la série des Céphalopodes à co-
quille droite et à cloisons simples , qui sont ren-
leimées dans la famille des Orlhocères , la pre-
mière de cette classe : les Nodosaires sont sépa-
rées des Orlhocères , mais sans amélioration pour
ce e;enre , qui ne contient toujours que des co-
(lulUes microscopiques , ayant peu d'analogie par
conséquent avec les Bélemniles.
Klein, dans son Traité de.i Oursijis , avoit con-
foiiilu quelques espèces de Bélemniles sans cavité,
soit accidentellement, soit naturellcinent, avec les
baguettes ou pointes que porte le test de ces
animaux ; il étoit peu probable que celte opinion
erronée que l'on avoit jusiement blâmée, trouvât
des sectateurs. M. Beudaut crut cependant pou-
voir la reproduire en la généralisant et l'appli-
c[uant indistinctement à toutes les espèces.
31. Beudaut n'a véritablement qu'un seul fait
ciui paroisse concluant en sa faveur, il est relatif
à une espèce de Bélemnite qui n'a jamais de ca-
vité ; il nous semble qu'il est diflicile d'un fait
comme celui-là de conclure que toutes les Bélem-
niles sont des baguettes d'Oursins : aussi, à l'é-
gard de celles qui ont une cavité plus ou moins
profonde , M. Bcudanl reste dans le doute, croyant
(lue les opinions de ses devanciers sont toutes sur
ce point extrêmement incertaines. Le Mémoire
de M. Beudant , publié en iSiodans \es Annales
du Muséum , n'a pas besoin d'une sérieuse réfuta-
tion; les Bclemnites sont aujourd'hui trop bien
connues pour que cela nous arrête davantage.
M. de lUainville a été dans Terreur lorsqu'il
rapporte l'ouvrage de M. L'aure Biguet à l'année
l8iO; ce n'est en effet qu'eu 1819 qu'il a paru.
Ce petit traité de bélemniioiogie est précieux ,
on y trouve un grand nombre de détails curieux
sur la structure des Bélemniles , et une comparai-
son de l'accroissemeut de ce corps avec la co-
quille calcaire des Limaces. Ce naturaliste con-
lirma ce fait avancé par Lesage , que les loges de
l'alvéule correspondent aux accroissemens de la
coquille. Mais M. Faure Biguet , comparant le
sipliou des Bélemniles avec celui des Ammonites ,
ondes Baculiies, est conduit .i croire qu'il n'a-
vuil point une structure semblable, qu'il n'éloit
point complclement calcaire , aussi-bien que les
cloisons cpii dévoient être membraneuses. Quel-
ques faits très-peu probans sont les seuls appuis
que l'auleiir Inmve à ce système, qui, dans notre
manière de voir , n'est point vraisemblable : la
partie descriptive du travail de M. P'aure Biguet
est beaucoup plus complète que dans tous les au-
BEL
très trailés. 11 divise les vingt espèces qu'il ca-
ractérise et décrit d'une manière suflîsaate , en
trois sections : la première pour les es])èces com-
primées; la seconde pour celles qui sont cylin-
driques; la troisième enfin pour celles qui sont
coniques. Il n'a parlé que des espèces de sa col-
lection sans donner de synonymie.
M. Cuvier, Règne animal (pag. 071 ), distin-
gua Irès-netlement les Ortbocératiles de Breyne
des Orlhocères et des Nodosaires de M. Lamarck ,
et ne les confondit pas ; il les rapproche des Bé-
lemniles , et en effet aucuns corjis n'ont plus d'a-
nalogie avec elles. M. Cuvier fut le jM-emier qui
vit la confusion et la voulut détruire ; l'indication
de ce grand zoologiste , qu'il auroit fallu suivre
et perfectionner , ne fut pas prise en considéra-
tion par M. Lamarck, qui , dans son dernier ou-
vrage , persista dans sa manière de voir à l'égard
des Orlhocères. Quant aux Ik'Iemniles , il ne chan-
gea rien aux rapports établis dans V E.rtrait du
Cours. Dans son ouvrage \aU\u\i Organic remams ,
M. Farkiiison donna quelques considérations
sur les Bélemniles ; après plusieurs observations ,
il arriva à ce résultat , que l'état actuel des Bé-
lemniles est dû à la cristallisation spalhique et non
à l'organisation , ce qui est peu probable ; car
il a fallu pourtant que l'organisation ait aussi
son induence dans l'arrangement des mollécules
cristallines, puisque cet arrangement se rencon-
tre presque exclusivement dans les Bélemniles.
Le traité des pétrifications de M. Schlolheim
ne peut être d'une grande utilité pour l'étude
des Bélemniles; presque point de synonymie,
aucune figure , une indication nominative accom-
pagnée d'une description trcs-insulilsanle, voilà
ce que l'on trouve dans cet ouvrage, du resie
fort utile pour la conuoissance de beaucoup de
pélrificalions de l'Allemagne. M. de Ferussac,dans
ses Tableaux systématiques des animaux mollus-
ques, a fait avec le seul genre Bélemnite une
famille qui conserve aussi ce nom. Elle est placée
entre celle des Jlippuriles et celle des Orlho-
cères; de sorte que ce genre se trouve entre les
Hippuriles et les Ichthyosarcolites. Nous n'avons
pu répondre d'une manière satisfaisante aux deux
questions que cet arrangement nous a suggérées :
quels rapporis y a-l-il entre les Bélemniles, les
Hippuriles et les Ichlhyosarcoliles 'r* Pourquoi
établir une famille exprès pour les Bélemniles
seules lorsque leurs rapporis avec les Orlhocé-
raliles sont tels qu'on ne peut éloigner ces deux
genres V M. de Ferussac y a répondu dans son
article Bélemnite du Dictionnaire classique ,
en avouant <pi'il s'étoit trompé; il faut donc,
comme il ledit, regarder comme non avenue celte
partie de ses tableaux systématiques. L'article
que nous venons de citer est trop important pour
que nous ne nous y arrêtions pas. Après avoir
donné une histoire du genre, et en avoir critiqué
les détails d'une manière convenable, M. de Fe-
BEL
russac discute les opinious les plus v^cenles, et
adopte celles qui sout seules dans ce cas, parce
(ju'elles ODt été sanctiounées par l'observation; il
prend judicieusement ce qui est bon dans les
Mémoires de Le5at;e , Deluc , neudaiit , etc. , et ,
en y joii^nant ses propres observations, s'en sert
utilement pour développer !a formation des Bé-
lemnilcs et assigner leurs rapports avec les genres
les plus voisins. M. de Ferussac admet, proba-
blement d'après Faure Biguet, que plusieurs
espèces de ce genre ont le siplion central , ce qui
ne paroît pas exister; il croit aussi que dans
quelques espèces le centie de la coquille est
ouvert par un canal étroit qui règne dans toute
l'éiendiie et communique avec le siphon. Nous
avons été à même de nous assurer que cela
n'existe pas. 31. de Ferussac fait aussi sentir com-
Lim seroit importante l'étude des Bélemniles
appliquée à la géologie, et il déplore qu'on n'ait
point encore une monographie bien fuile de ce
geure qui réclame, à plus d'un titre, de fixer
l'aliention des savans.
Nous avons vu jusqu'à présent que rien de
bien satisfaisant n'avoit été fait pour classer les
Bélemniles dans leurs rapiiorls les pins naturels;
une des causes qui ont It; plus contribué à donner
de fausses idées , c'est la confusion générale qui a
lésulié du rapprochemeat des coquilles poly-
thalames microscopiques des véritables Séphoni-
1ères : le genre Oithocère, qui est le plus voisin
de celui qui nous occupe, a été un des premiers
soumis à celte fâcheuse crnfusioa, et tant qu'elle
a e.Mslé la classification s en est ressentie. M. So-
■\veiby {^Minerai concholvg^,') a commencé à ne
donner dans le genre Orthocératile que des es-
pèces grandes à siphon central, celles en un mot
que lireyne avoit indiquées sous ce nom. On oublia
pendant quelque temps celte indicalion de l'au-
teur anglais, mais elle ne fut point perdue pour
W. de Haan qui, dans son excellente monographie
des Ammoniies publiée en 1 820 , donna enfin une
très-bonne classilication des coquilles cloison-
nées. Cet auteur s'aperçut du passage insensible
quiexisteentre lesBélemnilesetlesOrthocératites :
aussi il n'en fit qu'un seul genre auquel il con-
serva celte dernière dénomination. C'est à M. de
llaan , comme nous le verrons en traitant des
Céphalopodes , que l'on doit cette heureuse sépa-
ration des coquilles muliiloculaires à siphon de
celles qui n'en out ])as , distinction que I\I. d'Or-
bigny établissoit dans le même temps sans con-
noiireles travaux de l'auteur hollandais. Quelle que
soit la grande analogie qui exisie enire ces deux
genres , il y a de bons caractères pour les séparer
et les distinguer facilement : aussi nous n'admet-
tons pas la réunion de M. de Haan; du reste il
plaça plus convenablement ce genre que ses
devanciers. 11 fait pariie de la famille des Nau-
iiles, entre les llippuriles et les Conililes. Les
Ilippuntes sont des coquilles bivalves; mais ce
BEL
1 1
fait n'étoit pas alors prouvé comme il l'est aujour-
d'hui.
1\I. de Blaiuvilie ne connut pas le travail de
M. de llaan , il ne put en profiler , et sa classilica-
tion s'en ressentit. La famille dis Orlliocères, en
tête de laquelle se trouve le genre Bélcmnite, est
divisée en deux sections : la première pour les
coquilles droites à cloisons simples, la seconde
pour celles qui avec la même forme ont les cloi-
sons découpées (lesBaculites); ainsi dans une même
famille se trouvent réunis les types fort dill'é-
rens d'organisation; les Bélcninites sout suivies
des genres Conulaire , Conilite et Orthocère.
{Voyez ces mots.) Ces deux premiers genres sont
douteux, surtout le second, et celui des Orllio-
cères n'a éprouvé aucune amélioration.
La classification de JM. I.atrcille ( Familles
naturelles du Règne animal, page 16a) n'est
guère plus satisfaisante sous ce rapport que celle
de M. de Blainviile. Comprises dans la famille
des Orlhocérates , les Bélemniles forment le pre-
mier groupe avec les Callirhoës de jMontfoit et
les Ichthyosarcolites. Nous avons vu que ce
genre de Monifort avoit été fait avec une pile d'al-
véoles de Bélemniles; c'est dcmc un double emploi
qui n'est pas le seul, puisque le savant entomolc-
gisle admet tous les démcmbremens de Monifort ,
dont il fait de petits groupes , et il finit, comme
l'ont fait ses prédécesseurs, au moins pour la
plupart , par mettre dans ta même famille non-sen-
lement les Baculiles , mais de plus les Ilamiles , les
ftlolosses, les Hortoles , les f^ituites, les S.iiro-
liues , etc. , ce qui ne s'étoit point encore vu.
M. d'Orblgny lils ne publia son travail sur les
Céplialopodes qu'un an après ceux que nous
venons de iiienlionner. Il est tout entier dans le
tome 7. des Annales des sciences naturelles. Ce
jeune savant, qui s'est occupé plus spécialement
des coquilles microscopiques, a donné une classili-
cation générale qui a beaucoup d'analogie, quant
aux Siphouifères, avec celle de 31. de Haan. Ces
deux auteurs étaul partis des mêmes principes
dévoient ni'cessairement se rencontrer en plu-
sieurs endroits; ils diflèrcnt cependant pour ce
qui a rapport aux Bélemniles : si M. de Haan eut
le tort de les confondre avec les Orthocéraliles ,
M. d Orbigny eut celui plus grand, selon nùus, do
trop les en écarter. Il leur assigna des rapports
qui ne nous semblent pas naturels : qu'y a-i-il de
commun , en ell'et , entre ce genre et l'Ichthyosar-
colite':* La laniille des Péristellées {voyez ce
mot), composée de ces deux genres, ne sera
certainement pas conservée. La classification de
M. d'Orbigny aurolt été beaucoup plus parfaite,
si le genre Bélemcite avoit terminé la famille des
Nautilacées en contact immédiat avec les Orlho-
cérates, et si le genre Ichibyosarcolite avoit à lui
seul foimé la famille des Péristellées : ce que
nous disons ici ne seroit applicable qu'eu raison-
nant daus le système de M. d'Orbigny, et nous
iiS
BEL
verrons bientôt par quels motifs il doit subir de
notables changemens. ^
Ce fut à peu près à la morne époque, loso, que
parût , dans les Mémoires de la Société géologique
de Londres, \xx\ Mémûire Ircs-imporlaot sur les
Bélemuites par M. Miller. Nouj devons en rendre
ua compte détailU'.
M. Miller parta>:,e son travail en plusieurs par-
ties : h première est consacrt'e à l'iiistoire du
uenre dans ses rapports avec la gdologie. Consi-
itért-e de celle manière l'hisloiie proprement due,
comme on lenlend ordinairement, n'a point dti5
(jite, mais M. Miller est arriva à des donuues
généralei tort utiles pour la distribution des Bélem-
iiites dans les divers terrains. Entrant ensuite dans
des considéraiions purement zoologiques, il exa-
mine le cône cbambré que nous nommons l'al-
véole; il le trouve d'une structure lamellaire, et
il suppose que dans un certain nombre d'espèies,
le siphon est central. Toules les observations
laites jusqu'à ce jour démentent cette^ assertion.
11 suppose également que l'alvJole dupasse à la
base le test de la coquille, ou tout au moins le rem-
plit fompléiemeni. Xous ne partageons pas cette
opinion de M. Miller; Tobservatiou manque sur
c-e point . et nous ne la remplaçons jamais par une
ihi'orie, quelque plausilile elle paroisse; elle est
d'ailleurs contraire au but que remplit une co-
<iullle dans le corps d'un auimal , elle prote'ge
lus organes les plus essentiels , cl elle ne peutle
ïÀ\a èllicacement qu'en les couvrant, ce qui ici
deviendroit impossible. On objectera sans doute
le Belemnites plcnus qui n'a aucune cavité;
mais c'est un fait isolé sur cinquante autres qui
en dilVèrent. Il seroit possible que dans un cer-
tain nombre d'espèces, la derniers loge ne lut
pas plus grande ([ue les autres; mais encore,
avant d'admettre cette manière de voir qui^ est
plus plausible que la première, faudrolt-il qu'elle
soit constatée par de bonnes observation?.
M. Miller suppose encore que la Bélemnite
pendant la vie de l'animal étoit telle que nous la
trouvons aujourd'hui; qu'elle n'a changé ni do
poids ni de structure. M. de Blain ville rejetie com-
plètement , comn;c nous le verrons bientôt , cette
opinion de l'auteur anglais : n.ius ne suivons pas
son exemple, parce que nous admettons que la
structure libreuse et rayonnante dépend de l'or-
g,anisation et non de la spalhification; mais nous
croyons aussi que le séjour dans la terre a permis
l'imbibition d'une matière calcaire dans un test
poreux et léger qui a dû nécessairement en clian-
l'Cr la pesanteur d'une minière notable ; ce clian-
yementest tout aussi admissible pour les Belemnites
(lue pour les autres corps pélriliés. M. Miller a
beau, par une expérience, démontrer que l'al-
véole vide suffit pour tenir dans une position
verticale dans l'eau une Bélemnite fossile , cela ne
sutRt pas , car il est peu présumable par^ ana-
Ic^t'ie que l'animal, surtout celui que représente
BEL
M. Miller, nageât dans une position verticale, ce
que l'on seroit forcé d'admettre en supposant la
Bélemnite aussi lourde qu'elle l'est aujourd'hui.
Puisque M. IMiller admet une aussi grande ana-
logie entre l'animal des Bélemniies et celui des
C-dmars ou des Sèches, pourquoi détruire une
partie de cette anologie , en supposant une nata-
tion dilléron'c pour une coquille qui n'a plus
qu une ressemblance éloignée dans sa structure i
M. Miller termine ses considérations générales
par des conjeciuics sur l'animal de la Bélemnite;
il va même jusqu'à le faire figurer, ce qui rend
bien plus facile à concevoir roj)inion qu'il s'en
est laite : nous y voyous la fignie d'un Cuifiiar
dans le dos duquel est placé une Bélemnite, mais
aucun organe n'est indiqué. Ce qui nous a paru
peu probable dans l'hypothèse de i^I. Miller,
c'est que le manteau seroit fendu au lieu de con-
tenir la coquille dans un sac complètement fermé,
comme cela a lieu dans les Sèches et les Calmars.
Celte division du manteau exphqucroit , selon
M. Miller, la fi,rmalion de la rainure; mais cela
ne peui èire, puisque la rainure est toujours ven-
trale, qu'il en existe très-rarement une dorsale,
et qu'elles sont quelquefois latérales lors(pi';l
y en a plus d'une. On jcut croire avec M. Miller
que l'animal des Bélemniies étoit très-voisin des
Calmars, mais on ne saiiroit affirmer leur ana-
logie positive. Quoi qu'il en soit, on voit que cet
auteur avoit judicieusement senti des rapports qui
lient les lîélemnites aux Sèches , rapports que
JI. de BlainviUe a c; nlirmés d'une manière ir.^
contestable. Quant au travail des espèces, M. Mil-
ler n'en a connu qu'un trop petit nombre pour les
établir d'une manière certaine; son travail de ce
côté est très-impai fait : il a séparé les espèce i
pleines pour en laire un genre à part .sous ie
nom à' Aciino-camajr , qui n'a pas les caractères
suflisan.s pour un bon genre.
Enfin, pour compléter cette histoire des Be-
lemnites, il nous reste à examiner le traité le
plus complet qui existe sur ce genre et que vient
de publier, en 1827, M. de Blainville. Ce tav.?r.t
embrasse tout ce qui a rapport au genre qu'il
traite, et il partage son travail en autant de scf-r
lions que son sujet l'exige : la première est cen-
sacrée à l'histoire du genre; la seconde, à la na-
ture des Belemnites et à la place qu'elles doivcrt
occuper parmi les êtres organisés; la trol^lè^ e
Ivaiie des modifications que les Ik'lemnites ont ilù
éprouver dans le sein de la terre; la quatrième e.sl
destinée à la distribution géographique et géolor
giquc des ;3élemuitcs; la cinquième , une des plus
importantes , comprend la description des espèecs;
la sixième donne les résnliats généraux et les ap-
plications à la géologie ; la septième , et dernière,
renferme dans l'ordie chronologique la liste des
auteurs cités.
L'histoire des Belemnites que donne M. de
Blaivi'le est certainement la plus complète , nous
BEL
y avons puisd de précieux mntt'riaux pour le rc-
mmé qui; l'on vient de lire; cependant, et ce
ijui doit surprendre, c'est que cet estimable sa-
vant ne rend pas compte des classifications im-
portâmes les plus nouvelles que nous ayons , soit
sur les Mollusques en j^cnéral , soit sur les Ct'plia-
lopodes en ]iaiticulier ; ainsi il ne mentionne, ni
le dernier ouvrage de Latreille {^F<.im. iiatur. du
Regrt. aniiii.^, ni lésion propre, le Traité de
malacologie , ui ceux bien importans de de Ilaan
el de d'Orbi^ny. Ces ouvrac^es sont cependant an-
lérieinsà celui de M. deBlainville , puisque celui
de d'Orbij^ny , eiiir'aulfes, est cild dans le cours
de l'ouvrage à l'occasion du {^enre lÎL'Ioplère.
Quoi qu'il en soit, retle Lisloire est faite avec
une -irande impartialité el une saine critique;
c'est une source priîcieuse pour ceux qui voudront
étudier com[)l(.'lemciit ce ji^enre.
Dans la seconde section , M. de Blainville ,
après avoir développil la structure des Bi'lem-
Dilts et résumé les laits curieux constatés jiar
l'observation , lire la conclusion , qui découle
aussi de rappljcalion des principes de la zoologie,
que l'animal des Béieniuites étoit un Céphalo-
pode pair et syrarlriiiuc, que la coquille éloit
complètement iiiléri^'ure , comme le prouvent les
accrt>issemens ; que, comme l'os de la Sèche,
elle étoit dorsale et leioiinale, et que la dernière
lof^e , toujours plus grande que les autres , à on
Irès-pelit nombre d'exceptions pics, ctoit des-
tinée ù supporter quelques viscères , comme ceux
de la génération , et probablement une partie de
ceux de la digestion. Le sillon qui existe dans uii
{rraïul nombre d'espèceis est ventral et il corres-
pond toujours au siphon. La place des Bélem-
uiies dans le cOrps de l'animal , déterminée avec
autant de précision que l'analogie judicieuse-
ment employée peut le permettre, on parvient
plus facilement à indiquer les rapports de ce
genre avec ceux qui l'avoisinent. Un corps que
Guetlard a connu et tiguré dans le tome 5 de
«es Mémoires , parmi des dents de poissons ,
et que nous avons retrouvé aux environs de Paris,
a été très- utile pour lier les Bélcmnites aux
Sèches. Depuis long-temps nous avions apprécié
l'importance de ce corps par les nouveaux rap-
ports qu'il indiquoit, et nous lui avions donné en
conséquence le nom de Bélnptère avant de l'avoir
communiqué à M. de Blainville, auquel nous
fîmes part de toutes nos observations à ce sujet.
Le Béloplère est un corps très-singulier; il est
pourvu antérieurement d'une cavité conique , dans
laquelle on trouve des traces évidentes de cloi-
sons , en tout semblables à celle des Bélemnites ,
et d'un siphon ventral ; cette partie a même la
texture fibreuse et rayonnante. De chaque côté se
voit un appendice aliforme , incliné sur l'axe, et
qui a la plus grande analogie avec le corps de l'os
de la Sèche ; enfin , postérieurement , le Bélop-
lère se termine par un bec émoussé , obtus, épais,
BEL
I'9
qui a quelques rapports avec l'appendice posié-
rieur de l'os de la Sèche. La connoissance com-
plète du Béloplère , dont Guetlard n'a pas connu
l'importance , est deventie pour nous et M. de
Blainville un trait lumineux , qui a dû déterminer
enfin d'une manière précise les liens qui unissent
les Bélemnites avec les autres Céphalopodes. On
sentira davantage la justesse de nos observations
si l'on compare les résultats obtenus jiar M. de
Blainville dans son Traite de Malacologie , a
ceux du grand travail sur les Bélemnites ; là elles
sont éloignées des Sèches , ici elles en sont rap-
prochées. Ce notable changement , dans l'opi-
nion de ce savant , vient certainement de la con-
noissance qu'il avoit récemment acquise du Bé-
loptère de notre collection. Ainsi, jiour nous et
pour i\l. de Blainville , il n'est pas douteux que
la famille dos Sèches ne doive se terminer par le
Béloplère, et celle Aei Oithocèrcs, ou des Nau-
tiles, suivre immédiatement et commencer parle
genre Bélemnite.
La troisième section de l'ouvrage de M. de
Blainville est consacrée à l'éclaircissement d'une
question qui n'est pas sans intérêt. Déjà M. l'ar-
kiuson , et quelques autres naturalistes, en avoieat
traité , mais d'une manière jicui-êire moins com-
plète. Il s'agit de savoir si les Bélemnites doivent
leur état fibreux uniquement à leur séjour dans
les couches de la terre , ou bien si cette structure
appartient entièrement à l'animal , qui au moment
de sa destruction aurnit laissé sa coquille telle
que nous la trouvons aujourd'hui. M. de Blain-
ville |)euse que la structure première de la coquille
a été telle pendant la vie de l'animal , qu'elle a
pu facilement s'imprégner de carbonate de chaux,
qui s'est cristallisé en aiguilles rayonnantes à me-
sure que la matièie animale , par sa destruction
lente , a abandonné la coquille molécule à molé-
cule. Cette opinion, que nous ne |)arlageons pas
conipléieraent , est la même que celle de I\L Par-
kinsou. 5L Miller ne l'admet pas, il croit voir
dans la Bélemnite pétriliée la coquille telle que l'a-
nimal l'a laissée. Cet auteur exagère certainement
la vérité; on ne peut supposer, car ou n'a au-
cune induction pour le faire , que l'animal de la
Bélemnite portoit une coquille d'une pesanteur si
peu proportionnée avec celle de la Sèche, par
exemple , qui peseroit vingt fois moins ;i volume
égal. Nous présenterons un peu plus tard Topinioii
que nous nous sommes faite , et nous dirons par
quelle analogie nous nous sommes rapprochés de
celle de M. Miller, tout en la modifiant.
1/3 quatrième section est importante, par cela
qu'elle donne des moyens, si ce n'est complets,
du moins plus parfaits que ceux que l'on possé-
doit , d'appliquer la connoissance des Bélemnites
à la distinction des terrains d'où elles proviennent.
Malheureusement M. de Blainville n'a pas assez
de documens exacts pour décider plusieurs points
ioiporlaus; il n'a pu préciser encore , par exemple,
lo.o BEL
les espèces qui apparliennent exclusivcmeot à
ceilainès couclies et qui pourroieiit les caracté-
riser partout où on les rencontrei'oit. Ce résultat
ne pourra s'obtenir que lentement cl à la suite
de nombreuses observation'! directes. Si celle par-
tie du travail de M. de Blainville présente quel-
que lacune, cela n'a pas dépendu de lui, mais de
l'état aciuel de la sciince , qui manque encore
d'observations imporlanles ; elle n'en sera pas
moins cousullée avec un grand avantage par les
géologues , qui _y trouveront un résumé assez
complet de tout ce qui a été dit sur ce su-
jet , avec les noies que l'auteur a recueillies par
lui-même.
La section suivante , la cinquième , esl la plus
importante pour la zoologie , puisqu'on y trouve
la description des espèces et leur dislribulion en
liuit groupes. On regrettoit singulicremenl qu'il
n'exisiât aucune nionograpliie du genre Bélem-
iiites; les travaux entrepris étoieni si peu com-
plets , qu'on pouvoit , ii l'exception de celui de
M. P'aure Biguet , les legarder comme non ave-
nus; on sentit, d'un autre côté, toutes les diiïi-
cullés dont ce genre est hérissé , par le peu de
bons caractères pour distinguer les espèces. Il est
résulté de tout cela que ce genre ne pouvoit être
ntilement traité que par un homme habile , depuis
long-temps versé dans l'étude de l'histoire natu-
relle , et qui sût mettre à pro6l , avec sagacité ,
le peu d'élémens de dislinclions spéciliques dont
il est possible de se servir. Nul , plus que 1\I. de
lilainville , ne rassembloit à un plus hau^ degré
<:e« précieuses qualités ; aussi nous croyons qu'il
y aura fort peu de rectifications à faire dans cette
partie de son travail. M. de Blainville caraclérise
et donne la figure liès-bien faite de quarante-
six espèces, nombre Le.iucoup plus considé-
rable qu'on auroit pu s'y attendre , d'après le
petit nombre qui en éioit counu. Pour arriver
j)lus facilemen: à leur distinction , l'auteur les a
partagées eu huit groupes, dans l'ordre suivant :
A. Espèces sans cavité.
B. Espèces à cavité très-petite, fissurée sur le
bord et sans cloisons.
C. Espèces à cavité grande , fissurée sur le
Ijord et sans cloisons.
D. Espèces à cavité grande, cloisonnée , si-
pbonnée , avec une gouttière ventrale plus ou
moins évidente de la base au sommet.
E. Espèces il cavité grande , cloisonnée si-
jilionnée , sans fissure ni gouttière à la base , deux
sillons latéraux au sommet.
F. Espèces à cavité très grande , cloisonnée ,
siphonnée , sans fissure ni gouttière à la base , ni
allons au sommet.
G. Espèces à cavité beaucoup plus grande pro-
BEL
portionnellement , cloisonnée , siplionnee , sans
fissure, cannelure ni sillons.
II. Espèces mal ou incomplètement connues.
Comme on le voit, M. de Blainville suit une
progression , depuis les espèces les plus pleluea
ou sans cavité , jusqu'à celles qui l'ont très-grande
et qui par là avoisiuent les Ortliocères. Nous fe-
rons observer que le troisième groupe , formé de^
espèces de la craie , n'est point admissible. Quant
au caractère des cloisons, dont M. de Blainville
nie l'existence , nous sommes persuadés du con-
traire , non par l'observation directe, mais par
analogie et parce que nous savons que celte subs-
tance a la propriété de dissoudre compiéiemcnt
certaines parties des coquilles don! la nature dif-
fère du reste. Ainsi on ne retrouve jamais que les
parties corticales , celles qui sont le plus anima-
lisées, et personne ne doute que les cloisons, et
une couthe interne de la cavité des Bélemnites ,
ne soient d'une tont autre nature que le reste.
Cette partie a subi la loi commune des coquilles
de la craie, elle a disparu par la dissolution.
La sixième section est un résumé, ou sert de
conclusions zoologiques et géologiques de ce qui
précède; elle est suivie d'un supplément, daus
lequel M. de Blainville a caractérisé plusieurs
genres qui avoisiuent les Bélemnites, ce sont les
genres Béloplère , Pseudobèle , Rhyncholite et
Conchorhynque. (^J^oj'ez ces mots.) Après ces
genres, l'auteur donne des additions et correc-
tions , et enfin termine son ouvrage par une sep-
tième section , qui n'est composée que d'uce liste
des titres des ouvrages cités dans le cours de ce
travail.
Tel est le résumé historique au genre curieux
qui nous occupe. Nous avons cherché à mettre
en saillie les auteurs qui ont été véritablement
uliles à la bélemnitologie. Ce sont ceux-là dont
il faut retenir les noms , et cer'cs ceux de Luynd ,
d'Ehrhail , de Rosinus , de Brander, de Bieyne ,
de ^V'alcll , Guellard, Deluc , Miller, Fauie Bi-
guet et Blainville ne seront jamais oubliés dans
la description de ce genre important , dont ils ont
complété de plus en plus la conr.oissance.
L'histoire de ce genre nous odre l'exemple de
ce qui a eu lieu pour presque toutes les connois-
sances humaines, et particulièiement pour ce qui
a rapport à celles de l'histoire naturelle. Que
nous apprend-elle '::' On trouve dans l'antiquité
des traces inceitaines d'un genre; il devient
moins problématique, et enfin il est constaté;
mais des siècles s'écoulent avant qu'on ait cher-
ché à en déterminer les rapports, {-eux que l'on
présenie sont presque tous faux ou Irès-éloignés ;
cependant quelques-uns se rapprochent davantage
de la vérilé, et il existe une fluctuation des es-
prits entre le plus ou moins d'erreurs et de faux
rapprochemens , jusqu'à ce qu'un lioinme , doué
de
BEL
de pins 3e g(-nie et de perspicacitc? qne ses con-
temporains, dt-couvre et dévoile la vérité ; c'est
alors qu'il s'établit ende le vrai et le faux une
luile inégale ; les opinions erronées sont soule-
nnes par le plus grand nombre , mais la vérité ,
après un combat long et pénible de quelques
hommes qui lui sont dévoués , apparoit enfin
dans toute sa splendeur. Une nouvelle carrière
est ouverte ; les tbéories s'établissent sur des faits
qui sont discutés j elles deviennent alors p:es-
qa'inébranlables ; mais il manque encore quelque
tliose à toutes ces connoissances , un complément
indispensable pour en faire une jiisie et rigoureuse
application , les spécialités j c'est alors qu'on s'en
occupe et que paroissenl les bonnes monographies,
et ce n'est qu'après elles que l'application d'une
science à une autre peut se faire avec sécurité.
Donnons un exemp'e de ce que nous venons
d'avancer, et nous pouvons le prendre dans le
genre même qui nous occupe. I.a connoissance
des liélemniles peut être trus-utile à déterminer
certains terrains; certaines espèces sont peut-être
propres à certaines couches. On a rassemblé des
matériaux , m^is la zoologie ne les a pas élaborés ;
ils deviennent une source d'erreurs pour la géo-
logie , ils en sont une aussi pour cette première
science, œ^is de beaucoup moins grave ; ou tourne
ainsi dans un cercle d erreurs mutuelles qui cesse
toul-à-coup lorsque les espèces sont bien déter-
minées. C'est alors que le géologue, les connois-
tant parfaitement , les note sans hésitation partout
où il les trouve , et rend possible enfin l'applica-
tion de la concli3'liologie a la science qn'rl éclaire
d'une manière efficace. Les nouveaux matériaux
qu'il d"nue, la zoologie s'en empare de nouveau ,
pour étab ir celte succession étonnante des êtres
perdus dans les couche- de la terre , et dont les ra-
ces détruites laissent des vestiges de leur passage
par leurs antiques dépouilles.
Déjà, par ce qui précède, on a pu acquérir
quelques idées exactes sur ce que l'on doit en-
tendre par les Délemnites ; cependant quelques
points importans de leur structure n'ont point été
ex'aminés. Nous allons leur donner quelques dé-
veloppemeiis nécessaires.
La Béleranite est une coquille composée de deux
parties, de deux i:ônes placés l'un dans l'autre et se
réunissant par leur base. De ces parties, l'une est
externe, et l'autre interne; toutes deux ont une
structure qui leur est propre, et qu'il est néces-
saire de bien connoîlre. La partie la plus consi-
dérable de la Bélemnile est l'extérieure; elle est
de forme variable , mais d'une strui ture semblable
dans toutes les espèces. Il paroit démontré que les
jeunes Bélfmniles , en sortant de l'œiit , étoicnt
pourvues d'une coquille poiptue aux deux extré-
mités, et dépourvue de toute espèce de cavité ;
du moins tel est l'état oii s'offrent les jeunes indi-
vidus bien connus de plusieurs espèces ; on s'as-
sure encore que cela était ainsi , en décomposant
Histoire Naturelle des Vers. Tome II.
BEL lii
les Bélemniies , en les plongeant incandescentes,
dans de l'eau froide; leur exfolialion devient fa-
cile et donne ce résultat : on l'obtient encore en
sciant en deux des Délemnites et en polissant leurs
surfaces; on parvient, dans quelques individus,
à découvrir le noyau central dont nous parlons.
Ces faits sont conformes à ce qu'ont observé
MM. Faure Biguet , de Blainville, Miller, etc. ,
et nous-mêmes. C'est sur ce noyau central,
dont la Jjase correspond au sommet de la cavité
future de la Bélemnite , que se dépose successi-
veraent, à mesure que l'animal grandit , des cou-
ches extérieures , minces , de plus en plus grandes,
et s'empilant les unes sur les autres comme des
cornets de papier. Trouvant dans la présence d'un
organe particulier, auquel le noyau est attaché,
nn obstacle pour leur réunion à la base de la co-
quille, les lames d'accroissement se moulent sur
lui , et donnent naissance à une cavité plus ou
moins profonde, sel jn les espèces, dans laquelle il
est possible de voir les traces des accroissemens ;
on conçoit pourquoi ici ils sont intérieurs et non
extérieurs, puisque, comme on le voit, les ac-
croissemens se font à l'inverse des autres coquilles.
En même temps que s'agrandit la cavité de la
base , les organes qui y sont contenus se déplacent
et produisent derrière eux des cloisons plus ou
moins rapprochées , dont ils ont besoin pour trou-
ver un point d'appui ; mais ils n'y adhèrent pas ,
et l'animal ne seroit pas lié à sa coquille , si l'or-
gane tendineux, probablement, qui s'attache au
noyau central, ne conservoit un passage à travers
les cloisons et ne donnoit naissance à ce que l'on
nomme siphon , et qui ici se voit sur le bord des
cloisons, du côté ventral ou inférieur, et corres-
pondant à la rainure ou à l'échancrure, lorsqu'elle
existe.
On est convenu de nommer alvéole l'empile-
ment des cloisons ; elles ont toutes la forme d'un
verre de montre ; elles sont excessivement minces,
et , comme dans les Nautiles et ies auties coquil-
les cloisonnées , elles laissent enlr'elles un espace
vide. Les auteurs qui ont cru que les cloisons
étoieut épaisses , solides et immédiatement en
contact , ont été trompés par une fausse apparence
produite par l'état de pétriGcatioa où l'on trouve
les Béleuiiiiies.
Trois circonstances se présentent relativement
à l'alvéole : ou elle est détruite , et la place qu'elle
devoit occuper est remplie de ia pâte de la roche
dans laquelle la Bélemnite a été pélrifi-.'e; ou elle
s'est conservée , mais la finesse de la pâte, ou une
circonstance qu'il n'est pas toujours possible d'ap-
précier, lui a permis de s'iulerposer en:re les
cloisons san-> les déranger; ou bien enfin , les
cloisons intactes, laissées en partie ou complé e-
meiit vides, sont devenues un centre de cristalli-
sation pour le carbonate de chaux qui s'y est in-
troduit par io61lration , et a revêtu la cavité
d'une cristallisation régulière, ou l'a remplie par
î 2 2 BEL
une ciislallisation confuse. Dans le premier cas,
on a pensé qu'il existoit plusieurs espèces de Bd-
lemniles qui , bien que pourvues d'une grande
C/avilé, nYloient cependant jamais cloisonnées j
ce qui est une erreur. Les deux aulres circonstan-
ces ont donné lieu à la supposition que Ueluc et
quelques aulres personnes avoient faite , qu'il
n'existoit aucun intervalle entre les cloisons , liy-
potUèse qui n'est pas plus juste que la première.
M. de Dlainville, cependant, a cru pouvoir aflir-
nier que les Bélemnites de la craie , pourvues
d'une profonde cavité , n'avoient cependant point
d'alvéole , admettant ainsi partiellement une opi-
nion qu'il avoit justement combattue. Nous savons
que dans les Bélemnites dont il est question, on
n'a jamais vu les cloisons j mais nous ne croyons
pas que ce soit une raison pour admettre détini-
livement qu'il n'en existât jatuais : on pourra même
avoir uue forte présomption du contraire, si l'on
fait attention à la singulière propriété dont jouit
la craie , de dissoudre certaines parties calcaires
des coquilles, en respectant celles qui paroissent
le plus animalisées, puisqu'on n'y retrouva jamais
que la partie corticale , ce qui a conduit naturel-
lement les observateurs à avoir, des corps placés
dans cette circonstance particulière, de très-fausses
idées. Aussi nous sommes bien persuadés que la
règle générale n'a point ici d'exception , et nous
présumons que quelque jour la découverte de
craie un peu plus péiriliée, pourra conserver les
traces des cloisons des Bélemnites qui s'y trou-
vent.
La plupart des 20ologistes pensent que dans
tontes les Bélemnites, la dernière cloison est pla-
cée assez haut dans la cavité de la base pour lais-
ser un espace vide assez considérable. Celte opi-
nion est juste pour un certain nombre d'espèces ,
et ne l'est pas pour plusieurs aulres ; d'où il suit
qu'on ne peut la prendre comme caractère géné-
rique. Nous avons sous les yeux la preure maté-
vielle de ce que nous disons, et nous croyons qu'il
existe, à cet égard , une grande variation selon les
espèces.
On s'est beaucoup occupé de la structure rayon-
nante et cristalline des Bélemnites. Deux opinions
se sont établies et se sont élayées de quelques
faits ; ceux qui soutiennent la première , préten-
dent que l'animal a construit sa cot[uille telle que
nous la trouvons aujourd'hui ; qu'elle étoit formée
de libres rayonnantes qui n'ont poinl changé de
nature malgré le long séjour de la coquille dans
le sein de Ta terre. Les personnes qui défendent
l'autre opinion, sont persuadées que l'état actuel
de la coquille est dû à la cristallisation du test ,
auquel l'animal n'auroit jamais donné une organi-
sation fibreuse : cette structure auroit donc été
indépendante de lui et purement accidentelle , ce
qui est peu probable. On s'est servi , pour soutenir
cette dernièreopinion que partageM. de Blain ville,
d'un fait qui paroit assez concluant : tons les Oursins
BEL
fossiles ou pétrifiés , quels que salent les terrains
où on les observe , sont changés en spalb calcaire
cristallisé en rliombe , ne peut- on pas dire, par
analogie, qu'il est arrivé de même pour les Bélem-
nites par leur cristallisation rayonnante ?
Quoique l'on soit porté à répondre aHlrmative-
ment à celle question, nous ferons observei-, l°.
que les Oursins et les parties qui eu dépendent
sont très-poreux , et que la cristallisation du car-
bonate de chaux qui s'est introduit dans les pores
a pu enlraiuer facilement celle du test lui-même ;
2°. il existe un certain nombre de coquilles qui
ont une structure fibreuse analogue à celle des
Bélemuites , et jamais on n'a mis en doute qu'elle
dépendit de l'animal et non d'une crislallisaliou
fortuite, indépendante. Ces coquilles se rencon-
trent aussi daus les terrains divers , et pourquoi
n'a-t-ou jamais dit que leur état dépendoit d'une
cristallisation !* parce que l'on connoissoit parmi
les coquilles vivantes une sUucture analogue ;
mais si l'éiat fibreux de ces coquilles dépend de
leur organisation première, pourquoi n'en seroit-
il pas de même pour les Bélemnites qui se trou-
vent pélribées dans les mêmes couches el placées
conséquemraenl dans les mêmes circonstances ;* Il
nous semble que , par analogie , on doit conclure
en faveur de la première opinion plutôt que de
la seconde j elle a besoin cependant d'être modi-
fiée, en cela que les Bélemnites ont dû changer
de pesanteur par l'imbibition du carbonate de
chaux , qui , en se coiubiuant avec la matière du
test , a dû nécessairement le rendre beaucoup
plus lourd. Il est peu croyable , comme semble le
penser M. Miller, qu'un animal ait porté une co-
quille aussi lourde cl aussi compacte» elle seroit
le seul exemple qu'on pourroit citer. L'alvéole
étoit destinée, dans les Bélemnites, comme les
cloisons dans les aulres Céphalopodes , à rendre
la coquille plus légère el à la mettre en équilibre
dans l'eau de telle sorte que son poids ne soit pas
une gêne pour l'animal. Il esl incroyable que cela
ait pu avoir heu pour les Bélemnites, en suppo-
s.int qu'elles étoiont onuiuairement aussi lourdes
que nous les trouvons maintenant; cela est inad-
missible, surtout |iour un certain nombre d'es-
pèces 'dont l'alvéole est très-petile relativement
au reste de la coquille. Une autre analogie vient
appuyer encore l'oiiinion que nous adoptons de
préférence, elle est prise du Béloptère dont nous
avons déjà parlé : nue de ses jiarties est fibreuse
de la même manière que les Bélemnites. Ou ne
pourroit pas l'attribuer à la cristallisation , per-
sonne n'iguore que jamais à Grignoa on a trouvé
de coquilles cristallisées ; les Oursins ne le sont
même pus , comme il nous esl possible de le dé-
montrer. Le BéloplQre seroit donc une exception
unique , ce que nous n'admettons pas ; nous pen-
sons, au contraire , que l'état fibreux du Bélop-
tère est dû à l'animal , puisqu'il est vrai que cette
coquille n'a pu être cristallisée, et, par analogie ,
BEL
Doas concluons qu'il en a éié de lucme pour les
Bélemnhes.
Ce seroit ici le lieu de parler de la place que
doit occuper le genre Bclemnile dans la série des
Céphalopodes et d'en indiquer les rapports, si déjà
nous ne l'avions fait en parlant de l'opinion de
M. de Blainville , qui est aussi la nôtre; nous
n'avons rien de plus à ajouter.
Les Bélemniles sont gc'nûralement calcaires, et
celte madère a dans ce genre des qualités parti-
culières dont jouissent aussi les auires coquilles
liljreuses j ainsi il n'est presipie jamais dissous ,
quelle que son la nature de la rocbe qui l'enve-
loppe. Les contre -empreinires de Bélemnites
sont très-rares , elles ne se trouvent que dans les
silex de la craie; alors la cavité qu'occupoit la
Bclemnile est remplacée par la matière siliceuse,
qui ne conserve que très -rarement des traces de
l'organisaliou de la coquille. Si l'on casse ou si
l'on hotte une Bélemnite, elle répand une odeur
particulière comparable à celle que l'on peJi^oit
des marbres puans : elles ont une couleur qui est
peu variable , c'est le brun plus ou moins foncé
dans les terrains pins anciens que L\ craie , mais
d'une couleur jaune ambrée dans ces derniers
terrains.
M. de Blainville a remarqué avec une grande
tafçacité que la cavité des-i^emnltes est d'autant
pJus grande qu'elles se rapprochent par consé-
quent d'autant plus des Orthocératiles , qu'on les
observe dans des terrains plus anciens ; tandis
que dans les terrains les plus nouveaux qui oQVent
ce genre , sont disséminées les espèces sans ca-
vité, ou dont la cavité est très-petite.
CARACTÈRES gÉnÉHIQUES.
Coquille droite, conique, pointue an sommet,
tronquée à la base, où elle présente le plus sou-
vent une cavité courte et conique , contenant une
série de loges transverses, simples, perforées par
un siphon continu , ventral. Cavité de la base
quelquefois nulle ou extrêmement courte, et ne
contenant probablement dans ce cas , ni cloison ,
ni siphon dont on ne voit aucune trace. Ouver-
ture ronde ou ovale , souvent évasée , très-mince ,
tranchante , transverse et droite.
La géologie peut tirer un bon parti de la con-
uoissance des Bélemniles qui , par leur constance
dans certains terrains, et même dans ceriaines
couches , peuvent fort bien les caractériser et les
faire reconnoitre; mais cette science n'a point
encore ob'.enu de ce côté des résultats qui puis-
sent actuellement lai être d'un grand secours , il
faut auo;menter le nombre des observations pour
soumettre leur masse à l'esprit d'analogie et en
tirer des conclusions générales. On a maintenant
pour point de départ le résumé géologique de
M. de Blainville : il a rassemblé tous les faits
épars dans un grand nombre d'auteurs , ainsi que
BEL
123
ceux qui lui ont été communiqués, encore iné-
dits , par plusieurs géologues distingués ; malgré
tout cela on sent l'iBsufTisance de ce qui existe,
et il est facile de s'apercevoir que cela tient cer-
tainement à l'impossibilité oij ont été les géolo-
gues de noter avec précision les espèces qu'ils
reucontroient ; ils les rapporloient presque toutes
à deux eu trois espèces, ce qui a dû jeier dans
un grand embarras les zoologistes qui ont eu à
mettre en œuvre de tels matériaux. Cet ouvrage
étant exclusivement consacré à la zoologie, nous
ne pouvons, sans manquer son but , entrer dans
de grands détails sur les conséquences géologi-
ques de l'élude des IJéleniniies, nous reuvo^'ons
a cet égard à l'ouvrage de M. de Blainville.
La distinction des es]>èces du genre dont nous
nous occupons est très-dillicile. Si quelques-unes
se distinguent au premier coup d'œil , il y en a
un grand nombre dont les formes et les autres
acculens extérieurs sont si voisins les uns des
auties, qu'il est presqu'impossible de jjoser des
limites entre ces espèces. M. de Blainville a re-
connu lui-même ces diffiultés, et il a cherché à
les surmonter en étudiant avec soin les caractères
les plus constans , au moyen desquels on peut
parvenir à duiinguer les espèces véritables , el à
ne pas prendre pour telles de simples variétés.
Voici , à cet égard , ce que dit l'auteur que nous
citons, et auquel nous empruntons textuellement
ce qui suit :
« La forme générale du corps de la Bélemnite
est d'une assez grande importance; cependant il
ne faut pas croire que l'on puisse en tirer des ca-
1 acières rigoureux et suffians pour distinguer les
espèces, et à plus forte raison pour les répartir en
sections. En ellet , la même espèce est quelquefois
cylindrique, subfusiforme et même un peu hastéè;
quelquefois son appointissement est eu arrière, in-
sensible ou plus rapide , et son évascmeni vers
Touverlure commence un peu plus tôt ou un peu
plus tard.
» La considération du sommet est d'une va-
leur plus grande , mais pour cela il faut l'envi-
sager dans sa position normale , et en ayant égard
à ses rapports avec l'axe de la coquille , ainsi
qu'.T la manière dont les lignes ventrale et- dorsale
contribuent à le former. Son prolongement mu-
croné ou non , la forme de sa pointe , les stries
simples ou doubles que l'on remarque dans ses
lignes ventrale ou dorsale, fournissent d'assez bous
caractères, mais de moindre valeur que l'absence
ou l'existence des cannetuies de ses côtés, qui
peuvent cependant être plus ou moins mar-
quées.
« On trouve si rarement les Bélemniles avec
leur base complète , que je n'ai pu erajiloyer la
considération de l'ouverture que dacs un très-pelit
nombre de cas. Il ne faut cependant pas nier que
es caractères qu'elle fournit ont une véritatjle
124
BEL
ïinporlance , suivant que sa fornje est ovale ,
lornJe, subiriquètie ou niètne sabtétiagonale.
r L'inié^iilé ou l'écbancruie plus ou moins
jiioaoncce , c'est-à-diie fissurée et canalitulée ,
<!e son bord , m'ont fourui des caracleres de pre-
mier ordre par 1^ grande conslance de celte mo-
dification.
» La forme delà fissure ou de la cannelure,
qui part ainsi du bord de l'ouverture d'une Bé-
leinniie , tournit de fmt bons caractères , suivant
qu'elle est arrêtée brusquement , ou continuée et
perdue avant le sommet, ou prolongée jusqu'au
scMnmet.
» La cavilé d'une Bélemnile n'est pas non plus
à négliger, et il faut la considérer, nou-seule-
uient dans sa forme générale , conique, évasée,
dans la position de son sommet par rapport avec
Taxe de la coquille , mais encore dans sa propor-
tion relative avec la coquille eu totalité. Je ne
dois cependant pas caclier que, si dans certaines
espèces cette proportion est assez fixe, il en est
d'autres où elle est sujette à un assez grand
nombre de variations; alors le sommet est ce que
j'ai appelé plus ou moins surcliargé. J'avois cru
d'abord que cotte proportion étoit fixe , ou ne
varioit du moins que dans des limites assez rap-
prochées , mais de nombreuses observations m'ont
parfaitement convaincu du contraire.
» Je ne puis dire si la forme des cloisons , lenr
nombre , ainsi que la position du siphon et sa
forme , fourniront de bons caractères , ce qui se
peut concevoir; mais on trouve trop rarement ces
parties bien conservées, pour qu'il m'ait été pos-
sible d'acquérir à ce sujet quelque certitude.
1 Quant à l'alvéole, on peut faire l'observation
qu'elle traduit fort bien la cavité dans laquelle
elle s'est formée , et que l'on peut aussi s'en
servir pour connoître celle-ci, mais sans autre
itiiportance.
u Enfin, il ne faut pas non plus entièrement
négliger l'état minéralogique de la Bélemnite,
c'est-à-dire sa structure bien radiée ou plus ou
moios spathique, non plus que la couleur et la
transparence , car les espèces les plus anciennes
me paroissent éir^ les moins fibreuses, les moins
blindes et translucides , tandis que les plus mo-
dernes le sont au contraire toujours bien davan-
tage . »
Telles sont les coDsidéralions importantes et les
justes observations dont .M. de DlaiuviUe a fait
précéder la description des espèces , dans le beau
tjavail dont nous avons eu si souvent occasion d'ap-
précier le mérite. Nous avons cru , dans l'intérêt
de la science , ne pouvoir mieux faire que de pré-
senter sans changemens ces considérations , qui
doivent servir de principes fondamentaux pour
la distinction des espèces , et que nous avons mis
utilement en pratique pour les espèces que nous
allons décrire. M. de Blainville , comme nous
l'avons dit , en a fait coaaoitre plus de cinquante es-
BEL
pèces dans sa monographie; ne les ayant pas toutes
sons les j'eux, nous n'en décrirons qu'un nombre
suffisant pour donner une bonne idée des diverses
sections établies dans le genre. Nous admettons
celles proposées par M. de Blainville , à l'excep-
tion de la troisième : nous avons dit pour quelles
raisons nous la rejetions.
•j- Espèces sans cai>ité.
I . BÉlemsite ^e'iQe.Beleninites plenus. Bl aist.
B. testa Jlisijormi ; basi angustâ , obsolète bi-
canaliculatâ , convexâ , plenà , radiatun subre-
gu/ariter striatâ. Nos.
Blainv. Mém. sur les Bélemnite s , pag. 5i).
n". 1. pi. i-Jig. 6. 6. a.
Miller, Mém. sur les Bélemnites , Mém. de la
Soc. géol. de Londres , juillet 1826.
Parkissos , Organ. rem. tom. 3. pi. 4- fig- 'p-
Becdant , Obseri). sur les Bélem. Ann. du Mus.
tom. 16. pi. "à.fig. 8. g.
Cette espèce est la seule qui puisse entrer dans
cette première section , elle est très-facile à dis-
tinguer de ses congénères; elle est fusiforme,
pointue au sommet , réirécie à la base , où elle
est pourvue de deux cannelures peu profondes,
obsolètes , qui s'effacent assez promptement sur la
longueur du test. Sa base est on ne peut plus re-
marquable , non-seulement elle est dépourvue de
cavité, mais elle est convexe, et quel que soit
son âge , ou la trouve toujours dans le même état.
Du centre de cette base partent en rayonnant des
sillons subréguliers et presque s^'métriques. L'axe
de celle coquille est presque central dans toute sa
longueur. C'est d'après celte espèce , qui d'ail-
leurs a tous les autres caractères du genre , que
M. Beudant s'étoit fait l'opinion que les Bélem-
nites sont des pointes d'Oursins. M. Miller, non
content de rejeter l'opiuion que nous venons de
rapporter, croit pouvoir proposer pour celle seule
espèce nn genre particulier , auquel il donne te
nom d'A'-Ti.N'ocAMAX , que M. de Blainville n'a
point adopté, et que nous n'adopterons pas non
plus, parce qu'il ne présente pas de caractères
suffisans pour un bon genre.
\^ Espèces à cai'iié très-petite , fissurée sur le
bord et sans cloisons.
s. BÉLEMSiTE de Scanie. Bélemnites Scanice.
Bl.mnv.
B. testa elongato-conicâ , obscure triquetrâ ,
basi subanguslatâ , vix excavatâ y apeiturâ tub-
triangulun ; margine ventrali fissura mediocri ,
anguslâ , dn'iso,- apice aculo , Jhramine ovaio
tenninato. Nob.
Blainv. /bc. cit. n". 2. pi. ^ .Jig. 7. 7- a.
B,R0MEL , Miner, et Lithog. suec. pag. 54.
BEL
Coquille obscurément (riangulaii'e , peu atlë-
nuée à la liase, quoiqu'elle y soit plus ruli'écie
que daus le milieu ; celle base est un peu oblique,
elle est creusc'e par une cavilc peu profonde,
dont les bords sont épais ; elle esl sublrigone , et
son ceuire, liès-euloncé et liès-étroit, ga^^ne
assez haut l'inlérieur de la coquille; il eu part
une Icnle élroile, peu pn^fonde, plus réiréiùe eu
dedans que vers la surface extérieure; en dehors
aucune strie ou sillon n'y ahoulisseul. Depuis la
base jusque vers les deux tiers, les diamèlres de
celle Bélemnile augmentent insensiblement et
diminuent ensuite assez prompicment jusqu'au
sommet ; celui-ci , assez aigu , se termine par un
pore ovale, excavé dans le milieu.
Celte curieuse espèce n'a éié bien connue que
depuis le voyage en Scanie de M. Brongniarl ; ce
savant géologue en a recueilli un assez grand
nnnibre d'individus de divers âges, daus la craie,
à Igiiaberga; il a eu l'extrême bouté de nous la
cumujuniquer.
5. BtLEMSiTE granulée, Belemnites granula-
tus. Dep.
B. testa cylindraceâ , granulosâ j basi suhaiie-
fiiiatà , hrevi/issâ ; apice obiuso , inucronato ,
aliquantisper plicato. Nos.
Blaisv. loc. cit. n". 5. pi. i.fig. lO. lo. a.
Ou doit la connoissance de celle espèce inlé-
reisanie aux rccberches assidues de Bl. Graves,
qui fait à Bcauvais une collection fort remar-
quable des fossiles du dépiutercent de lOise ; il
l'a commnnicpu'e à M. Defrance et à nous, et
c'est par ce savant qu'elle est venue à la connois-
sance de M. de BLinvillc.
La Bélemnile granulée est rylindroïde, à peine
réiréciè à la base; elle augmente de volume jus-
que passé la moitié de la longueur ; elle diminue
ensuite peu à peu pour se terminer par un som-
met arrondi , obi us , niucroné dans le centre , qui
se termine parfois par un pore dnut la base est
légèrement froncée. Toute la surf.ice extérieure
est finement chagrinée, ce qui fait reconnoitre
l'espèce avec une extrême facilité. La base de
celle coijiiille présente une cavité peu profonde,
qui l'esi plus cependant que dans la précédeiile;
s 'n bord ollie une fissure Ircs-petile , qui se con-
tinue par un léger sillon.
On la trouve dans la craie des environs de
Beauvais.
4. Bklemsite striée. Belemnites striatus. Def.
B. testa elongato-conicâ , gradatim atte-
Tiuatâ , s/riatâ y sinis Longitudmalibus tenuis-
simi-s j cai'itate minimâ , suôim/uetrâ, Nûb.
Bl..\iN V. loc. cit. 71°. 6. pi. I . /ig. 1 1 . 1 1 . a.
On ne connoit de cette espèce qu'un seul indi-
vidu incomplet de la collectioa de M. Defrance,
BEL
125
qui l'avoit très-bien distingué et lui avoit donné
le nom que M. de Blainrille a adopté. Cet indi-
vidu étant mutilé à sa partie postérieure seule-
ment, il a été possible d'en caractériser l'espèce
de manière à la reconnoître facilement. Elle est
alongée , conique, plus large à la base que par-
tout ailleurs ; sa coupe Iransverse esl ronde , aussi
bien que son ouverture ; celle-ci a les bords Iran-
chans et sans aucune fissure ; la cavité de la base
est peu profonde , obscurément tiiangulaire et
ressemble beaucoup à celle de l'espèce précé-
dente , si ce n'est qu'elle n'a point de fente à son
bord ventral ; toute la surface extérieure est fine-
ment striée en longueur. Comme le sommet est
tronqué, on ignore si les stries s'élendoient jus-
qu'à lui.
Fossile dans la craie de Chimey, en Champagne.
ttt Espèces à cafi/é grande, cloisonnée ,
sipho/tnee.
1 °. Une JiJJure sur le bord.
5. BÉLEMNiTE mucronée. Belemnites mucro-
notas.
B. testa elongatâ , conicâ , apice acutâ, mii-
cronatâ ; aperlurâ rotundatâ , dihitatâ ;Jisjurd
tonuissunâ , stilco brei'i cnntinuatâ ; sulcis vas-
culanbus irregularibus irnpressis. Nos.
Blaïnv. loc. cit. n". J.pl. \./ig. 12. 12 a. 12 b.
Ibid. Cur. et Bro.\g. Géol. des env. de Paris.
pi. "h.fig. I. a. b.
Ibid. ScHLOTHEiM , Petrefcict. n". 4.
Paukinson , Organic remains, tom. 7>. pi. 8.
fg. 10 et II!.
Mantel , Geol. qf Sussex. pi. 16. /ig. 1.
Belemnites electricus. Miller , Mém. sur les
Bélem. dans les Mém. de la Soc. géol. de Londivs,
juillet 1^2^. pl.i.Jig. 18 (i 2t.
Var. B. Testa majore, subgranulosâ , sulcis
l'asculanbus nunierosiaribus.
Faujas, Hist. nat. de la montagne Sai/ii-
Pieire de Maeslricht, pi. 32. /ig. 3.
Nous ne partageons pas l'opinion de W. de
Blainville, qui croit que celte Bélemnite, ainsi
que la semi-caniculée , est dépourvue de cloison
cl de siphon : quoique l'on en ait pas encore trouvé
de trace, nous sommes conraincus que quelque
jour une circonstance plus heureuse fera décou-
vrir l'existence de ces parties. Depuis long-temps
que nous éludions avec beaucoup de soin, et
dans un but particulier les Fossiles de la craie, nous
nous sommes aperçus que certaines parties inté-
rieures des coquilles qui s'y trouvent, disparoissent
constamment; et il est d'autant plus diflicile d'en
constater la première existence , qu'elfes se rédui-
sent presque toujours en une poudre blanche , tjui
126
BEL
»e confond (rès- facilement avec la substance de
remplissai^c qui est elle-même sous celle forme.
Jl paroît au resie que M. Miller a reucontré cette
csjièce de Bélemiiiie avec des cloisons et un
siplionj il en parle d'une manière non équivoque.
31. de Dlainville croit que c'est par analogie et
par conjeclure : nous ne voyons pas pourquoi
M. Miller auroit indiqué des punies qu'il n'auroit
point vues.
La Bélemnile awicronc'e est certainement l'es-
pèce la plus communément répandue dans la for-
mation de craie. Elle est alongée, conique, quel-
quefois subcylmdrique; la coupe transverse est
arrondie, son diamètre se rétrécit vers le quart
antérieur, et s'élargit un peu vers l'ouverture et
quelquefois vers l'extrémité opposée , mais cela est
peu ordinaire. L'oaverlurc a les bords extrême-
ment minces : jussi il est très-rare de la trouver en-
tière. Elle est parfaitement ronde dans un individu
entier que nous possédons, (^a cavité de cette
Bi^lemiiite est grande et profonde 5 dans son inté-
rieur, et aux extrémités du diamètre dorso-ven-
tiNjl, on remarque deux sillons qui se dirigent vers
le sommet ; l'un d'eux est pins superficiel, l'autre,
plus profond et plus étroit, aboutit antérieure-
ment à une fente qui divise le bord; cette fente
est fort étroite et partage toute l'épaisseur du test
dans une étendue de plus de dix millimètres, et
elle se termine en dehors par un sillon étroit,
profond qui a un peu plus de longueur qu'elle et
qui s'arrête brusquement. On remarque sur les
parties latérales deux sillons profonds qui s'éten-
dent depuis la base jusqu'à plus de la moitié de la
hauteur : ils se sous-divjsent en un grand nombre
de branches qui, par leurs nombreuses anastomoses,
présentent l'aspect d'un réseau vasculaire, dont
ces sillons sont certainement les traces. Dans
quelques vieux individus , ce réseau s'étend sur
toute la surface de la coquille, et les anastomoses
sont si multipliées qu'elle semble chagrinée; c'est
ce que l'on remarque surtout dans les individus
de Maestricht et de Cypli, ce qui, joint à leur
faille constamment plus grande j nous a déter-
minés à en faire une variété dont nous avons vu
déjà plusieurs individus. Le sommet arrondi ,
obtus dans le plus grand nombre qui sont proba-
blement incomplets, se termine en pointe aigui;
au sommet de laquelle un trouve un très-petit
pore arrondi et assez profond.
Longueur go à lOO miUiœ., diamètre de l'ou-
verture l5 à iC.
Longueur d'un individu entier de la variété
1^2 miilim. , diamètre de l'ouverture 20 millim.
On trouve cette espèce dans la craie à Meu-
don , Mantes , etc. , à Ilsebourg en Prusse , à Aix-
la-CLapelle , à Oldenbourg , dans l'île de Rugen ,
dans celle de Blasberg, aux environs de Bruxelles,
de Grodno, etc. etc. La variété paroît jusqu'à
présent provenir exclusivement de la montagne
gaint-Pierre , près Maestricht, et de Cyplij celles
BEL
de cette dernière localité nons ont été commnai-
quées par M. Duchaslel de Versailles.
6. BÉLEMNiTEseroi-caniculée. Belemnites senii-
canaliculatus. Bl.usv.
B. testa elongaio-acutâ , lateribiis depressâ ,
basi siibattentiatâ; aperturâoi>atâ ,margine fiisà i
fissura niinimà , sulco veràrali in ritedio cochleaç
evanescente , terniinalà. Nob.
Blainv. loc.cit.n°. ?>■ pî- '•/%• '3. i5. a.
Celte espèce qui se trouve dans lacraie chloritée
a autant de rapports avec les suivantes qu'avec
l'espèce qui précède, et si M, de Blainville n'avoit
été conduit à penser qu'elle étoit dépourvue d'al-
véole, il l'auroit certainement rangée dans sa
quatrième section, Elle est de forme alougée, coni-
que , atténuée à la base , déprimée latéralement,
ce qui donne une forme avale à sa coupe trans-
verse, ainsi «pi'à son ouverture; depuis la base
jusque vers son tiers postérieur, elle augmente
peu à peu de volume et se termine ensuite par ua
sommet puintu : la base est percée d'une cavité
simple et profonde dont le boid est fendu, mais
peu profonilémect. Celte fento en dehors aboutit
à un sillon étroit d'abord, et qui s'élargit et s'a-
platit insensiblement jusqu'au milieu de la co-
quille oit il disparoît. Elle se trouve à Saint-
Paul-Trois-Châteaux; elle est longue de 8 à 9
centimètres.
7. BÉLEMNiTE d'Altdorf. Belemnites Altdor-
fènsis. Blainv.
B. testa elongatâ, conicà, apice acutà, siibqua-
drilaterâ; latere ventrali latiare, sulco lato , de
basi usque apicem instntcto.
An Belemnites canaliculatus? Schloth. Pe-
trejlwt. n'^. 7.
ScBtiŒTER , Einleint. 4- '<*^- ' 1 1 ■
Belemnites sulcaius. Miller , loc. cit. pi, 8.
fis- 5-
Blainville, lac. cit. n°. 9. pi. z.Jig. i. i. a.
Il est peu douteux que le Belemnites canalicu-
latus ne soit la même espèce que celle-ci; mais
nous pensons que c'est avec justice que M. de
Blainville à changé ce nom pour empêcher la
confusion, puisiju'il pourrait être appliqué à plu-
sieurs espèces distinctes.
La Bélemnite dont il est ici question est assez
grande , et d'une teinte qui paroît assez constam-
ment d'un brun foncé; elle est régulièrement
conique et subquadrangulaire dans sa coupe trans-
verse; de ces faces, la ventrale est la plus large,
la dorsale la plus étroite et la plus arrondie. Sur le
milieu de la ftice ventrale, on remarque un large
sillon qui s'étend delà base au sommet; celui-ci
est assez aigu ou peu porté en arrière dans les
vicu.\ individus, et paroît dépourvu de pores et
BEL
Je sillons ; la base u'est connue qu'imp.il faile-
mc'ut à cause des mulilalions. Dans un jeune in-
dividu de notre colleclion , elle se diialc assez
scnsibleuieiit et donne l;eu à une ouverture ova-
laire plus luii^^e que haute; le sillon ventral s'a-
jilaiit et a une tendance à s'cUacer à mesuie qu il
en rapproche. M. de Blainville rapporte à cette
cspèie des individus des environs de Cacu qui
ont la plupart de ses caractères; cependant i)lu-
sieurs nous semblent assez importans pour méri-
ter d'en taire une espèce distincte, parce que, i°.
le sillon ventral est beaucoup moins larf!,e et ue
va pas jusqu'au sommet; 2°. le sommet est beau-
coup plus aif^u , sub-mucrond; 5". le sillon loin
de s'cilacer à la base devient au contraire ]ilus
profond, et se termine par une fente étroite,
qui divise toute l'épaisseur du bord. Si nous avons
été dans l'erreur en séparant ces deux cs|)èces , il
faudra tout au moins faire de cette dernière ane
très-forte variété de celle-ci.
Lonj^ueur 1 1 centimètres, diaiTiètre de la base
21 millim. On la trouve en Suisse, et communé-
ment en Allemagne dans le pays d'Œninj^en et
de Closterbanz.
8. BÉLEMNITE aiguë. i5e/eW7i7Vwfl<:2//uj.Bl.AlNV.
B. testa elongato-conicu , aciUissii7iâ , latera-
liter subconipreaà i sulco unico , angusto , l'en-
tra li de basi adapicem decu rrun te y niargiiio /isso ?
NOB.
Blaint. loc. cit. n°. l 1 . p/. 2. //g. 5. 5. a.
11 nous semble que I\l,. de Blainville a compiis
au moins deux espèces dans ccllc-i.i , et dans la
description qu'il en donne, on s'en aperçoit en
comparant ce qu'il dit à la fin des individus
qu'il a vus dans la collection de JM. Roissy avec
ce qu'il dit au commencement sur ceux de la
collection de M. Uesnoj'ers. Nous nous trouvons
encore dans un autre embarras ; en s'en rappor-
tant uniquement à la O^ure donnée par M. de
Blainville, nous n'ignorons pas quels sont les
Bi-lemnilcs que nous devons y rapporte:- ; mais
des individus d'une espèce évidemment distincte,
et dont M. de Blainville a eu la possession pen-
dant son travail , nous ont été rendus port.int sur
la coquille elle-même, et écrit de sa main, le
UOTO de Bek-ntuites acutus. Il éloit assez diflicile
de se déterminer entre ces deux Bélemnilcs; nous
croyons qu'il est convenable de conserver le nom
à celle qui a été ilgurée , car dans l'incertinde où
laisse la description, ceserala fiv,ure qui décidera.
Nous sommes obligés de donner ces détails préli-
minaires, pour faire apprécier le motif de la
diflérence, entre notre description et celle de
1\I. de Blainville.
La Bélemnite aiguë ne paroît pas atteindre un
gra^nd volume ; elle est alongée , subfusiforme ,
légèrement dilatée à la base , et terminée en cône
aigu. Le sommet aigu , oaucroné , ii'a ui stries ni
BEL
12
;
jfore, est parfaitement central. Parla coupe trans-
verse on voit que celte i:oquille est bien arrondie,
cependant elle est un jieu aplatie latéralement ,
mais (ji'une manière à peine sensible. Un sillon
médian , iiroloud à la base de la coquille, partage
la bice ventrale juscpie près du sommet , oîi il dis-
paroît : il occupe les tiois quaits antérieurs de la
coquille , ou un peu jilus , mais il n'atteint ))as le
sommet lui-même. Dans un individu assez com-
plet , et encore jeune , le sillon partage presque
complètement le bord de l'ouverture qui , quoique
cassée dans cet endroit , nous laisse la conviction
pieque certaine qu'elle avoit une fissure étroite
et courte. Sa cavité est assez grande , son sommet
est central; elle olTre un sillon médian qui suit
la direction de celui du dehors. Les individus que
nous avons de cette espèce viennent de Baveux ,
près Caen. Le plus grand a quatre-vingts millim.
de longueur, et quatorze de diamètre à la base.
g. Viii,t.-ii'SVfE.\\a%\Ce. Bclcrunitcs Jiastatiis. Bi,.
B. testa elongatâ j^fusifurnii ypostice compressa ,
inJUitâ , ad basim attenuatâ , aiigiistciiâ ; aperturâ
dilatalâ j sulco iinico , in iticdio pi-o/undo , irian-
gulari , ad apertuiam et apicern cvanescente .
NoB.
Blaixv. Joc. cit. n". 12. p/. 2. /ig. 4- 4- a.
M. de Blainville n'a connu (jue des fragmeos
de cette espèce, depuis la publication des.n tra-
vail, nous en avons acquis plusieurs beaux indi-
vidus qui viennent de Bayeux ; ils ont près de
sept pouces de longueur, et la base est incom-
plète ; mais un fragment dont nous ignorons la
localité nous l'oiire presque entière. Celle co-
quille est fusiforme, eullée postérieurement , beau-
coup plus étroite dans son milieu , et enfin dilatée
de nouveau à la base; mais cette base n'a pas un
aussi grand diamèlie que la partie postérieure;
elle a en un mot assez bien la forme d'un fer de
lance. Sa base offre une ouverture dont les bords
minces sont dilatés d'une manière notable ; elle
est ronde ou presque ronde. Sa cavité est peu
connue, étant ou cassée ou remplie d'une matière
très-dure dans les individus que nous avons vus ;
on sait cependant qu'elle est assez courte, et que
son sommet est central. Après cette dilatation de
la base la coquille diminue peu à peu de volume
jusque vers son tiers inférieur ; elle resie à peu
près cylindrique dans tout ce trajet , commence
à augmenter de nouveau en s'aplatissant un peu,
et son diamètre devient plus considérable qu'il
n'éioit à la base ; elle augmente ainsi graduelle-
ment jusqu'aux trois quarts de sa longueur, et se
termine enfin eu pointe aiguë , simple, avec une
jietite troncature, ou un pore très-superficiel. Un
sillon superficiel à sa base, profond et triangu-
laire dans le milieu, diminuant ensuite jusqu'au
quart postérieur où il se termine , partage la face
ventrale eu deux parties égales.
128
BEL
Longueur cîlx'-sept ceulimètres et demi , le plus
grand diamèiie vingt-deux millim.
A Bayeux , aux Vaches-Noires. En Angleterre.
10. BÉLEMNiTE de Blaia ville. Beleinnites Blain-
villei. NoB.
B. testa elongato - conicâ , acutâ , lœfigatâ ,
depressâ; sulco uhico, ventrali) anguslo, de apice
ad basiin continua.
Nous avons dit , en parlant des Belemnites acu-
tus , pour quels motifs nous en avions relevé quel-
c[ues individus qui doivent faire une espèce dis-
tiDCle. N'ayant trouvé aucune indication qui pût
s'y rapporter , nous la regardons comme nouvelle,
et nous nous plaisons à la dédier au savant auteur
de la Béleninilologie.
Nous ne connoissons que deux individus de celte
espèce : ils sont tous deu.v de même taille , et pa-
roissent adultes ; ils sont courts, et plus larges à
la base que partout ailleurs : le diamètre ne di-
minue que très - inseusiblement jusque vers le
liers postérieur , et ensuite asse? rapidement tn
pyramide dont le sommet est très-aigu. Ils sont
comprimés latéralement de manière a ce que les
cotés présentent deux méplats bien sensibles à la
vue et au toucher ; celte compression latérale
donne à la coupe transverse de cette espèce une
forme subquadrilalère , ou plutôt ovahiire. Sur la
lace ventrale se voit depuis la base jusqu'à la
pointe une rainure étroite et peu profonde , qui
dj^inne graduellement , et qui se termine au som-
met avec la coquille elle-même. L'ouverture n'est
point dilatée j la cavité est asse7. profonde , sou
sommet est au centre, et elle n'est point ovale
comme la coquille , mais arrondie , ce qui se voit
très-bien par la dilicrence d'épaisseur du test des
côtés avec celui de la face dorsale ou ventrale.
Longueur soixante-cinq millim. , grand dia-
mèire de la base treize millim.
Elle se trouve assez rarement à Vieux -Pont,
près de Bayeux, dans une couche argileuse.
11. BÉLEMNITE bipartite. Belemnites bipartitus.
NoD.
B. testa minirnâ , elongato- conicâ , laterali-
ter d'prcssà ; sulco unico , prqfundo in utroque
latere de hasi usque apicetn ; altem minimo al>-
bretnato , ventraU ; cavitate angustâ , profundù.
Pseudobèle bipailile. Pseudobelus bipartitus.
Blainv. lac. cit. pj.g. ii3. n°. 3. pi. ^.Jig. ly.
19. a. 19. b.
Il est probable que M. de Blainville n'a connu
ce corps que très -imparfaitement de toutes les
tnanieres : d'abord , il n'a pas reconnu sa structure
fibreuse , ce qui l'a déterminé a le placer dans son
genre Pseudobèle; ensuite il n'y a reconnu aucune
cayité analogue à celle des Belemnites , et n'ayant
BEL
eu à sa disposition que des tronçons incomplets ,
il n'a pas vu le sommet.
Celte petite Bélemnile est fort singulière; elle
est alengée , conique, aplatie sur les côiés , ter-
minée au sommet en pointe aiguë. Dans le milieu
de chat[ue face latérale ou voit un sillon étroit
et profond , mais plus à la base qu'au sommet ,
qui s'éleud dans toute la longueur ; comme ces
deux siUoûs se correspondent, ils partagent la co-
quille en deux parlies , dont la dorsale est un peu
plus épaisse et un peu plus large. Sur la lace
ventrale à la base seulement, et sur une étendue
du quart de la longueur totale environ , il existe
un petit sillon beaucoup moins profond que les
aulies , il diminue peu à peu, et disparoît à l'en-
droit que nous avons dit. La coupe transverse est
sublétragouaie , plus large que hauie. Nous ne
connoissons pas l'ouverture dans sou inlégnle ,
mais nous croyons qu'elle n'est pas dilatée ; la
cavité n'est pas toul-à- fait centrale , elle eu ar-
rondie , conique et profonde pour une aussi pe-
tite espèce.
Longueur trente-quatre uiitllm. , grand diam.
de la base cinq millim. 11 y a des iu^iivldus un
peu plus grands.
M. Elle de Beanmont a trouvé cette espèce à
Chadies , au sud de Serres, dans les Haules-Alpes.
M. Marmin nous en a communiqué un indivi lu
venant de Casiellane; c'est celui que nous venons
de décrire.
2°. Espèces sans gouttière à la base ou sur l'une
desjhces , mais avec des sillons au sornniet.
12. BÉLEMNITE bicanaliculée. Belemnites bisul-
catus.
B. te.fâ elongatâ , crassâ , cylindraceo-conicâ ,•
apeiturà subdilatatâ , rotundatâ y apice obtustus-
culo , sulcis duobus , laleralibus , hipartito j paite
dorsali majore. Nos.
Blainv. loc. cit. n". 19. pi. "i-.Jig. 7. a. b. c.
Cette espèce est bien certainement une des plus
communes en France , en Allemagne et en Angle-
terre. Sans acquérir un bien grand volume , on en
trouve qui ont près de cr q pouces de longueur :
ils sont alongés , coniques , plus larges à la base
que partout ailleurs; leur coupe iransverse est
ronde. Quelques individus , les plus vieux sur-
tout , diminuent d'abord peu sensiblement , ce
qui les rend subcylindriques dans une parlie de
leur longueur ; le sommet, terminé en une pointe
un peu obtuse , ollre toujours deux sillons en
gouttière qui s'effacent en descendant, et qui se
paiiagent en deux parties inégales ; l'une ven-
trale , plus petite et moins épaisse , l'autre dor-
sale la dépasse de beaucoup et la cache complè-
tement si l'on regarde la coquille du côté du dos.
L'ouverture est à peine dilatée, les bords en sont
minces; la cavité est peu profonde, elle se di-
riiie
BEL
rîge un peu vers le dos Lors de la direction cen-
trale.
Longueur douze à treize centimèlres, diame-
tie do la base vingt-deux à vingt-suaire millim.
On la trouve aux enviions de Nancy , dans les
Ardennes , aux environs de Caeu , de Bayeux , a
Meodcs, déparlemeut de la Lozère, etc. etc.
■T5. BÉLEMNiTE unisLllonnce. Belemnites uni-
sulcatus.
B. testa elongaiâ , angustâ , siihcylindraceà ,
acutà , basi suhdilatatâ y sulco tintco , dorsali ,
poslico , tenninali j dunbus alteris antenoribus ,
sitperficiahbus , bipartilis , lateralibus.
An Belemnites unisulcatus ? Blainv. loc. cit.
n°. 20. pi. ^. fig. 21.21. Cl.
La localité d'où viennent les individus que
nous possédons nous fait croire , ainsi que quel-
ques caractères qui s'y accordent , qu'ils sont de
la même espèce que ceux qui lurent communi-
que's par M. de Ruissy à M. (le Blaiuville, et aux-
quels il donna le nom de Belemnites unisulcatus.
Cet auteur la caractérise surtout par sa torme
alongée , étroite , obscurément subquadrilalère ,
sa base un peu évasée , son sommet pointu qui
dire un seul sillon peu profond, dorsal , qui des-
cend assez bas sur la cuquille , et par un autre
sillon ventral qui va de la base jusque vers le
sommet. Ce qui est particulier , c'est que ce sil-
lun est formé de deux très-fins séparés par une
carène étroite. Ces caractères suffisent certaine-
ment poui- bien distinguer cette espèce.
Nous possédons plusieurs individus qui ont une
forme absolument semblable à ceux que M. de
BidinviUe a décrits j ils proviennent du même lieu,
et au lieu d'avoir un sillon dorsal et terminal , ils
en ont deux latéraux superticiels qui s'étendent
de la base jusque vers le sommet, et qui sont
l'un et l'autre bipartites , comme le sillon unique
indiqué par M. de Blainville. Ces deux sillons ,
qui sunl bien symétriques , ne partagent pas la
Bélemuile en deux parties égales, la partie dor-
sale étant la plus grande. Malgré les dillérences
que nous venons de signaler, il seroit possible
cependant qu'ils appartinssent à une seule et même
espèce, et voici sur quoi nous nous fondons,
c est qu'il n'est pas rare de rencontrer des indivi-
dus un peu roulés, ou usés d'un côté seulement ,
de manière à ce qu'ils ne présentent plus que la
partie apicale de l'un des sillons latéraux, d'où
est venue probablement la description de M. de
Blainville. Nous donnons ceci comme un doute ,
et nous n'avons pas tous les élémens nécessaires
pour le lever. Dans le cas où il se cLaujeroit en
certitude , le nom donné par M. de Blainville de-
vra être cbangé, car il pourroit occasiouuer des
erreurs j dans le cas contraire , les individus que
nous possédons devront constituer une espèce
distincte.
Uist. Nat. diS Fers. Tome H.
BEL
129
Longueur 5o millim. , diamètre de la base
7 millim.
Des environs de Caen et de la Pissote, près
Fonienay , département de la Vendée.
14. BÉLEMNITE de Miller. Belemnites Millen.
Nou.
B. testa crassâ, conicâ, suhelongatâ , basi la-
tin re ; apice suhticuto , sex sulcis instrucio , duO'
bus longioribus et latiunbus.
Cette espèce est si bien caractérisée, qn'il est
impossible de ne pas la distinguer au premier
abord. Sa taille considérable la rapproche de la
Bélemnile comprimée , ou de la Bélemnile gigan-
tesque. Elle se dislingue cependant de l'une et de
l'autre; elle est épaisse, régulièrement conique,
assez courte relativement au diamètre de sa base.
La base est la partie la plus large , la coquille
diminue graduellement, et elle prend la forme
d'un cône régulier, dont le sommet est un peu
incliné vers la face ventrale; elle est légèrement
déprimée sur les côtés , ce qui doune à sa coupe
transverse une forme à peine ovale , puisqu'il n'y
a qu'une ligne de diU'érence dans la longueur des
diamètres. Le sommet , assez fortement comprimé,
se termine, dans un individu bien entier de ce
côté, que nous possédons, par un assez grand pore
ovalaire auquel aboutissent six sillons parfaitement
symétriques , trois de chaque côté , aucun n'étant
impair ou médian. De ces sillons une paire est dor-
sale, ce sont les plus petits ; la seconde paire est la-
térale, ils sont plus profonds que les derniers, et
plus vers le dos que vers la face ventrale de la co-
quille ; enfin, la troisième paire est ventrale,
profonds au sommet , ils s'élargissent , deviennent
superticiels et descendent à peu près jusqu'au tiers
de la longueur de la coquille. La cavité est assez
o-rande , et l'alvéole qu'elle renferme a les cloisons
très-serrées : nous en avons compté trente-quatre
dans une longueur d'un pouce et demi. Quoicjue
par le sommet elle se rapproche de la Bélemnile
quinqué-sillonnée de M. de Blainville , elle ne
peut cependant se confondre avec elle ; il sjllit ,
pour s'en assurer , de comparer les deux descrip-
tions.
Longueur i3 centimètres; elle devoit avoir au
moins quatre centimètres de plus , à en juger par
la troncature de la base: grand diamètre delà
base 38 millimètres.
Des environs de Besançon , du Jura.
i5. BÉLEMNITE compiimée. Belemnites com-
pressus. Blainv.
B. testa magnâ , elongatâ , conicâ , lateribus
compressa , basi suhdilatatâ ; apice acuto , cen~
trali , bisulcatoi sulcis lateralibus , sensim eva-
nescentibus.
Bl.usv. loc. cit. n". 24. pi. G'jig. 9. 9. a.
i3o
BEL
Knokr. Monum. Suppl. pi. ^.fîg. i5.
La Bi?Iemnile comprimée paroît êlie une de
celles de ce genre qui acquièrent le plus grand
volume ; elle se dislingjae cependant et de la pré-
cédenle qui ne paroît pas alleindie une aussi
grande taille, et de la Bélenniite gif^antesque,
qui n'a plus les mêmes caractères. Celle-ci est
fort alougée , conique, diminuant insensiblement
de la base, qui est la parlie la (ilus large, jusque
vers les trois quarts de sa longueur, dans cet en-
droit ; du moins dans les vieux individus que nous
avons vus, la diminution devient plus subile, et
la coquille se termine en poiuie asse^ aiguë. Le
s immct est subcentral , un peu aplati , et présente
deux sillons , un de ctiaquc côlé, d'abord étroits
et assez profonds , s'élargissant ensuite et s'elïa-
oant peu à peu en descendant jusque sur le quart
de la longueur. La base est notablement dilatée,
et elle ollVe une ouverture presque ronde , beau-
coup moins ovale que la coupe Iranverse de la
coquille t'aile au-dessus de la cavité. Cette cavité
est grande , conique; sou sommet , qui est très-
aigu , ne se dirige pas vers le centre de la coquille,
mais va obliquement à l'axe , qui lui-même n'est
pas central. Les cloisons que cette cavilé ren-
ferme sont très-rapproclaées , surtout au sommet.
Nous possédons tro s morceaux de celte Hélem-
iiite ; le plus grand a jilus de huit pouces de lon-
gueur; il est cassé au sommet et à la base : en
supposant ce qui lui manque, il doit avoir plus
d'un pied de long. Quoique sa base soit tron-
quée assez haut, elle ne laisse pas que d'avoir
près de vingt lignes dans son grand diamètre.
Cette espèce se trouve à Bayeux et à Caen , dans
l'oolite ferrugineuse , et à Auerbacli en Bavière.
iG. BÉLEMNiTE de Prévost. Belemnitas Pre-
çosti. NoB.
B. testa elongato-conicâ, angustâ, suhclavatâ,
hxvigatâ j apice acuto inuUistnatOj striis tenuis-
siniis , pm/undis.
Nous dédions cette espèce remarquable à notre
arai M. C. Prévost, géologue distingué. Le som-
met de celte coquille la rend vraiment remarqua-
ble ; aucune autre des espèces que nous connois-
sons , soit en nature, soit par les descriptions,
ne présente rien de semblable. 11 est strié dans
toute sa circonférence ; les stries sont fines , nom-
breuses , longitudinales , d'autant plus profondes ,
qu'elles s'approcbent davantage du somme t,& telle-
ment profondes quand elles sont parvenues à son
extrémité, qu'elles le divisent dans toute son épais-
seur ; ces stries, qui sont au nombre de vingt, n'arri-
vent pas toutes à l'extrémité, six principales y par-
viennent, et le partagent en six lobes égaux et
symétriques. La base est un peu dilatée, l'ouver-
ture est arrondie et la cavité est petite; au-dessus
de la base , le diamètre diminue légèrement , et il
augtnenie ensuite peu à peu jusqu'au tiers posté-
BEL
rieur. Toute la coquille est grêle, cylindracéo
complètement lisse hors le sommet. Elle a 55 mil.
limètros de longueur, sur 5 seulement de diamè-
tre à la base. iNous ignorons d'oii elle vient.
17. BÉLEj«NiïE alêne. Belemnites suhula.^o'B.
B. testa elongato conicâ, lœvigatâ, apice suhu-
Lilû , trisulcatà ; siilcis duobus lateralibus obso-
litis, tertio dorsali , longiore et profondioie.
Celle espèce , que M. de Blainville n'a pas
connue, à ce qu'il paroît, se distingue Irès-faci-
lemenl. Nous n'en connoissons point qui ait le
sommet plus aigu. L'ouverture et la base nous
sont inconnues , les individus que nous avons étant
tronqués de ce côlé ; depuis celle troncature jus-
qu'au sommet , elle diminue graduellement ; elle
est aplatie sur les côtés, ce qui rend sa coupe
transversale ovale. Son sommet est, comme noui
l'avons dit , exlrêii:ement aigu ; il est partagé en
Iruis parties par trois sillons , deux latéraux, su-
perficiels et Deu prolongés , et un troisième mé-
dian, assez profond, étroit, descend du sommet
jusque près de la moitié de la longueur. Le plus
grand morceau que nous ayons de cette espèce a
63 millimètres de longueur, et il est cassé au-des-
sus de la cavité. Il a 1 1 millimètres de diamètre.
Nous ne savons d'où il provient.
1 8. BÉLEMNiTE épée , Belemnites gladiiis. Bl.
B. testa pra'longâ , angustâ, depressâ , conicâ. ,
Itasi ovatà , aperturâ subrotundù , cavitate nii-
niniâ ; apice subacuto , latenbus bisulcato.
Blainv. loc. cit. n". z^.fg. 10. 10. a.
Celte espèce est une des plus remarquables du
genre, étant extrêmement longue et fort étroite.
Elle forme un cône alongé , terminé par une poinle
assez aiguë, qui oflre de cbaque côlé un sillon
superficiel qui ne descendpas loin ; elle est com-
primée latéralement et assez fortement , aussi sa
coupe transverse présente un ovale alongé; elle
est beaucoup plus comprimée au sommet qu'à la
base ; celle-ci est la parlie la plus large, et mal-
gré l'inégalité de s.ei diamètres , l'ouverture de la
cavilé est presque circulaire. La cavité est pelile ,
courte, obliquement inclinée vers le côté ventral ;
elle n'a qu'un septième de la longueur totale, ce
qui ne se voit pas dans les autres espèces de celte
section.
Nous ne connoissons jusqu'à présent qu'un seul
individu complet de cette belle Bélemnile, c'est
celui de noire collection. M. de Blainville l'a fait
figurer dans son entier. Il a 24 centimètres de lon-
gueur, p pouces, et seulement ai millimètres dans
son grand diamètre de la base. En indiquant les
Vaches-Noires comme la localité de cette espèce,
M. de Blainville avoit sans doute oublié que nous
lui avions dit positivement qu'elle vient de Vieux-
Pont, près Bayeux.
BEL
3». £spèces qui n'ont ni sillons ni rainures à la
base ou au sommet.
lO- BÉLEMNiTE courte. Belemnitcs brebis. Bl.
B. testa conicà , brevi obtusâ basi subdilatatâ ,
lateralitei depressâ , aperturâ ovatâ.
hvAiSY. loc. cit.n°. i6. var.C. pi. "h.fig. 3.3. a.
La Bélemniie couiie, telle que M. de Blainville
l'a définie avec ses trois varidttîs , ne nous semble
pas une espèce naturelle. Nous trouvons une si
t<,rande dillérence entre la variété A et la variété
C, que nous ne pouvons nous persuader qu'elles
appartiennent à la même espèce. Que l'on jette les
yeux sur la figure des trois variétés dans l'ouvrao|e
de 3J. de Blainville, et l'on s'assurera que nous
avons quelques raisons de douter. Aussi , pour
éviter toute méprise, nous conservons le nom de
Belemnitesbrefis à la variété C. pi. O.Jig. 3. 5. a.
de l'ouvrage précité. Cette variété a eu ellèt des
caractères si Irancbés, qu'il sera toujours facile
de la distinguer bien plus ceriainement que les
autres. Elle est épaisse, solide, déprimée latéra-
lement; elle forme un cône court, obtus, plus
larj^e à la base , diminuant graduellement jusqu'au
sommet qui est arrondi et mousse ; l'ouverture est
l.'gèrement dilatée , elle est f;rande , ovalaire ; ses
bords sont minces et tranclians. Nous ne connois-
sons pas l.i cavité qui est remplie d'oolite ferru-
jçineusc à grains fins et fort durs. Cette espèce est
I.'ngue de 8o millimètres ; son grand diamètre de
ja base eu a 3^. Elle se trouve aux environs de
Nancy.
M. de Blainville a rapporté , il est vrai avec
doute, à son Belemnites brevis , une coquille que
Montlorl a fait entrera tort dans les Polythalatnes,
sous le nom générique de/'_)'rg^o/;o/ey cecorps n'est
autre chose qu'une dentale que nous n'avons pu
déterminer, et dont M. Defrance a fait le genre
Lnlale. Voyez Pïrgopoi-e.
20. BÉLEMNiTE ovale. Belemnites opatus. Bl.
B. testa elongato-conicâ , basi dilatatâ , de-
pressâ lateraliter^ apice subacuto, valde depressoj
apertuiâ ofaio-etongatâ.
Blainv. loc. cit. n". 27. pi. o. fig. 4. 4. a.
Coquille singulière et très-bien caractérisée ,
formant, sans aucunjdoule , une espèce bien dis-
tincte. Si M. de Blainville n'a pas trouvé l'ouver-
ture parfaitement symétrique, cela vient de ce
qu'elle a cédé à la pression de la couche où elle
éloilenfouie , comme le font voiries fenlts qui sont
d'un côté. Cette Béleranite n'est pas fort lon'ue;
dilatée à la base , elle s'atténue insensiblement
jusqu'au sommet ; la dilatation de la base a cela
de particulier, d'avoir heu antérieurement et pos-
léneurement , et d'êire presque nulle sur les côtés.
Ces côtés sont déprimés , aplatis , ce qui donne à
la coupe transverse une forme ovale. Le sommet
BEL i3i
est assez aigu , aplati comme le reste , mais il est
subcaréné par le fait de cet aplatissement. Lon-
gueur go millimètres; le grand diamètre de la
base en a ï5.
Cette espèce a été établie sur un bel individu
de notre collection ; il vient de Nancy, dans loolite
ferrugineuse.
21. BÉLEMNITE péuicillée. Belemnites penic il-
latuS. SCHLOT.
B. testa breviusculâ, elongato-conicâ, depressâ,
oi'utâ,- apice obtuso , multiplicato.
SCHLOTHEIM , Pctiv/'act. n". 10.
Ibid. Blainv. loc. cit. n". 2g. pi. 3. /ig. 7.
7. a. 7. b.
An .écamas pnlyforatus? Montf. Concli. syst.
tom. I . pag. 5/5.
An Cetocis glaher ? ibid. loc. cit. pag. 37 1 .
Kxotiu. Petiif. part. 2. pi. I .Jig. 1.2.3. 4.
BL de Blaiuville ayant caractérisé cette espèce
d'après les individus de notre collection, il nous
est facile de faire aujourd'hui quelques observa-
tions que nous croyons nécessaires. iS'ous |)ensoiis
que parmi les iudjvidus que lU. de Blainville a
nommés Belemnites penicillatus , il y a deux es-
pèces distinctes, l'une, qui est constamment dé-
pourvue de plis, a la plus grande analogie avec
le Belemnites digitalisa et l'autre , constamment
plissée au sommet d'une manière assez régulière ,
paroit suffisamment caractérisée : c'est cette der-
nière seule que nous conservons dans l'espèce qui
nous occupe. Ce n'est qu'avec doute que nous
admettons comme lui appartenant les figures de
Knorr, sur lescjuelles Moulfort a fuit les deux
genres Cétociiie et Acame , qui ne sont pas plus
utiles qu'une foule d'autres qu'il a créés de la
même manière.
La Bé'emnite psnicillée que nous possédons est
une coquille courte, régulièrement conicpie , plus
large à la base que partout ailleurs ; elle diminue
graduellement jusqu'au sommet, qui est obtus,
arrondi et chargé d'un grand nombre de plis pres-
que symétriques qui ne sout pas irès-profonds et
peu prolongés sur la coquille. La base est ovale ,
non dilatée et percée d'une ouverture circulaire;
aussi l'épaisseur du test est inégale dans cette par-
tie, beaucoup plus considérable à la face dors île
que partout ailleurs.
Cette espèce, fort remarquable et très-rare,
vient des environs de Nancy; elle a 60 millimè-
tres de longueur, et 16 de diamètre à la base.
22. BÉLEMKITE cylindripue , Belemnites cylin-
dricus. Blainv.
B. testa rectà , longissimâ , angustâ , aperturâ
minimâ , rotundatà y apice obtuso ?
Blai.nv. loc. cit. n°. 76. pi. li.fig. 10. 10. a.
R a
l32
BEL
An Belemniles longissimus? Icc. cit. pi. 8.
fis- I- 2.
Ibid. Blaisv. loc. cit. n". 55. pi. 4-/%- ?• Con.
de Miller.
Nous avons la conviclion presqu'enlière qne les
Belemnites cylindricus et longissimus , qne !M. de
Blaiuviile a séparés , sont de la mèaie espèce : que
l'on suppose le Belemnites longissimus tronçonné
à la base et à la pointe, comme étoient les indi-
vidus du Belemnites cylindricus àe M. de Blain-
ville, et on verra qu'il existe une analosrie telle ,
qu'il sera Lien diûîcile, peut-être même impossi-
ble, de les disiinguer.
Les fra<^inens que nous possédons de ceite es-
père , et l'un entr'autres qui est presque complet ,
viennent des environs de Nancy, dans le lias ou
les argiles de cette formation. Ce morceau est de
la grosseur d'une plume à écrire, alongé , plus
large à la base , s'atténuant très-insensiblement
jusque vers le sommet qui est tronqué. La hase
n'est pas entière ; on y voit cependant une ouver-
ture arrondie, pelile, qui communique avec une
cavité fort courte probablement, puisqu'une cas-
sure que M. de Blainville a faite à six lignes de la
base ne i'atlein! pas. Le sommet , d'après M. de
Blainville, seroit obtus, ce que nous ne saurions
confirmer, puisqu'il manqne dans les individus
que nous possédons. Longueur 65 millimètres ,
diamètre de la base 6 millimètres.
25. BÉLEasTTE ombiliquée , Belemnites umbi-
licatus. Blaixv.
B. testa elongatâ fOngustâ, subcylindricâ y has-
tatâ , basi dilatatj. ; apice obtuso , unibilicato.
Blaist. loc. cit. n°. oy. pi. '5. fig. ii.ii.a-
11. ô.
Cette espèce est bien disiincie de toutes celles
que nous connoissoqs ; elle est alongée , assez
étroite, subcylindrique, à peine subquadrilalère,
légèrement dilatée à la base , se rétrécissant un
peu au-dessus pour s'accroître de nouveau, et se
terminer enfin par un sommet obtus. Ce sommet
offre cela de particulier, d'avoir un grand pore au
centre en forme d'ombilic, et d'être dépourvu de
stries ou de sillons. La base , un peu dilatée , comme
nous l'avons dit, présente une ouverture ronde j
la cavité est assez courleetsonsommet correspond
à Taxe qui est central dans toute son étendue.
Longueur 65 millimètres ; diamètre de la base
10 millimètres.
Les environs de Caen et de Bayeux , Viens-
Pont.
24. BÉLEMSiTE claviforme. Belemnites claoa-
tus. Blaixv.
B. testa lœvigatà , elongatâ , angustà , basi
mbdilatatâ , clafatà , ucuminatà y striis et sul-
cibus desiitutâ j apice subacuto.
BEL
Bi-Aiyv. loc. cit. n". 58. pl.7t.fig. ta. ii.-a.
12. -b. 12. -c.
Cette espèce a , quant à la forme , une grande
analogie avec la Bélemnite hastée , mais elle s'en
distingue en ce qu'elle n'a jamais le grand sillon
médian qu'offre toujours celle-là. Sa base , légè-
rement dilatée , a une ouverture arrondie; sa ca-
vité est régulièrement conique , centrale et assez
courte vers le milieu de la coquille. Après un ré-
trécissement notable elle se dilate en s'aplatissant
un peu , et elle se termine en un sommet obtus
dans quelques individus , et beaucoup plus pointn
dans d'autres , surtout dans les jeunes. On ne
voit ni siries ni sillons sur la surface de cette co-
quille. Elle est longue de cinquante-deux miilim. ,
et large de buit à la base. On la trouve aux envi-
rons de Nancy et à Mendes , déparlement de la
Lozère.
25. BÉLEMSITE dilatée. Belemnites dilatatus.
Blainv.
B. testa abbreviatâ , compressissimâ , clapatâ,
spatuLità , basi angustà y apice mucronato.
Bl. loc. cit. n°. 40. pi. o.^g. i5. 10. a- l3-b.
lo.-c. 13- d. iZ- e. , el pi. ^.Jig- 18. lîJ.-a.
An Beudant? Méni. sur les Bélemn. plancTt.
fi g. 10.
Var. a. Testa elongatâ , compressa. Tiastatâ ,
apice rentrali.
Yar. b. Testa compressiore , apice obliqua ,
mucronato.
Var. c. Testa latissimâ , ad basim dilatatâ ,
apice obtusissinio. Nos.
Coquille extrêmement aplatie , fort remarqua-
ble par sa forme , et très-variable à ce qu'il pa-
roît. Nous en possédons plusieurs exemplaires j ils
sont d'une taille médiocre , très-atténués à la base,
s'élargissant beaucoup vers le sommet en forme
de spatule , et se terminant par une pointe sail-
lante qui n'est pas tout-à-fait dans le rentre du
sommet ; ce sommet est simple, lisse et sans stries,
ainsi que tout le reste de la coquille. Sa base est
fort étroite , elle offie une ouverture ovale à bords
minces , conduisant à une cavité fort petite qui
s'arrondit vers son sommet.
La variété A est beaucoup plus grêle, et st)n
sommet est central, ce qui tient sans doute à son
jeune âge.
La variété B a avec la première beaucoup d'a-
nalogie ; elle est plus large , plus épaisse , et son
sommet acuminé est incliné. M. de Blainville
comprend dans cette vaiiété une coquille fort
dillérenie selon nous , à moins qu'elle ne soit une
monstruosité de l'espèce.
La variété C est la plus remarquable par son
grand volume , son aplatissement considérable ,
son sommet très- surchargé, qui est très -obtus
BEL
aiTondi , et enfin par la base , qai est dilatée , ce
qui lui donne quelque ressemblance avec la Bé-
lemnite hastée , malgré le manque tolal de la ca-
vité par suite d'une mutilation. Cette variété est
longue de soixante -dix millimètres, et larj^e de
vin»t-cinq; les autres ont un volume beaucoup
moindre. Cette coquille se trouve aux environs
de Castellaue , dans les Basses-Alpes, et à Esnan-
des , Cbarente-Inférieure.
BELLÉROPHE. Bellemphon.
Monlfort a institué ce genre (^Conchyl. System,
toiu. \.pcig. 5l. ) pour uue coquille nautilit'orme
qu'il donne comme cloisonnée et siphonnée , et
qu'il rapproche en conséquence des Nautiles.
Trompés par cet auteur, les zoologistes qui ont
parlé de ce genre coïncident dans celte opinion
qu'il doit être réuni aux Nautiles. Cependant , la
manière bien connue dont Monlfort niisolt la plu-
part de ses genres , pnuvoit jeter quelque doute
sur celui-ci , et en ellet M. Defrance fit connoitie
l'erreur et la mauvaise loi de Mont fort dans uue
uale insérée dans le premier volume des Annales
des sciences naiui-ell<;s.
Ce savant possède, dans sa riche collection,
un individu de Bellérophe qui provient de celle
de Montfort ; peut-être est-ce lui qui a servi de
type au genre. Ne voyant à la surface extérieure
ni siphon ni traces de cloisons, il se détermina à
le scier en deux, et il s'assura qu'il n'exisloit ni
cloisons ni siphon j il fut donc évident pour lui
et pour les autres conchyliologiies , que Monlfort
avoit pris ces caractères dans son imagination.
M. Defrance chercha à trouver de nouveaux rap-
ports pour ces coquilles; il en aperçutavec les Ar-
gonautes et avec les Bulles , ce sont en ellet ceux
des genres dont elles se rapprochent le plus. M. So-
werby,dans son Minerai conchologj- , fit connoî-
tre de nouvelles espèces et adopta le genre Bellé-
rophe, rectifié d'après M. Defrance. Préférant
l'analogie avec les Bulles, M. de Blainviile rangea
ce genre entre les Bulles et les Bullées dans sa fa-
mille des Acères. ( Traité de Malac. pag. 477. )
Dans les Fam. natur. du Règn. anim. , ^. 168 ,
M. Latreille adopte l'analogie avec les Argonautes,
et le place dans sa famille des Cymbicochlides ,
et cette analogie nous semble préférable, surtout
s'il es! vrai que l'animal des Argonautes soit très-
voisin de ce;ui des Atlantes ; le genre Bellérophe
deviendroii alors intermédiaire entr'eux. Voici sur
quoi nous fondons notre manière de penser : au-
cune Bulle n'est symétrique. Le Bulla naucuin ,
la seule espèce qui puisse se rapprocher des Bel-
lérophes , ne l'est pas complètement ; le bord droit
de l'ouverture est incliné sur l'axe , c'est-à-dire
qu'il est oblique ; la base de l'ouverture est élar-
gie beaucoup plus que le sommet , et la columelle
y présente un pli tordu sur lui-même.
Rien de tout cela ne se présente dans les Belld-
BEL
i33
rophes 5 ils sont parfaitement symétriques ; l'on-
vertuie n'est pas oblique sur l'axe de la coquille ,
elle n'est pas dilatée plus d'un côté que de l'autre;
enfin , une trace on un indice de carène, ou une
carène obtuse, médiane, ulioutissant à une ëchan-
crure du bord droit de l'ouveiture , indique une
forme très-analogue ii celle des Allantes , et l'on
voit que , dans certaines espèces, l'échancrure de
ce bord étoit profonde, à en juger au moins par
la forme des stries d'accroissement aussi-bien qutj
par l'impression de la coquille sur le moule. Le
seul point sur lequel il y ait de la différence entre
les deux genres que nous comparons, est l'épais-
seur des coquilles. Dans quehpies espèces de Bel-
lérophes elles paroissent lort épaisses; dans d'au-
tres, au contraire, elles sont minces, mais tou-
jours beaucoup moins à pro|)orlion que celles des
Atlantes. 11 nous semble naluiel, d'après ce qui
précède, de placer les Bellérophes près des Ar-
gonautes et des Atlantes plutôt que près des Bulles.
CARACTÈRES GÉ.NÉRIQUES.
Animal inconnu. Coquille nautiloi'de, à cavité
simple , monothalame , syinétricpie ; ouverture
ovale, transverse, recevant dans son milieu le
retour delà spiie; bord droit , mince , tranchant ,.
sinueux ou fendu dans son milieu.
Les Bellérophes sont des coquilles que l'on ne
connoît encore qu'à l'état de jjéirilicalion , et elles
ne se rencontrent que dans les terrains anciens.
Le premier auteur qui en ail parlé est de Ilupsch ,
qui les confondit avec les Nautiles ; il les Irouvgi
aux environs de Juliers , qui est une localité fort;
intéressante par le grand nombre de belles pétri-
fications qu'on y recueille.
M. Sowerby, dans l'ouvrage que nous avons
mentionné, a ajouté pluieurs espèces fort inté-
ressantes à celles que l'on connoissoit déjà. Il les
partage en deux groupes ; le premier pour les es-
pèces qui n'ont point un sillon ou une carène
centrale , le second pour celles qui le présentent ;
mais nous observerons que dans cette première
section, M. Sowerby n'a placé que des moules in-
térieurs , bien qu'ils paroissent appartenir à des
espèces distinctes. Nous ne croyons pas que cel.i
soit suffisant pour les établii- et les admettre dé-
finitivement : aussi , comme elles nous paroissent
douteuses, nous ne les mentionnerons pas.
I. Bellérophe fendu. Bellorophon hiulcus.
Sow.
B. testa globulosà , tenue striatâ , utroquo
latere unihilicatà ; apertarà oDatà , subdilatatâ i
striis rcgularibus , sulco mediano , lato , inler-
ruptis.
SowERBr, Mineralconcliol.pl. ^lO.fig. i.
Nautilites hiulcus. Martis. pet. derb. tab, 40.
i34 BEL
Coquille globuleuse, nautilol'de, léj^î-rement
ombilicjude; ouveituie ovale, peu évasée sur les
côtes, recevant l'avanl-devniei' tour qui l'a modilie;
bord droit tranchaut, formé de deux arcs de cer-
cle dont la réunion au centre y occasionne une
faute assez profonde dont le centre coriespond à
un sillon médian carénai peu saillant, assez larj^e,
qr.i partage la coquille en deux parties égales. La
iuiface extérieure est couverte de stries sail-
lantes, suhlamelleiises , fines, assez serrées, et
régulières j elles sont transverses et forment une
sinuosité semblable à celle du bord droit. Elle a
25 à 5o millim. de diamètre transversal et lon-
gitudinal. Elle se trouve dans le Derbyshire.
2. Belléropue petite fente. Bellerophon tenui-
y.t.'cta. Sow.
B. testa spheroideâ, utroque latere umhilicatâ ,
tenue striatâ , in medio subcarinatâ; siilco me'
dtano anguslissiino elci>ato^ aperiurj. seniilunari,
r/.r dilatatâ.
Sùw. loc. cit. pi. ^"jo.Jîg. 2. 5.
Kautilus hiiilcits, var. c. Martini, Arrang.
System, des pét. du Derb. pag. i5.
Cette espèce se distingue nellement de la
précédente; elle est presque spliérique, largement
ujabiliquée au centre, de cbaque côté; l'ouver-
tL;re est semi-lunaire , peu comprimée d'avant en
arrière , et peu dilatée latéralement ; le bord droit ,
mince f l Irancbanl, est fendu dans le milieu et con-
Tiexe de chaque côté de la fente,, mais cette fente
est moins profonde, elle correspond au sillon mé-
dian qui est très-étroit et saillant; il produit par
conséquent une carène suv le pourtour de la co-
quille; toute la surface est triée liansvsrsalement,
les j tri es sont fines, non saillantes et fort serrées; le
test de cette cocmilie est fort mince. Elle acquiert
un volume au moins double de la première. Elle
ie trouve comme elle dans la Derbyshire et de
jilus à Kendal dans le ^ orksliire. C'est dans celle
dernière localité qu'elle prend un plus grand vo-
lutce.
"). Bellércpue costulé. Bellerophon costatus.
Sow.
B. testa subglohosû, ejrpansû , umbilicatà , siib-
caririataj sulco nicdiarto lato , elcpato , costis
lainellosis, distantibus, valdè rectirvis., iransi-'ersis,
m sulco convcrgentibus ; apeituru traiisversâ, ar-
cuatà , prnfundèjissâ.
SowERBT, loc. cit. pi. 470. fig. 4-
Parkixscn, Organ. rem. ttib. 10, fig. 6. 7.
Non moins bien caractérisée que les précéden-
tes , cette espèce se reconnoit facilement ; elle est
subglobuleuse, mais plus Iransverse ; les axes,
ombiliqués assez largement et profondément, sont
plus saiilans ; l'ouverture, beaucoup plus traos-
BEL
verse , est beaucoup plus étroite d'avant en arrière,
plus dilatée latéralement ; le bord droit est mince,
profondément fendu dans le milieu et se relevant
en demi-cercle de chaque côté de la fente ; celle-
ci , comme dans les autres espèces , correspond
au sillon central qui est saillant, assez large, et
produit une carène obtuse sur le pourtour de la
coquille. La surface extérieure est ornée de côtes
lamelleuses , transverses , fortement arquées et
convergentes vers le sillon médian. Celte jolie
coquille se rencontre avec les précédentes, et elle
a à peu près le même volume.
BÉLOPTÈRE. Beloptera. Xob.
Nous avons établi ce genre dans notre collec-
tion depuis le moment où nous avons pris la rés j-
lution de publier le résultat de nos lecberchei
sur les fossiles des environs de Paris ; il y a donc
au moins cinq années que nous l'avions caracté-
risé. Ucs que nous en eûmes fait la découverte ,
nous sentîmes ses rapports avec les Bélemnites
d'une part et les Sèches de l'autre. La forme de la
coquille et ses rapports avec les Bélemnites, nous
déterminèrent dans le choix du nom générique.
Nous communiquâmes ce genre à M. de Blaiii-
ville, dans le temps qu'il complétoii les matériaux
de la seconde édition de son article jMoli.csqce.
Malheureusement les documens que nous lui don-
nâmes ne purent entrer dans le corps même de
l'ouvrage, et ce ne fut que dans son premier sup-
plément qu'il trouva sa place. Par un oubli bien
involontaire , M. de Blamville ne nous cita nulle-
ment à celle occasion ; mais dans son Traité du
Eélcmnitologie , dont nous avons fait mention a
l'article Bélemnite, avec t ou t l'éloge qu'il méri toit ,
M. de Blaiuville a réparé cette omission de ma-
nière à ne nous laisser aucun regret. Cependant ,
ce savant anaiomisie a modilié notre genre, en y
introduisant des corps que nous n'y avions pas
compris , et que , contre son opinion , nous con-
sidérons comme des Sèches, et non comme Hei
Béloplères. A l'égard des premiers, M. Cuvier
s'étoit prononcé , il les avoit reconnus pour des
restes de Sèche; quant aux seconds, il ne les
conuoissoit pas.
I\I. d'Orbigny et M. de Ferussac, dans la pre-
mière partie du Mémoire sur les Céphalopodes
{Ann. des scienc. nat. toni. 7. pug. l5(î.) , non-
seulement n'adoptèrent pas notre genre, mais en-
core crurent et dirent qu'il éloit le résultat d'un
équivoque. Nous pouvons assurer que l'équivoque
est seulement du côté de ces messieurs , qui n'ont
pas connu ou qui ont fort mal compris notro
genre ; aussi pour résultat , ils l'ont confondu avec
les Sèches, et c'est là le véritable et singulier
équivoque. Us ont supposé que ni M. de Blain-
ville ni nous ne connoissiuns les espèces de Sèclie
dont le roslreest alongé, que c'étoitde là que pro-
venoit noire erreur. N'est-ce pas une déii»ion ,
BEL
quand à la ligne d'après on en cite one descrip-
tion faite par M. de lilainville lui-mciiie dans sa
Malacologie , et qu'on a la bonne foi de ne pas
mentionner la fif;iire qu'il en donne plancli. 1 1 du
même ouvia;;o ! Nous aurions Men le dioit, ce
nous «îi'mhle, de nous plain Ire de i'extrûme li'gc-
reté de ces messieurs; nous nous cnnlenlons de
n'clainei- pour l'avenir un peu plus de justice et
de malurili^ dans le jii2;eiMenl qu'ils porteront des
faits iju'ils ne connoissent qu'imparfaitement.
:\I. de niainville a partage le genre liéloptère
tel qu'il l'a entendu , en deux j^roupes , le premier
pour lis espèces qui ont rapport aux Si'clies , et
([u'il nomme St'fiiostaires , et le second pour la
sci'le espèce de Béloplère véritable ; c'est celle-là
seule et ses analogues , si l'on en trouve , que
nous admettons dans notre genre , pensant que les
espères du premier groupe appartiennent plutôt
aux Sèches, comme nous le disions tout à l'heure.
D'après CCS cliangemens, voici de quelle manière
uoiis cro^'ons convenable de caractériser nuire
gt-nre.
CABACTÈRES GÉnÉHIQOES.
Animal complètement inconnu.
Cl xpiille composée de deux cônes réunis sommet
à sommet , pourvue de chaque côté de deux ap-
pendices aliformes , obliquement inclinés; cône
postérieur obtus, fibreux et fendillé longiiudma-
lemeiit ; cône antérieur lisse, composé de subs-
tance fibreuse ra3fonnante comme dans lesBéleni-
niles , creusé d'une cavité arrondie , conique , dont
l'ouverture antérieure a les bords minces et tran-
chans ; dans cette cavité, des restes évidens de
cloisons transverses percés par uu siphon ventral.
Nous ne doutons pas que quelque jour le hasard
ne fasse trouver cette coquille avec les cloisons
bien conservées , ainsi que le siphon. Quoique
nous n'ayons pas vu ces parties dans leur intégrité,
d'après ce que nous connoissons , nous avons la
conviction qu'elles existoient pendant la vie de
l'auimal. Sur plusieurs individus, nous avons vu
des indices si évidens , que nous pouvons conce-
voir facilement la structure entière de ce genre ,
qui a, comme on pourra le juger, du rapport
avec les Bélemniies et avec les Sèches, ce qui le
jend on ne peut plus précieux pour fixer définiti-
vement dans la série les Bélemnites. M. de Blain-
ville a su l'apprécier, et il l'a déterminé dans le
rapprochement qu'il a fait des Sèches et des Bé-
lemnites aux pages 5o et 3t de sa Bélemnitologie.
Ses raisonnemens , fondés sur des analogies incon-
testables, nous semblent si évi'dens, que nous ne
croyons pas qu'il soit possible désormais de les
combattre avec quelqu'avantage.
Il n'existe encore qu'une seule espèce de ce
genre, à laquelle M. de Blainville , à notre insu,
a ea l'extrême indulgence de donner notre nom.
BEL
i3:
Nouï allons la décrire d'une manière assez com-
plète pour que l'on y trouve une entière connois-
sance du genre.
Béloptère Deshayés. Belopteia Belemniloidea.
Blainv.
B. ieslâ oi>atoclongatd , longitudinaliler ra-
cuivâ posticè Tostro oblusissiino, subhipartilo tei-
iJiiiiatâ j capitale anticù , conicù , septi/crà ro-
tundatâ y appcudicibus rolundatis, inclinalis, la-
tcr.n'ibui.
Dent de poisson':' Gvettahd , Mcm. div. sur les
scieiic. toni. 5. pi. 2. fig. 11. 12.
Sepia parisiensis, d'Orb. Mém. sur les Céphal.
Ann. des scienc. nat. toin. 7. pag. iSy.
Belitpteia Belemniloidea. Bl. Malac. SuppL
pag. 6i2.pl. 1 i.Jig. 8.
Béloptère Deshayés. Tbid. Traité do Bélemnito-
logie. pag. i II. pi. 1 .fig. 3. a. 3. b.
Cette coqniUe est composée de plusieurs parties
distinctes ; dans son ensemble , elle est alongée ,
ovalaire, recourbée longiludinalement , et l'in-
clinaison des ailes ou appendices latéraux la ren-
dent teotil'orme. Kilo se compose d'un cône pos-
térieur en m;issue incliné sur l'axe, très-obtus
posiéneureinen! , où il est souvent partagé irans-
ver.-alement en deux parties du côté du dos ; il
est fendillé, cl si on le casse longiludinalement,
on voit qu'il est formé de fibres longitudinales
rayonnantes du sommet à la base. Ce cône, par
son sommet , se soude au haut de la caviié
conique antérieure, en formant avec elle nn an-
gle peu ouvert du côté du dos. Celle cavité co-
nique antérieure est plus ou moins grande, seh 11
l'âge ou la conservation des individus. Le cône
antérieur est creusé dans sa longueur par une ca-
vité conique , semblable en tout à celle qui se
voit à la base des Bélemnites ; les bords de l'ou-
verture sont minces, tranclians , et forment un
péiislome circulaire complet. Dans l'intérieur de
la cavité, on voit d'une manière bien évidente les
restes des cloisons qui sont indiquées par des la-
mes quelquefois assez saillantes ; elles s'infléchis-
sent dans la ligne médiane et ventrale, et laissent
là des traces non équivoques du siphon. La réunion
dedeux cônes sommet à sommet auroit peu de so-
lidité : ici elle se trouve consolidée d'uue part par
l'épaississementdu corps de la coquille du côté du
dos , et de l'autre par deux ailes latérales dont la
base, fort épaisse, s'insère moitié sur les côtés du
cône antérieur et moi lié sur les côtés du cône posté-
rieur. Ces deux ailes s'inclinent sur l'axe, s'amin-
cissent sur leur bord, qui est demi-circulaire. A la
jonction de l'aile avec l'extrémité postérieure du
corps se voit l'empreinte d'un vaisseau dont les
ramifications nombreuses se dessinent sur le dos
de la coquille; on ne peut douter que cela ne
présente une grande ressemblance avec ce qui
i36
B 1 F
existe sur la Bdlemnile mucronée, dont les vais-
seaux , par leurs anastomoses fiéquenles , ont
laisses un réseau sur la cnquille : il en est à peu
près de même dans le Béloptère. Tout le cône
;uilérieur et les ailes sont fortués de substance fi-
breuse rayounanle , semblable à celle des Bclem-
nites; cette structure rend très-fragiles ces par-
ties, qu'il est assez rare de trouver dans leur en-
tier, surtout l'ouverture du cône antérieur. La
partie postérieure do la coquille est fibreuse aussi ,
mais les fibres sont longitudinales, à l'inverse des
piemicres.
Lon^ueur 53 à 40 millim. , largeur aS à 28.
Kossile assez rare aux environs de Paris , à
Parue, Grignon, etc. , dans le calcaire gros-
."■ier.
BERBERI.
Les anciens concliyliologues donnoient ce nom,
à l'exemple d'Alliénée et d'Aldrovaude , à l'Avi-
eule mère-peile. Voyez Avicule.
BERNACLE.
Dans la croyance que les canards , nommés
Bernaclcs sur nos co;es , naissoient spontauément
des groupes d'Aiialile , on a donné, par extension,
le uième nom aux Anatifcs ell-es- mêmes. Voyez
A^ATIFE.
I5ERNICLE.
Sur quelques endroits des côtes de l'Océan on
donne ce nom aux Patelles qui s'y rencontrent
abondamment. M. Bory de Saint-Vincent dit que
les habitans de Bourbon et de fllascareigne no-
tamment appliquent cette dénomination vulgaire
au blai'icella etliptica , qui vit dans l'eau douce.
Voyez Navicelle et Patelle.
BERTHELLR. Berthella.
Ce genre fut établi par LéacL pour un Mollus-
que gastéropode , qui est extrêmement voisin des
Pleurobrancbes. IVI. de Blainville l'a adopté dans
son Traité de Malacologie, et ensuite, dans le Dic-
tionnaire des sciences naturelles , il l'a réuni au
Plcurobrancbe. Muni d'une coquille comme lui ,
nous ne croyons pas qu'en efl'et il puisse en être
séparé autrement que comme sous-genre. Voyez
Pleurobranche.
BIAPHOLIN.
Léach avolt fait un genre sous ce nom ; il n'est
connu que par la citation qu'en fait M. Lamarck ,
et il paioît qu'il est un double emploi du genre
Hiatelle. yoyez ce mot.
BIFARIBRANCHE. Bifa?ibranchia.
Tel est le nom que M. Latreille donne , dans
les Fam. nat. du Règ. anim. (p. 176), à une fa-
B I G
mille qui correspond aux Inférobranctes de M. Cu-
vier. Par un rapprochement dont nous nous ren-
dons compte diflicilement, Fauleury joint le genre
Atlas ( J^oyd ce mot ) , qui est encore très-dou-
teux. En supprimant l'Atlas pour le porter dans
un incertœ sedis , la famille de M. Latreille devra
reprendre le nom d'Inférobranche , qui a la prio-
rité. Voyez lurÉROBRANCHES.
BIGÉNÉRINE. Bigenerina.
Petit genre institué parM. d'Orbigny dans son
travail sur les Céphalopodes microscopiques , pour
des corps singuliers en cela, que les loges com-
mencent par être alternatives à l'origine de la co-
quille et à double rang, et finissent par éire
simples et en ligne droite , comme dans les Nodo-
saires. {l'oyez ce mot. ) Ces coquilles présentent ,
par cet arrangement de leurs loges , une organi-
sation intermédiaire entre les coquilles droites
avec une série unique de loges, et celles qui ,
plus compliquées que celles-ci, ont des loges al-
ternâmes sur deux rangs , de la base à la pointe.
M. d'Orbigny n'a pas cru devoir faire de ce
genre une famille à part, et nous pensons qu'il a
eu raison en le plaçant, suriout comme il l'a lait ,
le premier de la famille des Enaliostègues {l'oyez
ce mot) j en établissant la série des genres d'après
la disposition des loges , il étoit natuiel que celui
qui nous occupe entrât plutôt dans cette lamilie
que dans la précédente.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Coquille microscopique , alongée , droite ou lé-
gèremeut arquée à l'origine , conique, formée de
loges alternantes , seulement dans le jeune âge , et
se terminant par une suite de loges simples. Ou-
verture ronde, centrale ou maiginale.
M. d'Orbigny ne compte encore que quatre es-
pèces dans ce genre; toutes sont vivantes et vien-
nent de la Méditerranée. Quelques coquilles fos-
siles des environs de Paris sont Lien voisines de
celles-ci , mais elles s'en distinguent par la dispo-
sition des loges du jeune âge , qui , au lieu d'être
sur deux rangs ,sont sur trois et se terminent aussi
par une série unique.
Selon que les espèces ont l'ouverture centrale
ou marginale, M. d'Orbigny les distribue en deux
sous-genres. Cet observateur, d'après notre ma-
nière d'envisager les coquilles de cette série ,
donne peut-ê'.re trop d'importance au mode d'em-
pilement des loges , et pas assez à la forme et à la
place de l'ouverture; de soile qu il est probable
pour nous , que le^econd sous-genre des Bigéné-
rines, auquel M. d'Orbigny donne le nom de
Gemmulines , pourra bien , par la suite, consti-
tuer un genre à part; et dans le cas oii la forme
et la place de l'ouverture seroient le caractère
essentiel du genre , on pourroit réunir à ce sous-
genre les coquilles fossiles dont nous parlions
tout
B I L
ton! à riicure , et former avec cet ensemble un
genre naturel.
Nous ne connoissons pas en nalureles espèces
de ce genre , il nous est donc impossible de les
décrire; nous nous contenterons de les indiquer
d'après M. d'Oibiguy.
>. BiGÉNF.RiNE nodosaire. 5/]^(?ner/7za nodosa-
riti. D"Orb. Ment, sur/es Céphal. Ann. des scienc.
7iot. torn. 7. pag. 261. pi- 1 '•./%■• 9- a. 12; Idid.
'Modèles , S^. livraison, n". 57. De la mer Adria-
tique.
2. BiGÉNÉRiNE tronquée. Bigenerina iruncata.
Ihid, n". 2. De la mer Adriatique.
3. RiGÉNÉRiNE lisse. Bigenerina la'figata. Ihid.
loc. cit. n°. 3.S0LDANI , test, micros, torn. a. lab.
\Qb.fig. D. La mer Adriatique.
4. BiGÉNÉBiNE digilie. Bigenerina digitata.
D'Orb. loc. cit. n°. 4. — Ibid. Modèles , 3». li-
viais. n°. 38. La Mcdilerranée.
BTGNI.
Tel est le nom qn'Adanson {T^oyage au Sém'g.
pi. ^. fig. 27.) donne à une petite coquille de son
j^enre pourpre. Quelques auteurs ont pensé qu'elle
apparlenoit au ^eure Buccin, et qu'elle éloii iden-
tique avec le Buccirutin rtitiduluinde Linné; mais
cela n'est pas, et Bru^ulère a eu lort de faire ce
rapproclieiceni. 11 n'est pas douleux que le Bigui
n'appartienne au genre Colombelle. f^oje^ ce
mot.
BIGORNEAU. Bigourneau.
Nom que l'on donne sur quelques parties de
nos côtes de l'Océan au Turbo littoreus de Linné ,
qui a servi de type au genre Litlorine de M. do
Ferussac. Voyez Turbo , Littorine et P^iLUDiNE.
BILLE D'IVOIRE.
Les marcliand donnent encore ce nom à une
Luciue très -épaisse et d'un blanc éclatant lors-
qu'elle a éié polie ; c'est \iiLucina pen:>ylvunica
Lamk. l'oyez LuciSE.
BILOCULINE. Biloculina.
Parmi les espèces du genre Miliole de M. La-
marck , il en est une fort remarquable, et par
son ouverture et surtout par la disposuion de ses
loges. Si l'ou a ol'servé le Miliolites riiigens de
cet auteur , on aura remarqué sans duuie qu'il
n'y a ja.-iiais que deux loges visibles à l extérieur ;
que ces loges s'ajoutent les unes aux autres par
emboitcment , et que la dernière seulement ollre
une ouverture assez grande , médiane , symé-
trique , rétrécie par une dent bifurquée , sail-
Histoire Naturelle des Vers. Tome II.
B I L i37
lanle , dans la ligne médiane de l'ouverture. Ces
caractères, qui distinguent nettement les coquilles
qui les ollVent de toutes les autres Miliolites , ont
paru sullisans à M. d'Orbigny pour l'établissement
d'un genre qu'il a nommé Biloculinc , et qui , à
cause de la simplicité de son mode d'accroisse-
ment, comparativement h. d'autres genres ana-
logues , a été rangé le premier de la famille des
Agalbisiègues. {^Voyez ce mot et Céphalopodes.)
M. Defrance est l'auteur d'un pelil genre qu'il
a nommé Pirgo , et qu'il a caractérisé dans le
4i''- Volume du Dictionnaire des sciences natu~
relies. 11 paroîlroit, d'après ce que dit r.e savant,
que la coquille du Pirgo n'auioit qu'une seule
loge , et par conséquent ne devroit point faire
partie des Polylhalames. D'après cetle observa-
lion de M. Delrance , M. de lUaiuville, en adop-
tant ce genre , l'a placé parmi les l'iéropodes , à
côlé des Cymhulies , dans la famille dps Tliéco-
somes. {Voyez ce mol. ) Cependant , M. Delrance
n'a pas tiré la rigoureuse conséquence de sou
opinion , en rangeant , comme il l'a fait , soa
genre Pirgo dans la famille des Critacées , entre
les genre Crisiellaire et Orbiculine , avec lesquels
il n'est guère possible de lui trouver quelques
rapports. Si , en edèt, comme on le voit par les
caractères génériques donnés par M. Defrance, le
Pirgo n'a (pi'une seule loge, pourquoi le me! ire avec
des co(jiiilles qui toutes sont mulliloculaires .f* 11 y a
là uue évidente conlradiclion. M. d'Orl)igny , et
en cela nous suivons son opinion , a reconnu dans
le genre dont nous parlons une analogie assez
graude avec les Diloculines , pour le comprendre
au nombre des espèces.
CARACTERES GENERIQUES.
Coquille ovalaire , polytbalame , microjco-
|)ique , lormée d'une série de loges s'emboitant
les unes sur les autres dans le même axe; deux
loges apparentes , la dernière présentant une ou-
verture ovalaire, terminale , divisée en deux par-
lies égales par une dent saillante, simple et quel-
quefois bifide.
Les coquilles de ce genre sont fort petites et
ressemblent beaucoup aux Rliholes, avec les-
quelles elles étoient confondues. Elles se recon-
noissenl en ce qu'elles sont ovalaires , globuleuses
et toujours symétriques, et qu'elles n'ont j.imais
plus de deux loges apparentes ; l'ouverlnre est
terminale, semi-lunaire, médiane et s^'méiriqiie;
elle olire toujours une dent saillante, qui la ré-
trécit e! la parlage en deux parlies égales. Cetle
deni , quelquefois bilide au sommet , est fixée par
sa base sur l'avanl-deriiière logo.
On ne connoit pas encore un bien grand nombre
d'espèces de ce génie ; W. d'Orbigny en indirpie
sept; toutes ne nous sont pas connues , nous dé-
crirons seulement celles que nous possédons.
i38
B I L
1. BiLocuLiNE LuUoide. Biloculina bulloides.
d'Orb.
B. testa niinulissimâ , ot>atâ , inflatâ , Iccvi-
gatd , siniplici ; aperturà seniilunari , dente sim-
plici munità. Nos.
D Orb. Mcni. sur les Céphal. Ann. des scienc.
nat. toin. j. pag. s.Cjj.pl. ïS.fig. 1.2. 3. 4-
Ibid. , Modèles de Céphal, àj' . lii>rais. n". go.
Frutnentaria ofaUt. Soldani, Testac. niiciosc.
tom. It. pi. 1^0. fig. R. S?
Plaucus, de Conch. min. not. pi. 1 1 .fîg. 4-
Coquille extrêraetnent petite, ovalaire, glo-
imleuse, presc[u'aussi liante que large, toute lisse;
la deinicre loge djbûrdant l'aulie tout autour,
mais la dépassant beaucoup plus postc'rieuiemciit
qu'antérieurement; l'ouveiture est semi-lunaire ,
petite , uon bordée , à péiistome non continu , et
divisée par utie deut simple , oblicjuement diiigée
en avant et un peu saillante en deliors. Cette co-
quille n'a pas un demi-niilliiiiétre de diamètre;
on la trouve vivante dans la mer Adriatique , et
fossile aux enviions de Bordeaux et de Pans,
surtout à Moucliy-le-Chàlel et à Parne.
2. BiLocuLiNE grimaçante. Silocidina ringans.
D'Orb.
B.iestl ofato-globulosù f ainpullaaâ , lœni-
gatà ; aperliirâ /iiagnJ , t/ansfersù , seini-lumiri,
dente magno biparlito pvoniinente munità. Nos.
Milioliies ringens.\jKn%. Ann. du Mus. tom. 5.
pcig.'ù^x. 71". 1. et tom. 9. pi. 17. fig. i.a. b.
Mala.
Ibid., Anim. sans vert. tom. 7. pag. 612. n°. i .
Parkisson, Org. rem. tom. 3. tab. w.Jig. 11.
D'Orbignt, loc. cit.'n°. 2.
Cette espèce est la plus grande du genre et l'une
de celles qui sont le mieux connues; elle est ova-
laire , globuleuse , lisse ; la dernière loge débor-
dant l'autre plus antérieurement que postérieu-
rement ; ce qui est l'inverse dans la première es-
pèce. L'ouverture est grande , transver^e , semi-
lunaire, coupée un peu obliquement ; les extrc'-
mités du pcristome se rejoignent avec la base de
la dent, en se recourbant assez brusquement;
cette dent , dont la base est fixée sur l'avant-der-
nière loge , est grande , saillante en deliors de
l'ouverture , et son sommet est partagé en deux
appendices' creusés en gouttière dans leur lon-
gueur.
Cette coquille , assez rave, a deux millimèlres
de diamètre. On la trouve à Grignon et à Va-
lognes.
3. BiLocuLiNE armée. Biloculin i aculcata.
D'Orb.
B. testa ofaiù j globulusd , lœi^igatâ , utrogue
B I R
latere tricuspidatâj operturâ subroiundatâj dente
brevi, simplici , acuto.
D'Orbignt , loc. cit. n°. 3.
Ibid. , Modèles de Céphal. 2'. lii>rais. n°. 3l.
Espèce fossile fort remarquable , elle est ova-
laire, globuleuse; la dernière loge beaucoup plus
grande que l'autre , ne formant pas une saillie
considérable à l'endroit de sa jonction, mais ga-
gnant par un plan oblique la face supérieure;
celle-ci est déprimée, assez large; latéralement,
dans le lieu où elle se réunit avec les faces laté-
rales , elle est munie de cliaque côté de trois émi-
nences ou dentelures. L'ouverture est médiocre ,
un peu plus haute que large; elle ollre une petite
dent simple , pointue, qui la divise en deux par-
ties égales. Cette coquille, très-petite, se trouve
fossile à Pauliac , à douze lieues de Bordeaux.
4. BiLOCDLiNE opposée. Biloculina opposita.
NOB.
B. testa ovato-elongatà , lœvigatà y loculis py-
rijorniibus , oppositisj apertiiri rotundatà , dente
magno , bifîdo obturatâj inargine continua.
Une poire , que l'on couperoit en deux parties
longitudinales et inégales, et que l'on disposeroit
de manière à ce que le côté large d'une moitié
correspondît au côté étroit de l'autre, donneroit
assez exactement l'idée de la forme de cette co-
quille. Les deux loges que l'on voit sont d'une
forme semblable; la dernière plus grande que
l'autre ; elles sont beaucoup plus enflées et beau-
coup plus larges du côté postérieur que de l'anté-
rieur, et elles sont disposées de manière que le
côté le plus large de l'avaut-dernière loge corres-
pond au côté antérieur le plus étroit de la der-
nièie , et réciproquement. Cette dernière loge se
termine par une ouverture arrondie , à péristome
continu ; elle est obstruée par une dent médiane ,
bilide , large à la base et saillante au-dehors.
Cette coquille , qui a à peine un demi-milli-
mètre de longueur, se trouve fossile à flloucliy-
le-Cliâtel. Elle est rare.
BIPLEX.
Douljle emploi du genre Ranelle de Lamarck.
(J'cst Péiy, qui , daus sa Conchyliologie , proposa
le démembrement du genre Murex de Linné ,
d'après le nombre des varices. Voyez RANEtLE et
Rocher.
BIROSTRITE. Birostrites.
Ne connoissant pas les rapports du moule inté-
rieur des Sphérulites et des Radiolites avec la co-
quille elle-même, ignorant aussi que ce moule
en sortit , M. Lamarck proposa pour lui le genre
Birostrile, qui fut adopté par presque tous les
. zyoli>gislesj ce n'est que deiuièreoteut que l'onadé-
B O I
couvert sa nadire et ses rapports. VoyA Rcdistes
et Sphérulite.
BISIPHITE. Bisiphites.
Monlfort , qui ne poiloit pas un examen fort
approfondi aux coquilles qui lui servoient de type
pour ses genres, a tru trouver deux siphons dans
une espèce de Nautile pélrifu'e qui n'a qu'un en-
foucement int'dian à la partie postérieure des
cluisons, et un siphon véritable j cet enfoncement,
donné sans preuve comme un véritable siphon ,
a occasionné ce genre , dont nous reparlerons à
l'article Nautile auquel nous renvoyons.
DITOME. Bitomus.
Une coquille microscopique sur laquelle il est
fort diificile de statuer (piehjue chose, a été co-
piée dans l'ouvr.ige de Sjldaui par Monlfort, qui
l'a donnée comme type du genre Bitome. Cet
auteur qui , comme le premier que nous venons
de citer , n'a donné sur ce corps que des détails
insuffisans, préieud l'avoir trouvée en grande abon-
dance dans la Manche, ce qui nous semble peu
croyable , car personne depuis lui ne l'y a re-
trouvée.
Il faut abandonner ce genre jusqu'à ce que l'on
ait sur lui de nouvelles observations.
BITUBULTTE. Bifubulites.
Blumenbach, dans son Spécimen archœologiœ
telturis ( png. 23. lab. 2. (Ig. g. ) , a désigné par
ce nom un corps fort singulier, qu'il a raison
aussi de nommer problématique , car il est dilH-
cile de décider s'il appartient aux Mollusques ou
à toute autre i lasse. L opuiion de M. Schlolheim ,
qui le rapproche des Ilippuriles, est au moins
hasardée. iSious ne pouvoms nous prononcer avec
le peu de documens que nous avons sur ces corps.
BIVET.
Bruguière , dans le premier volume de ce Dic-
tionnaire , renvoie de Bivet au genre Buccin,
où il décrit celle coquille figurée par Adanson.
( Voyage au Sénégal , pi. 8 , fig. i6. ). Aujour-
d liui elle fait parlie du genre Cancellaire , établi
depuis Bruguière, ce qui nécessite un second ren-
voi a Cancellaire , où il sera encore question du
Bivet d'AdansoQ.
BOBI.
Le Bobi d'Adanson {^P^oyage au Sénég. pi. 4 ,
fig. 4. ) n'est point une Volute comme l'a cru
Bruguière; c'est une Marginelle , Murginel/u It-
7ieaUi Laink. Voyez Marginelle.
BOIS DE CERF.
Les marchands donnent ce nom au Rocher
scorpion^ et M. Lamarck l'a appliqué à* une es-
B O U
i39
pèce tonte difi'érente de la Nouvelle- Hollande.
Voyez Rocher.
BOLBOTINA.
Nom qui fut changé par une fonlo de copistes,
et qui est le même, selon toutes les apparences ,
que Bolitaine. Voyez ce mot.
BOLIN.
La plupart des auteurs, à l'exemple de Linné,
donnent le Bolln d'Adanson ( Voyage au Sénég.
pl- ^J/g- 2. a. ) comme la même coquille que le
Murcjc corniitus. Il nous seml)le qu il a plus de
rapports avec le Muiejc brandaris. Voyez Ro-
CHEK.
BOLITAINE.
Sous ce nom Arislote mentionne un Poulpe ,
mais trop vaguement pour êire reconnu. M. de
Blainville pense que par une erreur de copiste le
mot Bolboiina , que l'on trouve daus Alhénée ,
et beaucoup d'anlres, s'ap[)liqueroit au même
animal que le Bolitaine d'Aristole.
BOMBIX.
Nom donné par Hamphrey dans le Muséum
calonnianuin, à un genre auquel il ne donne au-
cune désignation capable d'indiquer à quelles co-
quilles il a voulu l'appliquer.
BORÉLIE. Borelis.
Genre fort inutilement établi par Monlfort
( Cnnchyl. syst. tom. i. pag. 170. ) avec le Nau-
lilus meùo de Fichlel. Coquille qui rentre dans le
genre Mélouie de Lamarck , et par conséquent
dans les Alvéolines de Bosc. V. ces derniers mots.
BOUCARDE.
On donnoit autrefois ce nom à des coquille"!
que l'on désignoit aussi par le nom de Cœur de
bœuf : elles rentrent aujourd'hui dans le genre
Bucarde. Voyez ce mot dans le i^''. volume de
ce Dictionnaire.
BOUCARDITE.
Les anciens oryctographes donnoient ce nom
à loules les coquilles lossiles ou pétrifiées qui ont
la forme d'un cœur; la plupart appariiennent aux
Bacai'des et aux Isocardes. Voyez ces mots.
BOUCHE.
La bouche d'un Molbisque est l'ouverture par
laquelle la nourriture est prise et iranspcrtéc
dans l'estomac. Ce mot, dans ce cas, a la même
acception que chez tous les autres animaux. Par
une extension un peu forcée , les conchylinlognes
jiomment /'oucVze l'ouverture de la coquille. Voyez
Odverture et Coquille.
S 2
i4o B R A
BOUFFRON.
Nom que les pêcheurs et les habitaas des côles
doiineul a la Sèche. Voyez ce mot.
BRACHIOPODES. BmcJiiopoda.
M. Uumdiil , daos son Traité élémentaire d'his-
toire naturelle , proposa le premier de réunir,
sous cette dcnoiuinalion , dans ane classe parti-
culière , des animaux appartenant à deux 13'pes
fort dislincts d'organisalum. Cet auteur s'dloit ap-
puyé en partie sur un très-bon travail de M. Cu-
vier , qui , en dévoilant l'anatouiie des Lingules,
avoit fait pressentir la nécessité d'uu groupe pour
ces aultnaux et d'autres qui les avoisineut; mais
il éloit trop judicieux pour en rapprocher les
Balanes et les Anatifes , comme M. Duméiil l'a
fait. M. de Roissy , dans le Bujfon de Sonniiii ,
adopta les idées de M. Duméril, sans admettre
cependant une classe particulière pour les Bra-
chiopodes, qu'il plaida à la liii des Mollusques acé-
phales. M. Lamarck , dès 1809, dans sa Philo-
sophie zoologique f fut le premier qui démembra
les Brachiopodes. Il créa la classe des Cerrlii-
pèdes pour les anciens genres Lepas et Anatifa,
et fit avec les Lingules , les Térébralules et les
Orbicules, la famille des Brachiopodes, qui com-
mence les Mollusques acéphales. Cette améliora-
tion notable ne pouvoil manquer d'èlre adoptée;
et , en elî'ct , on la retrouve dans l'ouvrage de
M. Oken. M. Lamarck conserva cet arrangement
dans \ Extrait da Cours , et cela n'empêcha pas
Bosc , en 1816, dans le NoutJeau Dictionnaire
d'histoire naturelle , de repioduire encore dans
leur intégrité les Brachiopodes de JI. Duméril.
L'année suivante, M. Cuviur, dans le Règne ani-
mal, non-seulement adopta en principe la division
de M. Lamarck , mais encore fit des Brachiopodes
un ordre au même degré que les Acéphales et les
Cerrliopodes ; ce qu'il moiivoit sur l'anatomie
des animaux.
M. de Ferussac , quelques années plus lard ,
imita M. Cuvier dans les Tableaux systématiques
des animaux mollusques , et au heu de trois
genres il en ajouta plusieurs , que l'on avoit à tort
laissés parmi les Huîtres ou rangés dans les Ru-
disles , comme les Cranies et les Calcéoles , et de
plus y rattacha le genre Magas de M. Suwerby ,
et le genre 'i'Iiécidée de iM. Uelrance.
Dans son nouvel ouvrage , M. LatreiUe fit , avec
la (in des Mollusques et le commencement des
Acéphales , un ordre à part , qu'il considéra
comme intermédiaire entre ces deux grandes di-
visions; il le divisa en deux sections, et la se-
conde, cjui porte le nom à^Endocéphale {^i>oyez
ce mol), représente les Brachiopodes des auteurs ;
cependant ce nom est réservé pour une classe, la
cinquième de toute la série , et qui nous seuible
être en surabondance dans la section des ICndocé-
pliales. Nous examlceroDS celle question à l'ar-
B R A
ticle Moft-usQui:. Cette classe est divisée en deur
ordres, 1°. les Pédoncules , qui comprennent deux
familles qui ne renferment chacune qu'un seul
genre, la première les Lingules , la seconde les
Térébralules ; 2°. les Sessiles , composés d'une
seule famille pour les genres Orbicule , Cranie,
et avec doute Acarde et Sphérulite. Ce qui nous
surprend, c'est de ne trouver ici aucun des
genres nouveaux, qui rentroient naturellement
dans le cadre de celte section , et d'eu voir deux
qui en dépendent sans aucun doute, les Calcéoles
et les Prodiictes dans les Oslvacés, où ils sont
éloignés de leurs rapports.
M. de Blainville {^Traité de Malacologie , pag.
609), en adoptant les Brachiopodes, en fit un
ordre subordonné des Acéphales ; ce qui ne fait
que raodilier légèrement l'opinion de M. Lamarck,
dont il se rapproche beaucoup plus que de celle
de M. Cuvier. 11 change aussi le nom de Brachio-
podes, depuis long-temps consacré, pour celui
de Palliobranclies , et place cet ordre le premier
des Acéphales, comme M. Lamarck l'a voit fait
depuis long-temps.
M. de Blainville n'y établit que deux sections,
la première pour les coquilles symétriques : ellis
contient les genres Lingule, Térébratule , Théci-
dée , Slroplioinèue , Plagiostome , Uianchore et
Podopside. La seconde pour les coquilles non sy-
mélriijucs irrégulières et constamnieutadhérentes ::
elle renferme Tes genres Orbicule et Cranie. Nous
ne pensons pas que l'ordre des Palliobrancbes ,
tel que M. de Blainville l'a proposé, soit adopté ,
el en voici les raisons. Au genre Térébratule se-
trouvent joints plusieurs genres distincts pro-
posés dans ces derniers temps par M. Sowerby ,
tels que Pentamère , Spirifère , Magas et Produc-
lus. Dans le genre Thécidée il y a des espèces
irrégulières, adhérentes, et d'autres régulières ,
qui ne paroissent pas avoir été fixées à une époque
certaine de la vie de l'animal. Ce genre , qui est
dans la première section, pouiroit être aussi bieo
dans la seconde que les Cranies , qui sont dans le
même cas. Le genre Strophomèue nous semble
un double emploi des Productus. Quant aux
genres Plagiostome ou plutôt Pachite , Dianchore
et Podojiside , ils n'appartiennent en aucune ma-
nière à cette famille. Pour les deux dernières ,
nous sommes certains que ce sonl des Spondyles,
et nous avons de fortes présompti'iiis pour croire
que le premier en dépend aussi. Nous ne trouvons
pas ICI le genre Calcéole , rangé à tort parmi les
Rudisies. Voici comment nous croyons que l'on
pourroit arranger les genres qui doivent faire
partie des Brachiopodes.
f Coquilles adhérentes par un ligament tendi-
neux plus ou moins long. (Brach. pédoncules,,
Lat. )
A.. Lijïaaieal cardinal.
B U C
LiSCOLE, TÉrÉbrATOLE , SPIRIFJÈRE, StuYCO-
cÉrHALE , Froductds , Magas.
B. Ligament passant par une fenie centrale de
la valve inférieure.
OftBICDI,E.
■f t Coquilles médiatement adhérentes , quelque-
Jbis libres à l'état adulte.
Thécidée , Cbanie , Calcéole.
Nous renvoyons à tous ces mois de genres, où
nous donnerons de nouveaux détails.
BRANCHIFÈRES. Branchi/em.
M. de Blainville , dans son Traité de Mala-
cologie ( pa;;;. 498)» divise l'ordre des Cervico-
branches {voyez ce mot ) en deux familles : la
première , les Réiifères , comprend le genre Pa-
telle ; et la secoude , les Branchifères, renferme
les genres Fissurelle, Emarginiile et Parmophore.
{J^oyez ces mois. ) Nous nous abstenons , dans ce
moment, de discuter l'arrangement de cette fa-
mille , nous proposant de reprendre cette (]^ues-
tion à l'article Schtibrasche.
BRANTE. Branta.
JI. Oken avoit donné ce nom à un genre sé-
p.iré des Analifijs -^ c'est le Lepas aurita de Linné
qui lui a servi de type. Mais M. Leach lui ayant
donné le nom A''Otion , que M. Lamarck a adopié,
les auteurs qui ont suivi l'ont également préféra'.
Voyez Otion-
BRILLANTE.
Ce nom fut donné par Geoffroy à une petite
coquille que Biuguière , dans le premier volume
de ce Dictionnaire , décrivit sous le nom de Bu-
limuslubncus. Celte coquille appartient au genre
Agatbine. P'oycz ce mot et Buliiie..
BRONTE. Broutes..
Genre composé par M'ontfort , dans le tome 2".
de sa Conchyliologie systématique , pour quel-
ques Rochers que l'on ne peut lelirer de ce genre
très-naturel , tel que M. Laraurck Ta rcfoiiné. Le
getire Je Moull'ort , dout le Murex liauslellum est
le type , n'a point été adopié. ^oyei Rocueu.
BRULEE ou POURPRE BRULEE.
Nom vulgaire d'une belle espèce du genre Ro-
cher, et non des Pourpres, comme l'avoit cru
Brnguière. Voyez Rocber.
B U C 141
dans son intégrité, et qu'on n'y trouve d'allleur»
parmi les espèces que de véritables Bucardes ,
nous renvoyons à l'article Bccarde du premier
volume de ce Dictionnaire.
BUCARDES(Les).
Cette famille fut proposée par M. de Ferussac
dans ses Tableaux systématiques des animaux
mollusques ; eWe est composée d'une parlie des
genres de la famille des Cardiacées de M. La-
marck (^i>oyez Cardiacées), et elle nous semble
plus naturelle, en ce qu'elle rejette près des Vé-
néricardes , les Cardlles et les Cypricardes , qui
s'en distinguent .\ peine , au moins quant au pre-
mier de ces genres. Cette famille comprend trois
genres, Bucarde , Isocarde et Hémicarde. {Voyez
ces mots. ) Ce dernier est certainement inutile,,
présentant tous les caraclère&des Bucardes..
BUCARDITE.
Les anciens oryctngraphes donnoient ce nom à
des coquilles cordiformes pélrifiées , qu'elles ap-
partinssent on non au genre Bucarde : c'éloit alors
la forme qui décidoit du genre. Voyez Bucarde.
M
BUCARDIER.
Dans sa première nomenclature systématique,
. Lamarck avoit proposé une dénominaliou par-
ticulière dérivée de celle du genre , pour l'appli-
quer aux animaux de ce genre même , en suivant
à peu près l'exemple donné par l'oli.
Ces noms de Bucardier , Buccinier , Nati-
ciers , etc. etc. , étoienl ceux des genres Bucarde,.
Buccins , Natices, etc. Cette nomenclature a été
complètement abandonnée et par son auteur et
par tous les autres
JUSQUE.
zoologisies. Voyez Mol-
BUCARDE. Cardium.
Brugiiière ayant traité
CQuiplete ^e genre , puur
d'une manière as5PZ
qu'il ait été cunseï vé
BUCCARDIUM.
Le genre Isocarde avoit été établi depuis long-
temps , lorsque M. Megerle le proposa de nou-
veau, en 181 1 , sous le nom de Buccardiuin , qui.
n'a point été adopté. Voyez Isocarde.
BUCCIN. Baccinum.
Les nombreux changemens qui ont été opérés
dans le genre Buccin depuis le moment oii Bru-
guicre lui-même avoit porté la rélorme dans le
genre de Linné , rendent nécellaire un article
sup^;lénientaire , à l'aide duquel on pourra se
faire uue idée de ce que l'on entend aujourd'hui
par le genre Buccin. Si on lit ce ([u'en dit Rru-
o-uicre dans le premier volume de cet ouvrage ,
on verra que cet auteur a été le premier à porter
la réforme dans le grand genre Buccin de Linné.
Il en sépara les Vis , les Casques & les Pourpres;,
et malgré cela, le genre Buccin resta composé'
d'un grand oombie d'espèces. Dès son début dans
l42
B U C
la carrière zoologique , M. T^imarck , dans son
Systt'we des Animaux sans reitébres , opéra de
{grands cLaogeaiens parmi les Buccins de Bru-
euicre ; c'est ainsi qu'il en sépara d'abord le»
genres Tonne, Harpe, Eburne et Nasse. Ces dé-
membremens, aussi-bien que ceux de Bruguière ,
furent adoptés par M. de Roissy dans le Bujfon de
Sonnini. Il fut en cela imité par Montfort {Con-
chyl. System. ), qui, malgré ces nombreuses divi-
sions , trouva mojen d'en ajouter trois de sa façon
sous les noms de à^Alectrion, de Cyclope et de
Phos. Ces genres, qui ne diffèrent en rien des
Nasses, n'on point été adoptés. Ce fut dans le
même temps que M. Lamarck, dans sa Philoso-
phie zoologique , en proposant la famille des Pur-
puracées ( rayez ce mot), eulièrement composée
des démenibremens des Buccius de Linné, en
ajouta encore deux autres non moins nécessaires
que les premiers , ce sont les genres Concholépas
et r»Iùnocères ; de sorte qu'a celte époque , on put
compter dix <;enressans sortir du seul genre Buc-
cin du Systema naturce.
Le geure qui nous occupe, déjà considérable-
ment réduit , étoit bien limité , quant aux Buc-
cins proprement dits , et il n'étoit plus possible
d'en exiraire de nouveaux genres. Il n'en a pas
été de même des Casques et des l'ourpi-es, qui ont
fourni les uns et les autres un genre nouveau ,
que l'en trouve pour la preœièrefois dans l'Extrait
du Cours ( l8i 1 ) : ce sont les Cassidaires et les
Ricinuies.
Loin d'adopter tous les démembremens des Buc-
cins, M. Cuvier {Règrie animal) rétablit au con-
traire ce genre à peu près tel qu'il étoit dans Bru-
guière , et il y rapporte , comtr.e sous-genre
seulement, les genres Eburne, Tonna, Harpe,
Nasse , Pourpre , Casque , Cassidaire et Vis ; de
sorte que l'on pourroit regarder le genre Buccin
plutôt comme une famille équivalente de celle des
Purpurifères de M. Lamarck , que comme un genre
véritable, et c'est l'opinion qu'ont eue la plupart
des zoologistes qui ont suivi l'illustre anato-
miste.
Les Nasses sont très-voisines des Buccins; il y
a, quant aux coquilles, un passage insensibie
d'un genre à l'autre, et les animaux ne diQèrent
pas enir'eux de manière à rendre nécessaires ces
deux counes. D'après ces motifs , M. Lamarck ,
qui le premier avoil proposé le genre Nasse , fut
aussi le premier, dans son dernier ouvrage, à le
réformer, et a le réunir définitivement aux Bnc-
cins. M. de Ferussac n'adopta pas ce sentiment ;
non-seulement il rangea les Nas>es dans un autre
l'enre , mais encore dans une famille distincte , ce
qui ne nous semble pas moàvé , d'après l'état des
connoissances.
M. de Ferussac ne trouva point d'imitateurs.
M. Latreille , dans ses Familles naturelles du Ré-
gne animal , pag- 19b", partagea la famille des
l'urporiferes en plusieurs autres, et l'une d'elles,
B U C
sons le nom de Buccinides {voyez ce mot ) , fat
consacrée aux genres Aasse, Buccin et Eburne.
.M. de Blainville {Trait, de Malac.) suivit une
autre m^rclie que celle du savant entomologiste. Le
genre Buccin lait partie, dans celte classification,
de la seconde section de la famille des Entomos-
tomes, et les Nasses s'y trouvent réunies à titre
de section eu de groupe dans le genre.
Bruguière ne connoit les animaux des Buccins
que par quelques ligures d'Adanson, les seules
qui méritent quelque confiance, aiusi que celles
de Muller ; il lut réduit à ne parler que des orga-
nes extérieurs , puisque la science ne possédoit
pas encore d'anatomie un peu complète de ce
genre. Cette lacune, vivement sentie, fut remplie
par un excellent MJmoire de M. Cuvier; il fut
inséré parmi ceux du Muséum, et reproduit dans
le Recueil des Mémoires anatomiques sur les Mol-
lusques , dont la science est redevable à ce grand
zoologiste. Ce ne sera pas sans fruit qu'on le consul-
tera. Une question d'un assez baut intérêt, étoit
de savoir distinguer d'une manière rationnelle les
Fuseaux à queue courte des Buccius. Muller en
avoit lait voir la difficulté en représentant un ani-
mal du Fusus antiçuus Lamk.. , qui est a'usolument
semblable à celui du Buccinum undatu/tt. Ce fait,
qu'il n'est pas possible de révoquer en doute ,
puisque nous avons sons les yeux les animaux
dont il s'agit, n'a pas été apprécié par M. La-
marck à sa valeur, car il auroit dû l'engager à rap-
procher davantage les deux genres. M. de Ferus-
sac pense qu'il faudra reporlerdans le genre Buccin
tous les Fuseaux dont le canal est très-court ; mais
cela est d'une excessive diflituité dans une aussi
grande série d'espèces. Les transitions sont si peu
sensibles, que nous ne voyons aucune limite pos-
sible, à moins qu'elle ne soit arbitraire, comme
elle l'est déjà dans l'ouvrage de M. Lamarck. Il
faudroit que tons les animaux des Fuseaux nous
tussent connus , pour décider quels sont ceux d'en-
tr'eux qui doivent passer dans les Buccins.
Apres les nombreuses réformes dont le genre
Buccin a été le sujet , et en y admettant , a l'exem-
ple de M. Lamarck et de M. de Blainville, les
Nasses , voici de quelle manière il conviendroit
de lus caractériser.
CARACTÈRES GZSÉRIQUES.
Animal spiral, ovale ou alongé; pied court,
ovale , moins long que la coquille , oj erculifere ;
manteau simple, siphonné en avant de la cavité
branchiale; celle-ci grande, oblique et dorsale.
Tête aplatie, pourvue d'une seule paire de ten-
tacules , portant un point oculaire externe sur un
renflement placé dans le milieu de leur longueur;
bouche armée d'une trompe sans dent labiale ;
sexes séparés, les individus mâles portant une verge
longue et toujours saillante sur le coté droit du
col , souvent cachée dans la cavité palléale.
B U C
Coquille ovale, ou ovale coDÏque, à ouverlure
loof^iludioale, ravemeiil aussi laij^e qvie baule ;
coluaielle simple , anoodie , ayant quelquefois
un seul petit plis à la base ; base du rouvcriure
échanciée et sans caoal. Opercule corn(5e, ouf;ui-
l'orme , à ël(5meDS conceairiques ; sommet maigi-
ual et supérieur.
Les Buccins sont des coquilles de toutes les
mers ; on en trouve aulli-blen dans les zones s;la-
ciales que dans celles toujours brûlantes , imer-
tropicaies. Cependant, dans ces réj^ions , les es-
B U L
143
pC'ccs sont plus nombreuses et plus riches en cou'
leurs que dans
général un ^rancJ volume : il y en a même un plus
eurs que dans les premières j elles n'ont pas eu
ad volume : il y
grand nomire de petites espèces que d'autres.
Les Buccins dont M. Lamarckavoit fait le i^cnre
Nasse ne se disliogueut des autres que par la forme
de l'ouvcrluie qui est généralement plus carrée ,
plus courte, et toujours garnie à l'iutérienr, au
sommet, d'uu bourrelet décurreut placé surl'avant-
dernier tour , et formant une t^oullière avec le
bord droit. Dans celle seclion des Xasses , il s'en
présente une antre bien caractérisée par les cal-
losités calcaires du bord gauche qui s'étend sur
la lace inlérleure , et quelquef. is enveloppe pres-
■que lonie la coquille ; le Bai;cin casquillou et
onze autres espèces la conioosent.
Nous possédons plus de cent espèces de Buc-
cins dans notre collection , sans v comprendre
plus de cinquante autres à l'élal fossile, et nous
sommes loin encore de posséder toutes celles qui
sont connues. Ce ne sera pas exagérer que de
croire qu'il existe deux cents espèces dans un
genre où Bruguière en a indiqué soixante , en
y joignant celles qui entrent maintenant dans
les cinq genres qui en ont été séparés , nombre
que M. Lamarck a laissé le même. Parmi les es-
pèces fossiles on remarque six analogues, incon-
testables avec des espèics atluellement vivantes.
Brugiiière ayaut décrit plus de quarante espèces
de véri;ables Buccins dans le premier volume de
ce Dictionnaire , elles serviront d'exemples à ce
genre, et nous y renvoyons, spécialenieni à celles
qui forment sa seconde et sa troisième section.
BUCCIN E. Buccina.
Dénominaiion qu'eniploj'oien! quelques auteurs
anciens pour désigner des coquilles turbiuées
qu'il est diRîcile de rapporter à un genre dé-
terminé. Martini dans son grand ouvrage l'a ap-
pliqucetu genre Buccin de Linné, f^ojèz ce mot.
BUCCIN ELLE. Buccinella.
Dt nble emploi du genre Turbinelle de M La-
marc'k ; il a élé fuit par M. Péry , dans sou Truite
de Conchyliologie. Voyez Torbi.nelle.
BUCCINIER.
Nom donné par JL Lamaick dans le Système
des Animaux sans vertèbres , 1801 , à l'animal
des Buccins. Voyez ce mol.
BL'CCINOÏDES (Les).
Nom que BL Cuvier {Règne animal) donne
à la seconde division de ses Mollusques peclini-
branches : elle rassemble tous ceux dont la co-
quille est canaliculée ou écbancrée à la base,
par conséquent la plus grande parlie de celles
qui sent connues, r'oyej ^£CTIS3BnA^CBEs et Mol-
lusques.
BUCCINULUM.
Quelques auteurs ont employé ce nom pour les
petites espèces de Buccins. Voyez ce mot.
BUCCINUM LACERUM.
Klein ( A'of. meih. ostrac. pag. 45) a rassemblé
sous ce nom générique les coquilles de la classe
des Buccins , qui ont la lèvre dmiie frangée dans
toute sa longueur. Un tel genre ne pouvoit être
adopté.
BUCCINUM MURICATUM.
G.nre proposé par Klein pour un certain nom-
bre des coquilles de la classe des Buccins, qui
sent cliargées.de tubercules : on y trouve des Tri-
ions et un véritable Buccin. Ce genre est tombé
dans l'oubli.
BUCCINUM TRITONIS.
Toutes les grandes coquilles des genres Triton
on Sirombe , ou de tout autres qui , chez différens
peujiles, servirent de trompeiles, forent rassemblés
\iix\ K.\e\a {Ostrac. niéth. pag. 40') en un ger.re au-
quel il donna ce nom. Il c'a point été adopté.
BUJIS.
Bosc , dans le Nouveau Dictionnaire d'histoiin
naturelle , dit que ce nom est l'ua de ceux de la-
Porcelaine cauns. Voyez Porcelaine.
BULIME. Bulimus.
Il existe une si grande difiéieuce entre le genre
que Bruguière forma sous le nom de Bulinie , et
ce q;ie nous comprenons aujourd'hui sous celte
dénomination , qu'il n'est pas possible de passer
sous silence les nombreuses moditicalions qu'il a
éprouvées par suite des améliorations qui se sont
introduites successivement dans la science.
Nous avons vu aux articles Agathine , Ampul-
LAIRE et Adricdle , commeiil Bruguière , d'après
un caractère de peu de valeur et pris trop exclu-
sivement , avoit été entraîné à faire un fort man-
vais genre de ses Bulimes ; comment , déterniiné
par la forme de l'ouverture de la cocjuille, il y
avoit rassemblé des Mollusques teri-esircs puU
i44
B U L
montas , aquatiques pnlmonés ou brancLifcres.
Nous avons fait observer, ce que d'autres d'ail-
leurs avoient fait avant nous , que ce genre étoit
un vénlaLIe chaos, auquel il étoit préférable , en
quelque sorte, d'adopter le genre Hélice de Linné,
d'où les Bull mes avoient été extraits sans amélio-
ration pour la science. Dès que M. Lamarck , en
s'occupant des animaux sans vertèbres , in-
troduisit dans cette partie , si intéressante des
sciences naturelles , ce tatl et cet esprit d'obser-
vation qui caractérisent ses nombreux travaux,
il ne balança pas à porter la réforme dans le
genre Biilime de Bruguière : il en sépara d'abord
(,Sjst. des Anim. sans veii. 1801 ) les genres
Maillot, Agalhine, Liminé , Mélanie , Pyrami-
delle , Auricule et Ampullairc , c'est-à-dire sept
genres dont aucun n'est inutile. L'année d'après ,
Draparnaud , cet excellent observateur, auquel
on est redevable du traité le plus complet des
coquilles tcrreslres de Fiance , détacha encore
trois genres des Bulimes , les Physes , les Am-
breltes et les Clausilies : déjà ce premier genre
avolt été indiqué par Adauson , sous le nom de
Jiuhii. ( Voyez ce mot. ) Dès cette époque , comme
on le voit , les Bulimes étoient considérablement
réduits , et ne conteuoieut déjà presque plus que
des coipiilles terrestres, que M. Lamarck avoit
caraclcrisées d'après les animaux : aussi ce fut avec
des animaux terrestres , dans la famille des Co'y-
macées , que M. Lamarck plaça ce genre dans sa
Philosophie zoologique ; il lui conserva les mêmes
rapports dans \^ Extrait du Cours. Dans l'inteivalle
de ces deux ouvrages , Montfort ( Conchyl. syst.
tome 2 ) trouva encore dans les Bulimes les élé-
mens de son genre Mélampe , que M. Lamarck
proposa de nouveau sous le nom de Conoi^u/e ,
qui fut plus généralement adopté j mais ce genre
rentre naturellement dans les Auricules. {^Voyez
ce mot. ) M. Cuvier adopta le plus grand nombre
des démembremens des Bulimes , qu'il distribua
suivant leurs rapports dans divers groupes , et les
Bulimes eux-mêmes, compris comme sous-genre
du genre Escargot ou Hélice , conservèrent entre
les Vitrines et les Maillots des rapports qui déjà ,
comme nous l'avons dit , avoient été appréciés et
indiqués. Nous ne mentionnerons pas le dernier
ouvrage de M. Lamarck, dans lequel on retrouve
sa précédente manière de voir, pour arriver à ce-
lui de M. de Ferussac. Comme cet auteur s'est
spécialement occupé des coquilles terrestres, son
opinion , pour ce qui les concerne , a besoin
d'un exameu plus approfondi. Nous verrons aux
articles Hélice et Mollusque comment M. de Fe-
russac a rassemblé sous le genre Hélice presque
tous ceux qui en avoient été démembrés depuis
Linné, et comment, rassemblés en sous-genres, ils
reçurent des dénominations (larticulieres et s\'S-
lématicpies sans un avantage réel pour leur cir-
conscription , puisque l'on peut dire, à quelques
exceptions près , que les noms seuls lurent changés,
B U L
Pour ce qui a rapport aux Bulimes, les espèces
connues et décrites par M. Lamarck sont com-
prises dans le sous-genre Cochlicelle. ( Voyez
ce mot.) En traitant du genre Auricule, nous
avons vu que M. Lamarck y avoit confondu
deux sortes de Mollusques fort différens : les Au-
ricules dont les animaux n'ont que deux tenta-
cules , et un certain nombre de coquilles appar-
tenant à des Mollusques à quatre tentacules , et
qui par conséquent ne pouvoient rester dans ce
genre, quoique leur ouverture fût garnie de
plis ou de dents comparables à ceux des vérita-
bles Auricules. Ces coquilles dont nous parlons ,
par leur forme , rentrent fort bien parmi les Bn-
limesj néanmoins M. de Ferussac jugea conve-
nable d'établir pour elles, et pour plusieurs autres
analogues, un sous-genre voisin des Cochiicelles,
et qu'il nomma Cochlogène dans sun système de
nomenclature. Voyez Cochlogène.
M. Latreille n'a point adopté cette nomencla-
ture i il la blâme avec raison en ce qu'elle appor-
Icroit de la confusion dans la synonymie déjà si
compliquée, et parce que les sous-genres deM. de
Ferussac correspondent à des genres depuis long-
temps sanctionnés dans la science, l.e genre Bu-
lime , dans la méthode de M. Latrc ille , fait par-
tie de sa famille des Géocochlides ^yy- ce mol ),
oii il conserve les rapports indjq i ;,ar tous les
zoologistes. M. de Blainvil'e, le dernier des no-
menclateurs que nous ayons à meniionner , n'a
pas non plus adopté le système de M. de Ferussac,
il a conservé le genre Bulime , qui se trouve dans
la première section de la famille des Limacinés
( i'o^ye^ ce mot ) , entre les genres Atnbrelte et
Agathine. Nous observons avec peine que M. de
Blainville n'a pas tenu compte des réformes de
M. de Ferussac, puisqu'on ne trouve dans le Traité
de Malacologie, aucune section qui, dans les Bu-
limes , pût correspondre au sous- genre Cochlo-
gène.
D après ce qui précède , on ne sera pas surpris
des changemens que doivent avoir éprouvés les
caractères du genre Bulime. Voici de quelle ma-
nière ils peuvent être maintenant exprimés.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Animal à quatre tentacules semblable à celui
des Hélices.
Coquille ovale, oblongue , quelquefois sublur-
riculéej ouverture entière, plus longue que large,
à bords inégaux, désunis supérieurement j bord
droit , simple ou bordé d'un bourrelet extérieur j
columelle lisse , simple ou pourvue d'un ou de
plusieurs plis sans troncature et sans évasement
à la base.
Les Bulimes sont caractérisés de manière à
n'admettre que les espèces terrestres; elles se dis-
tinguent des Hélices proprement dites parla forme
ovale , along('e , quelquefois lurriculée ; par la
disposition
B U L
disposition de l'ouverliire qui est parallèle au plan
de l'axe de la coquille , ou qui s'incline trcs-peu
jur lui , ce (jui n'a pas lieu dans les Hchces , qui
put toutes l'ouverture trcs-oblique. On ne sauroit
les confondre avec les Agatliines , pui<qiie dans
ce genre la colunielle est tronquée à la base , eu
qui n'a jamais lieu dans les Biilimesj cependant
on voit combien ces deux genres sont voisins par
l'hdsitation que l'on éprouve à ranger certaines
espèces plutôt dans l'un que dans l'autre.
Malgré les réductions nombreuses qu'a éprouvées
le goure qui nous occupe , les découverles que
l'on a fuites depuis la publication du premier vo-
lume de ce Dictionnaire , ont augmenté considé-
rablement le nombre des Bulimes véritables. M. de
Ferussac , dans son prodrome , en compte plus
de qualie-vingts , ce qui dépas.'^e de beaucoup le
nombre des espèces du genre de Bruguière.
Ou a cru long-temps, et c'est I\l. Laniarck qui
a accrédité cette opiuiou , qu'il e.xistoit des Bu-
limes fossiles. Plusieurs auteurs , conliant dans
les travaux de l'illustre naturalisie , décrivirent
des coquilles fossiles sous ce nom j il eu résulla
pour la géologie des applications qui manquèrent
de justesse , puisqu'il est vrai de due, après un
exameu approfondi de toutes ces coquilles , qu'el-
les appartiennent aux genres PaluJine ou JVJélame
( foye^ ces mots ) j de sorte que les terrains qui
les renferment , associés avec des coquilles lacus-
tres , n'ont plus rien d'équivoque et d'embarras-
sant , et leur nombre quelquefois prodigieux , qui
seroit iuexpliquable si elles étoient terrestres , n'a
plus rien d'étonnant lorsqu'on les a rendus à leur
genre , dont les espèces , dans certaines circons-
tances, se multiplient beaucoup.
Les espèces de Bulimes peuvent se partager en
deux grandes sections : i°. celles qui ont l'ouver-
ture garnie de plis ou de dents ; 2°. celles qui ont
l'ouverture simple. Ces scclions pourront ensuite
se sous -diviser d'après lu forme plus ou moins
lurriculée de la coquille , la forme de l'ouverture
dont le bord est tantôt tranchant , tantôt marginé ,
selon les espèces, enfin, d'après la présence ou
l'absence d'un ombilic : ce caractère est un des
derniers à employer, puisqu'il se montre ou dis-
paroît dans la niêmo espèce , selon l'âge oii on
l'observe ; il y en a quelque- uns cependant qui
1 olîrent à tous les âges. Ce qui nous a toujours
surplis, c'est que M. Léacb , zoologiste d'ailleurs
fort distingué , se soit servi de ce foible carac-
tère pour établir, sous le nom de Bulunule , un
genre particulier. Personne ne l'a adopté.
Bruguière ayant décrit un assez bon nombre
de Bulimes pour servir d'exemples à ce genre ,
nous renvoyons au premier volume de ce Diction-
naire aux numéros suivans de l'article que nous
venons de citer : Bulnnus. ovatus , n°. 33. Buli-
mus ohlongus , n°. 04. Bulimus undatus , n°, 58.
Bulimus invcrsus , n". 28. Bulimus citrinus , n°.
27. Bulimus ovoideus ,n°. 64. Buliinus-intenup-
Hist. Nat. dss Vers. Tome II,
B U L
i'i5
tus, n". 5o. Bulimus penu'ianus , n". 37. Buli-
mus Kambeul , n°. 40. Bulimus calcareus, u°. 5o.
Bulimus decollatus , n". 49. Bulimus radiatus ,
n". 25. Bulimus guadulupcnsis , n». 26". Bulimus
octomts , n». 47. Bulninis acuius , n". 42. Buli-
mus ho rdaceus , n». 62. Bulimus auris Silcni , 11".
8i. Bulimus auris leporis ,ti°. 82. Bulimus bofi-
nus , u°. 80.
BULIMINE. Bulimina.
C est à M. d'Orliigny que l'on doit la création
de ce genre parmi les Céphalopodes microscopi-
ques. H appartient à la famille des Ilélicosiègues
de cet auteur, et il est compris dans la première
section , celle des Turbinoides. {^P^nyez HÉlicos-
TÈGUEs. ) Il étoit nécessaire de distinguer ces pe-
tits corps dont la forme s'approche , comme leur
nom l'annonce , des Bulimes , par la même raison
que dans un autre nrdre on a séparé les Turrililes
des Ammonites. Dans le genre Bulimine , nous
trouvons uu groupe cpii nous semble naturel et qui
sera probablement conservé , car il est caractérisé
d'après le mode d'accroissement , aussi-bien que
d'après la position et la forme de l'ouverture. Nous
avons observé , tt nous ferons encore seutir à l'ar-
ticle CÉPHALOPODE, que dans un assez grand nombre
de ses genres, M. d'Orbigny n'a pas assez tenu
compte de cette ouverture, qu'il a considérée à
tort comme caractère secondaire.
CARACTÈRES GÉnÉrIQCES.
Coquille mullilocuiaire, spirale, turriculée; spire
alongée ; ouverture virgulaire et latérale près de
l'angle supérieur de la dernière cloison.
Ne connoissant pas en nature les espèces du
genre Bulimine, nous ne pourrons pas en faire la
description. Nous citerons avec confiance les figu-
res et les modèles de M. d'Orbigny, qui en don-
neront une idée suffisante j et qui suppléeront k
notre ignorance.
1. Bui.iMiNE margince. Bulimina marginata.
jyO».^. Mém. sur les Céphol. Ann. des scienc.
nat. tom. 7. pag. 269. n°. /\. pi. iz.fig. 10. il. 12.
Elle se trouve à Rimini.
2. Bulimine élégante. Bulimina elegans.
D'Orb. loc. cit. n°. 10. Modèles de Céphal.
f*. livrais, n". 9.
De la même localité que la précédente.
3. Bdlimine candigère. Bulimina caudigera.
D'OiiB. loc. cit. n°. 16. et modèles 3°. livrais.
D°. 68.
De la mer Adriatique , près Kimini.
T
i46 B U L
BULIMXJLE. Bulhnulus.
On trouve ce genre dans les Miscellanea zoo-
logica de JVl. Léach , tom. 2. Il est éiabli pour
celles des espèces du genre Bulirae , qui ont l'om-
bilic ouvert , comme cela a lieu dans le Bulimus
guadalupensis de Brugoière. Oti conçoit facile-
ment qu'un genre fait sur des caractères aussi in-
sufHsans n'a pas été adopté. ( Voyez Bdliue. )
BULIN.
Adanson , dans son Voyage au Sénégal, a dé-
crit sous ce nom une petite coquille avec son ani-
mal. Celte coquille a la plus grande analogie avec
le Bulinius Jontinalis de Broguière ; aussi cet
observateur l'a décrite dans le premier volume
de ce Dictionnaire {^voyez Bin.iME, pag. io5),
en parlant du Bulinius Jontinalis des environs de
Paris. Depuis, Draparnaud a fait avec celte es-
pèce et d'autres semblables son genre Physe , qui
a été généralement adopté , et dans lequel doit se
ranger le Bulin. {^Voyez Physe.)
BULLA.
On trouve dans ce genre de Klein (^Nof. nieth-
ostrac. pag. 82) la réunion de presque toutes les
Bulles connues de son temps ; malheureusement
il y confond une espèce de Marginelle , ce qui
empêche de lui attribuer la réforme du genre
Bulle de Linné, ce que l'on doit à Bruguière ,
comme on peut s'en assurer en consultant l'article
Bulle dans le premier volume de ce Diction-
naire.
BULLE. Bulla.
Brngnière , à l'article Bulle de ce Dictionnaire,
a complètement réformé le genre Bulla de Linné.
Depuis, tous les zoologistes ont adopté le genre
ainsi modifié , qui n'a plus varié que quant à la
place qu'on lui a fait occuper dans les méthodes.
Noos reviendrons sur ce sujet à l'article Mollus-
que. {Voyez ce mot et Bulle, tom. i, pag. Sjo).
Un genre en a cependant été extrait par M. La-
marck , qui lui a donné le nom de Bullée {voyez
ce mot), pour montrer la grande analogie qu'il a
avec les Bulles.
BULLÉENS (Les).
La famille des Bulléens a été créée par M. La-
marck dans son dernier ouvrage, et il auroit pu
«ans inconvénient lui donner le nom à^Acères ,
qui étoit déjà consacré par plusieurs zoologistes
avant 181 1 , époque à laquelle M. Lamarck ras-
sembla dans les Âplysiens les élémens de la fa-
mille qui va nous occuper. Les genres qui la
constituent étoient fort éloignés les uns des autres;
c'est ainsi que dans la Philosophie zoologique ,
on trouve les BuUées dans la famille des Aply-
siens , et les Bulles daos celle des Hétéroclites,
B U L
qni se trouvent , l'une au commencement et l'autre
à la fin de la longue série des Gastéropodes sans
siphon.
La publication des travaux de M. Cavier sur
les Acères durent modifier les opinions de M. La-
marck , et l'on voit , en effet, qu'il profita des
précieuses indications de son savant collègue.
Les rapports des Acères avec les Aplysies se trou-
vant hors de doute , M. Lamarck , dans VExtrait
du Cours, fit une seule famille de tous ces genres
et la partagea en deux sections. Plus tard , la
première section, composée des trois genres Acère,
Bullée et Bulle, fut transformée en une famille
distincte , qui reçut le nom de Bulléens ; elle fait
partie des Gastéropodes, et elle est dans des
rapports intimes avec la famille des Aplysies.
M. Cuvier {Règne animal), dans l'arrangement
des Tectibranches(i'oj'e^ ce mot), coïncida pres-
que complètement avec celui de la famille des
Aplysiens de M. de Lamarck ( Extrait du Cours ) ;
seulement , au lieu d'adopter les trois genres
de la première section , il en fit autant de sons-
genres de son genre Acère : de sorte que ces
Acères représentent complètement la famille des
Bulléens.
En modifiant la famille des Tectibranches,
M. de Ferassac n'y apporta pas de changemeus
confidérables ; il l'éleva au titre d'ordre , et le par-
tagea en deux familles , les Dicères et les Acères ,
qui correspondent assez bien aux Aplysiens et aux
Bulléens de M. Lamarck. On trouve dans les
Acères deux genres de plus que dans les Bulléens :
ce sont les Bullines et le Sormet. ( Voyez ces
mots. ) Le premier de ces genres étoit inconnu
à M. Lamarck j et il ne devra pas être adopté; le
second est trop douteux pour le fixer définitivement
dans la méthode. Un autre changement que l'on
remarque dans les Acères est relatif au sons-genre
Acère de M. Cuvier, auquel M. de Ferussac a
préféré , à cause de son antériorité , le genre Do-
ridium de Mékel. M. Latreille ( Fam. nat. du
Règn. anim. pag. 177) a adopté sans change-
mens importans la famille des Acères de M. de
Fernssac ; seulement le genre Bulline, qui est
pourvu de tentacules lorsque les autres genres des
Acères en sont dépourvus, termine la famille pré-
cédente, les Tentacules ( yoye;: ce mot ) , et le
genre Sormet se trouve par là plus rapproché des
Bullées et des Bulles. Nous croyons utile le chan-
gement proposé par M. Latreille , et nous l'adop-
tons d'autant plus volontiers que déjà depuis long-
temps dans notre ouvrage sur les Fossiles des en-
virons de Paris nous l'avons indiqué.
M. de Blainville ( Trait, de Malac. ) ne suivit
pas entièrement la marche de ses devanciers dans
la disposition de la famille des Acères , et dans
ses rapports avec les familles environnantes ; c'eit
ainsi qu'entre les Aplysiens et les Acères est in-
terposée la famille des Patelloides , qui com-
prend les genres Ombrelle siphonnaixe et Tylo-
B L' L
dioae. {Voyez ces mots.) Les Accies c.onlien-
nent un plus grand uombre de p,enies , ils sont
disposés dans l'ordre suivant : Bulle , Belli'roplie,
IJullée , Lobaire , Sormet , Gasléioplcie et Allas.
Nous avons dit pour quelles raisons le <^enre Bel-
lérophe ne pouvoil rester dans celte famille , mais
se ranger à côtd des Argonautes. ( Voyez Billé-
Roi'BE. ) Nous ne trouvons pas le genre Bulliue de
W. de Ferussac , qui n'est menlionné que comme
une division secondaire des Bullées; cependant ce
genre didère des Bullées et par la coquille et
par l'animal : ce que nous exposerons à l'article
BuLLiNE , auquel nous renvoyons. Le genre Lo-
Laire est le même que le Doridium , et le Bulli-
dium de Mékel est le même aussi que le genre
Acère de M. Cuvier. Le Gastrroptère a- saus
doute de l'analogie avec les Acères , mais est-il
«ullisamment connu pour rester dans celle fa-
. mille ? A plus forte raison pouvons-uous faire
celte quesliou pour le genre Allas.
Ainsi , en résumé, il n'_y a de bien connus que
les trois genres mentionnés dans la famille des
lîulléens de M. Lamarck ; le genre Bulline ne de-
vant pas y rester , cette raison nous l'a fait préférer
à toutes celles qui ont été proposées depuis , et
qui paroissent plus complèles : elles ne le seront
véritablement qu'au moment où il n'existera plus
de doule à l'égard des genres qu'on y a introduits.
Nous examinerons cependant tous les genres que
nous avons menlionnés , et nous y reuvovons :
ceux que nous admettons dans la famille des Bul-
léens sont les suivans : Gastéroptère i* Lobaire ou
Acère , Bullee et Bulle.
BULLÉE. Bullœa.
Quoique l'on ait généralement attribué à Plan-
cus la première description et la première iiguie
de l'animal des Bullées, il est pourtant coiislant
que c'est Fabius Columna , qui le premier l'a fait
connoître sous la dénomination de Concha nata-
lis mininia exoiica. 11 est vrai de dire que F'abius
(>jlumna prit les pièces stomacales pour l'oper-
cule de la